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 I love you... I kill you [Keiji]

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Sasha Campfire
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Sasha Campfire


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MessageSujet: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeVen 16 Sep - 22:31

Quelque chose d'étrange se déroulait à l'annexe. Le soleil venait à peine de pointer son nez et une douce lueur orangée enveloppait l'île d'Anguish. A l'intérieur de l’annexe donc, on entendait des cris. Une dispute plus précisément. Ce n'était pas deux naufragés en train de se quereller pour savoir qui allait préparer le repas, ce n'était pas non plus pour savoir qui prendrait sa douche en premier ou un couple à bout de nerf. Non. Il s'agissait d'une jeune blondinette et d'un jeune brun ténébreux, une sœur et un frère, qui pour la première fois de leur vie se criaient dessus. Oui... la toute première fois. Et autant dire que la dispute était particulièrement violente.
Elle se déroulait dans le salon. Dimitri, l'aîné, était tellement dépassé par les évènements qu'il ne savait plus quoi faire. Il avait beau tenter de dire quelque chose, il était immédiatement coupé par une réflexion féroce venant de l'un ou de l'autre. Les autres naufragés sortaient l'un après l'autre pour éviter d'assister au spectacle ou bien se terraient dans leur dortoir. Aaron, fou furieux laissait ressortir tout le stress et l'angoisse qu'il avait supporté ces derniers jours à propos de Sasha. Quand à la jeune femme, elle se défendait et clamait toutes sortes de reproches à son frère. Aaron balança une chaise qui explosa contre le mur, mais la blondinette ne se laissait pas impressionnée.


- Tu ne le connait même pas !
- Sasha arrête !! Est-ce que tu t'es vue ces derniers temps ! Bon Dieu de merde tu ose me faire croire que ce type a un bon fond alors que tu es déjà revenue à demi-morte et qu'il y a deux jours tu a débarqué avec une robe tâchée de sang qui n'était même pas le tien ?!! Tu t'es enfuie en assommant Marguerite ! Tu l'a assommée Sasha ! Est-ce que tu te rend compte de ce que tu as fait ?!
- Mais tu m'étouffait, Aaron ! Je ne pouvais même plus prendre l'air ! Sous prétexte que tu te sent obligé de me protéger et de jouer le rôle de Papa et Maman tu veux surveiller tous mes fais et gestes ! Je ne suis plus une gamine alors arrête de vouloir contrôler ma vie !
- Contrôler ta vie ?! C'est un pensionnat de criminels Sasha !

La dispute dura encore. Dimitri fini par abandonner la partie et alla s'enfermer dans le dortoir en se bouchant les oreilles. Les cris se faisaient de plus en plus violents. Sasha était à bout de nerfs et son frère ne voulait absolument rien entendre. Et vice-versa. C'est alors que son frère ouvrit rageusement la porte du dortoir et fouilla dans les affaires du second du capitaine du bateau, celui qui les avait amené jusqu'ici pour trouver de l'aide. Il ressortit de la pièce une minute plus tard avec un flingue dans les mains. Il le chargea et se dirigea sans un mot d'un pas rageur vers la sortie. Bouche bée, Sasha se rua sur lui et le retint par le bras.

- Aaron ! Qu'est-ce que tu fais avec ce pistolet ?!
- Ce que je fais ? Je vais exploser la cervelle du sale type qui a mit le cerveau de ma petite sœur en miette ! Voilà ce que je fais.

Il se dégagea brusquement et la blondinette du se rattraper à la porte pour ne pas perdre l'équilibre. Ses yeux étaient écarquillés sous l’effroi. Aaron avait réellement l'intention de tuer Keiji ? De l'abattre froidement pour la protéger d'un danger qui n'existait pas ?! Elle ne pouvait pas laisser faire une chose pareille !
Elle s'élança, dépassant son frère comme un flèche pour se diriger vers le pensionnat. Il fallait à tous prix qu'elle trouve l'asiatique avant son frère. De toute façon il ne le connaissait pas, ne l'avait sans doute jamais vu ! Comment pouvait-il donc le tuer ? Mais la blondinette ne pouvait pas prendre ce risque. Elle devait le trouver avant lui et le prévenir. Aaron lui cria de revenir, il avait comprit ses intentions. Il se mit donc à courir également. Mais elle courrait plus vite. Elle avait toujours couru plus vite.
Telle une étoile filante, elle s'élançait droit vers le pensionnat. Elle connaissait l'endroit mieux que son frère et si elle parvenait à le semer, elle parviendrait à prévenir Keiji. Il le fallait. Aaron avait un pistolet et la jeune femme doutait que l'asiatique puisse faire quoi que ce soit contre ça.

Elle débarqua dans le hall comme une furie et monta les marches quatre à quatre. Il pouvait être n'importe où ! Alors elle se mit à l'appeler, à hurler son nom tout en courant dans les couloirs et en ouvrant chaque portes sur son passage. Elle demanda à quelques pensionnaires mais, la prenant pour une tarée, il ne prirent même pas le temps de lui répondre. Des larmes commençaient à couler le long de ses joues rougies. Mais où pouvait-il être ?!
Elle continua à chercher, le cœur battant, espérant qu'Aaron ne tomberait pas sur lui en premier. Elle parvint au deuxième étage et recommença à l'appeler, la voix entrecoupée de sanglots.


- Keiji ?! Keiji je t'en prie où es-tu ? Je t'en supplie montre-toi...

C'est alors qu'en ouvrant un énième porte... elle le vit. Sans réfléchir elle se jeta dans ses bras. Mais elle reprit bien vite ses esprits et lui agrippa la main, le tirant, voulant l'obliger à sortir. Le pauvre homme ne devait rien comprendre.

- Keiji vite... il faut que tu te cache. Aaron il... il a un pistolet et il te cherche, il veut te tuer. Il faut absolument que tu partes et que...
- Pousse-toi de là, Sasha.

Le cœur de la demoiselle rata un battement. Elle pivota et dans l'entée, essoufflé par sa course, son frère se trouvait déjà là, pointant l'arme dans leur direction. Sasha se planta entre eux, suppliant son aîné du regard. Comment pouvait-il penser à faire une chose pareille ? Elle secoua la tête en retenant ses larmes comme possible.

- Je t'en supplie Aaron... ce n'est pas de sa faute. C'est moi qui ait voulu tout ça je t'assure !
- Quoi ? De devenir folle comme lui ? Je peux pas te croire Sasha... tu n'es pas comme eux.
- Je te le jure, c'est moi qui lui ait demandé de me montrer toutes ces choses !

La jolie blonde était complètement perdue. Comment faire entendre raison à son frère ? Et que devait penser Keiji de tout ça ? Il devait être furieux contre elle, c'était de sa faute s'il risquait sa vie aujourd'hui. Si il mourrait elle ne se le pardonnerait jamais ! Il ne devait pas mourir, elle ne laisserait pas faire une chose pareille.

- Aaron pitié... t'es pas un assassin... laisse-le. Fais ça pour moi...
- Pourquoi est-ce que tu tiens autant à ce type hein ?!

Sasha ne répondit pas. Elle ne pouvait pas répondre à cette question et se contenta de secouer la tête. Son frère, les sourcils froncés tout d'abord, eu comme une illumination. Il ouvrit de grands yeux ronds et s'écria :

- Tu l'aime ?! T'es amoureuse de ce type ? Sasha dis-moi que j'ai tort ! C'est un malade mental !
- Écoute... Aaron s'il te plaie pose cette arme...

Elle n'avait pas nié... et maintenant Aaron savait. Pourvu que ce ne soit pas le cas de Keiji. Pourvu qu'il ignore tout encore... pour toujours. Pourquoi son frère était-il aussi entêté ? Son frère sembla sur le point s'exploser et la main qui tenait larme tremblait légèrement. Soudain il hurla comme un enragé :

- Tu te paye ma sœur espèce d'enfo*ré !!

Une balle explosa et alla se ficher... dans le mur. Sasha avait poussé un cri et s'était prit la tête entre ses deux mains. Dieu merci personne n'était touché. Aaron avait-il voulu leur faire peur ou avait-il manqué son coup ? Peu importe... elle ne savait vraiment plus comment arranger les choses.


[Je te laisse agir un peu à ta guise avant de le tuer hein, on va pas le zigouiller dès le premier poste ce serait dommage Razz lol J'espère que ça te convient j'ai lancé un peu d'actions mdr Je me suis emportée xD]
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeLun 19 Sep - 19:07

[T'as très bien fait!!^^]

Keiji était à mille lieux de l'agitation qui emplissait l'annexe. Pour tout vous dire, il dormait paisiblement dans un vieux canapé. En tant qu'ours solitaire, il n'avait jamais rejoint le convivial dortoir où s'entassaient les ronflements. Il changeait ainsi de localisation au grès de ces humeurs, parfois par un simple hasard. La veille, par exemple, il s'était installé ici avec l'unique idée de fumer une petite cigarette, projetant éventuellement une ballade nocturne. Au lieu de cela, il s'était assoupi. Au fil des années, son sommeil était devenu profond et tranquille, comme si aucune menace ne pouvait l'atteindre. Peut être qu'à force de prétendre qu'il n'avait peur de rien, il y était tout simplement parvenu. Ainsi, alors que le frère et la soeur se mettaient à courir dehors, Keiji remua juste un peu, accédant doucement à la conscience. Quand Sasha pénétra dans le hall, il s'étirait, se réveillant doucement. Alors qu'elle hurlait son nom au rez-de-chaussé, il s'assit, passant la main dans ses cheveux avant de s'étirer une seconde fois. Il crut percevoir un cri alors qu'il réajustait ses vêtements... l'impression fut de plus en plus nette alors que Sasha grimpait dans les étages. Ce ne serait pas son nom qu'on criait? Peu probable et pourtant... Toujours est-il qu'il se passait quelque chose à Anguish, pas de doute là dessus. Keiji se leva. Mais si, c'était bien son nom et il lui semblait même reconnaître... Sasha? Qu'est-ce qui lui prenait de perdre pieds comme ça? Des bruits de course se rapprochaient. Keiji s'avança, s'éloignant du canapé lorsque la porte s'ouvrit à toute volée, laissant entrer une blonde folle et furieuse, les joues trempées de larmes, qui se jeta à son coup. C'est bien qu'elle était la seule candidate potentiellement capable d'agir ainsi qu'il pouvait assurer que c'était elle, il avait pas franchement eu le temps de l'observer dans le détail pour l'heure. Elle se reprit néanmoins, tentant alors de l'entraîner dans sa course, mais Keiji regardait la porte. Un deuxième personnage faisait en effet son entrée armé d'un pistolet. Avant qu'elle ne le prévienne du contraire, il aurait presque pu croire qu'elle était celle qui était poursuivie et pourtant l'idée ne lui avait pas traversé l'esprit. En même temps, on peut douter qu'il ait vraiment eu le temps de songer à quoique ce soit, il n'avait pas davantage pensé être la cible du jour! La curiosité par contre fut instantanée et les réponses toutes aussi rapides. Au lieu de la peur, Keiji trouva le sourire. Voilà un bon réveil matin, qu'est-ce que vous en pensez? Un frère trop protecteur, c'est mignon!

Sasha, par contre, avait l'air totalement paniquée. Voilà qui était tout aussi adorable. Elle s'inquiétait pour lui, elle cherchait même à le protéger et le défendait avec vigueur. Plutôt rare! C'est bien que Keiji n'était pas facile à attendrir parce qu'il y avait de quoi. Au lieu de ça, il adorait penser qu'il pouvait avoir ce genre d'emprise sur Sasha, sans forcément comprendre ce que ça pouvait signifier. Cela dit soyons honnête, la situation était loin d'être déplaisante. Pour commencer et laisser le temps à ses neurones de se remettre totalement en place, il laissa Aaron et Sasha se disputer joliment sous ses yeux, négligeant les compliments peu flatteurs qui lui était directement ou non adressés. Notons que leur échange était amusant. Amoureuse? Keiji sourit à nouveau, pourtant personne ne semblait vouloir avoir son opinion sur le sujet. A se demander si sa présence était vraiment justifiée. Pour le tuer? Ah oui, éventuellement, ça pouvait aider. Tiens, une balle justement. S'il visait sa cervelle, c'était plutôt raté. Keiji eut un rire joyeux, c'est toujours positif de ne pas avoir été touché. Est-ce qu'il pouvait en placer une maintenant? Profitons-en oui. Il fixa le frère. Un peu énervé le garçon entre nous. Qu'est-ce qu'il y avait pris d'hurler comme ça brusquement? Un peu tendu, faut apprendre à se détendre un peu. Enfin, la séance de relaxation ce sera pour plus tard.


- Allons, du calme, vieux frère! Je me demandais si on allait se rencontrer un jour! Vous êtes tous comme ça dans la famille? Je vous rappelle que c'est moi qui suis censé être le criminel ici!

Oui, bon évitons de se faire trouer comme du gruyère quand même. Il avait déjà tiré, il pouvait recommencer, il paraît que c'est le premier coup le plus dur, mais Sasha l'avait dit, c'était pas un assassin, essayons de croire en l'idée, même si dans la famille, bref... Keiji ne chercha pas à se mettre à l'abri toujours. Le goût du risque, que voulez vous!

- Sasha m'avait dit que t'étais un nerveux mais à ce point-là... prends plus de temps pour viser si tu maîtrises pas l'engin! Rien ne presse!

Trop nerveux ce garçon. Et j'avoue, Keiji ne calmait pas les choses mais parler, discuter, avec assurance et sans peur, en général ça freine quand même l'action. Ça se voit dans les films, non? Certes Keiji n'avait pas souvent fait face à un pistolet et n'avait pas une grande expérience filmographique alors ce serait peut être pas aussi efficace m'enfin... qui ne tente rien n'a rien, que voulez qu'il fasse d'autre! Pour sa défense, il avait quand même l'expérience de la menace. Il s'avança pour rejoindre Sasha, incitant Aaron à la regarder.

- Penses un peu à elle, tu la déçois! Ca te gênes qu'elle me rende visite de temps en temps? Tu aurais préféré retrouver son cadavre? Je l'aurais tuée si elle ne m'avait pas plu. Elle apprend, elle s'adapte, elle survit. C'est elle qui a raison. Et c'est pas pour autant qu'elle reste pas ta petite soeur. C'est toi qui est en train de tout gâcher. T'aimes pas ce qu'elle devient? Tu as tord, elle est sublime.

Pour le plaisir de pousser le vice un peu plus loin, il se plaça devant elle, dos à Aaron et sécha ses larmes. Adressant d'abord une remarque à Aaron, il prit ensuite un autre ton pour parler à Sasha, plus chaleureux peut être mais fermement tout de même, gardant une main sur son visage et la regardant droit dans les yeux, nez contre nez.

- Tu me l'as secouée quand même! … Reprends-toi Sasha, garde ton sang froid. Tu es forte. Laisse tomber la peur, t'occupes pas de moi, c'est toi qui agis, reste centrée sur toi. Tu vois ce qui se passe, tu sais ce que tu veux, t'as rien besoin d'autres. Ouvre les yeux et réagis.

Bon, doucement quand même Keiji, si tu restes sous son nez à tripoter sa soeur, il va vraiment te tirer dessus. Keiji s'écarta, il n'était pas totalement inconscient même si on peut en douter parfois. On peut pas mesurer tous les risques, il faut agir, tant pis si on se trompe, si on fait le mauvais choix. Ca arrive. Jusqu'à présent, il avait toujours réussi à s'en tirer, même de justesse. De nouveau, il se tourna vers Aaron, le bavardage inutile pouvait être une arme de défense dans ce cas précis.

- Alors quoi, tu tires ou pas? Si tu crois que ça arrangera tout, même si je pense que t'as tord, vas-y, j'attends! Je bouge trop? Quel profil tu préfères? Tu veux que je me retournes? Le regard ça impressionne parfois! Non, pas quand on est en colère comme toi, tu me détestes, je trouve ça très bien! En plus, tu es jaloux. Les jaloux agissent dans la fureur... allez, soit plus intelligent, paraît que la mort embellie les souvenirs, elle sera peut être déçue de moi plus vite vivant! Si je suis si stupide que tu le dis, elle va s'en rendre compte! Tout le monde fait des erreurs!

Keiji ne pouvait pas s'en empêcher. C'était un joueur. Il jouait avec la vie, avec la mort, il passait ses journées à ça. Oui, ça impressionnait en principe, quoiqu'il se défendait là... peut être pas alors. Cela dit Aaron était de la graine de Sasha, donc de ceux qui accordent de la valeur à la vie, même si Sasha avait évolué sur ce point. Mais il était en colère... Il était capable de passer à l'acte. En le poussant, Keiji essayait malgré tout de le freiner. Plus ça traine, plus l'impulsivité redescends. Mais bon, on était à Anguish, là où les crimes sont impunis. Tuer Keiji ne résoudrait pas tout, mais ça l'allégerait sûrement d'un poids. En tout cas, ce serait pas une grande perte. Qu'allait-il choisir? Je vous rassure Keiji fixait clairement le jeune homme cette fois, s'il voyait la moindre lueur dans son regard, il attendrait pas de le voir remuer les doigts. Pour l'instant, il jouait avec les mots mais il pouvait agir s'il le fallait. Aaron n'était pas un tireur, ça augmente les chances de ratages. M'enfin, étrangement, Keiji commençait à prendre conscience de quelque chose : il n'avait pas du tout envie de mourir, même s'il s'en était déjà senti plus proche qu'aujourd'hui. Peut être que Sasha avait quand même une influence sur lui finalement... tout espoir n'était pas perdu. Bon, allez, essayons encore de détourner l'attention du tueur potentiel, il allait pas juste tendre les bras à l'horizontale et attendre en souriant non plus!

- Ah... attends, juste une seconde... une cigarette? Dernier plaisir, à moins que ta soeur ne préfère m'accorder un premier baiser?

Le titille pas, quelle idée! Une balle maladroite, c'était pas la mort rêvée quand même. Keiji fouilla dans sa poche et sortit deux cigarettes, il en glissa une entre ses lèvres et tendit l'autre vers Aaron, faisant un clin d'oeil à Sasha au passage. Faut bien plaisanter dans la vie, non? Regardez, c'est plus drôle comme ça quand même non? Tout à l'heure, on avait l'impression de vivre un drame! Si Aaron tirait vraiment et le tuait, ces propos paraîtraient stupides peut-être mais Keiji ne serait plus là pour le regretter! Et puis, il reniait en même temps le mobile du meurtre, si ça pouvait aider, on sait jamais! Il était pas un habitué des mobiles! Pour une fois en plus qu'il avait rien fait de mal! C'est ce qui rendait le tout si drôle d'ailleurs!
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Sasha Campfire
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeVen 23 Sep - 21:12

Pourquoi ce feu dans sa poitrine ? Pourquoi ce cœur sur le point d'exploser ? Cette panique qui la dopait toute entière et qui la paralysait en même temps... un petit peu comme la sensation qu'elle avait parfois juste avant que le rideau ne se lève pour que des centaines de personnes la regarde danser. Tous ces yeux rivés sur elle la torturait... mais bien vite tout se dissipait lorsqu'elle dansait. Elle avait faillit perdre tous ses moyens fasse à sa première victime la dernière fois... mais une fois encore, la musique et la danse l'avait transportée et poussée à agir, à surmonter ses angoisses. Aujourd'hui, à ce moment précis ou son frère pointait une arme sur l'homme qu'elle aimait, devait-elle danser ? L'idée était profondément stupide... ou pas. De toutes manière elle n'en avait pas le cœur et ne parvenait plus à quitter Aaron de son regard bleu et pur, comme si cela pouvait l'adoucir et le calmer. Ça avait toujours été le cas en général. Il suffisait d'un regard plein de tendresse et d'amour pour que son frère baisse les armes sur le champ. Mais cette fois-ci, il ne les baisserait pas. Et le regard de Sasha n'avait rien de tendre, il retranscrivait une peur croissante et une souffrance douloureuse. Elle ne voulait pas que Keiji meurt par sa faute, elle ne voulait pas que son frère devienne un meurtrier par sa faute. Pas lui. Elle se revoyait enfant en sa compagnie, dans le grand salon familial devant un feu crépitant qui les réchauffait du froid tenace de Russie. Elle devait avoir 6 ans et était assise sur le tapis, face à son frère qui la regardait d'un air malicieux, les mains derrière le dos. Elle riait. Son rire clair et mélodieux résonnait dans la pièce tandis qu'elle tentait de persuader son aîné de lui montrer ce mystérieux cadeau. Aaron lui avait alors présenté une boite. Une boite qu'il ouvrit le plus doucement possible. Et au fur et à mesure que le couvercle s'élevait, les yeux de la jolie blonde se mettaient à briller de plus en plus. A l'intérieur, il y avait une splendide et vieille toupie en or incrustées de pierres précieuses dont les couleurs se reflétaient et dansaient sur leur visage grâce à la lueur des flammes. Elle ouvrit la bouche comme pour crier d'émerveillement mais son frère avait posé son doigt sur ses lèvres. Il lui avait alors murmuré que c'était un cadeau de grand-mère et qu'il s'agissait d'une toupie magique. Une toupie qui permettait de tenir une seule et unique promesse. Une promesse qui durerait pour la vie. Aaron avait alors posé la toupie au creux de la main de sa petite sœur, gardant sa main par dessus. La petite toupie, bien au chaud entre les deux mains vibrantes d'excitation, semblait bien fragile. Puis en se regardant dans les yeux, ils s'étaient promis de toujours se protéger et de ne jamais se faire souffrir. Le jeune garçon avait alors reprit la toupie, et l'avait tourner. Celle-ci s'était alors mise à tourner à une vitesse incroyable, tournant et tournant encore en remplissant le salon d'un véritable bal de couleurs. Sasha s'en rappelait comme si c'était hier de cette magie...

Aujourd'hui ils avaient grandit, et de toute évidence, leur promesse n'avait pas été tenue. Cette petite toupie qui avait eu tant d'importance à ses yeux n'était en fait qu'une camelote était aussi magique qu'une vieille chaussette nauséabonde. La petite étincelle de l'enfance avait disparue, ils avaient sans doute trop grandit.
Pétrifiée donc, la demoiselle s'imaginait que Keiji allait, tout comme elle, tenter d'apaiser Aaron. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'y prenne de cette manière. En fait, cela ressemblait davantage à de la provocation et la jolie russe en fut désemparée. Pourquoi jouait-il à cela ? Aaron n'était pas un tueur mais il était impulsif et furieux. La blondinette regardait désormais l'asiatique avec stupeur. Celui-ci s'avança vers elle, tenant alors à son frère un discours qui la surpris d'autant plus. Elle lui plaisait ?! Elle était sublime ? Certes, elle était consciente qu'elle ne lui plaisait peut-être pas comme une femme plait à un homme. Plutôt comme un professeur ayant trouvé une élève brillante. Mais il s'agissait là d'un compliment qui ne la laissait pas indifférente. Elle se força tout de même à ne pas rougir. Tous ces mots n'étaient pas innocents face à Aaron, il n'appréciait pas et le regard noir qu'il posait sur Keiji en disait long. Elle espérait qu'il s'en tienne à cela et parle plus sagement à son frère mais il fit tout le contraire. Il se posta face à elle. Proche. Si proche qu'elle en eut le souffle coupé. Il s'adressa à elle après avoir séché ses larmes. Il voulait qu'elle se calme et qu'elle ne pense qu'à elle, qu'elle réfléchisse et agisse. Que voulait-il dire par là ? Comme toute réponse, elle plongea un regard suppliant dans le sien. Un regard qui le suppliait de ne pas continuer ce petit jeu dangereux avec son frère, car elle était incapable de prononcer un seul mot.
L'asiatique se détacha et fit tout le contraire, une fois de plus. Il provoquait ouvertement le jeune homme et la blondinette ne savait plus quoi faire pour empêcher le pire.


* Tais-toi Keiji... tu es fou ! Tais-toi ! *

C'est ce qu'elle aurait aimé lui dire mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge délicate et nouée par l'angoisse. Pourquoi ne se confondait-il pas en excuses inutiles pour calmer la colère de son frère ? Pourquoi ne le rassurait-il pas ? Pourquoi est-ce qu'il l'encourageait à tirer ainsi ?! Sasha retenait ses larmes, sentant le pire arriver. La tension grimpait en flèche, elle le sentait. Elle n'avait qu'à regarder Aaron. Dans ses yeux il y avait de la fureur, de la jalousie, de la méprise mais aussi le doute et la peur. Un mélange très dangereux qui pourrait le pousser à faire une bêtise. Keiji poussa encore un peu plus le vice et demanda à avoir une sorte de dernière faveur. une cigarette. Comment pouvait-il penser à fumer dans un moment pareil ?! Pire encore. La dernière phrase qu'il prononça faillit tuer la demoiselle d'une attaque cardiaque. Quant à Aaron, ses yeux s'enflammèrent de haine. Il allait tirer. Sasha le sentait, elle voyait déjà le doigt presser un peu plus la gâchette.
Bouge Sasha ! Danse ! Fais quelque chose !
Aaron voulut appuyer pour tuer. Mais au moment où il exécutait ce geste, un couteau s'enfonça profondément dans ses côtes. Il en eut le souffle coupé et lâcha son pistolet. Il tourna les yeux et ce qu'il vit, il pensait ne pouvoir le voir que dans un cauchemar. C'était Sasha qui tenait ce couteau. Sasha qui plongeait dans ses yeux un regard remplit de reproche, de colère et de peine. Elle enleva le couteau de sa chair. Il pensait sans doute que c'était terminé mais non.


- Notre promesse ne tient plus, Aaron. J'avais confiance en toi... et tu as faillit tout gâcher.
- Pour... pourquoi ? Gémit-il.
- Parce que je préfère te voir mort... et lui vivant. Plutôt que le contraire.

Elle avait soufflé cela dans son oreille dans un sanglot. Puis elle replanta sa lame de toute ses forces, droit dans son cœur. Et son frère s’effondra sur le sol. Sans vie.
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeSam 24 Sep - 17:54

Il allait tirer. Keiji le sentait lui aussi et déjà s'apprêtait à réagir de nouveau. Mais avant qu'il n'ait le temps de faire quoique ce soit, la suite des évènements s'avéra tout à fait inattendue pour lui. Il avait pris un réel risque en décidant de provoquer Aaron certes et il en avait parfaitement conscience. Il n'avait même pas réfléchi pour autant, c'était plutôt naturel. Toujours est-il qu'il n'avait évidemment aucunement pris en compte les sentiments ressentis par le frère ou la soeur. Il avait agi comme il l'aurait fait d'habitude, dans n'importe quel contexte et, même s'il avait apparemment conseillé Sasha dans une voie, il n'anticipait aucun de ses actes et ne s'attendait pas véritablement à ce qu'elle fasse quoique ce soit. Il ne comptait que sur lui même pour se sortir de cette situation, même s'il devait se planter, ça avait toujours fait parti du jeu, n'ayant pas pour réflexe de sortir la carte prudence. Face à ce genre de menace, rien de compliqué. Au premier tour, la provocation suffit. Dans le cas d'Aaron, Keiji s'attendait à ce qu'il réplique, il était suffisamment énervé pour attaquer de nouveau. C'était prévu, ça devait arriver. Et pour le second tour, il s'attendait à agir de la même manière lui-même. Pas de pistolet en vue mais quoiqu'il arrive, il aurait fallu trouver un autre moyen. Il aurait même pu utiliser Sasha qui sait. En la menaçant éventuellement, vu qu'il ne pouvait avancer à découvert vers Aaron, n'étant pas complètement suicidaire non plus. Mais rien de tout ça n'eut lieu. A vrai dire, Keiji n'eut même rien à faire. Pour le coup, c'était inhabituel et absolument surprenant.

Contrairement à Aaron, Keiji le vit venir dès que Sasha s'avança vers le jeune homme, ce qui d'ailleurs le détourna de sa concentration, oubliant la propre attitude qu'il avait conseillé à Sasha de prendre et qu'il assumait d'habitude. Dans son allure, sa détermination, dans ce geste qu'elle eut pour attraper l'arme, pas de doute... pourtant il mit beaucoup plus de temps à y croire vraiment. Assez d'inattention pour se faire tuer si elle n'avait pas agi ce coup-ci! C'était presque irréel, comme totalement improbable. Il s'attendait sans doute à se tromper, à ce qu'elle ne se contente de le menacer, à rire et danser, ou quoique ce soit d'autres, après tout Sasha avait un côté imprévisible mais là... vraiment, elle ne l'avait jamais autant surpris. Aaron s'effondra après quelques mots échangés entre eux. Deux coups. Aucune hésitation. Keiji n'eut aucun doute non plus, il était mort. Ce n'est pas l'acte en lui même qui surprenait autant Keiji. Mais la personne. Sasha était si étonnante, elle ne correspondait à rien de ce qu'il avait pu observer jusque là. Où était la petite fille qui parlait de son frère avec tant d'attachement dans la voix? D'habitude les gens qui présentaient ce genre de comportement n'agissait pas ainsi. Certes, il pensait que Sasha était différente et capable de tout mais à ce point... Il y avait quelque chose dans cet acte qui le troubla et il était incapable de le justifier. En tout cas, il ne crut pas un instant qu'elle le faisait pour lui. Ca n'avait pas de sens à ses yeux. Pour le coup, il n'y eut donc pas de rire moqueur ou de plaisanteries tout aussi instantanées. Peut-être d'ailleurs que c'était une des rares fois où la mort de quelqu'un le touchait d'une quelconque manière. Il se moquait de la vie d'Aaron, c'était pas le problème. Il se moquait aussi de la manière dont Sasha voyait la vie désormais alors quoi? Bah, pas besoin de se prendre la tête, pas vrai? Il lui suffirait sans doute d'observer Sasha pour avoir une réponse à ses questions. Toujours est-il que ce qui venait de se passer n'était pas ordinaire et n'était pas un simple meurtre. Tuer pour protéger? Non. Tuer quelqu'un qui compte. Keiji n'était pas un sentimental mais il avait conscience que ce n'était pas la même chose. Lorsqu'il avait tué Kristinna par exemple, il avait passé des heures avec son cadavre, lui façonnant un sourire pour l'éternité, la replaçant aux yeux de tous plutôt que de l'abandonner. Il n'avait jamais ressenti quoique ce soit pour elle, mais elle était une partenaire régulière de jeu, il avait eu du plaisir en sa compagnie, autant sans doute qu'il avait souffert de ses coups. Il avait désiré, calculé sa mort comme toutes les autres, il n'avait jamais eu aucun regret mais il n'avait jamais eu d'attention pour un autre cadavre que le sien... bon d'accord, la petite de l'annexe aussi mais le but était différent. Une chose est sure et il le savait très bien, il n'avait jamais rien connu qui pouvait ressembler de près ou de loin au lien qui unissait Sasha à son frère alors il ne pouvait pas savoir ce que représentait sa mort pour elle.

Keiji n'avait donc rien dit et pas encore bougé. Il fixa Sasha un instant puis il se retourna et alluma la fameuse cigarette qu'il avait gardé entre ses lèvres. Pourquoi n'aurait-il pas le coeur à fumer? Il n'y avait pas de mauvais moments pour ça, si? Changeant du canapé, il s'installa dans un fauteuil. De toute façon, la menace de mort, elle existait toujours à Anguish. Tiens, même maintenant qu'Aaron était mort, Sasha pouvait très bien décider de le tuer aussi quoiqu'elle en dise. Comment savoir? La preuve qu'il ne la connaissait pas si bien que ça. Il n'était pas inquiet pour autant. Sa position lui rendait le regard posé sur Sasha. Ce serait dommage de ne pas voir ce qui allait se passer maintenant, autant avoir connaissance de sa réaction. Il n'allait pas lui tendre la main, ni lui souffler une piste ou encore la réconforter de quoique ce soit. C'est elle qui avait tué, volontairement, sans même que ce soit forçé, ce cadavre était à elle. Elle pouvait se détourner et l'oublier comme dans la plupart des cas ou bien le pleurer d'une quelconque manière, il n'avait pas son mot à dire. Mais il était bien curieux de découvrir son choix. Cela dit, pas de panique les mots viendraient par la suite. Keiji était surpris oui mais pas perturbé à ce point. Il n'avait pas besoin de tout comprendre non plus. Juste d'en voir un peu plus... Quand aux dernières phrases de Sasha, les avait-il entendues? Comprises? Peu probable, même impossible, elles n'avaient été que chuchotées. Elles ne lui étaient pas destinées. Ainsi, il la regardait oui. Sans jugement. Sans attentes exprimées. Un peu de curiosité mais aussi quelque chose qu'il ne reconnaissait pas vraiment... une attention. Qu'avait donc apporté cette étape nouvelle à son élève? Que ressentait-elle de son côté? Il cherchait la réponse en elle.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeSam 24 Sep - 20:42

Ce qui s'était passé dans la tête de Sasha au moment de planter son couteau, même elle n'aurait pu l'expliquer. Ce n'était pas non plus un acte complètement irréfléchi. En fait, c'était comme si quelqu'un d'autre avait pris le choix pour elle et avait guidé son corps. Un instinct peut-être ? Peu importait, le résultat était le même et Sasha ne réfléchissait pas au pourquoi du comment elle en était arrivé là. Son frère était mort et le dernier regard qu'il avait posé sur elle n'était pas plein de colère. Il était plein d'incompréhension... et d'amour. Il avait même eu ce geste d'effleurer ses cheveux blonds du bout des doigts juste avant de tomber au sol. La jolie blonde avait lâché l'arme qui était restée fichée dans le corps de son frère. Elle, elle était maintenant immobile, silencieuse, et regardait son frère dont la vie s'était échappée, se vider lentement de son sang. Rien ne se passait, comme si le temps s'était complètement arrêté, que la terre avait cessé de tourner. Elle n'eut aucune réaction, jusqu'à ce que le petit bruit que fit le briquet de Keiji en s'allumant, l'arracha à sa béatitude. Elle cligna des yeux et pinça les lèvres en sentant les larmes venir et noyer ses beaux yeux bleus. Le sang qui tâchait ses mains était celui de son frère. Ce frère qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer et qu'elle venait pourtant de tuer froidement. Pour un autre. Simplement pour Keiji ? N'y avait-il pas autre chose ? N'avait-elle pas été poussée par l'idée qu'après sa mort, elle puisse se sentir plus libre de ses aller et venues ? Était-elle capable d'un tel égoïsme ?
La jeune fille posa une main sur ses lèvres, comme pour étouffer le sanglots qui oppressait sa poitrine. Une larme parvint à couler sur sa joue mais elle parvint à ravaler ses pleurs et à ne pas fondre en larmes. Elle s'agenouilla doucement près du cœur de son frère et ferma ses paupières avec tendresse. Puis elle caressa son visage et se pencha d'avantage pour poser son front contre le sien. Pourquoi avait-elle fait une chose pareille ? Elle connaissait la réponse... du moins en partie. Elle avait préféré voir son frère mort et en paix, savoir qu'il était mort en restant un homme bon ayant tout fait pour protéger ceux qu'il aimait. Un homme intelligent, sage et séduisant. voilà l'image qu'elle avait voulu emporter de lui. Et certainement pas celui d'un meurtrier ayant tué le premier homme dont elle était tombé amoureuse, et qui lui avait fait découvrir des choses, certes violentes, mais stupéfiantes. Voilà pourquoi elle avait planté ce couteau dans son cœur. Pour avoir une belle image de son frère jusqu'au bout, quitte à le tuer. Mais derrière tout ça, il y avait eu l'impulsivité de sa jeunesse... et une partie d'elle même ayant fait surface. Une partie d'elle-même qu'elle ne connaissait pas encore très bien. De sa gorge nouée sortit soudain une douce mélodie, à peine audible, qu'elle chantait à l'oreille de son frère. Une berceuse de leur enfance que leur mère venait leur chanter chaque soir pour les endormir.


Spoiler:

Cela ne dura que deux petites minutes avant qu'elle ne se taise et n'embrasse son frère. Elle refit surface alors, reprenant conscience de la dure réalité. Elle allait devoir s'occuper du corps de son frère car elle ne pouvait décemment pas le laisser étendu ici. Et puis il y avait Keiji, toujours présent et dont le tabac de la cigarette se faisait déjà sentir.
La blondinette se redressa et se tourna vers l'asiatique. Il l'observait, sans doute un peu surpris par ce qui venait de se passer. Mais la demoiselle n'avait pas l'intention de se justifier auprès de lui. Ce serait avoué ce qu'elle voulait lui cacher depuis le début. Elle avait tant envie qu'il la reprenne dans ses bras comme la dernière fois... et d'un autre coté elle préférait qu'il ne bouge pas. Qu'il se contente de rester ainsi sans trop poser de question. Elle s'approcha tout de même du fauteuil où il était installé et posa cette question qui lui brûlait les lèvres :


- Est-ce que tu pensais vraiment ce que tu disais à propos de moi ? Où n'étais-ce qu'une fable pour provoquer mon frère ?

Il fallait que ce soit vrai. Il le fallait. Elle avait besoin de l'entendre. Mais Keiji n'était pas du genre à faire ce qu'on attendait de lui, elle le savait. Mais peu importe. Finalement, ce fut elle qui craqua. Elle s'installa à califourchon sur ses genoux, sans même lui demander son avis, et l'enlaça. Le visage lové dans le creux de son cou, elle finit par relever un peu la tête pour lui murmurer :

- Je ne veux pas retourner à l'annexe. Je veux rester ici... j'ai besoin de toi. Tu veux bien ?

Il allait refuser. Il allait forcément refuser. Keiji n'était pas de ceux qui s'entichaient d'une gamine scotchée à leur basket à longueur de temps. Pourtant ce n'était pas là ce qu'elle voulait, ni ce qu'elle lui demandait. L'asiatique lui avait appris à se débrouiller seul dans cet univers hostile. Elle savait qu'elle pourrait survivre sans qu'il n'ait à la protéger. Elle ne voulait pas de sa protection de toute manière. Juste sa confiance et sa présence lorsqu'elle en aurait besoin. Ce qui était le cas à cet instant.
Finalement, elle le lâcha et quitta ses genoux avant de le regarder dans les yeux, d'hésiter, puis de lui demander :


- J'ai une faveur à te demander. Je ne vais pas pouvoir porter mon frère jusque dehors toute seule, j'ai besoin de ton aide. Ensuite je me débrouillerais.

Si elle avait écouté son cœur et son envie, elle se serait serrée contre Keiji et serait restée ainsi durant des heures, profitant de sa chaleur et de son parfum, de sa seule présence qui l'aurait rassurée et apaisée. Mais elle aurait été faible en agissant ainsi. Elle devait rester forte et assumer ce qu'elle venait de faire. Offrir au plus vite à son frère le droit de laisser son âme rejoindre le ciel... ou peu importe sa destination.Sasha était pâle mais elle ne pleurait pas, elle ne tremblait pas. Elle regardait fixement Keiji en attendant ses réponses, la gorge nouée et le cœur battant.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeDim 25 Sep - 13:00

Elle se mit à chanter. Pourquoi était-il nettement moins surpris cette fois? Pourtant, il ne quitta pas cette scène du regard. La tendresse de ses gestes, l'amour fraternel... deux enfants. Il préférait associer cette idée à ce genre de sentiment. Quoiqu'il en soit, il y avait bien quelque chose à observer... Keiji avait l'habitude de trouver l'harmonie dans la mort, dans le meurtre, dans l'étalage de sang, il ne pouvait donc que l'apprécier encore dans l'acte de Sasha. Elle avait beaucoup évolué. Tout en gardant sa fraîcheur, elle avait perdu sa naïveté. Elle n'était pas désespérée par un acte de folie, elle savait ce qu'elle faisait, elle l'avait tué consciemment. Elle était calme. Peu importe les larmes et l'amour, il ne lui reprochait pas, la scène lui plaisait telle quelle. Sasha avait grandit avec ses propres bagages. En aucun cas, elle n'avait agi par faiblesse, ni par désespoir. Elle était forte. Sasha avait appris très vite, il pouvait être fier de son élève, elle semblait avoir parfaitement compris ses "valeurs". Il n'avait sans doute d'ailleurs plus rien à lui apprendre qu'elle ne pouvait découvrir seule. Oui, cette phase de leur relation était probablement terminée, après tout Keiji l'avait suggéré la dernière fois n'est-ce pas? En parlant de "dernière leçon"... Elle était prête. Il ne s'était pas trompé. Sasha était un bel oiseau qui n'avait nullement besoin d'être tenu en cage, et c'est ainsi qu'il voulait la voir déployer ses ailes... C'est en la poussant à agir seule, en refusant de la protéger qu'il pouvait la rendre plus forte encore. Pouvait-il pour autant nier le moindre attachement? Était-ce plus ou moins cela qu'elle lui demandait, désormais face à lui? Probablement. C'est naturel de s'attacher, de vouloir posséder pourtant Keiji y était opposé, on peut jouer ensemble, marcher dans la même direction, s'approcher mais une pièce sur un échiquier si elle peut faciliter les mouvements d'une autre, avance seule. Il la regardait toujours, fixant à présent ses yeux noirs dans le bleu des siens. Rien dans cette expression neutre ne laissait entrevoir une réponse à sa question. Mais avait-il vraiment besoin d'être plus clair? A quoi s'attendait-elle? Finalement ce que Keiji appréciait le plus chez Sasha, c'est qu'elle répondait systématiquement à tout ce qu'il avait attendu chez une autre avant elle... tout ce qu'il avait désiré sans jamais l'obtenir, elle lui offrait avec évidence, comme si elle avait tout compris. Peut être qu'il s'était donc trompé de personne la première fois. Peut être aussi pour une bonne raison. Pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Il n'était plus le même aujourd'hui, il avait achevé de combler des failles encore trop présentes autrefois. Sasha savait. Elle n'avait pas à se préoccuper de lui, tout comme il ne la protégerait pas, la laissant se débrouiller seule. Quand à ce qu'elle voulait, elle n'avait qu'à s'arranger pour l'obtenir. Ce n'était pas plus difficile à comprendre. Et elle le prouva. Lui avait-elle demandé quoique ce soit avant de s'installer sur lui comme ça? Elle n'en avait pas eu besoin et elle avait eu raison.

A vrai dire, il ne l'accueillit pas vraiment mais ne pas la repoussa pas non plus ce qui finalement rendait le fait assez similaire. Il rapprocha son bras uniquement pour ramener la cigarette à ses lèvres. Mais bien qu'il ne l'étreignait pas physiquement, ni ne la réconfortait par des propos rassurants, Keiji était bien présent, à sa manière, dans sa froideur mais présent. Parfois la communication n'a pas besoin de davantage de signes pour se faire. Son corps, contre le sien, n'était pas fermé ni même distant sans qu'il n'ait besoin d'agir. Il pouvait la recevoir, lui transmettre sa chaleur et son assurance avec sécurité, même si rien n'en assurait la parfaite continuité. Il ne lui en apporterai pas davantage. Ca pouvait paraître peu, pour lui c'était déjà beaucoup sans que ça ne lui pose aucun problème. Elle exprima son envie de rester en lui demandant son accord. Keiji éloigna son regard, remontant cette fois une main sur une mèche de cheveux de Sasha. Elle avait raison. Il n'avait pas du tout l'intention de l'avoir dans les jambes en permanence. Elle pouvait revenir, même rester ici si elle le voulait, il ne refusait pas sa présence, il le lui avait prouvé... elle pouvait aussi avoir besoin de lui occasionnellement à la rigueur mais pas plus. Quelques instants suffisaient. Elle n'insista pas et se releva, elle avait autre chose à faire pour l'instant. Keiji approuva. Il s'attendait à ce qu'elle s'occupe du cadavre, plutôt que de vouloir rester avec lui. Il ne répondit pas exactement à sa demande pour autant et cette fois son discours fut clair sur ce point.


- Si tu le tires, ce sera moins lourd, tu peux le faire seule. Enroule-le dans le rideau si tu veux moins l'abimer dehors.

Il écrasa le reste de sa cigarette et jeta le mégot avant de se lever. Il s'avança vers Aaron. Il l'avait rencontré certes, enfin, mais pour pas grand chose. Qu'importe, il y en avait beaucoup d'autres comme ça, avec lesquelles il n'avait pas eu le temps de s'amuser. Descendant un peu plus à sa hauteur, il jeta un oeil sur lui. En réalité, il n'avait pas vraiment d'intérêt pour les morts. Il prit le pistolet dans sa main, il ne s'était jamais servi de ce genre d'arme, ça courrait moins les rues qu'un couteau, fallait des balles et il n'aimait pas le principe. Il le reposa sans avoir cherché plus loin. Il se releva ensuite et se retourna vers Sasha. Un regard. C'est tout ce qu'il lui offrit cette fois. Plus expressif que tout à l'heure. Même s'il partait, il l'accompagnait d'une certaine façon, c'est ce que semblait vouloir dire ce regard, il y avait de l'attention derrière. Sa présence elle l'avait, son aide non. Ce n'était pas juste par froideur qu'il l'abandonnait là. Sans doute d'ailleurs aurait-elle l'occasion de le retrouver plus tard, mais pour l'instant, elle n'avait pas besoin de lui. C'était son frère, son cadavre, il n'allait pas participer, elle l'avait tué seule, il ne l'avait pas aidé pour ça. Pourquoi aurait-il brusquement un rôle à jouer? Ce moment lui appartenait. Keiji laissa alors entrevoir un sourire et lui fit même un petit signe de la main avant de s'éloigner. C'est pas tout ça, mais il avait faim. Une petite douche ne serait peut être pas de refus non plus... par quoi allait-il commencer? Honnêtement, il aurait aimé voir la scène, pour satisfaire sa curiosité uniquement, son envie de comprendre certains comportements... Il ne s'en inquiétait pas pour autant. Il marchanderait peut être un peu mais suivant où elle décidait de l'emmener, il en verrait peut être bien une partie. Et si elle échappait aux caméras, tant pis, c'était l'histoire de Sasha après tout, pas la sienne.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeDim 2 Oct - 22:38

Il n'avait rien dit. Cela ne la surpris pas tant que ça, parce qu'elle savait que Keiji ne parlait pas beaucoup. Peut-être parce que pour lui ce n'était pas nécessaire... ce n'était pas important. Est-ce qu'elle était déçue qu'il ne lui parle pas davantage ? Peut-être un peu. Mais elle aimait ce silence et puis malgré tout, elle semblait deviner ce qu'il pensait... ce qu'il allait répondre. Elle commençait à le connaître un peu, à le comprendre. C'est ce qu'elle avait voulue depuis le début n'est-ce pas ? Mais elle était encore bien loin de percer la carapace de cet homme. Très loin. Et puis elle n'oserait jamais la percer jusqu'au bout. Peut-être parce qu'elle pensait ne pas aimer voir ce qu'il y avait à l'intérieur. C'était un peu comme franchir une bulle, une forte intimité. Et elle ne voulait pas de cela avec Keiji. Elle l'aimait bien comme ça. Mystérieux, troublant, imprévisible. Sasha aurait aimé lui ressembler un tout petit peu. Elle y travaillait encore et jusqu'à présent ça ne paraissait pas si mal. Le silence de l'asiatique n'était donc pas si grave, elle saurait se contenter du regard qu'il avait. Elle se fichait bien qu'il ne l'ait pas serré contre elle cette fois-ci. Elle avait beau être amoureuse, elle ne se faisait pas d'illusion. Keiji devait ignorer tout ça. Sinon ça briserait quelque chose de fort. Ce genre d'amour qui faisait vibrer la jeune russe ne marchait que dans un seul sens. Si, par un étrange phénomène, Keiji tomberait amoureux d'elle... il n'y aurait plus de magie. Peut-être qu'au fond elle n'en voulait pas. Elle préférait qu'il ne sache rien et se comporte avec elle comme il l'avait toujours fait jusqu'à maintenant. Est-ce qu'elle allait en souffrir ? Peut-être mais ça en valait la peine. Il fallait donc qu'elle se montre moins émotive avec lui. Faire comme si de rien n'était ne devait pas être si dur après tout. Keiji savait ne rien faire paraître sur son visage alors pourquoi pas elle ?
L'asiatique refusa également de l'aider à porter le corps de son frère. Il lui répliqua qu'elle n'avait qu'à l’envelopper dans un rideau et le tirer jusqu'au dehors. Une sorte de boule se forma dans le gorge de la blondinette en entendant ces paroles. L'idée de trainer le corps mort de son frère derrière elle était une image qui la révulsait. Mais elle n'allait pas avoir le choix. Elle tenta donc de masquer son trouble mais ses lèvres tremblèrent lorsque Keiji se leva et se dirigea vers le corps d'Aaron. Elle ferma un instant les yeux, comme pour chercher la force et le courage au fond d'elle-même. Qu'allait-elle dire à Dimitri ? Elle ne pouvait pas lui cacher ça.

Sasha inspira un peu d'air puis se tourna vers Keiji qui observait le corps du jeune homme. Silencieuse et discrète, la jeune fille se contenta de le regarder. Ils ne s'étaient jamais rencontré... et l'asiatique devait être un peu déçu d'une certaine façon. Mais les choses ne se déroulent pas toujours comme on le voudrait.
Il lui offrit alors un regard, un sourire, un signe de la main même... puis il s'en alla. Sasha se retrouva seule avec le cadavre de son frère aîné. Elle hésita, retenant ses larmes jusqu'au bout, puis s'approcha de la fenêtre ou pendait un vieux rideau plein de poussière. Elle agrippa celui-ci et tira violemment le tissu dans un geste presque enragé. Le rideau céda et un nuage de poussière envahit la pièce. Fermant les yeux et grimaçant, la jeune fille attendit de voir plus clair avant d'aller envelopper Aaron dans le tissu. Ses gestes étaient un peu maladroits mais décidés. Elle attrapa ensuite l'étrange paquet au niveau des pieds du jeune homme et le tira. Dieu ce qu'il était lourd ! Heureusement, l'ensemble glissait plutôt facilement sur le sol. Elle croisa des pensionnaires curieux mais les ignora et continua son chemin. Ce fut plus compliqué dans les escaliers. Pas question en effet d'abimer davantage son frère. Elle l'agrippa donc plutôt du coté de la tête et descendit progressivement sous le regard critique d'un type à l'air louche que la jolie blonde préféra ignorer également. Elle arriva enfin jusqu'à la sortie et ouvrit la porte. En se retournant, elle s’aperçut qu'à partir des escaliers, une légère trainée de sang avait salit le sol. Elle soupira. Le sang s'écoulant des plaies de son frère avaient fini par traverser le tissu du rideau. Mais ce n'était pas vraiment le moment de nettoyer ça. Elle traina donc son frère encore plus rien. Jusqu'à l'annexe. De plus en plus anxieuse. Avant même qu'elle n'arrive, Dimitri se précipita dans sa direction. Sasha lâcha le corps et attendit que son frère parvienne à sa hauteur.


- Sasha ! Tout va bien ? Où est Aaron ?

Là, notre jolie petite russe ne put retenir ses larmes qui fondirent sur ses joues blanches. Le jeune homme baissa alors les yeux sur le le rideau enroulé et se mit à genoux pour l'enlever. Il découvrir alors avec horreur le cadavre de son jeune frère.

- Aaron ?! Non !! Non !

Ce fut à son tour de fondre en larmes. Lui. Le frère que Sasha n'avait jamais vu pleurer ni rechigner. Lui qu'elle pensait intouchable et infaillible. A son tour il caressait le visage éteint, incapable de croire à ce qu'il voyait. Il trouva pourtant assez de contrôle pour se reprendre et lever les yeux sur sa petite sœur.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Il a... il voulait tuer cet homme que je voyais au pensionnat. Il pensait pouvoir me protéger...
- Et ce type l'a tué .

Sasha avait la gorge nouée. Devait-elle mentir au risque de voir Dimitri tenter à son tour de réussir là ou son frère avait échoué ? Devait-elle dire la vérité ? Elle finit par secouer la tête et répondit d'une voix tremblante :

- Non. C'est moi.

Elle l'avait dit. Elle avait avoué. Elle aurait put mentir et inventer une histoire, ce n'était pas compliqué et elle aurait évité des problèmes supplémentaire. Mais elle aurait également du vivre avec ce mensonge. Elle ne l'aurait sans doute pas supporté longtemps. Dimitri la regardait sans rien dire, sans doute en train de se demander s'il devait la prendre au sérieux ou pas. Celui-ci soupira et finit par lancer :

- Arrête de vouloir protéger cet homme, Sasha.
- C'EST MOI JE TE DIS !!

Elle avait hurlé d'une voix pleine de sanglots et de colère contre elle. Dimitri fut surpris. Cette petite femme si fragile et si tendre avait-elle pu tuer son propre frère ? Impossible. Mais il y avait quelques gouttes de sang sur elle. Et sur ses mains. Mais c'était peut-être en trainant le corps. Il ne savait que penser. Il se redressa et se mit face à elle, les mains sur ses épaules et demanda d'une voix douce et ferme à la fois :

- Jure-le moi. Regarde moi dans les yeux et dis-moi que tu l'as tué.
- Je l'ai tué. Je l'ai poignardé avec un couteau. Deux fois.

Elle lui avait dit droit dans les yeux, sans ciller. Le jeune homme resta silencieux quelques instants puis recula d'un pas et et son regard se fit plus froid. Elle avait tué Aaron... il ne pouvait que la croire désormais. Que devaient-il faire ?
On entendait quelques oiseaux chanter autour d'eux et le vent siffler doucement. Sasha pleurait et le fixait toujours. Dimitri finit par agripper le corps et à le porter dans ses bras. Il s'éloigna de l'annexe, se dirigeant vers la plage. Sasha le suivit mais ils n'allèrent pas jusqu'au sable. Son frère déposa le cadavre au sol et Sasha observa pendant longtemps son frère réunir du bois, des branchages et de l'herbes sèches. Au milieu de tout cela, on ne voyait presque plus rien du cadavre. Dimitri plongea alors la main au fond de sa poche et en sortit une boite d’allumettes. Une minute plus tard, tout s'embrasa. Pleurant en silence, les deux jeunes gens restèrent jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un tas de cendres. Alors seulement, son frère aîné reprit la parole :


- As-tu pensé à ce que nous allons dire à Papa et Maman ?
- Dimitri... je...
- Tu as tué notre frère. Tu as tué leur fils. J'espère que tu te rend compte de la gravité de ton geste.
- Je suis vraiment désolée... Dimitri...
- Va t'en. Je ne veux plus te voir ici.

Sur ce, il lui tourna le dos et s'éloigna vers l'annexe. Sasha n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait tué son frère aussi froidement, sans réfléchir, comme une évidence. Elle regrettait son acte. Si elle avait pu revenir en arrière, elle aurait trouvé une autre solution. Elle resta un moment, assise dans l'herbe à pleurer, puis elle se releva et retourna vers le pensionnat.
Elle trainait un peu les pieds, le visage marqué par les larmes. L'escalier lui sembla une montagne à gravir et les couloirs étaient si longs... si froids.
Un type l'aborda au milieu de l'un d'eux. Elle devait avoir l'air fragile et si facile à manipuler. Il l'arrêta contre un mur et son sourire était vicieux et effrayant. Il se pencha si près de son visage que son nez frôlait le sien. Elle détourna le visage, fermant les yeux, laissant couler les dernières larmes sur sa peau.


- Qu'est-ce que c'est que ce vilain chagrin ? Un si beau visage... Allez, suis-moi. Tu vas me parler de ce qui te tracasse hein ?

Il passa une main contre sa joue, il caressa sa gorge. Il n'en avait rien à faire de son chagrin, elle était assez intelligente pour le comprendre, même dans une déprime profonde. Il tenta un baiser sur sa joue mais la jolie blonde se déroba et s'enfuit dans le couloir. Le type, déçu, haussa les épaules et n'insista pas. Sasha cessa de courir une fois qu'elle l'eut compris et retourna dans la salle où elle avait tué son frère. Elle se laissa tomber dans le fauteuil et sanglota encore un peu avant de se laisser gagner par un profond sommeil. Ce n'était sans doute pas une bonne idée. N'importe quel fou furieux pourrait venir la surprendre. Mais elle n'avait pas vraiment le choix ni l'énergie.
Elle s'endormit donc profondément, la respiration lente et tranquille malgré son état de choc.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeLun 31 Oct - 21:53

Est-ce que la mort était devenue totalement anodine pour Keiji? Probablement oui. Pourtant, elle avait assurément gardé de la valeur sinon il ne pourrait plus prendre de plaisir à tuer. Il la provoquait, il s'en moquait ouvertement mais elle n'en était pas moins supérieure car s'il pouvait en jouer et on sait qu'il ne s'en privait pas, il ne pouvait éviter qu'elle finisse par l'avoir un jour. Cette réalité, il l'avait accepté depuis bien longtemps, ça ne l'effrayait pas. Peut-être que c'était justement ce qui la rendait si excitante. Son côté éternel? Non, pas vraiment. Mais son imprévisibilité sans doute. Si Keiji était invincible ou immortel, il n'aurait pas cette fascination pour la mort et par conséquent pas du tout le même comportement. Dès lors, elle devenait un défi permanent. La mort, il la voyait presque tous les jours et si elle se définissait aisément comme la fin de jeu, malgré ses nombreuses expériences, il ne pouvait prétendre la maîtriser totalement. Il existait des milliers de façons de mourir et autant de réactions face à la mort que d'individus sans doute. Que l'on soit dans l'action ou la passivité, qu'on l'accepte ou qu'on s'y oppose, si la mort finit toujours pas gagner, elle n'est pas souveraine pour autant. Peut-être alors que ce qui le fascinait vraiment était plutôt ce match entre la vie et la mort. Oui, sans doute. Dans la torture, n'est-ce pas le plus splendide? La volonté de vivre finit toujours par combattre celle de mourir et le résultat est crucial dans le destin de la victime. Si le cadavre est grotesque, le corps en vie, en lutte est une merveille. Keiji ne se lassait pas de la chaleur du sang qui s'écoule le long des plaies, la pression, la crispation des muscles, les hurlements de douleurs, la rage, la haine, le désespoir, les supplications, les battements du coeur qui survit, les yeux hagards, les ongles qui se déchirent, les organes qui prennent la fuite les uns après les autres... parfois la mort est rapide, d'autre fois elle approche lentement, il la ressentait, jouant sur son arrivée. Les corps gardaient en mémoire leur vécu. Parfois, ils délivraient ainsi leur plus lourd secrets aussi clairement que sur les pages d'un livres. Comment se lasser de ce plaisir, de toutes ces découvertes? Non, ce n'était pas prêt d'arriver, si Keiji évoluait, il n'était pas pour autant prêt à s'arrêter.

Sous l'eau glacé de la douche, Keiji repensa à la façon dont Sasha avait tué son frère et un sourire amusé éclaira son visage. Il faut avouer que lorsqu'il avait croisé son chemin il y a quelques mois, il n'aurait pas imaginé pouvoir en arriver là. Bien sur que cette fille lui plaisait. Parler d'amour c'était un peu fort mais il désirait systématiquement la revoir et il admirait sa manière d'être, sa spontanéité, sa rage d'agir, sa volonté. Il prenait beaucoup de plaisir à leur rencontre et il est certain qu'elle l'attirait mais il ne commettrait pas l'erreur de vouloir connaître autre chose à ses côtés. Keiji n'était pas fait pour ça. Il avait essayé, par envie, par désir, par mimétisme mais ça n'avait pas été un très grand succès, même s'il continuait de voir Keira. Avec Sasha, tout était parfait. Il n'y avait rien à changer. Elle avait des sentiments pour lui, tant mieux, ça jouait sans doute sur son comportement et si ça avait pu l'amener à en arriver là aujourd'hui, il en était vraiment ravi. Mais ce qu'il avait dit pour sa part restait de la provocation à l'égard de son frère. Ils avaient une relation particulière peut-être mais ce qui les unissait était un goût pour l'aventure et non leur attirance réciproque résultant sans doute de leurs différences. Il espérait pouvoir l'amener plus loin encore... Il pouvait l'attirer dans son monde mais il ne la laisserait pas franchir toutes les barrières pour autant. Avait-elle réussi à trainer son frère? Bien sûr. Keiji ne comprenait décidément rien aux sentiments qui pouvaient relier un frère et une soeur... Elle l'avait tué. Sans hésiter, froidement, les yeux dans les yeux. Belle scène de tragédie mais il n'avait pas compris sa motivation. Ce n'était pas pour le protéger. Protéger son frère? Il commençait à y croire. Ce gamin n'aurait pas tenu longtemps, il n'avait pas la force de sa soeur, c'est clair. Keiji arrêta l'eau. Oui, probablement... Sasha l'aurait-elle tué par amour? Keiji se sécha et changea de vêtements en songeant à cette hypothèse. Il resta ensuite un moment devant le miroir, réfléchissant toujours tout en s'arrangeant. Il passa finalement un doigt sur la cicatrice finement dessinée sur sa gorge... puis sourit. Tiens, qu'est-ce qu'elle devenait la sauvageonne? Il ne l'avait pas vu depuis cette ridicule séance de punition publique. A moins que ce ne soit après qu'il l'ait abandonnée dans la tourelle? Faudra arranger ça un de ces jours.

Keiji quitta la salle d'eau pour se diriger vers les cuisines. Le cuisinier qu'avait justement rencontré Sasha il y a quelques temps y trainait sans se mettre à l'oeuvre. Keiji grignota sans vraiment lui faire la conversation. Ils échangèrent simplement une cigarette en guise de conclusion. Passant dans le couloir, Keiji jeta un oeil à une fenêtre qui donnait sur l'annexe. Rien en vue, si ce n'est un reste de fumée au loin mais il ne fit aucun lien avec la mort d'Aaron. Keiji se sentait en pleine forme aujourd'hui et ça devait se lire sur son visage car les rares personnes qu'il croisa ne prirent pas le risque de s'éterniser. Mieux valait pour elles en effet car il avait très envie de s'amuser un peu... justement un bruit attira son attention... la réserve? Il poussa la porte pour se trouver devant un homme d'une bonne quarantaine d'années... portant un uniforme? Depuis quand il y avait des flics à Anguish? Ah non, pardonnez lui l'erreur... c'était un uniforme de la marine! Tiens, voilà qui pourrait lui faire passer sa frustration ne pas avoir pu toucher à un maigre cheveux d'Aaron. La nourriture était toujours difficile à trouver pour les habitants de l'annexe, l'homme devait se sentir le devoir de prendre les choses en main, plutôt que de laisser des gamines se lancer à l'abordage. Allait-il néanmoins avoir autant de courage maintenant qu'il était découvert? Méfiant, il pointait déjà une arme pour sa défense, voilà qui était vraiment parfait. Keiji s'avança, refermant la porte derrière lui tout en prenant soin d'y récupérer discrètement la clé. Ignorant l'arme et les menaces de l'homme qui lui interdisait d'avancer, Keiji opta pour une approche amicale bien qu'un peu moqueuse.


- Besoin d'aide, peut-être? Pour commencer, ne montre pas que tu as peur, on dirait qu'on t'a répété cent fois que les lieux étaient dangereux et les rencontres encore plus. Tu es fort, costaud, deux têtes de plus que moi, aies confiance. Tu es armé alors attaque plutôt que de rester caché derrière.

Décidément, il se plaisait de plus en plus dans l'enseignement on dirait! Ah, il les aimait bien ces petits rescapés! Son adversaire se montra assez déstabilisé par cette approche inattendue, de toute évidence, c'était assez efficace, du moins pour le mettre en colère, enfin une colère méfiante quand même. L'assurance contre le manque d'expérience, facile en même temps. Keiji avança, l'autre eut le réflexe de reculer tout en brandissant l'arme lui ordonnant de s'arrêter tout en assurant qu'il n'avait certainement pas peur de lui.

- C'est un début. Tu peux mieux faire. Regarde autour de toi, sers-toi, si tu oses pas t'approcher, prends autre chose, tu as de la chance, tu as l'embarras du choix ici. Oui, cette étagère par exemple.

Keiji s'approcha d'une autre et se servit lui-même. Bah oui, quand même! Il n'allait juste lui expliquer comment faire, il ne faisait que lui laisser une chance. Bien joué. L'autre avait rappliqué, finalement il était plus vif qu'il en avait l'air, Keiji avait eu à peine le temps de voir venir, levant le bras juste à temps pour protéger son visage d'un beau coup de fouet. Voilà maintenant, qu'enchaînant il était prêt à lui pulvériser le crâne avec une espèce de matraque, finalement fallait pas trop le pousser celui-là! Il avait compris le truc! Keiji réussit néanmoins à éviter le pire, le félicitant joyeusement avant d'attaquer à son tour. Sortant rapidement son couteau, il fonça sans lâcher les mains de l'autre du regard pour mieux se faufiler, croyez-moi, être plus petit avait des avantages parfois. Le choc de la lame le perforant fit jaillir une lueur de panique dans le regard du marin gradé qui recula une main déjà sur sa blessure, l'autre gardant quand même l'arme levé. Sauf que cette fois, Keiji ne lui laissa pas le temps de respirer. Il se défendit avec courage mais Keiji ne lui laissa pas beaucoup de répit dans cette bagarre. L'autre compris qu'il ne s'en sortirait pas comme ça, il tenta alors de calmer le jeu.

- Non! S'il vous plaît, arrêtez! Je ne vous veux pas de mal vous savez! Je voulais seulement un peu de nourriture, s'il vous plaît! Laissez-moi partir! Nous sommes nombreux, nous ne voulons rien d'autres, on a plus rien! Je vous en prie, je suis venu seul, ils comptent sur moi. Vous comprenez? Je vous en prie, laissez-moi partir!

Keiji s'était arrêté, ce qui avait encouragé l'homme à continuer. Il était tombé dans le piège de la violence par peur, c'est vrai mais personne dans l'annexe n'avait l'intention de provoquer les dangereux pensionnaires d'Anguish, ils tâchaient simplement de survivre au mieux. Keiji s'en amusa néanmoins une nouvelle fois, pour le plaisir de voir la peur dans ses yeux.

- Le jeu c'est de ne pas se faire prendre. Je t'ai surpris, tu vas mourir.

Et là? Il plaisantait aussi? Malheureusement, il n'en avait plus l'air. Keiji plongea la main dans sa poche pour en sortir une cigarette. De l'autre main, il chercha son briquet mais sans succès... où avait-il pu le laisser? Il se déconcentra un peu de la situation actuelle pour y réfléchir, puis regarda l'homme qui n'avait pas bougé. Il ne pouvait vraiment plus se passer de fumer ou ça l'amusait simplement de le faire poirauter? Devinez!

- Hum... t'as pas du feu? Ce sera pour plus tard alors. Je reviendrai.

Et en toute spontanéité, il se retourna, prit la porte qu'il ferma quand même derrière lui, avec la clé qu'il avait récupéré plus tôt. Bah oui, il allait pas laisser perdre sa nouvelle proie comme ça non plus. La cuisine non? Le canapé tout à l'heure peut-être... c'est comme ça que Keiji pénétra de nouveau dans la salle de divertissement et surprise, il tomba sur Sasha qui dormait dans un fauteuil. Déjà de retour? Il dénicha d'abord son briquet qui était bien là avant de s'approcher d'elle. Il piqua alors son couteau dans l'une de ses cuisses, assez profondément pour envisager de la réveiller... ça marche en général!

- Allez, debout là-dedans! Déjà de retour?
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Sasha Campfire
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeJeu 1 Déc - 21:07

Quelle est la différence entre un rêve et un cauchemar ? Ce dernier est terrifiant, il fait peur, il fait pleurer... quelque chose du genre. Il n'est jamais très agréable et pourtant on a pas d'autre choix que de suivre le cours de l'histoire, écrite de la main de notre esprit ou de notre inconscient. A notre réveil pourtant il nous échappe. Il ne nous reste que des brides comme des couleurs, des silhouette. Mais parfois ils reviennent si souvent que s'en est troublant, alors notre cerveau l'enregistre dans un coin de notre tête. A quoi ça peu bien servir ? A nous remettre en question ? A prévoir quelque chose ? A exprimer un mal-être ? Comment savoir... ? Ils sont parfois si dénués de sens ! En tous les cas notre petite blonde était plongée dans un cauchemar justement. Vous pensez... après une épreuve pareille.
Le décor est une immense foret aux arbres gigantesques. Une jeune fille blonde apparait en chantonnant. Sasha comprend qu'il s'agit d'elle. Elle le sent d'instinct. Elle est habillée comme le petit chaperon rouge et porte un panier. Comme c'est enfantin ! Elle ne ressent pas la peur et pourtant tout porte à croire que cette foret sombre n'est pas sure. Innocente, elle continue sur le sentier en sautillant, cueillant une fleur sauvage par-ci par là. C'est alors que les feuillages d'un buisson touffu frémit et laisse soudain apparaitre une grande silhouette noire et inquiétante. Un grand homme tout en noir dont on ne voit pas le visage. Sacha a peur, elle sent le danger. Pourtant l'homme a une voix mielleuse et tente de la rassurer et de savoir ce qu'il y a dans le panier. Elle reste secrète mais elle est tellement terrifiée qu'elle se sauve en courant.

Sur le fauteuil, la respiration de la jeune Sacha s'accélèra un peu.

Ouf ! Il semblerait que l'homme en noir ai disparu. La blondinette continue son chemin et arrive devant un petit chalet. Elle frappe à la porte et une voix grinçante lui répond. Inquiète, elle ouvre doucement la porte. Tout à l'air tranquille et un corps forme une bosse sous la couverture d'un vieux lit en bois. Doucement elle s'approche, le souffle haletant. De nouveau elle sent le danger mais elle ne peut résister à la curiosité et avance encore. Au moment de soulever la couverture,un géant noir lui saute dessus. C'est l'homme de tout à l'heure ! Alors qu'ils tombent au sol, le visage de l'homme apparait enfin. La petite fille du rêve ne sait pas qui c'est. Mais Sasha l'a reconnu. Ce méchant homme qui a essayé de la tripoter la dernière fois. Shean. Il ricane. Terrifiée, la jeune femme tend la main vers son panier et en sort... un couteau ! Mais lorsqu'elle regarde de nouveau le visage de son agresseur... ce n'est lus Shean. C'est son frère défunt... Aaron ! Il continu a ricaner, il lui arrache le couteau; le lèv
e et...

- Oh... !

Une vive douleur au niveau de la cuisse la réveilla en sursaut et elle serra sa jambe contre son ventre en grimaçant et en grognant. Ce n'était qu'un cauchemar...
Intriguée, la jeune femme redressa les yeux et reconnu Keiji. Sur le coup elle ne comprit pas ce qu'il faisait là, puis elle reprit un peu ses esprits et se rendit compte que c'était lui qui lui avait piqué la cuisse avec son couteau. Doucement, elle soulèae un peu ses vêtements pour jeter un œil à la blessure. Rien de très grave.


- Je faisais un mauvais rêve...

Sasha se redressa en passant une main dans ses cheveux blonds emmêlés puis frissonna et se frictionna les bras. Il faisait vraiment froid dans ce pensionnat. Elle n'avait même pas eu l'occasion de récupérer ses affaires dans l'annexe. Elle espérait pouvoir le faire plus tard.
Enfin elle regarda Keiji dans les yeux en soupirant. Elle ne savait pas bien quoi lui dire en fin de compte. Il y eu un petit silence avant qu'elle ne rouvre la bouche.


- Je n'ai plus le droit de revenir à l'annexe.

Elle baissa les yeux. Sans doute pour essayer de cacher la tristesse dans son regard. Dans cet état là, elle avait toujours eu une épaule pour la rassurer. Celle d'Aaron, de Dimitri, de sa mère ou de son père. Ou même de sa nourrice. Mais aujourd'hui ?
Elle frotta rapidement ses yeux puis se leva doucement mais un peu maladroitement. Comme elle aurait aimé avoir les bras de Keiji pour la consoler ! Mais elle était trop réveillée pour rêver. L'asiatique savait-il pourquoi elle avait tué son frère ? Elle espérait que non... du moins pas dans le fond.
Maintenant il s'agissait de se montrer un peu mois terrassée. Elle avala un grand bol d'air puis lança :


- Bon. Où est-ce que je vais dormir ? Quelles sont les règles du pensionnat ? Où se trouvent les douches ? Si tu pouvais m'éclairer je... je n'ai pas l'habitude de ce genre d'endroit.

Il suffisait de la regarder. Si frêle et tremblante dans cette pièce sombre, les cheveux décoiffés, la mine pale avec encore quelques traces de larmes. Pas bien joli. Elle tenta vainement de rajuster sa robe et ses cheveux mais ça n'arrangeait pas grand chose.
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeMer 7 Déc - 18:14

Le pire cauchemar ne peut se trouver que dans la réalité, qui ne peut être évitée, qui est vécue pleinement. Son souvenir peut être répété comme ces cauchemars qui vous hantent jusqu'à vous faire trembler de terreur. Sauf que la scène a été vraiment vécue, à chaque instant par tous vos sens, en toute conscience aussi loin que vous ayez tenté de la repousser et quoique ça ait changé en vous par la suite, tout est ancré durablement, devant témoin qui plus est. Impossible de le renier. A ce moment-là, rien n'existe pour se rassurer, on ignore la fin, il n'y aura pas de réveil qui soulage, pas de réassurance. Juste la peur. Juste l'inconnu. L'ignorance. Dans le même temps, il n'y a pas d'issu, pour connaître la fin, la modifier éventuellement, seule l'action compte. Le moment présent, à vivre. La grande différence est aussi liée à la dépendance... dans le cauchemar, on est seul maître à bord, l'esprit contrôle, dirige, mène, alors que dans ce vrai cauchemar qu'est la réalité, on ne peut pas faire plus de cinquante pour cent du chemin, le reste ne dépend pas de nous, aucun contrôle. Pas de maîtrise. N'est-ce pas le pire? Ne pas pouvoir contrôler, redresser la barre. Tout ce qui est possible dans un cauchemar que l'on peut revisiter, arranger quand il devient trop effrayant. Le cauchemar peut être surmonté, ce qui n'est pas aussi évident pour la réalité. D'un autre côté, si la vie est creuse et pleine d'ennuis, peut-être qu'il peut prendre une place plus importante... allant jusqu'à remplacer le réel. Alors à quoi sert un cauchemar si ce n'est révéler le fouillis de notre conscient tentant de remettre quelques idées en place? Aucune idée. Keiji ne se posait pas la question. Il est clair que pour lui, ce qui comptait c'est bien ce qui se passait, l'esprit éveillé et les yeux bien ouverts. Au risque de ne pas tout maîtriser. Quant au rêve... mystère... a-t-il plus d'impact sur le réel? Possible, non? En tout cas, il pouvait mettre en avant quelques attentes parfois... aux quelles on pourrait éventuellement répondre. Oui, le rêve, nourri de désirs semblait plus intéressant pour Keiji... et bien plus plaisant également. Heureusement pour lui, les aléas de ses pensées nocturnes ne l'amenaient plus vers des cauchemars, cela dit il avait également peu de souvenirs de ses rêves... peut être que sa vie imaginaire était assez pauvre finalement. Qu'importe. Il savait s'occuper.

Ainsi, Sasha sortait d'un cauchemar. Keiji ne sembla pas y accorder beaucoup d'importance. Avait-elle revisité la mort de son frère? Ou s'était-elle égarée sur d'autres chemins? La réponse ne lui apporterait pas grand chose... bien qu'il pouvait parfois être drôle de réaliser quelques cauchemars, n'est-ce pas? Mais ça, c'est une autre histoire et il n'avait pas l'intention de l'expérimenter avec Sasha. Il se contenta donc de ranger son couteau et de reculer un peu, fixant la jeune fille. Il la laissa répondre à ses questions avant d'ajouter quoique ce soit. Elle mit quelques secondes avant de reprendre la parole comme si elle avait besoin de réfléchir à la réponse. Après tout, elle aurait très bien pu l'ignorer, il arrive qu'on agisse sans savoir pourquoi non? Besoin de revenir sur les lieux du crime? Keiji fut patient, mais ne put éviter un rictus moqueur et désapprobateur par la même occasion quand finalement elle lui donna son explication. Expression qu'il ne tarda pas à justifier. Ses propos lui semblaient tout simplement absurde. Elle mentait. Consciemment ou non. Qui pouvait lui interdire de se présenter à l'annexe? Personne. Les paroles ne sont que du vent. Elle n'y était plus la bienvenue, c'était différent aux yeux de Keiji, il avait envie qu'elle le comprenne également. Pourquoi? Une simple histoire de sentiments finalement. Il s'expliqua.


- Ce n'est pas une question de droit... leur regard, il changerait, pas vrai? Ca te gène? Tu fuis? Assume. Tu es seule responsable de tout. Il n'y a aucune interdiction qui tienne, si tu ne veux pas lui obéir.

Jusque là, elle avait deux vies. La gentille petit fille qu'elle avait été à l'annexe et la demoiselle plus diabolique qui découvrait le plaisir du mal à Anguish. Ne plus aller à l'annexe était plus facile. Ce qui changeait les choses, c'était d'y retourner en affirmer ce qu'elle était devenue. Cette idée traversa l'esprit de Keiji... n'est-ce pas ce qu'elle avait fait? Pour qu'elle la vire, elle avait du avouer son crime non? Sans qu'il ne se demande pourquoi, cette question l'intéressa. Elle aurait pu choisir le confort de mentir, tenait-elle tant à la vérité? Quelles étaient ses motivations? Il ne résista pas à la possibilité de lui demander directement. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?

- Tu aurais pu inventer n'importe quoi... tu as dit que tu l'avais tué. Pourquoi?

Les questions suivantes de Sasha furent d'ordre pratique. Qu'est-ce qu'elle croyait? Qu'il y avait des règles de vie précises ici? Chacun son tour pour le rangement du dortoir et pour le ménage? Pareil pour la salle de bain. Une heure précise pour chaque repas. Pourquoi pas l'office pendant qu'on y était! Il eut un léger rire grinçant. Il y avait un règlement en vérité mais Keiji ne l'avait jamais respecté, si bien qu'il en avait totalement oublié l'existence. N'avait-elle pas encore compris qu'ici régnait simplement la loi du plus fort? Il y avait des surveillants certes, un semblant de hiérarchie bidon qui était loin d'être efficace. Chacun devait forger sa propre place et se battre pour survivre. Bon évidemment, il exagérait un peu... les douches, par exemple, elle ne changeait pas d'emplacement tous les jours! Il aurait pu lui faire la visite guidée mais il n'en avait jamais eu l'intention.

- Je ne vais pas t'aider, je ne suis pas ton « ami », Sasha. Tu n'as besoin ni de l'un ni l'autre ici, jamais, retiens-ça. Tu vas vite t'habituer.

C'est ce qu'il entendait par être ami? Donner des conseils? Non, il lui en avait donné sans que ce soit amical. Keiji lui avait donné quelques clés pour survivre ici, elle avait appris le reste toute seule, et rien dans leur relation n'était lié à une amitié. C'était un jeu, un amusement, une découverte de l'autre pour apprendre soi-même. Keiji ne se considérait comme l'ami de personne. Il n'avait jamais aimé ce mot et ce qu'il semblait signifier. De ce qu'il en avait compris, un ami, on l'aime et on le protège. Deux actions vaines et stupides. Oh, il avait peut être bien agi de cette façon malgré tout, à de rares occasions mais il n'avait pas du tout l'intention de s'exercer davantage. Ca ne l'empêchait pas également d'apprécier certaines compagnies mais certainement pas encore une fois dans la définition exacte du terme... dans l'amitié existe une notion d'attachement, c'était sans doute celle-là malgré tout que réfuter le plus Keiji. Rien ne dure.

Elle paraissait frêle et fragile c'est vrai mais Keiji était le mieux placé pour savoir que ce n'était qu'une apparence. Elle était beaucoup plus forte qu'elle le croyait elle-même et il allait falloir qu'elle en prenne conscience pour s'en sortir entre ces murs. Keiji ne comptait pas la mettre en garde. Il lui souhaitait même quelques mauvaises rencontres pour qu'elle se forge et que tout ceci n'était pas uniquement un jeu. Ni juste un peu d'aventure dans une vie sage et rangée. Elle allait le vivre, le découvrir, il espérait bien ensuite voir ce qu'elle garderait de tout ça. Qu'elle vive quelques temps à Anguish, c'était une très bonne idée pour lui offrir ses opportunités. Il allait même falloir qu'il aille remercier son frère si elle restait! Allez, finalement, soyons généreux, Keiji lui fit quand même un petit cadeau, histoire de l'encourager, l'aidant même un peu. Il sortit une clé de sa poche et la posa lui-même dans la main de Sasha en l'enrobant de quelques mystères.


- Tiens. La clé de la réserve, cherche un peu, tu la trouveras sur ton chemin. Si tu penses avoir besoin de quelque chose, sers-toi. Fais le bon choix... pour toi, comme tu le sens. Tu décides.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeSam 10 Déc - 15:56

Sasha avait toujours un peu vécu comme dans un rêve. Tout était un peu trop beau pour être vrai jusqu'à maintenant. Une riche et belle famille qui l'aimait, des frères généreux et protecteurs, une bonne éducation, et puis cette fabuleuse croisière aux Antilles en passant par Paris où elle avait dévalisé les boutiques ! Mais tout avait basculé et aujourd'hui la jolie blonde faisait face à une dure réalité. Tout n'était pas beau et gentil dans la vie, bien au contraire. Il y avait des personnes prêtes à tuer par simple plaisir, qui raffolaient de manipuler des innocents et qui ne laissait aucune chance. Keiji lui en avait donné une. Il aurait pu la tuer dès leur première rencontre, la jeune femme avait vu dans ses yeux à quel point il était fou et prêt à lui arracher la vie sans aucun remord. Mais pour une raison étrange, il avait finit par lui laisser la vie. Pas par pitié... plus par intérêt. Il avait peut-être décelé quelque chose en elle qui lui avait plu. Et jusqu'à présent, elle avait su le satisfaire pour qu'il ne revienne pas sur sa décision. De son coté, Sasha pensait pouvoir lire dans le cœur et l'esprit de cet homme qui tuait et torturait. D'où venait cette obsession du sang ? Pourquoi ne semblait-il n'y a voir rien de bon en cet être humain ? Il avait souffert du passé, mais ce n'était pas tout. Quoi d'autre ? Quelles étaient ses motivations ? Pourquoi... oui pourquoi aimait-il le sang et la torture ? Elle avait voulu comprendre en jouant le même jeu que lui. Elle s'était étonnée elle aussi à trouver une certaine excitation à enlever la vie. Alors ? Pourquoi avait-elle aimé ça ? Ce n'était pas la sensation de puissance, ce n'était pas le contact entre la peau et le sang... c'était plutôt comme si elle pouvait absorber la force de ceux qu'elle tuait. Le premier contact de sa main contre le cœur, cet organe de vie, lui avait fait un effet considérable. C'était chaud, c'était agréable et rassurant.
Pourtant, elle se doutait que ce n'était pas ce que ressentait exactement l'asiatique. Il y avait autre chose et les motivations étaient sans doute aussi nombreuses qu'étaient les tueurs. Chacun tue pour une raison ou un autre.


* Ah Keiji... que cache-tu donc sous cette carapace à l'air si indestructible ? Pourquoi ne me laisse-tu pas y entrer... y jeter un œil. Un simple coup d’œil. Et je comprendrai... je pourrais soigner les dernières plaies... *

Il rangea son couteau avec lequel il l'avait réveillée puis prit la parole. Sasha fit comme à son habitude, elle l'écouta, pendue à ses lèvres comme une élève admirant son professeur et ayant soif de connaissances. Simplement... elle ne fut pas satisfaite. Elle soupira un peu.
Ce n'était pas si simple que ça... elle aurait pu supporter le regard et le jugement des autres s'il n'y avait eu que cela. Mais au lieu de répliquer, elle resta silencieuse, les yeux baissés cette fois-ci. Elle ne releva son regard que lorsqu'il reprit la parole pour lui poser une question. Pourquoi avait-elle dit la vérité à Dimitri ? Pourquoi n'avait-elle pas mentit. Il avait deviné tout seul.
La blondinette chercha un petit instant la réponse puis ouvrit la bouche :


- Comme tu l'as dit. J'ai assumé. J'assume mes actes et même les pires. Mentir ne m'aurait rien apporté de meilleur.

Elle n'avait pas tout dit. Elle aurait pu ajouter que si elle avait inventé un mensonge, Dimitri aurait été convaincu que c'était Keiji le coupable et qu'il aurait tenté lui aussi de protéger sa sœur en l'empêchant de nuire par tout les moyens. Et c'était risquer la mort de l'un ou de l'autre de nouveau. Elle avait perdu un frère... elle n'avait pas voulu perdre l'autre. Plutôt la honte et la culpabilité qu'elle méritait plutôt que de le perdre. Tout simplement. Mais ça, peut-être que Keiji ne l'aurait pas comprit. Et puis peu importe, c'était du passé maintenant.
Pour passer à autre chose, Sasha posa quelques questions d'ordres pratiques concernant le pensionnat mais cela n’eut d'autre effet que d'agacer l'asiatique qui lui répliqua qu'il n'était pas son ami et qu'elle n'en aurait d'ailleurs jamais besoin. Une autre règle à retenir donc : ne lier une amitié avec personne. Ne s'attacher à personne en l’occurrence.
Sasha était un peu vexée mais tenta de ne pas le montrer.
Keiji lui proposa alors une clef qui ouvrait lé réserve, lui proposant d'y prendre quelque chose si besoin avec un ton bien mystérieux.
Sasha baissa les yeux sur la clef qu'il lui tendait mais ne réagit pas. Elle était resté sur cette rebuffade de l'asiatique. Elle secoua la tête et le regarda droit dans les yeux.


- Tu n'as aucune idée de ce que c'est... de ce que je vie. Ou plutôt, tu n'en a rien à faire. Le jour où tu sauras réellement ce que c'est de tuer son propre frère, alors tu pourras venir me faire des réflexions et des leçons de moral sur ma façon d'agir ou d'assumer les choses. J'ai fait beaucoup d'efforts, j'ai tué des gens, j'ai supporté tes tortures pour supporter la douleur ! J'étais d'accord bien sûr ! Mais j'ai l’impression que je fais beaucoup et que toi tu ne fais rien. Tu te contente de regarder et de faire des réflexions. Si je fais tout ça ce n'est pas dans l'unique but de te donner du spectacle ! Je veux que tu me parle, Keiji ! Je veux que tu fasse des efforts pour changer un peu toi aussi ! Je n'ai jamais parlé d'amitié mais je t'en prie considère moi davantage !

Est-ce qu'elle en demandait trop ? C'était une sorte de caprice. Mais lorsqu'on est amoureuse, on ne peut pas supporter l'idée que l'autre nous regarde comme une simple élève. On a besoin d'un petit peu plus et c'est pour cela qu'elle réagissait aussi vivement. Mais elle s'en voulu un peu après tout ça. Elle passa une main sur son visage puis ajouta :

- Garde la clef. Je veux te prouver que je peux me débrouiller sans ton aide. Après tout, tu ne seras pas toujours là pour moi. Et honnêtement, je ne vois pas ce que je pourrais trouver dans une réserve qui puisse m'aider. Ça ne fera que m'attirer des ennuis.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeMer 14 Déc - 13:49

Il est sans doute préférable pour beaucoup de penser qu'un comportement violent, sadique, destructeur soit lié au désespoir, à une souffrance insoutenable voire surtout à la folie. On peut alors exprimer de la pitié et surtout imaginer, presque comprendre ces gestes parfois inhumains. Comprendre, c'est important, mettre du sens, ça nous apaise. Le malaise serait donc plus grand si l'on envisageait la possibilité que ce mal soit accompli plus consciemment, pour le plaisir en lui-même, un plaisir reconnu et non pour panser des blessures. Un mal calculé, désiré par un esprit « sain », du moins par quelqu'un qui nous « ressemble », non pas juste dans un acte de folie pure. Ah! La ressemblance... et si l'idée venait de là? N'est-ce pas perturbant? Un vrai malade... devrait toujours être un monstre! Ce serait tellement plus simple. Pourtant... écoutons les commentaires sur des terroristes coupables de multiples meurtres : c'était quelqu'un de très agréable, sans histoire, reconnu dans le quartier. Un vrai fou est-il capable de ce genre de double jeu? Ainsi oui, les ressemblances sont dérangeantes... raison d'ailleurs pour lesquelles elles sont à ce point pointées du doigt dans nos sociétés : du plus petit détail jusqu'au plus grand. C'est ce qui semble gêner même dans le handicap... Mais alors si ces « monstres » nous ressemblent... faut-il admettre que nous avons peut être tous une petite part de folie en nous? Peut-être même ce mal destructeur? Cette violence? Un goût pour l'horreur? Du plaisir non reconnu dans l'anéantissement de l'autre? Mais à échelle réduite? Grâce à notre éducation, notre morale, nous serions simplement capable d'y mettre un sérieux frein jusqu'à le renier totalement pour certains. Allez avouons, il s'exprime bien de temps en temps... par l'imaginaire? Une bonne colère où la limite se sent? Nouveau postulat, juste pour le plaisir : nous sommes tous mauvais mais nous nous adaptons pour vivre en communauté. Bon, j'exagère en réalité mais avouons que parfois on se pose des questions. Tous bons et mauvais alors? Donc les monstres même les pires pourraient avoir du bon? Zut. La frontière est si fine finalement... A la suite d'un article annonçant le suicide d'un jeune adolescent en prison, lisez le « bon débarras » d'un honnête et respectable citoyen, peu importe ce qu'il a commis, qui est le plus monstrueux des deux sur le coup? S'il est victime à la rigueur mais sinon... Alors cette frontière est perturbante et peut être que ceux qui l'ont franchi nous font un peu peur : si ça nous arrivait? Comment ça se déclenche?

Tiens, poussons le bouchon encore un peu et demandons à Sasha par exemple, l'innocent soleil d'Anguish. Comment se sentait-elle aujourd'hui, elle, qui avait tenté l'expérience? Qui était le plus en tord parmi ceux deux-là... elle et ses valeurs, elle qui avait appris à respecter la vie, à croire en l'avenir ou lui qui avait toujours vécu du côté sombre et l'approuvait pleinement? Evidemment, tout ça n'est qu'un jugement de valeurs de plus. On ne remet pas en question la gravité des faits et leurs conséquences désastreuses. Néanmoins quoiqu'il se passe et de quelque soit le côté où l'on semble se situer, une lecture approfondie semble toujours intéressante... Après tout, tous le monde a le droit de se tromper, de prendre un jour, consciemment ou non, la mauvaise voie. On le dit ça hein, mais dans la réalité, c'est autre chose. Mais là, je commence vraiment à être de plus en plus hors sujet. Car dans le cas de Keiji, je suis d'accord, il n'y avait pas de remise en question, pas de tentative de changement, juste une voie choisie et maintenue : celle du mal. Pourquoi il en était là alors? C'est ce qu'elle se demandait? L'histoire du pauvre petit enfant malheureux en manque d'affection ne tenait pas la route bien longtemps, je l'accorde. Malheureux, il l'avait peut être été et encore, de notre regard à nous, par nos esprits de comparaisons et nos visions de l'idéal mais ça ne justifie pas tout après tout tous les enfants malheureux ne suivent pas le même chemin... Keiji avait en effet dépassé ce stade depuis si longtemps qu'il l'avait même peut être vécu plus par jeu, par mimétisme aussi. Peu de gens échappent aux conventions, même lui, c'est pour dire. On observe, on compare, on réagit et en fonction du retour obtenu, on adapte, mais ce qui influe vraiment notre personnalité n'est pas ce comportement mais plus ce qui se forge, se dessine à l'intérieur dans le même temps. Les relations se créent ainsi néanmoins : du dominant/dominé, soignant/patient, même dans l'amour... Une chose est sûre, Keiji comme Sasha n'étaient pas des victimes du système. Ils étaient juste sous influence. Etaient-ils fous? Là encore, tout dépend des interprétations. Il y a pas si longtemps les homosexuels étaient officiellement considérés comme des déviants, imbéciles et assurément fous. Alors peut-être n'étaient-ils au fond que deux individus parmi d'autres avec leur personnalité, leur manière d'être, leurs croyances... Le respect des autres, tu ne tueras point, tu ne voleras point la femme de ton voisin... chacun ses valeurs. Les peuples cannibales ne se posaient pas tant de question... Un choix donc? Pourquoi pas. Mais revenons cette fois pour de bon à la situation.

Keiji grimaça avec mépris à la réponse de Sasha. Elle n'avait pas tord, pourquoi s'était-il embêté à poser la question? Ces histoires familiales étaient bien trop pitoyables pour qu'il doive s'y intéresser. Trop tard m'enfin, pas la peine d'insister. Faut dire qu'il y avait tellement de choses qu'il ne parvenait pas non plus à saisir dans le comportement de Sasha... et ça l'intriguait. C'était un peu aussi ce qui l'avait motivé lors de leur deuxième rencontre après tout, normal donc qui lui soit encore sensible, si l'on pouvait vraiment le qualifier ainsi. Keiji secoua donc la tête négativement, il n'adhérait pas franchement à ses histoires. Assumer, drôle d'idée, il y avait pensé à cause des comportements qu'il avait pu observer chez Darren par exemple ou d'autres encore avant elle mais finalement ça ne collait peut-être pas... il avait tord de chercher à la comparer, elle n'avait pas du tout le même bagage et à la différence de tout ceux qu'il connaissait, elle possédait toujours son passé, son histoire même si elle l'avait un peu diminué aujourd'hui. Il chassa donc l'idée dans un geste comme dans ces mots.


- Peu importe.

Ne s'attacher à rien, ni personne. Devenir dur comme de la brique, ne rien laisser passer, tout contrôler. Oui, c'était les règles que Keiji s'était fixé et donc celles qu'il répétait à Sasha depuis le début. Mais l'attachement est naturel, même s'il avait presque toujours réussi à maintenir de la distance, il n'en était pas épargné pour autant. Si Sasha se faisait tuer, il le regretterait au fond de lui, même s'il se prétendrait à lui même y être indifférent. Mais pour l'heure, elle semblait plutôt frustrée et elle s'exprima d'ailleurs sur ce point sans tarder. Keiji fronça vaguement les sourcils mais l'écouta. C'était rare de la voir perdre son sourire, était-il donc parvenu à l'agacer vraiment? Amusant non? Keiji se rappela malgré tout de leur premier accord... Il l'avait abordé aussi parce qu'il voulait prendre des risques, se mettre lui-même en difficulté, finalement la situation s'était inversée et c'est d'elle qu'il s'était amusé. Elle l'avait voulu ainsi, il en avait simplement profité. Peut-être était-il temps que ça change, après tout, elle avait raison, elle avait fait de gros efforts, lui non, il était capable de le reconnaître. Néanmoins la question était un peu différente aujourd'hui... des mois avaient passé, il n'avait peut être plus cet état d'esprit, cette lassitude, qui lui avait amené ce désir. Pouvait-il y revenir ou allait-il se fermer comme une huitre et l'envoyer balader? Elle avait raison, il s'était servi d'elle uniquement, ça avait été un très beau spectacle, elle n'avait pas de reproche à se faire... tout pourrait même s'arrêter là. Il était là au bout du job qu'il s'était donné pas vrai? Elle avait tué, elle avait même tué son frère. Oui, il le ressentait maintenant. Il y avait un contrat entre eux qui venait de prendre fin. S'il la tuait là maintenant, avec l'excitation et l'amusement qu'elle avait pu lui donner jusque là, son plaisir en serait sans aucun doute plus intense, l'idée lui traversa vraiment l'esprit. Il pouvait aussi s'en aller et la laisser dans son coin faire ses découvertes ou bien il pourrait rejouer la même partie mais dans l'autre sens... Il avait cru pouvoir l'éviter hein, finalement? Peut-être bien. Ca l'avait bien arrangé, avouons-le. Il ravala son mépris et replongea son regard vers elle, ce regard qu'il maniait si bien, aidé par le noir de ses yeux qui le rendait d'autant plus froid et d'autant plus dur. Un nouveau défi? Avait-elle compris ce qui l'attendait en marchant sur ses pas, pas vraiment, n'est-ce pas? Il ne savait pas vraiment non plus où il mettait les pieds à présent. Alors quoi? Il devait changer, c'était ça le défi qu'elle lui lançait? Voilà qui risquait d'être assez difficile. C'est vrai qu'il en avait rien à faire de ce qu'elle ressentait vraiment, il la poussait à aller plus loin, c'est tout. Il voulait voir, il voulait s'amuser. Il jugeait aussi... comme s'il n'y avait qu'une seule vraie bonne façon d'être : la sienne. Il le croyait au fond. Il croyait prendre les meilleures décisions, ça semblait plutôt pas mal après tout non? Il avait changé sur ce point, avant, il se donnait moins d'importance... mais il en était satisfait aujourd'hui, il avait mis des années à se construire une carapace solide et inviolable, pourquoi risquer de la mettre en danger? Ce serait idiot n'est-ce pas mais ce serait également renier son goût du risque et il finirait par moisir à l'intérieur de son armure, encore plus bête qu'avant. Il avait un peu de mal à comprendre où voulait en venir Sasha... elle était en colère? Peut-être, ça ne le gênait pas, elle en avait bien le droit après tout. Mais que voulait-elle vraiment? Qu'est-ce qu'elle voulait dire derrière cet amas de mots? On ne dit rarement totalement ce qu'on ressent vraiment... que cherchait-elle? Histoire d'éviter de pourrir, peut-être pouvait-il encore lui laisser une chance... S'occuper d'elle? Il avait rien contre. Si elle avait été torturé, c'était pas par lui, il l'avait juste chatouillé un peu tout au plus, il voulait bien lui faire une petite démonstration de comment il pourrait vraiment s'occuper d'elle... Oui, bon, c'était pas de ça dont elle parlait pas vrai? Dommage, il venait d'avoir un vrai sourire à l'idée. Une prochaine fois, Keiji. Si elle te tire un peu trop la jambe, si elle va trop loin, ou même juste le plaisir... donne lui sa chance d'abord. Allez, un petit effort. Keiji s'installa dans un fauteuil et sortit une nouvelle cigarette, il semblait plus ouvert, amusé surtout à nouveau... et c'est même avec un sourire qu'il reprit.

- Tu veux que je change? Fais-moi changer. C'est pas ce que je t'ai demandé dès le début? C'est toi qui a voulu que les choses se passent autrement, ça m'a plu, et alors? A ton tour, c'est ça? Je dois te laisser me dire ce que je dois faire? Je t'écoute. Torture-moi. Qu'est-ce que tu compte m'apporter au juste?

Pourquoi faire? Pour le plaisir du jeu? Parce qu'il ne voulait pas réellement s'arrêter là? Mais était-il vraiment prêt pour ça? Serait-il accepter ses conditions? Dans tous les cas, il n'avait pas réellement compris sa demande. Son attitude ne respirait pas la considération... quoique, faudrait revoir la définition... S'il y a une chose que Keiji ne supportait pas, c'était bien qu'on lui dise ce qu'il devait faire, même si dans le cadre d'un jeu (c'est bien comme ça qu'il le prenait) c'est un peu différent, c'était tout de même une petite marque de valeur accordé non? Allez, voyons un peu les choses positivement quand même! Il l'aimait bien cette petite malgré tout. Pour le spectacle... Tant mieux alors, elle pouvait sûrement encore lui montrer de beaux numéros. Quant à la clé, il la lui mit quand même dans la poche avec un sourire à nouveau, il s'était quand même détendu, finalement, sans doute avait-il aimé son petit discours, ou plutôt le simple fait qu'elle râle un peu pour trouver réponse à ses désirs, c'est une chose qu'il approuvait... même si ça n'allait pas dans son sens.

- Je l'ai dit, c'est pas pour t'aider. Mais si, tu n'en veux pas, ça me va aussi, jette-là.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeMer 14 Déc - 21:41

L'amour d'un frère et d'une sœur est fort. C'est un amour encore bien différent de celui d'une mère, d'un fils ou d'un petit-ami. Sasha était la petite dernière de la famille avec deux grands frères qui avaient immédiatement décidé de veiller sur elle comme la prunelle de leurs yeux. Surtout Aaron. Combien de fois avait il lancé des regards noirs aux garçons qui l'approchaient ? Combien de fois avait-il refusé de la laisser sortir seule pour une soirée entre amis ? Combien de fois s'était-il battu avec des gars qui avaient fait des réflexions sur elle ? Évidemment, la jeune femme n'en avait jamais rien su mais elle s'en doutait. En fait, Aaron était presque trop protecteur et possessif envers elle.
En tous les cas ils s'adoraient et rien n'aurait pu les séparer bien longtemps. Pourtant aujourd'hui il était mort, tué des propres mains de sa petite sœur adorée. On ne pouvait pas dire que celle-ci s'en était mal remise. Elle avait beaucoup pleuré et elle en souffrait encore horriblement mais elle s'était efforcée à tout garder en elle et de ne pas trop laisser paraitre ses véritables sentiments. Encore une fois pour s'endurcir et se prouver à elle-même qu'elle pouvait être forte. Il fallait qu'elle surmonte les douleurs extérieures et intérieures. Mais elle souffrait. A tel point qu'elle osa tenir un peu tête à Keiji. La réaction de l'asiatique importait peu, elle avait eu quelque chose sur le cœur et avait eut besoin de le faire ressortir. Pourtant Keiji n'y était pas pour grand chose dans la mort d'Aaron. Et elle ne pouvait pas non plus lui en vouloir d'ignorer ce qu'elle ressentait. Ce n'était pas une excuse pour qu'il se permettre de faire des réflexions et continue à faire comme si de rien n'était. Elle avait beaucoup changé, beaucoup évolué. Et lui ? Pas d'un poil. Il était resté fidèle à lui-même et à ses "valeurs". Tandis ce qu'elle avait du toutes les renier en bloc. Sasha avait besoin qu'il y ai des efforts des deux cotés. Elle n'avait pas oublié pourquoi elle en était arrivé là. Elle voulait essayer de rendre Keiji meilleur ou du moins, lui ouvrir les yeux sur certaine chose. Elle commençait à comprendre ce que c''était de tuer et d'arracher la vie... et y prendre plaisir. C'était un bon début et elle cernait un peu mieux le personnage. Mais elle était encore très loin de le comprendre tout à fait. Son travail de ce coté là n'était donc pas terminé. Elle avait fait un bon bout de chemin mais Keiji n'avait pas avancé d'un pouce et il était tant de le réveiller un peu.

Les traits de l'asiatique changeaient et la blondinette était incapable de dire s'il était agacé, déçu, énervé ou bien plutôt compréhensif et amusé. Ils y avait tant de choses qui se bousculaient dans son regard. Après quelques temps de réflexion, il s'installa sur un fauteuil avec une cigarette et prit la parole. Non, il n'avait pas oublié pourquoi elle faisait tout ça. Et il lui donnait en quelque sorte le feu vert pour agir. Chacun son tour. Ce n'était peut-être qu'un jeu pour lui mais Sasha s'en fichait. Elle était déterminée. Et si a ne marchait pas tant pis, elle aurait essayé.
Quant à la clef, il lui avait tout de même glissé dans son vêtement au cas où. Mais la jeter serait un peu stupide non ?
Sasha fixa quelques secondes l'asiatique qui profitait de sa cigarette puis s'approcha de lui pour s'agenouiller sur le sol face à lui, et de prendre sa main libre entre les siennes. Elle l'effleura du bout des doigts, comme une caresse.


- Quelque chose me dit que tu n'as jamais vraiment eu l'intention de changer. Mais ça ne fait rien tu sais. J'essayerai quand même.

Elle continua de faire danser ses doigts sur le dos de sa main et posa sa tempe contre ses genoux. Elle fixait alors le mur en le laissant d'abord fumer sa cigarette tranquillement. Rien ne pressait de toute manière, si ? Au bout d'un petit moment, elle prit enfin la parole.

- Tu fuis l'amitié, l'amour, l'attachement. En fait tu fuis tout ce qui pourrait t'atteindre et te fragiliser. Tu as peur de quoi ? Je croyais que tu étais plus fort que ça. Mais tu te comporte un peu comme un lâche. Je ne sais pas si j'arriverais à changer cette façon de voir chez toi, c'est beaucoup trop te demander. Je pensais commencer par quelque chose de plus simple.

Elle releva la tête et s'installa à califourchon sur ses genoux, comme elle l'avait fait la dernière fois. Seulement elle ne l'enlaça pas, elle avança sa main pour l'inciter à clore ses paupières.

- Joue le jeu et ferme un peu les yeux. Je voudrais que tu oublies complètement où tu te trouve. Imagines-toi dans un endroit qui t'inspire et qui te détend. Un endroit où tu peu t'exprimer librement. Imagines des vêtements dans lesquels tu te sent bien, imagine un parfum dans l'air qui te plaie, un son qui te relaxe... et maintenant raconte-moi. Qu'est-ce que tu vois ? Qu'est-ce que tu sens ?

Au fur et à mesure, sa voix était de plus en plus douce. Elle n'était pas en train de jouer au psychologue. C'était une idée qui lui était passée par al tête et qu'elle ne trouvait pas plus stupide qu'une autre. Elle n'allait pas parvenir à le faire changer à coup de discours et d'arguments comme tout à l'heure. Les paroles avaient très peu d'impact sur cet homme et elle commençait à le comprendre. Alors à quoi jouait-elle ?
Pour le laisser se concentrer, elle essayait de ne pas bouger, de ne pas respirer trop fort. Elle observait les traits de son visage proche du sien, elle écoutait sa respiration, et elle ne le touchait pas. Elle le laissait faire jusqu'à ce qu'il lui réponde. Ce n'était pas une expérience inintéressante et peut-être que cela donnerait quelque chose pour une fois.

Sasha essayait d'oublier ce qu'elle ressentait pour Keiji. Elle ne voulait pas que cela influe de trop sur son comportement. Pas vraiment par peur de souffrir mais parce qu’elle savait pertinemment que ça ne mènerait nulle part et qu'elle pouvait se laisser aller à trop de sensibilité. Il fallait qu'elle s'impose un peu face à lui et surtout pas lui faire les yeux doux et réjouir dès qu'il fait une remarque. Keiji n'avait rien d'un Prince Charmant. Il jouait plutôt le rôle du Dragon.
Alors ? Où s'imaginait-il ce dragon ? Dans quel espace ? Dans une prairie lumineuse ou bien une marre de sang ? C'est ce qu'elle aurait aimé savoir...
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeVen 30 Déc - 14:35

C'est vrai que Keiji ne cherchait pas évoluer mais il fallait reconnaître un léger détail... Contrairement à Sasha, changer ne lui était pas vraiment nécessaire. Si la jeune femme n'était pas revenue un peu sur sa vision édulcorée du monde et des autres, elle n'aurait peut être pas survécu ici. Elle avait beau être courageuse et entreprenante, sans accepter un peu de noirceur, un peu de violence, sa naïveté aurait sûrement eu raison d'elle. En comparaison qu'apporterait à Keiji un éventuel changement? N'arrivait-elle pas trop tard? Il y a quelques années peut être, il aurait pu trouver en elle le réconfort et le droit chemin. Il aurait pu éventuellement s'ouvrir à davantage de sentiments et d'attention envers les autres. Il aurait pu comprendre la saveur de l'amitié... Parce qu'il s'était cherché, comme beaucoup, se trouvant perdu et désarçonné dans un monde mal connu et dangereux. Aujourd'hui, il s'était construit, il se sentait solide et stable, il n'était plus prêt à changer. Il y a quelques mois quand il l'avait rencontré, il avait la sensation de s'engluer et l'idée de se prêter à cette comédie l'avait attiré. Aujourd'hui, les choses étaient un peu différentes. Simple goût du jeu. Il ne l'aiderait donc pas beaucoup, seule Sasha pouvait quelque chose... Elle s'installa ainsi à ses pieds pour lui caresser la main. Il la laissa faire, bien qu'il n'appréciait pas particulièrement ce genre de gestes tendres qu'il avait néanmoins rarement expérimenté. Mais puisque c'était à son tour d'agir, voyons ce qu'elle lui demanderait. Il sourit à sa remarque, comme je viens de le dire, elle n'avait pas tord et il était prêt à le reconnaître, ce qu'il fit d'ailleurs.

- Je ne veux pas changer, c'est vrai. Mais tu as raison d'essayer.

Qu'elle lui tienne un peu tête lui plaisait. Qu'elle se fixe des objectifs de ce genre aussi. Il préférait qu'elle ait de la personnalité plutôt qu'elle ne cède à toutes ses exigences sans broncher. Même si elle devait ne pas toujours aller dans son sens. C'est quand même bien plus amusant non? Bon, il aimait l'inverse aussi, il faut varier les plaisirs. Elle l'avait beaucoup distrait ces derniers mois mais il avait quand même encore l'impression de s'encrouter. C'est le problème de cet équilibre que l'on cherche, quand enfin on le trouve, il finit presque par nous lasser. Keiji avait besoin de dépasser les limites, toujours un peu plus. Il lui fallait trouver de nouveaux objectifs lui aussi. Mais pour l'instant, laissons la petite Sasha mener la baguette. Il la suivit, acceptant de répondre à ses attentes. Pourtant, après un temps de silence, c'est par un reproche qu'elle commença. Il ne fut pas vexé, souriant plutôt. Il avait suffisamment confiance en lui pour ne pas en être déstabilisé, ni devoir douter.

- Tu trouves ça lâche? Moi je trouve lâche d'avoir besoin des autres d'autant plus que tu as raison, ça fragilise, ça fait faire n'importe quoi et donc perdre de soi. Mais c'est peut-être qu'une façon de voir, j'en sais rien au fond.

Elle s'installa ensuite sur ses genoux. A quoi elle comptait jouer maintenant? Lui fermer les yeux? Il mit un peu de temps à comprendre ce qu'elle attendait de lui et quand elle eut terminé de lui expliquer, il ne put s'empêcher d'en rire. C'est une blague? Pourquoi s'imaginer une situation où on se sent bien quand à la place on pouvait carrément la vivre? Il avait toujours préféré l'action aux pensées. Même avant. Mieux valait la frousse justifiée qui vous broie les jambes et vous empêche d'avancer plutôt que celle qui ne vous entraîne que dans le monde des cauchemars même si on semble à tord ou à raison en sortir plus indemne. Il se reprit néanmoins, il avait dit qu'il jouerait le jeu, il le ferait. Soit!

- Je ne vois pas l'intérêt mais d'accord... Comme tu voudras.

Il ferma les yeux. Elle ne devait pas s'attendre à grand chose. Il ne lui balancerait pas des sentiments profonds si facilement. Mais qui sait, peut-être qu'elle y trouverait quand même quelque chose. Après tout, c'est ce qu'elle avait voulu. Il ne parla pas tout de suite. Il fit un effort, il se concentra, tentant de jouer réellement le jeu. C'est amusant de voir d'ailleurs tout ce que l'on peut ressentir les yeux fermés. Il se rendit compte qu'il en faisait rarement l'expérience. La chaleur de Sasha contre lui, son odeur parfumé contrastant avec le renfermé de la pièce, il sentait aussi son propre corps toujours un peu tendu et dans le contrôle, le contact avec le fauteuil, une vague odeur de cigarette persistante. Il pensa à ce qu'elle lui demandait. Cet endroit mystérieux. Et alors les mots purent sortir... il se lança sans trop savoir où il allait. Il n'avait pas l'habitude des récits, c'était peut être même la première fois qu'il s'y essayait, surtout comme ça, les yeux fermés. C'est pas facile les yeux fermés quand on est deux. Il faut faire confiance à l'autre. Mais il était capable d'écouter, écouter son corps s'il bougeait, ça ne lui posait pas de problème. Elle écoutait elle aussi. Il prit la parole lentement, ni trop fort, ni trop bas. Posé, calme, d'une expression neutre, presque inexpressive. Laissant tomber ses premières réactions de prestance pour se concentrer sur l'exercice. Quand tu attaques quelqu'un, tu dois pouvoir mettre de côté la conscience des risques et tout tes petits blocages, certains souvenirs aussi, qui existent quelque part, tu dois presque réussir à oublier tes pensées pour te donner à l'autre, être attentif au moindre bruit, au moindre mouvement, c'est ce qui te sauve la vie, c'est ce qui fait de toi le gagnant. Cela implique néanmoins de se connaître parfaitement. Connaître ses potentialités et ses limites pour s'ajuster au mieux à chaque instant. Keiji se connaissait, du moins avait une certaine connaissance de lui, suffisante à ses yeux. S'écouter, se respecter, il ne considérait pas cela comme de la lâcheté mais comme sa force. Parler... parler de ressentis surtout ne faisait pas parti de ses grandes potentialités mais il pensait être capable de ne pas franchir les limites, de savoir jusqu'où il pouvait aller. L'imagination n'est pas dangereuse. Il pouvait y aller sans retenu. Peut-être qu'il chercha même un moyen d'y prendre un peu de plaisir.

- L'endroit est sombre... pas très grand. Il y a une table, un canapé en cuir, des bougies allumées qui dessinent des ombres sur le mur. Ca sent la moisissure et le sang... l'humidité aussi. La chair brûlée. Il y a du verre cassé par terre, le bois est rougi... L'air ambiant est rempli par une voix brisée, mourante... à l'agonie. Une robe blanche, lumineuse. Un coeur se balance au bout d'un fil. Mes vêtements sont chaud mais la surface est fraiche. Pourtant, ça dure depuis longtemps. Très longtemps. Elle me regarde mais les miroirs cousus sur sa peau ne reflètent que le vide. Elle tremble. Je m'approche...

C'est drôle. Finalement, l'imagination, ça marche. Il s'y voyait presque. C'était tentant. Pourtant, il ouvrit les yeux. C'était fini? Peut-être ou pas. Il fixa Sasha puis plongea littéralement son regard dans le sien, insistant, pénétrant, intrusif. Il voulait voir son visage. Écartant une partie de ses cheveux, il posa une main sur sa nuque. Pourquoi ne l'avait-il pas vraiment torturée? Pourquoi était-il si patient comme s'il attendait le bon moment? Bientôt il serait trop tard, bientôt quelqu'un serait passé avant lui. Surprenant même que ce ne soit pas déjà fait. Sa peau était lisse et douce, chaude, frémissante... Parfaite. Il allait vraiment la laisser se gâcher? Il pourrait la tuer là maintenant. Bien sûr que ce désir était présent et brûlant au fond de lui lorsqu'il la regardait. Elle avait en plus un regard divin qui ferait bien l'affaire dans cette charmante mise en scène. Vivre plutôt que d'imaginer pas vrai? Planter son couteau le long de sa chair délicate, plonger dans ce corps finement dessiné pour en arracher toute goutte de vie. Il n'avait pas peur de passer à l'acte, il avait assez joué avec Sasha, ce serait pas grave, au contraire, il savait qu'il en prendrait un plaisir exquis, mais ce ne serait pas jouer le jeu. Ce n'est pas non plus ce qui l'arrêtait pas vrai? Des sentiments alors? Non. La curiosité... juste la curiosité. Il voulait la laisser grandir, la laisser évoluer dans ce monde de barbares et voir ce qu'elle deviendrait. Mais pour cela il lui fallait renoncer à la posséder... dur... sacré sacrifice, sacré challenge. Parfois la pulsion était si forte qu'il l'oublierait presque. Cet instant précis l'était. Il sentait son sang se réchauffait dans ses veines, son souffle s'accélérer, les muscles se remplir d'oxygène, prêt à passer à l'action, tout le système se met en route... Elle serait merveilleuse... Keiji était un solitaire. Tuer, c'est mettre fin à la relation. Rien ne dure après tout.

- Lève-toi.

Rien dans son attitude ne trahissait directement ses pensées peu engageantes pour la jeune femme. Il ne voulait pas passer à l'acte par curiosité peut-être, mais il aurait pu simplement y trouver l'excuse de lui rappeler que grimper sur les genoux des hommes n'étaient pas très innocent et que ça pouvait aisément leur donner des envies dont elle n'avait probablement pas idée...
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeMar 3 Jan - 21:51

Sasha aurait rêvé de pouvoir lire dans l'esprit de Keiji. Elle aurait aimé pouvoir l'étudier en entier, à son insu, pour mieux comprendre ce qui n'allait pas chez lui. Ou ce qui allait trop bien peut-être. C'est sans doute pour cette raison qu'elle lui faisait faire ce petit exercice. Pour voir dans quel élément il se retrouvait le plus. Elle ne s'attendait pas au pays des nounours, ça non. Pour sa part, elle voyait une immense clairière baignée de lumière, elle se voyait vêtue d'une splendide robe blanche et lumineuse avec un parfum de fleurs planant dans l'air... quelque chose de naïf, féminin... féérique. Pour Keiji elle s'imaginait tout le contraire. Mais peut-être découvrirait-elle quelque chose de surprenant, si toutefois l'asiatique jouait véritablement le jeu. Ce n'était pas si bien partit, il se moquait un peu d'ailleurs. Oui elle était consciente qu'il ne désirait pas changer en fin de compte et que ses efforts seraient sans doute vains. Mais elle voulait essayer jusqu'au bout. Aaron lui avait lancé "tu vas y laisser ta vie" ! Il avait peut-être raison. Peut-être que ce qui l'attendait au bout du chemin c'était la mort. Oui il y avait forcément la mort. Au bout de chaque chemin. Ils sont juste plus ou moins longs... plus ou moins semés d'embuches. Non ? Elle n'était pas pressée de mourir, bien au contraire. Mais elle avait l’impression de jouer un rôle important ici. Elle voulait y laisser sa trace d'une manière ou d'une autre. Aider les âmes qui erraient dans ce pensionnat. Certaines avaient besoin d'elle. D'autres non. Et Keiji ? Comment savoir... peut-être plus que quiconque. En tous les cas elle voulait s'y essayer donc. Il lui fallait donc tester différents moyens et aujourd'hui, elle essayait de voir ce qui se tramait dans son esprit, quel était l'environnement dans lequel il se situait le mieux pour décrypter sa personnalité... tous ça. On ne sait jamais !

Le souffle court, elle lui laissait tout le temps qu'il désirait pour organiser la scène qui lui plaisait le mieux. Elle le guidait un peu avec sa voix puis laissa le silence s'installer jusqu'à ce qu'enfin, il prenne la parole. Sasha ouvrit grand ses oreilles et à son tour, tenta d'imaginer la tableau que lui décrivait l'homme. L'obscurité, l'humidité, le sang... une scène horrible qui sentait la mort. Une description si poignante que la jeune blondinette fut parcourut d'un désagréable frisson. Il n'était pas très difficile de se l'imaginer, et elle avait au raison de croire que Keiji ne se sentait bien que dans ce genre d'horreur. Une robe blanche lumineuse ? Nouveau frisson. Un cœur au bout d'un fil, des miroirs cousus sur la peau...
Sasha ferma un instant les yeux comme pour essayer de balayer cette vision, amenant une main à sa gorge comme prise de nausée. Mais enfin... comment pouvait-on se sentir bien dans un endroit de ce genre ? Quelle horreur...
Que devait-elle comprendre ? Elle se reprit et rouvrit les yeux. Est-ce que tous ces détails avaient une quelconque signification ? Ce cœur qui se balançait au cout d'un fil... ces miroirs cousus sur la peau... c'était tellement étrange ! Elle était en train de réfléchir très vite, cherchant d'où venaient ces symboles. Mais elle fut soudain perturbée par le regard de Keiji qui pénétra le sien comme une flèche et semblait l'analyser toute entière. Elle ignorait comment réagir et se sentait mal à l'aise tout à coup. Une petite voix semblait la mettre en garde.

Elle aurait aimé trouver quelque chose à dire mais ce regard semblait la paralyser toute entière. Elle ne parvenait pas à quitter cette pièce qui sortait tout droit de l'imagination de Keiji. C'était comme si elle en était prisonnière... comme si ce regard l'aspirait dans ce monde glauque et effrayant qu'aimait tant l'asiatique. Elle sentit à peine la main qui dégageait ses cheveux et se posait sur sa nuque. Mais elle entendit très bien l'ordre qui lui donnait de se lever.
Elle ne put s’exécuter immédiatement mais n'osa pas désobéir. Avait-elle bien fait de vouloir entrer dans la tête de Keiji finalement ?
Le cœur battant, elle quitta les genoux de Keiji lentement et recula d'un pas, le souffle presque coupé sans pouvoir se détacher de son regard. Soudain elle secoua doucement la tête et parvint à reprendre le contrôle de sa voix. Elle recula encore d'un pas.


- Laisse-moi sortir...

Sortir ? Sortir d'où ? Du salon de divertissement où ils se trouvaient toux deux ? Ou bien de cette salle sombre où les bougies faisaient danser les ombres inquiétantes, ces bouts de verre qui étincelaient sur le sol, les gouttes de sang qui tombaient lentement du cœur pendu à ce fil... plic... ploc... plic...
Il fallait qu'elle se calme. Keiji avait peut-être simplement envie de mettre un terme à cette séance stupide. Elle devenait un peu folle non ? Une petite perle de sueur coulait le long de sa tempe, jusque dans sa gorge. Elle n'avait qu'une envie, c'était de partir et d'aller prendre l'air frais. Respirer. Car elle étouffait.

(HJ : Je m'excuse ce n'est pas terrible comme réponse Embarassed )
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeDim 19 Fév - 17:45

(Moi, ça me plaît beaucoup!^^)

Qu'est-ce que l'humanité? Les hommes sont-ils foncièrement si différent de leurs congénères les animaux? Ils les tuent violemment et les mangent de la même façon, masqué sous l'idée de chaîne alimentaire. Est-ce différent lorsqu'on s'attaque à sa propre espèce? Les lions ne s'attaquent-ils jamais entre eux? Existe-t-il une sorte d'instinct dépassant les conventions qui nous pousse à protéger les notre? A comprendre que c'est mal? Qu'il vaut mieux au contraire se regrouper pour unir nos forces. Comment pourrait-on qualifier alors celui qui sort de ces règles, qui quitte le groupe? Devient-il inhumain? Perd-il le droit d'être considéré? Peu importe à vrai dire. A moins que ce ne soit bien une histoire de réglementation, de droit et non d'instinct... Préserver l'autre deviendrait nécessaire, même indispensable à la vie ensemble mais pas tout à fait naturel pour autant. Ce serait donc un comportement acquis? Alors qu'est-ce qui fascine? La pulsion refoulée? Ou la différence? Cela dit la fascination a des limites. Trop de distance fait peur. Fait fuir. Que se passait-il ainsi dans la tête de Sasha qui semblait changer un peu son regard, du moins sur l'instant. Besoin de sortir oui... L'instinct de survie sans doute. D'autant plus face à l'imagination interne de Keiji sur l'instant. Il possédait ce même élan que dans la scène, de quoi faire fuir en effet. Le corps est surprenant parfois dans son analyse... dépassant l'esprit qui pourtant est là, le paralyse, le met en attente. Ces dérèglements entre l'un et l'autre sont parfois une source de cauchemar. C'est cette sensation de peur qui paralyse... souvent plus dans l'imaginaire que dans la vie que dans la réalité où le corps nous protège. La main se sauve de la plaque brûlante... le sensation dépasse la pensée. Signal d'urgence. Action. Réaction. Ils travaillent ensemble et indépendamment à la fois. Le corps est bien fait. Brillante machine qui ne pourra jamais être égalée dans sa complexité et sa finesse.

Keiji fut surpris de l'impact de sa scène sur Sasha. A quoi s'attendait-elle? Une petite maison dans la prairie? Des enfants qui jouent au soleil? Et puis, au delà de l'image, ce n'était que des mots, de l'imagination. Elle n'était pas en train de la vivre. Même si elle aurait pu. Car il était tout à fait capable d'aller au bout de ses idées et elle le savait. Il l'avait fait déjà. Peut être pas dans un contexte aussi harmonieux que dans sa pensée mais il avait pu vivre cette relation jusqu'à la mort, c'est vrai que c'est précisément cet instant qu'il préférait. Probablement que Sasha n'avait jamais songé à la réalité de ses actes. Qu'elle n'avait pas pu imaginer un tel tableau. Peut-être qu'elle avait cru bien le connaître et découvrait qu'elle se trompait. C'était tout de même assez incroyable non? Elle était bien plus perturbée aujourd'hui que lorsqu'elle s'était assise volontairement sur une table de torture. Avait-elle vraiment été si naïve tout ce temps? Impensable! Il devait y avoir autre chose, forcément. Il ne parvenait à le saisir. Réalisait-elle seulement aujourd'hui, si tardivement, le fond de ce qu'elle avait voulu découvrir, de ce qu'elle avait voulu ressentir, de ce qu'elle avait voulu apprendre? C'est qu'il avait vraiment du être trop tendre avec elle. Il eut envie d'en rire. Pourtant de lui faire vivre ce sentiment-là pour de vrai lui avait traversé l'esprit... il s'était rétracté pensant que l'immersion aurait été trop brutale pour qu'elle puisse saisir ce fameux sentiment de bien-être. Elle le frôlait aujourd'hui, tout en le fuyant. Keiji se décolla du siège, sans se lever, se penchant vers elle, la fixant toujours. Le ton de sa voix était le même. Il garda ainsi la distance entre eux, ne voulant pas lui donner davantage l'envie de fuir.


- Attends encore. Reste.

Dans cette fameuse scène, si un certain calme pouvait envahir Keiji, il n'était ni passif ni désengagé. Il ne s'approchait pas de la robe blanche avec froideur et distance. Ni même en étant juste insensible à la souffrance. Le contexte avait pour but même d'en renforcer au contraire l'intensité. Quel intérêt y trouverait-il sinon? Pour avoir une telle réaction, Sasha avait du vraiment faire un effort d'identification. Elle était entré elle aussi dans cette scène. Elle était juste derrière lui. Se voyait-elle dans les miroirs? Il avait presque envie de penser que cette réticence contre laquelle elle se débattait était ce lien qui la maintenait dans son univers. Comme si elle se battait contre son inconscient. Cette partie qui maintenait en ordre les interdits, le bon sens, la voie à suivre. Dur de franchir cette barrière pour aller observer d'un regard ouvert, sans jugement, ce qui se passait de l'autre côté. Allait-elle y parvenir? Keiji, lui-même, attendit sa réaction pour le savoir. Entrer dans la pièce avec elle s'avérait presque aussi excitant que de l'imaginer dans la robe blanche. De toute façon, il se tiendrait à son idée : Sasha avait une capacité incroyable à faire face aux situations troublantes, il ne pouvait pas gâcher ça. Il l'observa à nouveau. Il ne l'avait jamais vu dans cet état de trouble. Elle n'en paraissait étonnamment pas plus fragile. Quelle force allait-être donc capable d'en tirer? Avait-il, pour une fois, une chance de l'atteindre vraiment? C'était comme faire face à une légère goutte de rosée dans la brume matinale... on s'approche doucement... va-t-elle s'écrouler au sol et disparaître, ou pourra-t-on la saisir et la sublimer. Sasha possédait cette sensibilité, cette fraicheur, c'est ce qui fascinait encore Keiji aujourd'hui.

HJ : Désolé pour le retard...
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeMar 6 Mar - 21:02

Sasha ne l'avouait pas mais peut-être que durant une seconde elle avait espéré que Keiji ait imaginé quelque chose d'au moins un peu plus... joyeux. Ou disons un soupçon moins glauque que cette scène qui l'avait glacé d'effrois. La blondinette avait tendance à trop s'impliquer dans ce genre d'imaginaire. Lorsque sa mère ou ses frères aînés lui lisait des histoire quand elle était petite, elle avait une facilité déconcertante à se plonger dans ces aventures comme si c'était réel. Elle parvenait presque à respirer le parfum des fleurs ou à sentir le vent contre sa peau comme le sentait la petite fille de l'histoire. Seulement l'histoire de Keiji était loin d'être aussi agréable et la blondinette s'était laissé surprendre et effrayer facilement. Elle n'était pas habituée à ce genre d'horreur alors que l'asiatique le vivait un peu au quotidien.
Alors oui sur l'instant, elle avait envie de fuir ces images et le regard si étrange de l'homme posé sur elle. Une envie de replonger dans son innocence et sa douceur habituelle parce que ça la rassurait. Pourtant elle ne le fit pas immédiatement. Rien en apparence ne l'empêchait de prendre ses jambes à son cou et pourtant elle ne bougeait pas et demandait presque la permission à l'asiatique. Un acte sans aucun doute stupide mais quelque chose la retenait peut-être inconsciemment. Sans doute cette fascination qu'elle n'osait avouer. Elle se focalisait sur l'horreur apparente de la scène que Keiji venait de lui décrire mais n'avait pas cherché à y réfléchir davantage. Une réaction un peu naturelle qui convenait parfaitement à la délicate Sasha que l'on connaissait. Son cœur battait toujours autant dans sa poitrine et elle se serait sans doute envolée belle et bien si l'asiatique ne s'était pas penché vers elle pour lui demander de rester.

Bien sûr qu'elle hésita un peu. Pourquoi voulait-il qu'elle reste ? Ça l'étonnait un peu de sa part et ça cachait peut-être quelque chose. Mais la blondinette se força à se calmer et, le regard plongé dans ce lui de l'homme, tenta de voir les choses autrement. Pourquoi était-elle ici ? Pour mieux comprendre Keiji et essayer de le changer malgré sa piètre volonté. Mais il n'y avait pas que cela, n'est-ce pas ? Elle était fascinée par cette mort en réalité et elle fit un effort pour "retourner" dans cette pièce que lui avait décrite Keiji. Elle tenta de voir les choses autrement et du bien avouer qu'il y avait quelque chose de fascinant dans tout cela. Et une clé certaine vers l'âme de l'asiatique. Il y eu quelques secondes de long silence puis la jeune femme s'approcha de nouveau de l'homme et s'assied près de lui. Elle était silencieuse et semblait encore réfléchir. Finalement elle se tourna vers l'asiatique et annonça avec le plus grand sérieux du monde :


- Tu es quelqu'un d'incroyable, Keiji. Un peu inquiétant peut-être... mais incroyable.

Elle esquissa un sourire sincère et se retint de caresser sa joue. Elle le regarda simplement fixement puis se pencha sur lui. Son visage était vraiment proche du sien et elle aimait cette proximité. Mais c'était une mauvaise idée de la faire durer. Elle glissa donc sa bouche près de son oreille et murmura :

- Je viendrais te trouver dans quelques jours avec quelque chose pour toi. Tu ne m’oubliera pas, hein ?

Elle préféra attendre sa réponse avant de se sauver. Après tout il lui avait demandé de rester un peu alors il avait peut-être quelque chose à lui dire aussi. Elle attendit donc en se détachant de lui, un sourire timide aux lèvres.
C'est vrai qu'elle le trouvait incroyable et même davantage encore mais il ne mesurait peut-être pas l'ampleur de ses sentiments. Tant mieux d'ailleurs puisqu'elle avait toujours cherché à le masquer.
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MessageSujet: Re: I love you... I kill you [Keiji]   I love you... I kill you [Keiji] Icon_minitimeVen 9 Mar - 17:11

Quelque chose de plus joyeux? Que Sasha se rassure, cette scène l'était pour lui, sans aucune hésitation. Contre toute attente, il avait pris un plaisir certains à cet exercice. Comme quoi, il pourrait peut être éviter quelques morts avec un petit effort d'imagination. Non, sans rire, imaginer ne pourrait pas lui suffire au quotidien, pas après l'avoir vécu si souvent. Le sang, c'est comme une drogue, quand on commence, on ne peut plus s'arrêter. Pour lui en tout cas. Il ne le prenait pas comme un piège qui l'enfermerait, c'était juste comme la cigarette, un bon moyen de se détendre un peu, plus excitant cela dit... La mort, c'était plus fort encore. Mais plus subtil. Ce n'était qu'un instant à saisir, rapide comme l'éclair. Il ne fallait pas le rater. Il pensait avoir réussi à le faire comprendre à Sasha mais elle seule finirait par lui prouver s'il avait raison ou tord. Qu'importe, les situations changent, les gens aussi, les rencontres toujours différentes mais pas la mort. Au final, le résultat était toujours le même. Il y avait là presque un rituel, une réalité parfaite. Une lumière éblouissante. Comme cette fille allongée dans le décors qu'il venait de créer... Lumineuse. Comme Sasha aussi... et sa douce naïveté.

Il ne la faisait pas rester pour lui parler. Ce n'était pas non plus dans cette pièce et en sa compagnie qu'il voulait qu'elle reste... il voulait simplement lui faire toucher la mort. Qu'elle sente l'instant qui allait suivre, éclatant. Toucher ce sentiment parfait à la fois unique et universel de fin du monde. C'est comme ça que l'exercice prit fin. Keiji affichait un sourire satisfait. Elle avait joué le jeu, elle y était retourné, il l'avait senti dans son regard pétillant. Il savait qu'elle avait la finesse de pouvoir toucher à cette idée... C'est ça qui lui plaisait n'est-ce pas? Elle avait cette intelligence et cette ouverture d'esprit surprenante. Pas besoin d'en rajouter. C'était suffisant. Voilà ce qu'il aimait lorsqu'il croisait Sasha, la tournure des évènements finissaient toujours par lui plaire. Quoique l'un ou l'autre propose. La jolie blonde s'approcha et Keiji retourna au fond de son fauteuil tout en la fixant, lui laissant le mot de la fin. Sa déclaration fut un peu surprenante. Incroyable... vraiment? Ah Sasha, si elle n'existait pas, il n'aurait jamais pu l'imaginer. Il l'écouta simplement, le visage silencieux de toute réaction. Impossible de savoir ce qu'il en pensait. Peut-être rien. Il fut toujours aussi vide de sentiments lorsqu'elle approcha son visage du sien. Connaissant Sasha, il pouvait pourtant s'attendre à pas mal de choses.

Apparemment, tout cela avait encouragé son imagination. Si la goutte de rosée que formait Sasha s'écrasait simplement sur le sol, il lui en voudrait. Si elle le décevait, il changerait certainement d'avis et se contenterait de construire sa sublimation... comme un vieux fantasme. Mais il ne s'attendait pas à avoir ce privilège un jour... Sasha avait encore de nombreux chemins à parcourir, d'autres personnalités à affronter... La fleur allait continuer de s'épanouir... Cours, Sasha, vole...

Dans quelques jours alors. Les rendez vous à Anguish n'avaient rien de bien solennel. Si elle voulait le trouver, elle le trouverait. Il acquesca donc simplement avec une grimace vaguement amusé. Elle savait attirer sa curiosité toujours. Alors à très vite Sasha, ne te brûle pas les ailes...
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