ThE eNd Or NoT || suite pv Keiji ||

Le noir. L’infini. Rien.

Voilà de quoi était réellement consciente Monika Loggia durant plusieurs jours après son petit indifférent avec ce surveillant. Et oui, longtemps elle resta dans l’inconscient sans rien savoir de la vie qui s’activait autour d’elle dans le pensionnat d’Anguish. Elle n’était au courant de rien. Elle ne savait donc pas qui l’avait découverte et amenée à l’infirmerie. Déjà savait-elle qu’elle y était ?
Et si elle savait y croirait-elle seulement ?

Plusieurs semaines passèrent durant lesquelles l’état de Monika était très inquiétant, puis a peut prêt stable durant plusieurs jours. Elle avait sombrée dans un coma plutôt long. Mais est ce qu’elle se réveillerait ? Peut être resterait elle ainsi plusieurs mois voir des années !

Monika Loggia était pourtant bien plus forte que cela ! Pourquoi c’était-elle fait si facilement avoir par cet homme ? Peut être parce qu’il était menée par une rage qu’elle n’avait pas bien comprise. Elle avait toujours été habituée à être redoutée, crainte, respectée. Elle avait seulement pensée qu’une petite raclée lui suffirait pour qu’il comprenne. Mais le bougre s’était accroché à une rage démesurée jusqu'à se venger lâchement. Bon c’était compréhensible mais tout de même ! Elle avait crus être plus résistante que cela tout de même !

Ce fut après 1 moi et 2 semaines d’inconscience que notre chère Monika put reprendre enfin sa conscience. Elle prit d’abord celle qu’elle était sur quelque chose de mou. Jusqu'à ce que son esprit cherche les derniers évènements passés. Elle se rappela alors le terrible moment qu’elle avait passé. Puis se fut les douleurs de profondes cicatrices qui se réveillèrent. Elle grimaça puis ouvrit lentement les yeux, avec difficulté. Tout d’abord la lumière l’en empêcha. Mais quelques minutes plus tard elle put regarder autour d’elle. Elle mit un très long moment avant de reconnaître l’endroit. Elle y était déjà venue … son esprit devint on ne peut plus clair et elle se rappela : Anguish, ses jeux sadiques, ses victimes, ce stupide surveillant, les coups, la douleur et plus rien … qui l’avait emmené là ?

Et depuis combien de temps y était-elle ? Un mal de crâne terrible la prit. Cette douleur lui rappela celle d’un son qui résonnait horriblement dan sa tête. Elle poussa un gémissement et quelques secondes plus tard elle sentit des mains lui agripper les poignets. En un instant Monika se dégagea et envoya un coup de poing dans la figure de son agresseur … qui s’avéra être l’infirmière. Monika soupira et passa une main sur son visage en sueur. L’infirmière était allongée par terre, visiblement bien sonnée. N’importe quoi Monika !

Cette dernière se redressa dans un gémissement de douleur une nouvelle fois et arriva donc à se mettre en position assise. Elle attrapa les draps et les repoussas. Elle eut un sursaut lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était habillée que d’une vulgaire chemisette blanche qui lui arrivait à peine aux cuisses. Ils avaient osés … Elle leva les yeux au ciel et tenta tout de même de se redresser en prenant appuis sur la rambarde du lit. Malheureusement elle entendit la porte s’ouvrir d’un coup, sans réelle douceur. Monika de surprise perdit l’équilibre et retomba sur son lit, complètement en travers. Elle aurait aimé crier de rage envers son impuissance et l’horrible image qu’elle donnerait à l’inconnu qui entrait et l’apercevrait dans cette tenue avec l’infirmière caput au sol …

Keiji se dirigeait tranquillement mais d'un pas assuré en plein centre du couloir vers une infirmerie qu'il connaissait de mieux en mieux... lui qui au départ n'était pas non plus de ceux qui auraient accepté de s'y laisser conduire... faut dire aussi qu'il y allait toujours pour les autres et non pour lui, ça devait aider. Personne ne le savait, si ce n'est peut être ceux qui n'avaient rien d'autres à faire que de noter les allez-venu des pensionnaires auprès d'éventuelles caméras qui fonctionneraient encore et bien sûr l'infirmière, mais Keiji venait chaque jour. Il ne s'était nullement lassé, contrairement à ce qu'on aurait facilement pu imaginer. La vérité? Il s'intéressait bel et bien à l'état de Monika. Jamais il n'avait pas parlé de cette retrouvaille... en même temps il ne racontait jamais à personne comment il occupait ses journées et pour tout dire... à qui pourrait-il bien parler? Il n'avait absolument personne pour cela. Keira? Non, ils n'avaient pas ce genre de relation tous les deux. Et même s'il avait quelqu'un, il ne le ferait pas. Tenez, même Monika qu'il venait voir tous les jours et qui en plus de ça ne pouvait même pas l'entendre, confidente idéale pour celui qui en manquait... et bien non. Ca ne lui venait tout bêtement pas à l'idée. Il n'avait de compte à rendre qu'à lui-même, nullement besoin donc de partager ceci avec qui que ce soit. Par contre, il avait toujours quelques mots pour cette belle au bois dormant version Anguish... quelques piques qui ne lui avait jamais rendu son regard pétillant de fierté! Il continuait pour autant inlassablement, sans doute aurait-il pu le faire des années. Et encore, vous ne savez pas tout...

Keiji ne se contentait pas de passer la voir, il s'occupait d'elle. Ne lui demandait pas pourquoi, il n'aurait rien à répondre, il ne se posait même pas la question lui-même, il s'était mit à le faire naturellement sans réfléchir comme ceux qui apprécient de prendre soin d'une plante de salon, coupant ainsi quelques feuilles mortes ou l'arrosant autant machinalement qu'avec un certain plaisir. Sans doute pour sa beauté. Plaisir des yeux. Ca s'entretient ça aussi. Il laissait les soins médicaux à l'infirmière plus le reste quand il n'était pas là mais dès qu'il était présent, il prenait le relai et se conservait ainsi certaines tâches. L'infirmière le connaissait bien à présent, faut dire que c'était loin d'être la première fois qu'ils échangeaient. Il avait besoin d'elle au fond alors tout se passait bien, c'est bien comme ça qu'il avait remis Keira en forme non? Il avait besoin d'elle. De ses conseils et sa complicité. Ils faisaient ainsi une sorte d'équipe indirectement. Il n'y avait aucun échange de sympathie ou autre, Keiji ne la considérait que comme instrument au même titre que l'infirmerie elle-même mais peut être de son côté avait-elle du mal à cerner cet homme étrange... Pour en revenir à Monika, il avait été jusqu'à la changer, la laver, la coiffer, lui couper les ongles... elle lui devait plus que la vie! Et cela sans rien attendre en retour, simple occupation personnelle, bah on peut pas torturer toute la journée... alors il n'avait nullement besoin de chercher ses occupations, elle venait à lui toute seule, la preuve!

Ce jour-là avait commencé comme les autres et comme les précédents, il arrivait pour cette fameuse visite quotidienne. Il ouvrit vivement la porte suivant son humeur et son assurance pour découvrir un spectacle inattendu... quand en effet, il s'avança vers le lieu où reposait habituellement Monika, il trouva l'infirmière à terre et Monika allongée en travers dans son lit dans une position peu travaillée il faut le dire! Surpris d'abord de constater que la poupée s'était réveillée, il se mit bien vite à sourire de la scène. Il eut un rire même. Pauvre Monika. Oui, il ressentait bel et bien cette espèce de sympathie autant qu'il avait espéré qu'elle revienne à la vie, même s'il ne mettait pas ce genre de mot trop positif sur ses sentiments. Avant de prendre la parole et s'avançer vers elle, il jeta un oeil à l'infirmière qui se releva un bon coup affiché en plein visage, un simple échange qui suffisait sans doute à leur relation et il s'approcha davantage du lit jusqu'à ce qu'il puisse lui offrir la joie d'au moins voir le visage de son visiteur! Il prit alors la parole d'un ton moqueur mais enjoué. Ne venait-elle pas de se réveiller? Il ne l'aurait pas imaginé quand il l'avait ramené ici un mois et demi plutôt... il faut l'avouer!

- Quel réveil! Tu aurais pu faire mieux!! Enfin ça me plait!

Il sourit de nouveau... elle avait cette expression parfaite sur son visage, il n'aurait pu attendre mieux, parfait oui! Voilà qui faisait plaisir à voir! Sincèrement!! Il avait toujours aimé cette vigueur chez Monika, aussi ridicule pouvait-elle s'avérer parfois! Mais là était la raison sans doute! Alors il en rajouta encore un peu...

- T'inquiètes Monika, je t'ai déjà vu dans un état pire que celui-là...

Rassurant hein? Toujours est-il qu'il se sentait particulièrement enjoué. Quelle soit en vie était un vraie miracle, qu'elle soit en plus apparemment entière et sans lourde conséquence plus encore! Un miracle de la nature oui! Maintenant, les choses nouvelles commençaient!

Forcément à cet instant, Monika pensait qu’elle était la seule personne à pouvoir se plaindre dans ce bas monde ! Et oui elle se disait « pourquoi cette journée de m*rde est pour moi ?! ». Mais il y en avait eut tant d’autres aussi … Comme celle qui avait fait qu’elle se retrouvait sur ce lit d’infirmerie. Elle lui aura bien servit n’empêche ces derniers temps. Autant pour recueillir ses petites victimes que pour ses bobos personnels en fait. Mais elle n’avait aucunement honte de venir souvent pour son cas au contraire. Et puis c’est rigolo de pouvoir exhiber ses blessures de guerre à l’infirmière. C’était une sorte de fierté. Pour montrer a quel point elle pouvait apprécier de blesser et être blesser et toujours en se relevant si bien ! C’est vrai qu’elle avait toujours réussit à rester forte même dans les pires situations ! C’est peut être cette sorte d’entraînement qui faisait qu’elle était vivante et en forme ce jour là.

Bon. Mais le fait de se retrouver ainsi sans trop pouvoir bouger à cause de la douleur terrible qui la cisaillait au ventre et dans une posture pitoyable ne l’enchantait pas du tout. En plus elle avait vraiment honte envers la personne qui entrait. Faites que ce ne soit qu’un petit nouveau avec son petit bobo ridicule. Même mieux ! Une de ses victimes ! Mais franchement elle préférerait ne même pas la connaître cette personne.
Alors qu’elle sentait la présence du nouveau venu prêt d’elle, l’infirmière se relevait avec une jolie marque au visage. Monika ne put réprimer un rire moqueur mais mis sa main devant sa bouche alors que l’infirmière lui jetait un regard accusateur. Bon après tout elle avait dû être aux petits soins pour elle durant son séjour ici, soyons indulgente quand même !

Mais son sourire s’effaça d’autant plus lorsqu’elle découvrit le visage de la personne qui se tenait prêt d’elle. Tout d’abord elle ne comprit pas pourquoi elle était si choquée à cette vue puis la mémoire lui revint comme un flash. Ah oui, Keiji Kitade … Elle se mordit la lèvre et fit un gros effort pour se redresser tandis que le sadique personnage se moqua un tantinet de son réveil avant d’affirmer que cela lui plaisait. Monika esquissa un sourire qui se termina en grimace puis répondit :

- Contente de voir que je te plais dans ma plus grande souffrance. Tu ne changes pas hein ? Sacré Keiji !

Etonnement elle le voyait sourire. Ce n’était pas tout les jours. En tout cas pour sa part il avait l’air en pleine forme. Mais pas du tout franchement étonnée de la voir ainsi. Ce qui intrigua la demoiselle c’était qu’il venait la voir ici. A moins que se soit pour tout autre chose. Mais elle était seule patiente à ce moment dans l’infirmerie. Venait-il se ravir de son état et enfoncer un peut le clou ? Non se serait pas son genre il avait bien d’autres choses à faire que de s’occuper d’elle … Alors quoi ? Elle n’ut pas le temps d’explorer on ne plus la question car déjà il rajoutait en la rassurant qu’il l’avait déjà vu dans pire état. Oui ça c’était certain. Pas étonnant. Pourquoi lui disait-il cela. Le cerveau de Monika était un vrai champ de bataille mais finalement elle le regarda d’un air sombre avant de dire :

- C’est toi qui m’a emmené là n’est ce pas ? Navrée que tu ais put voir cette boucherie … simple erreur de calcul très cher ne t’en fait pas je vais me refaire. Lorsque j’aurais retrouvé cette ordure je lui ferais la peau comme pas permis !

Elle soupira tout en grimaçant encore sous la douleur. Mais quand est ce qu’elle cesserait enfin d’avoir mal ?! Elle n’en pouvait plus. Et a force de gigoter comme ça elle risquait de rouvrir sa plaie. Mais elle préfèrerait encore cela plutôt que de rester cloîtrer ici encore. Elle avait bien l’intention de reprendre ses petites habitudes comme si de rien n’était. Elle releva son visage ver son interlocuteur et l’observa un moment en silence. Ses yeux dans les siens elle tenta de discerner une quelconque émotion. Mais ce garçon pouvait être aussi vide et inflexible qu’une coquille de noix. Quand à elle, elle ne se lasserait pourtant jamais de le regarder. Malheureusement ses stupides sentiments naquis il y a longtemps n’étaient pas estompés pour son plus grand malheur. Mais elle faisait tout pour oublier, ne rien montrer. Elle trouvait cela d’une stupidité royale que d’éprouver des sentiments pour Keiji. Ce n’était pourtant pas son genre. Enfin bref. Après un instant d’hésitation elle demanda :

- Je suis là depuis longtemps ?

Keiji était heureux oui de la voir les yeux ouverts, ça pouvait paraître surpenant mais c'était bel et bien le cas, il devait s'avouer ne pas y avoir cru lorsqu'il l'avait retrouvé quasiment morte sur le sol il y a déjà quelques semaines de cela. Il avait même été surpris qu'elle soit encore en vie, faut le dire, alors qu'elle survive! Et pourtant, la voilà bel et bien en forme! Bon évidemment si elle était morte ça ne l'aurait pas attristé, ni déprimé plus qu'autre chose, simple constat, que voulez vous qu'il y fasse mais elle était vivante et c'était une bonne chose. Une grande chose. Maintenant? On verrait bien. Si ça tombes, rien d'intéressant ne sortirait de tout cela mais au moins il y aurait cru. Monika... cette fille avait toujours eu quelque chose de particulier pour lui. S'il l'avait rencontré avant Keira, les choses auraient sans doute pu être différente mais il ne le regrettait pas. Il aimait leur relation comme elle était et s'attendait toujours à ce qu'elle puisse devenir encore meilleure. Elle avait un sacré tempérament et ça lui plaisait. Il avait de bons souvenirs de leurs échanges passés, ce n'était sans doute pas pour rien dans les raisons qui l'avait poussées à faire ce qu'il avait fait.

Keiji sourit de nouveau à ses paroles. Oh oui, elle lui plaisait dans cette faible posture, tant il la sentait mal à l'aise et frustrée. Mais la plus grande de ses souffrances, il n'en était pas convaincu par contre. Douloureuse voire très douloureuse sans doute mais il y avait pire... si seulement elle savait, elle trouverait cela pire à n'en pas douter! Enfin, laissons-la dans sa croyance, elle n'eut guère de parole pour le confirmer, devant se contenter de cette expression non mécontente. En tout cas, ni le physique, ni le mental n'était atteint, elle se souvenait bien de lui, parfait non? Parce que si elle se souvenait de lui alors elle se souvenait de tout le reste, sûr et certain. Sacré fille quand même. Quand à changer? Pourquoi donc changerait-il? N'était-il pas bien comme il était?

Monika ne mit que peu de temps à analyser la situation, comprendre qu'il était l'auteur de sa présence ici. Il ne chercha pas à le nier. Il l'était en effet. Il l'avait déjà annoncé au travers de ces quelques mots précédents d'ailleurs, dans quel état pire que la mort pourrait-il la trouver? Par contre, les espoirs qu'elle se faisait étaient vain. L'homme dont elle voulait absolument se venger pourrissait déjà en terre depuis un bout de temps, elle n'avait aucune chance de recroiser son chemin si ce n'est peut être dans les enfers si toutefois elle y croyait! Il aurait néanmoins pu la laisser mariner dans cet espérance mais il ne lui en laissa pas l'occasion. Riant un peu avant de lui en donner l'explication.

- Trop tard, je m'en suis chargé le jour le-même! Disons que j'avais quelque chose à lui reprocher... il t'a quand même râtée!!

Grand mensonge! Monika n'était absolument pas la raison de ce meurtre! Il l'avait décidé bien avant de la rencontrer dans ce sale état. Simple coïncidence donc... d'ailleurs il en avait encore la télécommande en passant! Peu importe, il ne lui laisserait pas en souvenir. Elle revenait bien à l'assassin non? C'était la moindre des choses. Dommage pour toi Monika, on se doute que ça t'aurais fait du bien de l'étriper de tes mains, si toutefois tu en avais été capable, laisses-nous en douter!

Elle grimacait encore de douleur. Tu m'étonnes. Elle avait beau vouloir se lever et dévaler les pentes comme une jeune gazelle, la vérité indéniable est qu'elle avait encore besoin de repos. Sans doute ne s'y ferait-elle pas mais un jour ou l'autre, elle en ressentirait la nécessité. C'est qu'elle revenait tout de même de loin la petite! Elle devait en prendre conscience ou elle s'effonderait bien vite

- Mais c'est quand même lui qui t'as fait la peau... arrêtes de gigoter. Tu viens de te réveiller non? Alors vas-y doucement si tu veux pas te ridiculiser encore devant moi!

Le regard de Keiji était effectivement toujours aussi vide et neutre, il était impossible d'y lire un quelconque sentiment à part effectivement cette espèce de bonne humeur sur son visage... son regard, lui, portait toujours cette distance ou cette froideur qui avait l'art de le séparer de son prochain quel qu'il soit.

Elle finit alors par lui demander la durée de sa présence... il fallait l'avouer ça faisait un bout de temps, il ne démentit pas.

- Un paquet de semaine au moins...

Pas besoin de le lui cacher puisqu'elle voulait savoir!

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