Toujours plus ... [Pv Charlie]

Bon cette fois, plus question de se laisser impressionner et surtout surprendre par n’importe qui… Elle en avait assez bavé. Déjà à peine arrivée, elle avait compris un certain nombre de choses sur cet endroit la première étant de ne jamais jouer avec le feu. On avait toutes les chances de se brûler ici. Et non, ce n’était pas au petit bonheur la chance. Bon et puis zut hein, ici les garçons avec des têtes d’ange sont de véritables assassins, alors les filles… Surtout, ne pas se laisser berner par un joli sourire. Ça ne voulait strictement rien dire. La preuve, Charlie était une demoiselle en tout poing mignonne mais dès qu’on s’en prenait à elle, qu’on lui faisait du mal… Elle se métamorphosait directement en bête féroce. Jamais on eut cru une fille aussi petite pouvoir faire tant de dégâts. A elle seule elle avait massacré une dizaine de filles ne l’oubliez pas ! Et non, elle n’était en aucun cas folle ou schizophrène. Tout ça, elle l’avait fait en bonne conscience… jusqu’à ce qu’on ne l’envoie ici. Dans cet endroit insalubre et empestant le sang à trois kilomètres. Lorsqu’elle y était entrée, elle avait cru entendre des hurlements qui sortaient des murs… Ces pièces avaient toutes une histoire… Et la plupart d’entre elles devaient être sanguinolentes. Hors de question de se faire transformer en paupiette de veau ! Elle ne passerait pas pour une soumise car de toute façon, elle n’en était pas une. Elle n’était pas non plus une battante… Disons seulement qu’elle survivait comme elle le pouvait. Mais passons.

Alors qu’elle se dressait dans son lit et qu’elle s’étirait comme un chat, un seau d’eau lui fut lancé en pleine poire. Qui ? Quoi ? Pourquoi ?? 0.0 Elle avait écarquillé les yeux et était restée figée dans sa position quelques secondes avant de comprendre ce qu’il venait de se passer. Des petits rires stridents lui vrillèrent les tympans et elle serra la mâchoire… Nom d’une balle en mousse, ces filles allait regretter de s’en prendre à une princesse comme elle ! On n’avait pas idée de réveiller les gens comme ça ! Elle aurait pu se noyer ! +OUT+ Rassemblant sa colère, elle dégagea rapidement ses couvertures et ne prit même pas le temps de changer de vêtement qu’elle se trouvait déjà à courser ces idiotes et prétentieuses petites garces ! Les cheveux mouillés mais surtout, sa nuisette d’ordinaire toute blanche laissait – au contacte de l’eau – tout voir de ce qu’il y avait en dessous. Autrement dit, aucun soutien-gorge et une simple petite culotte. Charlie avait des petits seins, ça ne la dérangeait donc pas de courir sans avoir au moins enfilé une brassière. Quant au phénomène de pudeur… A moins que quelqu’un ne lui fasse remarquer sa tenue indécente, elle n’en avait pas grand-chose à cirer.

Des bruits de pas comme un troupeau raisonnèrent dans tout le couleur et les couples se dispersèrent un peu partout. La belle fronça les sourcils et choisi alors d’en courser une qu’elle suivit du deuxième étages au rez-de-chaussée, en passant par quelques salles de cours et les cuisines où elle eut l’idée de s’emparer d’une fourchette. Rah ! Sale peste reviens ici ! Mais elle avait de trop petites jambes pour espérer les rattraper un jour. De plus, elle n’avait pas encore petit-déjeuner et son estomac lui faisait de nombreuses réclamations stridentes. Soupirant… La donzelle fini par abandonner les recherches mais surtout, par réaliser qu’elle était arrivée jusqu’à l’extérieur, dans un petit coin d’herbe qu’elle ne connaissait pas. Un petit crissement attira son attention. Ah ? Etai-ce cette fille qui avait trahit sa présence ? Esquissant un sourire machiavélique, Charlie se précipita à l’endroit d’où venait le petit bruit et atterrit dans une petite coure avec au milieu… Une balançoire sur laquelle était posée une autre demoiselle… Merde ! C’était pas la bonne ! Et ce crissement était celui des chaînes qui tenaient le siège. Blasée, notre aristocrate laissa retomber ses bras le long de son corps et tourna des talons sans même daigner lever les yeux sur la jeune femme.

« Pfouarf… » Se contenta-t-elle de grogner en affichant une grimace d’insatisfaction.

Evidemment, elle était loin de se douter à qui elle avait affaire >_<

« - Je ne savais pas qu'Anguish faisait dans le pitoyable et l'inutile ... mmh ... il faudrait retaper la déco et ce qui va avec ! »

De hein ? Quoi ? Qui avait parlé ? Charlie s’était retournée vivement et avait jeté un coup d’œil derrière elle. La seule à qui cette voix pouvait appartenir était cette femme, sur la balançoire. Non mais pour qui se prenait-elle exactement ? Quelque chose à redire ? L’aristocrate fronça les sourcils. Okay elle était en simple nuisette et les seins à l’air… Et alors ? Elle n’avait jamais vu de poitrine de sa vie et était choquée ? Nom d’un chien ! Il valait mieux ne pas la chercher où elle sortirait de ses gonds et réduirait cette misérable prétentieuse en pièce ! On venait de la réveiller à coup de sceau d’eau, il y avait peu de chance pour qu’elle retrouve sa bonne humeur aujourd’hui. Et puis zut ! Marre de ces gens qui se croient tout permis alors qu’ils ne sont que de vulgaires incultes au vagin plus large que leur culture générale ! La jeune femme s’était donc avancée vers l’insolente et s’était pointée juste devant elle, les poings sur les hanches. Depuis les 5 dernières minutes, son vêtement avait séché, dissimulant mieux son petit corps en dessous. Mais ça ne changeait rien au fait ! Cette demoiselle allait comprendre son erreur quand elle se retrouverait les quatre fers en l’air !

« T’as vu t’a tronche face de thon ? J’suis contre la chirurgie en général mais y’a des cas quand même où on est bien content que ça existe, langue de vipère ! »

Sur ce, elle tendit ses bras en avant et dans un même brusque mouvement ce qui propulsa la brunette en arrière, les fesses sur le sol terreux. Ah… c’était mieux comme ça. Serrant la fourchette qu’elle avait dans la main droite, Charlie se retint de la lui enfoncer dans l’œil… Puis finalement se balança à son tour sur le siège, sans quitter des yeux sa proie. Oh, elle était salie… Mince alors… La belle Anglaise se mit à ricaner doucement :

« Allez du vent ma p’tite dame ! Tu pollue mon atmosphère et t’empiètes sur mon espace vital, dégage j’te dis ! »

Elle repoussa ses cheveux en arrière et envoya un regard méchant à son interlocutrice. Et non, elle n’était pas de bonne humeur. Aujourd’hui tout le monde devait s’arranger pour lui foutre la paix, sinon… Sinon la petite chieuse toujours le derrière dans la boue risquait de se voir affublé une fourchette sur le popotin !

« Je vois ... tu te crois tout permit dans cet endroit gamine ... mais vois-tu ... la loi du plus fort reste toujours une loi dans cet endroit ... et ce n'est certainement pas toi qui saura y changer quelque chose ! »

Mince alors, c’est fou comme elle l’effrayait. C’est vrai quoi. Depuis le début elle s’en prenait déjà plein la figure et tous ces gens avaient tous les mêmes phrases préconçues en bouche. On les avait formés de la même manière c’est ça ? Il y avait des ours pour « phrases de grands méchants » et elle n’était pas au courant ? Peut être parce qu’elle n’était pas une vilaine… Juste une chieuse. Voyez la différence. Charlie avait plutôt tendance à renvoyer la balle à celui qui la lui avait lancé… pas à la jeter la première. En gros, elle était sympa jusqu’à ce qu’on l’emmerde. Une véritable petite garce qui avait su éviter un viol et… Peut la mort en d’abominables souffrances. Donc ce n’était pas cette petit chieuse brune en culotte courte qui allait lui dicter sa conduite et encore moins lui manquer de respect ! Elle ! Fruit d’une aristocratie à unique descendance. Dernière (‘fin presque) héritière de sa lignée et porteuse du nom (mais pas de la fortune hélas.) Comment osait-elle ! Se croire tout permis ? Non… loin de là. Seulement Quand on cherche on trouve ! Elle n’avait fait qu’atterrir dans ce… petit coin paumé et se détourner pour en repartir. Si cette frustrée ne lui avait pas envoyé un pic dans le dos, elle n’aurait même pas pris la peine d’ouvrir la bouche pour la saluer. Alors, à qui la faute ? Mais passons… la jolie blondinette avait déposé son royal popotin sur la planche de la balançoire et commençait à faire de petits cercles avec lorsqu’un majestueux coups de pied lui décrocha la mâchoire… Enfin, façon de parler puisqu’en tâtant deux ou trois fois, elle fut soulager de constater qu’elle était encore là. Néanmoins, elle poussa un hoquet de surprise. Quééé ??? O_O Les quatre fers en l’air, la donzelle voulue se dresser immédiatement à l’aide de ses bras lorsque déjà, on lui avait empoigné ses cheveux et placé un couteau au niveau de sa nuque. Oh… Elle ne rigolait pas. « Je les verrais assez bien en carpette tes cheveux d'or petit monstre ! » Charlie fronça les sourcils comme par réflexe avant de serrer les dents et de siffler à son tour comme un serpent prêt à la riposte.

« Fais-toi plaisir ma grosse, t’en aura jamais des comme ça ! Mais sois gentille et éloigne ta bouche de mon nez tant que tu ne te seras pas lavé les dents ! On croirait parler à un ours ! »

Mais elle n’eut pas le temps de se féliciter de sa répartie que déjà une vive douleur au niveau de sa fesse droite lui fit pousser un cri. Oh la p*te ! O.O Nom d’un chien ! Bordel de cul d’poule !!! Cette garce venait de lui abîmer son merveilleux postérieur ! Génial… une cicatrice de plus. Bientôt elle devrait faire l’amour en armure pour cacher sa honte. La douleur était toujours présente et l’aristocrate se cambra tout en serrant les poings. Les paupières plissées et le visage tendu, elle inspirait et expirait profondément comme pour ne pas hurler encore. Elle en aurait pleuré si elle n’avait pas eu autant de fierté. Elle n’était plus dans son château après tout… et elle avait vu pire au couvent d’Allemagne. Non, elle n’allait pas ramper à ses pieds ni la supplier. Et si elle devait se faire martyriser, elle ne succomberait pas… Pas encore. Seulement en y réfléchissant bien… Qui voudrait l’aider ? Elle n’avait pour seule amie que Diva, déjà en proie à d’autres soucis comme… Sa maternité. Toujours se débrouiller seul… S’en devenait lassant.

« La prochaine fois tu réfléchiras avant de traîner Heevy Levans dans la poussière gamine ! »

Charlie leva ses yeux vers son interlocutrice lorsque le talon de cette dernière vint heurter violemment son crâne et briser la balançoire du même coup. A moitié assommée… La demoiselle ne réalisait plus rien… Et n’y voyait plus non plus. Chancelante d’abord, elle fini par se laisser retomber sur le sol poussiéreux et sentit une texture chaude et épaisse s’écouler le long de son front et de ses tempes. Du sang ?? Evidemment… ça ne pouvait pas être du coulis de fruit rouges ! Des petites étoiles tournoyaient autours d’elle et les oiseaux chantaient à peu près comme dans les Tex Avery qu’elle regardait lorsqu’elle était petite. Ouah… Chouette de mourir comme ça ! Euh… Mais non pas mourir ! Pas mourir du tout même ! D’ailleurs, à force de se concentrer pour dérouler de belles phrases de grand méchant, Heevy en avait oublié un petit détail : une fourchette qui allait se planter directement dans son sein. Et oui, sa martyr venait de lui attraper la cheville et de mordre dedans assez férocement pour qu’elle se laisse choir avec elle puis s’était précipité pour la surplomber de tout son petit être. Là, elle avait effectivement enfoncé les dents de l’outil dans la poitrine de son bourreau puis l’avait retiré pour recommencer deux ou trois fois au niveau de ses mains avant de la menacer en plaçant la fourchette juste au dessus de son œil…

« C’est tout réfléchis gourdasse ! Un geste et je te saigne comme un porc c’est clair face de cocker ?! » Lui cracha l’héritière De Volanges tout en maintenant le bras avec le couteau de la jeune imprudent sur le sol à l’aide de sa main libre.

Elle n’y voyait toujours pas très bien et sa tête lui tournait comme si elle venait de sortir de trois heures non stop dans une machine à laver. Si elle avait eu quelque chose dans l’estomac, sans doute l’aurait-elle déjà vomis. Mais là n’était pas le plus important… Qu’allait-elle faire de cette fille ? Comment s’en débarrasser sans perdre le contrôle de la situation ? Elle n’avait l’avantage que par un coup de chance… Et cela pouvait s’inverser à tout moment… Sachant qu’elle n’était pas assez stupide pour la tuer… Quitte à s’en prendre plein la face. Damned.