Sans coeur, ni âme... [Pv Keiji]

Le ciel était devenue complètement noir depuis plus de deux heures environ et la neige n'avait pas cessée de tomber plus ou moins abondament sur les décombes d'Anguish. Keira comme à son habitude, mauvaise habitudes soit dit-en passant, était resté sur l'escalier du chateau, le nez levé vers les gouttes glacé qui tombé sur sa peau pale. Le froid avait éloigné tout autres pensionnaires, mais la jeune fille n'était couverte que d'un simple gilet troué au coude, et semblait se sentir très bien ou elle se trouvait.

Elle passa plus d'une heure a regarder, la brume voluptueuse que produisait sa respiration contre l'air glaciale qui l'entourait et se retrouvé presque a chaque fois deçu de les voirs s'effacer. Elle continua ce manège un long moment avant de se recroquevillé sur elle-même et de fermer a nouveau les yeux. Ici, elle se sentait bien. Ce n'était peut-être pas de grosse gouttes d'eau qui lui tombais sur le visage mais les les flocons de neiges était bien ce qui s'en rapprocher le plus. Laissant son esprit divaguait, elle ne se rémémorra aucun souvenir qui pourrait lui être, en tout point, touchant. Même pas une pensé pour son enfant, pour ces amis, pour celui qu'elle aime. Peut-être simplement une pensée pour le sang... Celui qui s'était congelé à coté d'elle et qui ne sortait plus du corps frêle du jeune homme allongé sur le ventre a ses cotés. Elle ne lui jeta même pas un regard. Ne lui avait même pas demandé son nom. Bisarrement elle avait oublié cette pratique qui était de jouer avec la victime et de le mettre en confiance pour mieux le détruire. Non, elle n'avait même pas pris la peine de faire une entrée théatrale, ni de lui expliquer le pourquoi du comment. Elle avait seulement agis. Sous une pulsion passagère. Peut-être n'aurait-elle pas dû, mais dans tous les cas, elle ne regrettais nullement son geste fou. Elle ne regrettais nullement d'avoir une nouvelle fois voler la vie à un innocent.

Se relevant doucement après un long moment resté ici, elle se dirigea par la porte et la franchis avec lenteur avant de la refermer derrière elle. Elle était en fait frigorifié, et ses doigts autant que ses pieds ou ses jambes avait bien du mal à lui obéir. Elle n'avait pas réalisé que le temps était passé si vite et commença a se diriger au premier étage afin de réchauffer ce corps si faible, qui ne demandait qu'un peu de chaleur. Ce corps, elle lui avait fait tout voir: la drogue, l'annorexie, la mutilation, les blessures du à des attaques plus absurdes les unes que les autres, un césarienne... Et malgré ca, il était encore debout, toujours près à lui obéir, encore capable de courir, et avec encore de la place pour de nouvelles cicatrices.

Se déshabillant face au miroir, elle se regarda un instant nue. Cela lui arrivait peu de s'admirer, et on ne pouvait aps vraiment appeler ça comme cela. Disons plutot qu'elle regardais simplement ou en était les choses. Son corps était sveltes, il était pale du a son moment passé a l'extérieur, mais semblait en bien meilleur santé qu'autre fois. Elle avait repris des formes, un peu de cuisse lui semblait-elle. Ses cicatrices était plus visible qu'a la normale, toujours a cause du froid, et elle pu en admirer une admirable traversant la moitier de son ventre. Elle ne se rappellait guère d'ou elle venait, mais elle avait du risquer de peu de mourir cette fois là. Relevant son regard sur son visage, elle appuya un doigts sur sa joue molle et afficha un demi sourire, son regard semblait a moitier vide de sens, la trace de la folie? , ses joues n'étaient plus creuse comme autre fois et donnais presque envie de les embrasser. Bref, elle ne se mis pas a l'admirer plus intensément et partie sous ce que l'on pouvait autrefois appeler une douche.

Mettant l'eau en route, elle ne se priva pas de s'aspergé de cette source de chaleur et s'abandonna totalement a l'écoute de ce bruit sourd tombant violemment sur sa peau. Elle se sentait de nouveau bien, de nouveau loin de tout. Elle n'avait même pas fermé derrière elle, la porte devait d'ailleur être toujours entre ouverte. Mais peu lui importait que l'on voie son corps nue, elle n'avait aucune pudeur... Nous verrons bien qui lui rendra visite...

Celui qui lui rendit visite ne fut autre que celui qui était censé remplir son coeur, cela dit il y a bien longtemps que ces pensées n'avaient plus aucun sens entre eux. Il n'y avait ni passion, ni amour véritable dans leur relation, l'objet n'était que possession et agrippement. Un lien bien étrange et pourtant puissant qui ne les avait jamais totalement séparé depuis leur première rencontre.

Keiji était en transe. Il ne se confrontait par au froid de la réalité comme le faisait Keira mais plutôt aux flammes de l'enfer qu'il ne cessait d'apprécier davantage. Gisant dans ce qui devenaient de véritables mares de sang, il jubilait de plaisir. La fraicheur d'un corps dévoré par le sang, dont chaque parcelle se transformait en trésor. Sans doute aurait-il pu s'endormir à jamais dans un tel décors avec contentement, mais il possédait l'art de se relever sans cesse, quoiqu'il arrive, courant vers d'autres aventures. Se tenant au mur ou au bas de portes qu'il croisait, il passa les couloirs, ivre d'odeurs et de sensations. Si l'instant était délicieux, la perte de maîtrise ne pouvait durer plus longtemps. Keiji n'en abusait jamais. Sous de telles influences, l'action devenait insensée et l'on perdait jusqu'à ses plus grands principes. Principes pourtant indispensable à la vie et à la prise de plaisir... fermez le cycle!

Il marqua une pause en arrivant à la salle d'eau. L'eau coulait, il pouvait l'entendre. Il se renfrogna d'abord, ne voulant croiser personne, mais un regard à l'intérieur le fit changer d'avis. Malgré les changements si bien décrits de ce dernier, il reconnaissait ce corps fin et sensuel. Keira. Il ne se posa pas plus de question, entra silencieusement et referma la porte derrière lui. Elle lui tournait le dos et il se laissa un instant l'observer sans être vu. Il avait l'impression de ne pas l'avoir regardée depuis longtemps. Ses cheveux collaient sur sa peau mouillée. Il ferma les yeux quelques secondes associant à ce corps désirable, les images sanglantes et violentes fraichement expérimentées. Le désir se fit alors de nouveau perceptible et violent. Il se mordit les lèvres, retirant ses chaussures tout en avançant vers elle. Il continua à se déshabiller sur le chemin qui l'amenait à elle, néanmoins il fut trop court pour qu'il aille bien loin dans ce geste. Déjà l'eau trempait l'ensemble de ses vêtements alors qu'il abandonnait totalement l'acte pour se coller au corps de Keira qu'il enlaça directement, sans la prévenir de sa présence.

Lui qui pouvait se montrer particulièrement distant et froid semblait avoir choisi aujourd'hui d'être chaud et direct. Passant sa langue sur ses lèvres, il profita du sang qui coulait encore sur son visage et déjà remplissait le fond de la douche tant il en était empli. Ses propres blessures n'étaient pas forcément superficielles, loin de là, mais la majorité du sang qui fuyait dans les tuyaux d'évacuation ne lui appartenait pas. Rapidement il fit face à Keira et l'embrassa avec fougue. Ses mains rougies laissaient des traces de leur passage sur la peau pâle de la jeune femme. Il était fébrile et impatient, ne lui laissant pas de répit. Seulement alors il croisa véritablement son regard pour lui offrir un visage souriant et un rire aux sonorités légères et dansantes. Il posa son front contre le sien, laissant ses mains se perdre dans les cheveux de Keira.

- Keira... J'ai envie de toi...

Les mots lui donnaient l'impression de sortir de tellement loin, comme s'il n'avait pas parlé depuis des lustres. Il l'embrassa de nouveau, profitant de la nudité de son corps pour goûter à la douceur de ses fesses, de ses seins. Maintenant que son visage était nettoyé du sang qui l'envahissait à son arrivée, on distinguait bien mieux les traces de coup marquées et récentes. Néanmoins, il ne prit nullement la peine d'y songer alors que ses lèvres glissaient sur la peau de la jeune femme. L'eau donnait de la dimension au toucher et son contact lui semblait encore plus agréable. Il la plaqua contre le mur pour mieux percevoir la tension de ses muscles et la réalité de son corps alors qu'il tentait très maladroitement de libérer le sien de ses vêtements lourds et encombrants.

Toutefois si la continuité de ce nouveau monde était parfait pour lui, l'apport n'était-il pas un peu brusque pour Keira? Apprécierait-elle le contact d'un amant fougueux ou regretterait-elle la douceur et la fraicheur de la solitude? Cela dit, si effectivement elle cherchait la chaleur, dans ce cas sans doute pourrait-elle se laisser combler en cette compagnie brûlante de désir... Si elle n'avait ni le coeur, ni l'âme, il les aurait pour deux...

Keira n’avait nullement sentie la présence d’un autre derrière elle. Pourtant, il n’avait pas semblé être discret mais elle était une nouvelle fois perdue, non dans ses pensées mais autre part. Un endroit ou elle n’avait pas besoin de réfléchir, de douter, ou de penser. Ces derniers temps elle s’y était beaucoup renfermer, comme si cela lui apporter une chose qui lui manquait. Oui, peut-être que c’était cette tranquillité qui lui manqué, malgré qu’elle n’avait rencontré que peu de pensionnaire ce mois-ci. A par pour les tuer. Car oui, elle n’en avait épargné aucun. Sans raison apparente, car pour la plupart, elle ne connaissait ni leur nom, ni leur statue. Mais l’envie de tuer était devenu plus fort que celui de faire souffrir ou bien juste de rigoler. D’ailleurs, peu étaient ceux qui avaient pu la voir rigoler. Elle semblait neutre, plate, distante, froide…
Elle n’avait d’ailleurs pas revu Keiji depuis un certain temps. A vrai dire les échos qu’elle avait entendus n’aurait pu que rendre leur rencontre « pénible ». Certains pensionnaires disaient qu’il était devenue encore plus fou qu’il n’était autrefois, en plus des blessures et son gout pour le sadisme, il cherchait encore plus loin, jouait a des jeux dangereux, cherchait a violer ou faire semblant de violer ses victimes… Quelque chose que Keira n’avait pu imaginer de cet être bien loin de ressemblait au violeur d’Anguish : Shean. Elle avait du se tromper. Et sur cette conclusion, elle n’avait plus cherché à le trouver dans le pensionnat, le laissant faire à sa guise.
Elle n’avait même pas réfléchis a comment prendre la chose. A vrai dire elle n’avait fait qu’ignorer, qu’oublier ce qui se passer en se moment. Elle était dans une sorte de « transe », elle avait besoin d’être seule, oui, besoin simplement de calme et de faire couler le sang, oui le faire couler pour ne plus entendre leur gémissement.

Elle ne s’était pas attendue à ce qu’on vienne de suite la rejoindre, mais n’en fut pas non plus surprise. Sans même montrer une quelconque peur qu’on l’attaque, elle ouvrit lentement les yeux après avoir était brusquement bousculé par cet intrus et pu observer le jeune japonais un bref instant. Ne la regardant pas droit dans les yeux, elle pu tout de même déceler, que celui-ci était un regard plein de désir, rempli de sentiments de toutes sortes… Un regard qu’elle n’analysa pas de suite, clignant des yeux calmement, comme si elle venait de se réveiller après un long sommeil. Puis il l’embrassa, un baiser d’où elle a eut la même réaction, c'est-à-dire, aucune sur le coup.. De toute façon, ce n’en était pas réellement un, il avait juste effleuré ses lèvres avec sa langue. Elle sembla en fin se réveiller quelque peu, comme si elle venait de reconnaître son interlocuteur et entrouvris la bouche.

« Keij… »

Il ne lui laissa pas le temps de finir. Trop fougueux pour attendre, il l’embrassa comme si on lui avait empêché de le faire depuis très longtemps. Et cette fois-ci, elle participa un peu plus à ses baisers, sans les accentuer. Puis ils se regardèrent enfin réellement. Un regard qui en disait long. Elle sentie son cœur fondre encore une fois, une sensation qu’elle semblait avoir oublié, car elle fut alors envouté par ce regard.
Il prit la parole, comme si cela était nécessaire. Elle avait très bien lu dans son regard ce qu’il recherchait et commençait déjà même à se dévêtir comme il le pouvait tout en continuant ses caresse sur son corps devenue quelque peu rouge du à l’eau brulante ainsi qu’aux mains douces mais très appuyé sur son corps frêle. Keira se laissa faire un long moment puis passa lentement sa main sur le cou du japonais avait de serrer un peu plus vivement.

« Attends… »

Sa voix semblait n’être qu’un murmure mais Keiji l’avait très bien compris et s’était arrêté. Elle baissa un instant la tête, tout en maintenant sa main sur sa gorge, comme pour réfléchir. Cela faisait si longtemps, trop longtemps qu’elle ne l’avait pas vu. Bien que sa réaction était froide, Keiji y avait un peu fort sur ce coup la. Croyant qu’elle était toujours a sa disposition, comme un chien obéirait toujours à son maitre mais aujourd’hui elle ne pouvait le voir comme ça.
Elle releva alors le regard, puis se plongea dans celui du japonais. Oui, tous deux s’étaient éloigné, mais jamais complètement. Ils n’avaient fait que dégrader leur relation depuis toutes ses années mais jamais ils n’avaient pu se résoudre à se quitter. Peut-être serait-elle capable d’en venir la aujourd’hui.

« … »

Sa bouche s’était entrouverte, sans produire un seul mot, un seul son. Elle semblait chercher ses mots pourtant elle abandonna vite, et relâcha son étreinte avant de se rapprocher de lui pour de nouveau plonger son regard dans le sien. Le fixant comme pour chercher des réponses, elle passa lentement sa main sur son ventre dévêtu et déchira le reste du t-shirt qui lui restait. Se rapprochant encore plus, et le fixant toujours aussi intensément elle se colla contre lui. Puis fermant les yeux et remontant sa main sur la joue de Keiji, elle l’embrassa tendrement avant de reprendre.

« Si tu es ce fou que tout le monde décris… Fais un geste de folie… Au lieu de me dire ça… Dit moi ce que je voudrais entendre…»

Keiji n'avait mis aucune distance face au temps écoulé sans la voir. Il vivait sans aucun doute leur relation comme quelque chose d'acquis, elle ne se trompait pas sur ce point. Ils avaient traversés suffisamment d'obstacle pour qu'il puisse cesser d'en douter. L'idée qu'elle puisse lui échapper était aussi bien trop violente et inacceptable pour qu'il puisse oser seulement y songer. Elle était l'unique lien qu'il possédait, il avait plus besoin d'elle qu'il ne se laissait le croire. Son engouement actuel le révélait sans doute malgré lui. Certes il était particulièrement excité par la scène qui avait précédée leur rencontre, mais ce n'était pas une raison suffisante pour se jeter ainsi sur elle comme une bête sauvage, assoiffée de désir. Elle lui avait manqué. C'était indéniable. La notion d'attachement est une base fondamentale dans le développement de tout être humain. La relation maternelle en premier lieu bien sûr... Chez un nourrisson, lorsque ce lien est brisé et que rien n'est mis en place pour y pallier, l'enfant meurt. Les bébés singes eux-mêmes expriment que trop bien ce besoin. Keira et Keiji n'étaient plus des bébés bien sûr ni des singes mais ils s'étaient tout deux construit sur des bases d'attachement précaire. Keira n'avait eu aucun repères stables auxquels se rattacher. Keiji en avait connu, mais ils n'étaient ni structurés, ni répondants, ni harmonieux. Lorsque cette relation d'attachement est si fragile au départ, le mode de relation par la suite est difficilement mis en place : distance, manque de confiance ou au contraire dépendance extrême liées à des sentiments contradictoires. Une vraie maladresse. Keiji était le plus maladroit des deux. La difficulté était telle, l'angoisse tellement profonde qu'il était tout bonnement incapable de développer une relation saine. Ce n'est jamais impossible mais nécessite un vrai travail sur soi et du temps.

Keiji percevait bien que Keira n'était pas aussi réceptive qu'il aurait pu l'espérer. Il ne s'arrêta nullement pour autant, cherchant à réveiller en elle quelques désirs réfrénés. Il n'avait pas envie de parler, il voulait agir d'abord. Il crut un instant remporter la manche mais les belles pensées de Keira prirent le dessus. Elle le força à réfréner ses ardeurs. Il s'arrêta alors gardant les mains sur sa taille, prêt à écouter ce qu'elle avait à dire. Pas trop le choix. Elle mit beaucoup de temps avant de pouvoir parler, comme si elle se réveillait d'un long sommeil et qu'elle devait remettre ses idées en place, ce qui n'était pas forcément une bonne chose. Il s'attendait à ce qu'elle le repousse, même si son désir était encore ardent. Au lieu de ça, elle lui retira totalement son t-shirt... voulait-elle juste prouver qu'elle avait également son mot à dire? Il laissa faire, attendant la suite. Elle l'enlaça, l'embrassa, baiser auquel il répondit un peu plus calmement mais baladant toujours agréablement ses mains.... puis évidemment, elle parla, évoquant des faits qu'il n'associait pas. Elle mettait en effet dans sa phrase, une supposition qu'il ne saisissait pas. S'il était ce fou? Depuis le temps, elle connaissait la réponse! Pourquoi revenait-elle là-dessus aujourd'hui? Y avait-il des faits nouveaux qui lui avait échappé lui-même? Que racontait-on sur lui entre ces murs à l'heure actuelle? Il n'en avait aucune idée. Il ne lui semblait pas avoir entendu quoique ce soit de nouveau... Il ne changea pas d'humeur pour autant. Riant un instant, même s'il ne savait pas où elle voulait en venir et embrassant doucement son visage, acceptant de ralentir le rythme. Il glissa les mots au milieu des baisers.

- De quelle folie tu parles au juste?

Elle voulait qu'il fasse un geste de folie. Un geste? Lui dire ce qu'elle voulait entendre? Parce qu'elle avait ce genre de souhait? Il ne l'aurait pas soupçonné. Il était maladroit, impatient, violent mais il n'était pas idiot. S'ils ne s'étaient pas vu pendant si longtemps, ce n'était pas un hasard. Soit Keira s'était totalement renfermée sur elle-même, soit elle le fuyait quelle qu'en soit la raison. Et il penchait pour la deuxième option, vu qu'il avait lui-même entendu parler des ses meurtres commis sans intérêt ni passion, juste pour tuer. Il n'avait pas cherché à savoir ce qui n'allait pas, ni même forçait leur rencontre jusqu'à ce jour, préférant attendre qu'elle revienne d'elle-même, qu'elle règle ses problèmes seules. Aujourd'hui, le désir avait le dessus sur la raison. Le hasard également qui l'avait mise sur son chemin et il ne le regrettait pas. Si elle n'était pas prête, tant pis pour elle. Il faudra bien qu'elle s'adapte... Quand a lui faire plaisir, éventuellement, si encore il savait de quoi elle voulait parler. Les femmes avaient l'art d'envoyer des messages incompréhensibles. Elles faisaient toujours comprendre qu'elles attendaient quelque chose, mais n'exprimaient jamais clairement ce qu'elles voulaient réellement! A l'homme toujours de tout deviner! Et alors on lui reprochera de ne rien comprendre, de tout faire de travers... faut le comprendre! Keiji était loin d'être un expert dans ce domaine, il était même assez à la traîne. Il avait une excuse, ils se voyaient si rarement finalement...

- Ah? Il y a quelque chose que tu voudrais entendre? Je croyais plutôt que tu m'évitais...

Il fit un pas en arrière, se détachant d'elle pour retirer sa ceinture et ses bagues sanglantes qu'il balança dans la pièce avant de revenir vers elle, prenant appui sur le mur derrière Keira, son visage si près du sien... Il n'avait mis aucun reproche dans la tonalité de sa voix, ne cherchant pas à la faire taire mais au contraire à la faire parler. Puisqu'elle voulait parler, allons-y, il pouvait bien attendre un petit peu encore après tout... Qu'elle lui explique donc ce qu'elle semblait vouloir lui reprocher, lui qui n'avait fait que l'attendre. Brave petit hein? C'est toujours plus facile dans ce sens-là! Ce n'était pas totalement faux non plus pour une fois!

- Je t'ai attendu, j'étais là, toujours. Si je ne viens pas, tu ne viens pas, alors qu'est-ce que tu veux? Dis-moi...

Il chuchotait presque au milieu de l'eau qui tombait, cherchant de nouveau à l'embrasser allant apporter les mots au bord de ses oreilles lorsqu'il parlait. Il y avait presque de la douceur dans sa voix, de la chaleur, toujours présente. Il constatait juste les faits. Il voulait une explication, peut être, pas de revendications dénuées de sens. Il n'avait pas l'intention de lui reprocher quoique ce soit, elle pouvait avoir besoin de s'éloigner, il pouvait le concevoir, mais aujourd'hui il était là. Elle ne pouvait l'éviter. Et il n'avait pas l'intention de passer à côté d'elle sans la regarder... Ce moment pouvait être le leur. Ils pouvaient se libérer ensemble, profiter l'un de l'autre, se remplir de se sentiment d'être vivant, de celui d'être deux sans chercher la souffrance ou la mort. Il arrêta de l'embrasser pour poser son regard dans le sien. Il glissa un doigt sur sa joue... et attendit une réponse. Franchement, elle avait choisit son moment pour parler de choses sérieuses! Avec ce corps nu et magnifique contre le sien, il avait beau être assez dérangé, il réagissait comme un homme normalement constitué, autant dire que ça ne facilitait pas la réflexion et l'esprit de conversation! Ces femmes, je vous le dis!^^

Leur relation restait surprenante face à leurs caractères respectifs. A leurs rencontre, ils étaient de vrai fou, peut être pas réellement des meurtrier, mais ils aimaient faire couler le sang. Peut-être qu’une relation aurait pu exister mais de là à durer autant d’année, cela en avait surpris plus d’un. Mais le jeune japonais sans cœur, même sans l’avouer, était tombé sous son charme, autant que Keira pour lui. En ce moment d’hésitation, elle aurait bien pu penser à un fin, mais cela n’aurait pas été réellement possible, le simple fait de ne pas l’avoir à lui quand elle le voit, le simple fait de ne pas pouvoir l’embrasser alors que tout son corps n’attendait que ses caresses, le simple fait de la voir avec une autre… Elle n’aurait pu le supporter et la femme qui aurait la chance de le toucher finirait bientôt dans une tombe… Devenues plus ou moins folle cela ne changer pas la réalité, son corps était une nouvelle fois brulant sous ses caresses, sa respiration était devenue plus saccadé, plus courte, son regard avait été obligé de s’adoucir en voyant le sien. Malgré tous le mal qu’ils avaient pu se faire l’un à l’autre, malgré les blessures qu’ils s’étaient ouvertes, jamais ils n’avaient imaginé être de nouveau seul. L’attachement qu’ils n’avaient jamais eux enfant, ils l’avaient désormais et comme un enfant, il ne voulait pas s’y détacher, jamais.

Keiji avait su garder son calme face à la réaction peu coopérative de Keira qui l’avait tout d’abord repoussé pour ensuite revenir contre lui. Malgré le temps qu’ils avaient passé séparer, elle n’avait ni oublié son odeur, ni oublié ses baiser. Elle était toujours très sensibles à ses caresses ce qui la surprenait par rapport à son comportement initiale. Elle n’avait pas pensée à lui une seule fois ce mois-ci, ce qui n’était pas dans son habitude et n’avait pas non plus cherché à le voir, ni a l’éviter d’ailleurs ! Il lui avait aussi manqué, elle le ressentait après l’avoir repousser, comme si son corps tout entier voulait tout de suite le rejoindre et s’excuser mille fois pour ce comportement idiot. Pourtant aucune excuse ne sortie de sa bouche, aucun sentiments expressif ne sortie de son regard, aucune caresses ne se montra être réellement un signe de désir ardent. Quant aux rumeurs, elle ne s’en rappelait plus vraiment mais elle se rappelait ne pas avoir apprécié les entendre…
Il ne semblait pas avoir compris sa demande et elle s’en était douté avant même qu’il ne réponde. Pas très fut-fute notre Keiji, il avait besoin qu’on lui explique tout mot à mot pour qu’il comprenne un temps soit peu le sujet. Mais même si il avait compris la demande, il ne l’aurait surement pas dit, détournant la discussion, ou l’aurait dit dans le sens contraire où elle l’entendait… Il n’était toujours pas près à décrire ses sentiments envers la jeune fille comme de l’amour, comme si ce simple mot semblait dangereux.

Quant à ce qui n’allait pas cher Keira, disons qu’elle n’y avait pas non plus de réponse. Elle se sentait plutôt bien en fait, il suffisait de regarder ses bras : aucune trace de mutilation ni de piqure, en plus de ça elle avait repris des forces : avait grossis et faisait mal un peu de sport pour occuper ses journées. Mais c’est vrai que son gout pour le sang avait changé, peut être s’était-elle lassée, peut-être avait-elle besoin de se montrer meilleur que celui qui lui cachait la vedette, peut-être ci, peut-être ca. Elle ni avait pas de réponse mais pour le moment ce mode de vie lui allait plutot bien. En tout cas jusqu'à ce qu’elle le voit et qu’il détruise tout le silence dont elle s’était entourée. Keiji ne savait surement pas tout ça, sauf peut-être s’il avait croisé les corps qu’elle n’avait pas pris la peine d’enterrer, le personnel s’occuperait bien de ça pour elle. Il n’attendit pas sa réponse pour rajouter ce qu’il pensait vraiment. Ne serais-ce pas un reproche ? C’était une des première fois que Keiji lui montrait qu’elle lui avait manqué par des mots, même si une nouvelle fois ils étaient détourné. Non elle ne l’avait pas évité, mais il était vrai qu’elle n’avait pas été une seule fois dans les lieux communs, pas une seule fois dans le secret room qui était « leur » endroit. Elle avait passé son temps à trainer, comme un fantôme errant, elle avait passé pas mal d’heure dans la bibliothèque, ou elle avait lu quelques livres plus ou moins intéressant, dans la réserve ou elle resté souvent contre une caisse en bois d’où elle écouter la pluie tomber à travers la petite fenêtre tout en fumant une cigarette ou deux volé à ses victimes. Pour une personne normal les journées de la jeune fille leur semblerait bien ennuyeuse mais en même temps que peut-on faire de plus à Anguish ? Et Keiji alors, à quoi avait-il pu passer son temps, a tuer surement, a manger, a dormir tranquillement, a passer des heures tous les matins devant le miroir afin de trouver la coiffure parfaite et à jouer avec les nouveaux. Enfin de compte elle ne répondit pas à cette autre phrase qu’il avait prononcé et le regarda se déplacer afin de mieux pouvoir enlever les vêtements qu’il lui restait. Elle en profita pour se laisser glisser contre le mur jusqu'à être assise par tête et le regarda tranquillement toujours sans rien dire, comme si il allait faire longtemps la discussion tout seul. En même temps, c’est bien lui qui se plaignait que l’on cassait toujours ce silence si plaisant…
Elle ne put néanmois empêcher un demi-sourire d’apparaître sur son visage quand après une nouvelle interrogation il vint essayer de lui voler un nouveau baiser. Cette fois-ci elle se tourna plus vers lui et lui rendis ce baiser, avant de l’embrasser une nouvelle fois sur la joue puis dans le cou et de chuchoter à son tour.

« Je suis la aussi. Il suffis de chercher. C’est à ton tour de venir »

Cela ne répondait nullement aux réponses d’avant mais elle se fichait qu’il crois qu’elle l’évitait et n’avait pas non plus envie d’insister sur sa première demande. Peut-être était-ce une demande de faible de vouloir entendre un mot d’amour de la part de l’être aimer. Elle était certaine qu’il le percevrait de cette façon et n’insista donc pas plus sur ce sujet.
La première impression qu’elle avait eut en le voyant était une envie de fuir, de ne pas revoir ses sentiments qu’elle aimait tant. Mais cette envie était vite partie pour laisser place à un manque qu’elle voulait combler, à une envie folle de le retrouvé, de ne plus le quitter. Comme si tout était simple. Que l’amour est compliqué, elle ne comprendrait donc jamais ce sentiment. Elle n’avait pas envie de partir dans des explications sur sa vie, elle avait bien enregistré le message, elle ne serait plus une personne faible. Encore moins avec celui qui l’avait traité comme ça. Elle se releva alors un peu pour revenir face a lui et passa ses jambes autour de lui afin de se retrouvé assise en tailleur face à lui et posa ses deux mains sur les joues chaudes de celui qu’elle désirait avant de l’embrasser de nouveau, collant son corps nue contre le sien.

Il est certain que ces deux-là avaient partagé beaucoup de choses. Ils avaient surmonté beaucoup d'épreuve, seul mais aussi ensemble. Depuis tout ce temps qu'ils se connaissaient, depuis leur toute première rencontre, Keiji n'avait cessé de pousser Keira. Au départ, il l'avait fait tout naturellement, cherchant à l'attaquer contre son traumatisme du toucher, dans un but plus négatif que positif. Il s'était alors produit quelque chose d'inhabituel, qu'il avait repoussé autant que possible mais auquel il s'était retrouvé confronté malgré lui, sentant monter en lui des sentiments qu'il ne connaissait pas et dans lesquels il s'était longuement dépatouillé. Et cette histoire avait été longue, il y avait eu la drogue, il y avait eu l'amitié que Keiji voyait toujours comme une menace, jusqu'à l'enfant qu'elle avait porté, la dépression, l'anorexie... bref, il avait été présent à chaque instant, maladroitement et violemment parfois, à sa manière donc. S'il avait essayé de reconnaître ses sentiments au tout début, il les avait rapidemment renié et mis à distance après quelques évènements qui avait compromis ses propres défenses au travers des trahisons de Keira avec Darren ou Shean... Elle avait depuis perdu ses chances de le lui entendre dire et elle le savait bien. Elle ne pouvait penser plus juste en disant que pour Keiji réclamer un mot d'amour était une demande de faible. Et la faiblesse était quelque chose qu'il repoussait toujours avec puissance et courage. Elle pointait du doigt ses limites auxquels il ne pouvait se trouver confronté au risque de tout perdre. Finalement des deux, Keiji était sans aucun doute celui qui s'était le moins remi en question. Le fait de camper sur ses positions lui donnait l'assurance de tous les jours, la force qui le définissait aujourd'hui.

Aujourd'hui, les choses lui semblaient juste un peu différente, en lien avec son activité précédente. Le moment qu'il avait pu partager avec Lucie la sauvageonne était tellement délicieux mais surtout tellement archaïque qu'il valait une bonne séance de relaxation où on laisse aller un bon coup toutes les tensions et les noeuds qui habituellement vous coupent le souffle et le fil de pensées. Il était de ce fait beaucoup plus disponible et c'était aussi pour cette raison qu'il avait pu laisser tomber certaines barrières et se dirigier droit dans ses bras. C'est pour cette raison qu'il avait su gérer les premières réticences de Keira et lui laisser le temps d'attérir et d'accepter sa présence. C'est pour cette raison qu'il avait presque envie de lui raconter avec un plaisir évident ces dernières expériences. Néanmoins, ce n'était pas suffisant tout de même pour arrêter tout raisonnement. Et ses défenses restaient suffisamment solide pour qu'il soit capable de contenir ce genre de désir et de le réfréner pour partir sur quelque chose de beaucoup plus corporel. L'envie qu'il avait d'elle comme il l'avait dit lui-même. Besoin de fusion, besoin de présence à l'autre. Besoin d'elle.

Keira semblait effectivement avoir eu besoin d'un peu de temps pour se laisser aller à lui. Ce temps s'était écoulé et elle avait laissé s'effondrer ses dernières barrières. Oublié les questions sans intérêt, oublié les dernières rétiscences, elle était présente totalement. Si Keiji s'était buté et l'avait repoussé à la moindre réflexion comme d'habitude, ils seraient en train de disputer, comme d'habitude. Faut croire que cette rencontre était apparue vraiment au bon moment. La disponiblité est effectivement très importante. En thérapie de couple, conseillons une bonne séance de défoulement sanguin à Keiji avant de retrouver Keira, je plaisante! Mais c'est intéressant et finalement véridique!

Le résultat fut tout simplement la réunion de leur deux corps enlacés. Le désir était alors purement charnel, mais l'attraction était totale. Il y avait là une entrée dans un cocon confortable et protecteur qui ne ressemblait pas à l'excitation ressentie plus tôt et qui expliquait tout à fait le fait que Keiji n'avait pas le désir de violer ses victimes en plus de leur déchirer la peau sous toutes les facettes. Dans la violence pure, dans le sadisme, la réalité n'était pas aussi personnelle. Le plaisir était présent, mais pris dans l'exploitation de la souffrance de l'autre ou de la vision de son corps mutilé. Seule la douleur personnelle pouvait ajouter quelque chose à la scène mais pas un plaisir sexuel, qui serait hors propos. Pour Keiji, je parle, il existe des sadiques sexuels, c'est autre chose ou bien des violeurs tout bête, ce qui est différent également. S'il ajoutait le sexe à son plaisir dans la torture, Keiji devrait sortir de son état de transe pour être beaucoup plus présent et existant dans la scène ce qui finalement serait violent pour lui-même. L'idée était de se perdre, pas de se retrouver. Se perdre dans une folie autant destructrice que réparatrice et constructive même si c'est paradoxal. L'acte sexuel en lui-même, notamment lorsqu'il est vécu avec quelqu'un en fusion, aussi proche que Keira lui apportait au contraire un sentiment d'être, d'existence, une chaleur et réalité contenante, rassurante, douloureuse aussi peut-être. Ah, c'est compliqué un être humain. Bref, tout ça pour dire que sa relation avec Keira était effectivement unique pour lui. Il n'avait ressenti une telle promiscuité avec personne. Il n'était pas capable de lâcher prise autrement qu'avec elle. S'il était capable de la repousser, de la haïr, c'était surtout lorsqu'elle s'associait à la faiblesse. La sienne propre ou celle de Keira. C'était une chose qu'il ne pouvait supportait puisqu'elle fissurait son avre de paix. Son enveloppe contenante. Et au final, elle était fragile car ils n'avaient cessé de se disputer, de se repousser, de se faire du mal, mais elle avait un fond et c'est sur ce fond que Keiji s'appuyait. Bref.

Ils étaient de nouveau l'un contre l'autre, se touchant, s'embrassant. Avant de la rejoindre totalement, Keiji termina de se dénuder, déjà les dernières gouttes de sang semblait le quitter, mis à part quelqu'unes bien incrustées. Et le sentiment d'être présent, d'être vivant, non plus par un besoin de piquants, de douleurs, mais par une acceptation de la douceur et du plaisir pouvait s'installer. Keiji prit le temps de s'enivrer de ces sensations et de le faire partager à Keira avant de passer à quelque chose de l'ordre justement du lacher-prise, de l'incontrolable. Le pouvoir alors réveillé du corps amenait quelque chose de pulsionnel qui nous dépasse et de tout simplement parfait pour la conscience de soi. Il était impossible de retrouver cette sensations particulière ailleurs. L'univers de l'eau ajoutait quelque chose à cette nouvelle ambiance, les emmenant plus loin encore. Corps et âme mélangé, jusqu'à la perte totale...

Il était certain que la jeune brune n’allait pas redevenir normal tout de suite. Elle avait accepté cet échange corporel plus précisément pour ne pas avoir de discussion, elle n’avait aucune envie de se confier, de réfléchir ou simplement de répondre à quoi que ce soit. Mais il n’y avait pas que cette raison, Keira était humaine après tout et refuser une tel offre serait bien une grande perte. Ce désir était bien plus intense que celui de tuer. C’était tellement bien d’avoir l’autre contre soit, de pouvoir le toucher à sa guise, de sentir chaque frémissement de ses muscles, que ses lèvres ne cherchent que les siennes, tout cela lui avait manqué et ceci, elle ne voulait le partager qu’avec cet homme. Cet homme qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps, cet homme qui l’avait tant de fois rejeté et qui aujourd’hui était à ses pieds, elle eut même une pensée triste pour lui, il était devenu faible à son tour ce jour-là.

Elle ne voulait se l’avouer à cet instant, mais elle était heureuse de le voir, son cœur ne cesser de battre à tout rompre, elle ne cherchait qu’a sentir de plus en plus celui qu’elle aimait près d’elle. Ne pouvant se retenir de la caresser, de le tirer contre elle, de l’embrasser autant sauvagement qu’amoureusement. Son corps entier le désirait, son cœur ne battait que pour lui et son âme l’avait toujours attendu. Elle se laissa donc aller sans plus aucune retenue. Elle n’avait jamais cessé de l’aimer depuis leur rencontre, ils étaient proches et différents, ils aimaient se faire souffrir mais au fond ils préféraient être heureux ensemble. Mais malheureusement aucun des deux ne serait l’avouer et leur relation avait toujours été un sacré carnage, survivant malgré tout à toutes ces disputes, toutes ces crises, tous ces sacrifices. Il lui avait ordonné de ne plus revoir ses deux amis Shean et Darren, une demande douloureuse pour elle mais qu’en fin de compte elle avait suivit. Car des trois elle préférait l’avoir lui.

Elle se laissa donc aller à ce bonheur éffemère sans plus penser à ses envie de chair et de sang. Ils étaient tous les deux de vrais criminel mais jamais aucun des deux ne donnerais ne coups final à l’autre. L’endroit était plaisant pour Keira, l’eau qui coulait sur leur deux corps donner l’impression d’être une pluie battante, etant brulante à cet instant elle ne fit que rechauffer encore plus les deux jeunes gens. Aucun des deux ne parla, enlacer l’un contre l’autre, la jeune fille posa sa tête sur son épaule, le visage cacher dans le cou de Keiji, elle été bien ici.

Une relation vraiment étrange en effet... encore une fois. Presque impossible à définir. Rien de très conventionnel. Au départ, il avait parlé lui-même d'amour, c'est peut être ce qu'il lui avait permis de lâcher prise devant elle, de laisser tomber les barrières, de s'ouvrir à l'autre. Il s'était vite rendu compte du piège dans lequel il s'engouffrait. Aujourd'hui, les choses étaient vraiment différentes malgré tout. Il s'agissait de ce genre de relations uniques et anciennes où on a plus rien à cacher, où on a à peine besoin de parler pour se comprendre. Quoique... comment comprendre vraiment ce qui se passe dans la tête de l'autre? Keiji ne pouvait pas dire qu'il cherchait à comprendre ce que pensait Keira. Il n'essayait plus, il n'en voyait pas l'intérêt d'ailleurs. Il se contentait de ce qu'il percevait. Il ne la voyait plus tant que ça de toute façon. S'acharner contre sa faiblesse autrefois... profiter de la beauté de son corps aujourd'hui. Elle était ce même objet tantôt désiré tantôt rejeté. Simple plaisir comme un autre. La considérait-il seulement encore comme une personne? L'idée était un peu violente peut-être... En même temps, elle était assez proche du lien qu'il possédait avec tout être humain. Peut-on considérer l'autre comme une personne et le torturer comme il le faisait? Sûrement que non. Elle ne lui appartenait pas, pas plus que les autres, croyait-il encore le contraire? Sans doute que non. Qui sait vraiment? Keiji avait un rapport à l'autre très particulier, il vivait donc son monde avec ses propres valeurs et ses propres attentes. Il attendait de l'autre la réalisation d'une satisfaction qu'il allait chercher lui-même. Que l'autre lui apporte de lui-même était plus rare.... possible, acceptable, mais plus rare. Des jouets vivants... c'est tellement plus drôle quand on peut aussi jouer avec les sentiments. La peur, la haine... l'amour aussi? La question pouvait se poser.

Ainsi, Keiji n'était pas venu chercher le réconfort et la tendresse dans les bras de la femme qu'il aime, il était venu pour répondre à un pur désir charnel qu'un temps de torture sanglante avec Lucy avait violemment réveillé en lui. Il y avait mis les formes pour faire flancher les défenses de Keira et parce que de temps en temps dans cette circonstance bien particulière, il aimait goûter à la douceur, mais derrière tout cela, son plaisir était bel et bien prioritaire. Il le faisait avant tout pour lui. Keira n'avait plus besoin de son aide, elle était capable de tenir debout seule aujourd'hui, elle était présente à elle-même, il ne pouvait rien lui apporter de plus. Que signifiait réellement être deux? Il l'ignorait mais ça ne ressemblait sûrement pas à la relation qu'ils avaient. Il n'était pas dépendant, il ne venait pas la supplier mais lui prendre quelque chose.

D'ailleurs une fois qu'il eut obtenu ce qu'il désirait, une fois qu'il fut satisfait, Keiji se redressa, restant encore quelques minutes debout sous l'eau, offrit un sourire à Keira puis sortit de la douche et s'envelopa dans une serviette. Leur relation était privilégiée. Elle était la seule avec qui il agissait ainsi, mais ça n'allait pas beaucoup plus loin. Il avait été suffisamment faible dans sa vie. Il n'avait pas l'intention de recommencer, surtout maintenant que tout était sous contrôle, qu'il était en accord avec ses besoins. Il attendait de Keira qu'elle réponde à ses attentes, qu'elle soit présente et disponible, mais il ne lui faisait plus suffisamment confiance pour se poser véritablement sur elle. Que pouvait-il attendre d'elle? Elle lui avait déjà donné la réponse. Et dans ce sens là, il n'avait nullement l'intention de perdre pieds. Il l'aimait sans doute d'une certaine manière mais jamais plus il ne l'avouerait. Il n'y pensait même pas. Ca ne servait à rien. Cette question était de l'histoire ancienne. Les mots n'avaient aucun sens. Elle était là, tant mieux, elle ne l'était pas, tant pis. Il pouvait se débrouiller sans elle. Il n'avait pas l'intention de dépendre de quelqu'un. Surtout pas d'elle. Faiblesse? Il ne le voyait pas ainsi, mais chacun est libre de poser là-dessus un regard différent. Ce qui compte est de rester en accord avec soi-même et pour ça il était au clair. A Keira de savoir ce qu'elle voulait aujourd'hui. Si elle en voulait plus, à elle de l'obtenir. Keiji essuya ce qui restait du miroir pour en évacuer la buée et jeta un oeil à l'état de ses blessures. L'évolution était normale, il commença à se sécher.

Leur étreinte fut brève. Il semblait n’avoir eut intérêt cas son corps et comme un jouet il s’en lassait déjà. Il se releva et sorti de la douche pour s’envelopper dans une serviette. Semblant se sécher tout en se regardant vivement dans la glace. Keira se releva à son tour et sortie de la douche. Elle le regarda un instant tandis qu’elle avait posé son dos trempé contre le mur. Il était lui aussi remplis de cicatrice qu’il contemplait à cet instant présent. Elle sentie alors un dégout pour lui, il avait très bien joué le jeu du garçon qui s’inquiétait pour elle. Et malgré qu’elle y soit moins sensible qu’autre fois elle n’appréciait pas vraiment s’être fait avoir comme cela. Elle n’était plus comme avant, depuis la mort de son enfant elle avait changé, Keiji ne semblait pas l’avoir remarqué. Elle se rapprocha de lui tout en choppant à la volé un couteau trainant sur les étagères, posant la lame sur le dos du jeune homme, elle la fit glisser lentement jusqu’en bah du dos, ouvrant finement la peau de celui-ci. Il n’avait donc pas assez de cicatrice pour elle. Elle devait surement avoir perdue la tête.

Keiji ne boucha pas sur le moment, peut être était-il surpris de la voir faire ça, ce n’était pas dans ses habitudes. Elle s’approcha plus de lui et lécha le sang qui perlait près de sa nuque puis remis la pointe du couteau dans le dos de Keiji, dans l’axe du cœur cette fois-ci. Puis, sans appuyer, elle se pencha vers lui et se regarda dans la glace en face d’eux. Son regard était noir, sans réelle importance. Le noir qu’elle avait mis sous ses yeux le matin même s’était quelque peu écoulé lui donnant un air plus sombre sans pour autant déformé son visage. Keiji quant à lui avait les cheveux coller à la nuque, ce qui le changer énormément de sa coiffure habituelle, son visage ne laisser rien voir comme toujours et le peu de maquillage qu’il avait s’était effacé. Elle s’attarda enfin sur eux deux ensembles devant cette vitre, sur leur différence de peau, de teint, de regard. Keiji n’était pas très musclé, son corps était plutôt svelte bien que d’une taille très moyenne. Il semblait plus fragile qu’autre chose mais c’était son regard qui faisait toute la différence. Quant à Keira elle ne se trouva rien de spéciale, son corps était caché derrière celui du japonais et ses cheveux tomber de chaque coté de son visage. Elle appuya quelque peu sur la lame, sentant la lame passer à travers sa peau pâle et ouvra enfin la bouche.

« Pour qui me prends tu ? »

Keiji ne fut pas surpris de la voir avec un couteau. Ne venait-il pas de la provoquer? Allant même jusqu'à l'ignorer? Ce qui était parfois la chose la plus désagréable. Il n'était pas idiot. Il savait ce qu'il faisait. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle reste dans son coin, ou s'en aille frustrée. Si Keira avait été le genre de personne à réagir ainsi, ça ferait longtemps qu'il ne s'intéresserait plus à elle. S'il était toujours là aujourd'hui, à se servir d'elle peut être mais surtout à lui porter de l'attention malgré les apparences, c'est bel et bien parce qu'elle n'était pas la première imbécile venue et qu'il savait pertinemment qu'il pouvait attendre quelque chose d'elle. Alors oui, il l'avait cherché... volontairement. Je peux faire autant de beau discours ce que je veux, sur une éventuelle indifférence, moi-même volontairement piquant, il ne faisait que jouer de cette carte n'est-ce pas, comme il jouait avec les sentiments. Ca ne voulait pas dire qu'il n'en avait pas, juste qu'il ne savait pas faire autrement. Traîner dans un coin enlacé, il ne savait pas bien faire. Alors oui, en se regardant dans la glace, semblant se moquer totalement de ce qu'elle faisait, il attendait en vérité une réaction de sa part. Finalement, rien n'avait changé, il continuait de la pousser... s'en rendait-elle compte? Comprenait-elle qu'elle venait de faire exactement ce qu'il voulait? Ou était-il parvenu à faire tomber ses illusions?

Elle n'avait pas perdue la tête. Keiji eut presque plaisir à sentir la lame descendre dans son dos. La plaie s'ouvrant le fit se sentir encore mieux. Il ne bougea pas. Non pas par surprise mais pour lui laisser la liberté de continuer à exprimer sa frustration. Il ne laissa transparaître aucun sentiment sur son visage, sachant que le miroir leur faisait face. Il savait contenir, des années d'expériences. Il prit juste appuis en posant ses mains sur le bord du lavabo. Il sentit alors les douces lèvres de Keira récupérer quelques gouttes de sang sur sa peau. Sensation agréable. Il n'était pas masochiste comme Shean mais il aimait que Keira ait du caractère. Il croisa alors son regard noir dans la glace. Voilà qui était encore mieux. Keiji avait toujours été sensible à l'expression des regards, voilà pourquoi il jouait aussi beaucoup sur le sien. Avouez que celui qu'il avait lancé sur Keira un peu plus tôt était bien joué! Comment faire confiance à un type comme lui? Il passait son temps à jouer... Elle avait pointé la lame menaçante au niveau du coeur. Elle pouvait le tuer. C'était si simple. Il avait fait le même coup à Kristinna après toutes les blessures qu'ils s'étaient acharnés à s'infliger. Presque ridicule, pas vrai? C'était le but. Il n'avait pas peur pour autant. Elle ne le ferait pas. Et même s'il avait pensé le contraire de toute façon, ça ne l'aurait pas effrayé. Avait-il raison d'être si peu touché par ce genre de destin? Pas sûr. Peu importe. Avait-il raison d'être aussi confiant? Qui le sait? La lame s'enfonça un peu... La douleur ne l'effrayait pas plus, il avait connu tellement pire qu'il avait encore de la marge. Il se contenta donc de regarder son regard dans le miroir. Le sien s'illumina alors doucement d'une lueur espiègle. Vous savez ce style blagueur, un air de je t'ai bien eu enfantin...

- C'est avec ce regard que je te préfère...

La colère dans les yeux. Ce n'est pas la première fois qu'il le disait. Il avait toujours pensé que les femmes étaient plus belles en colère. Il aimait cette lueur de folie assassine dans le regard, ce moment où l'on se sent sortir hors de soi. Keira était spéciale même si elle ne s'en rendait pas compte. Cette petite scène n'était donc qu'un mensonge, qu'une comédie. Encore une fois. De la provocation oui, surtout. Quand cesserait-il de la tourmenter? Elle était venue, elle avait réagi, il avait eu ce qu'il désirait, il était satisfait. Elle n'avait pas changée. Pauvre Keira, comment avait-elle pu choisir un homme comme lui? Ne le regrettait-elle pas parfois? Pas lui, contrairement à ce qu'il laissait trop souvent paraître. Peut-être qu'il ne la pleurerait pas, peut-être qu'il n'avait pas besoin d'elle pour vivre... mais quand même, il aimait qu'elle soit là! Quel imbécile! Rien n'avait changé. Sans coeur, ni âme... Cela dit, une fois encore... elle était libre d'en réclamer davantage. A elle de se battre pour avoir ce qu'elle voulait. Il n'allait pas lui tendre la main.

» Sans foi ni loi {Keiji}
» Une nuit sans étoiles {Keiji}
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