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 Une nuit sans étoiles {Keiji}

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Lucie E. Clayton
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Lucie E. Clayton


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MessageSujet: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeJeu 12 Mai - 23:58

Pour une fois, Lucie n'était pas blottie dans un coin sombre de son grenier. Chose rare me direz vous et c'est bien vrai, il était temps qu'elle fasse davantage connaissance, non pas avec les pensionnaires, mais le domaine qui les habitait. Ce grenier en haut, elle le connaissait par cœur jusqu'à la moindre toile d'araignée. Mais qu'y avait-il au-delà ? Elle n'était pas de nature curieuse, mais dans doute l'ennui commençait-il à la titiller. Elle se leva donc en plein milieu de la nuit pour se glisser comme une ombre dans les couloirs glacés du pensionnat. Comme elle aimait le froid saisissant dur sol sur la plante de ses pieds. Comme elle aimait ces courants d'airs glacés qui l'enveloppaient. Comme elle aimait ce silence pesant et étouffant. Elle trouva une fenêtre à demi ouverte et s'en approcha. Dehors, la nuit était parfaite. Il y avait trop de nuages pour voir les étoiles et même la lune préférait se faire discrète. On pouvait pourtant l'apercevoir de temps en temps entre deux énormes nuages gris. Lucie n'ouvrit pas la fenêtre, mais fit courir ses doigts sur la vitre fraiche. Il avait l'air de faire si bon dehors. La cime de quelques arbres dansaient lentement, indiquant que le vent s'était levé.
La jeune femme se détacha de la fenêtre et continua son chemin le long des couloirs.
C'est alors qu'au détour de l'un d'entre eux, elle sentit une présence derrière elle, bien distincte. Et deux secondes plus tard, une lame vint se glisser délicatement contre sa gorge. Elle leva légèrement le menton et sentit un souffle chaud près de son oreille.


- Je t'ai jamais vu dans le coin ma mignonne. Montre moi ta petite gueule.

Il força sur la lame pour tourner davantage le regard de Lucie vers le sien. Elle-même pouvait apercevoir le visage du jeune homme. Lucie ne connaissait rien à la beauté et n'aurait pu donc qualifier quiconque de laid ou de beau. Il ricana et attrapa la mâchoire de la jeune rousse qui se laissa faire sans un mot, le fixant de son regard neutre. Malheureusement... Lucie n'avait pas envie de jouer à ça ce soir. Le grand gars fit donc une gigantesque erreur en s'emparant soudainement des lèvres de la jeune femme. Aussitôt, les crocs de la petite sauvage qu'elle était se refermèrent solidement sur la lèvre inférieure de l'imprudent. Celui-ci gémit de douleur et son couteau chercha à la blesser. Mais il était aveugle et rata son coup, frôlant une côte de la jeune femme et ne parvenant qu'à déchirer le tee-shirt qu'elle portait.
Lucie attrapa donc le bras armé et le retourna violemment sans lâcher ce qu'elle tenait entre ses dents. Au final, elle lui arracha un bout de lèvre et con couteau qu'elle retourna contre lui de manière peu élégante. En effet, elle repoussa l'agresseur contre un mur et planta brusquement l'arme dans sa gorge... le plantant ainsi efficacement comme on l'aurait fait avec un poster. Elle aurait pu le regarder agoniser, mais elle n'en fit rien, recrachant le morceau de chair dans sa bouche et passant son chemin comme si de rien n'était.

Lucie avait désormais envie d'air. D'un grand air frais. Elle prit tout son temps pour quitter le bâtiment, s'attardant parfois pour gratter une tâche de sang sur le mur ou pour observer des pièces qu'elle ne connaissait pas et qui regorgeaient de choses intéressantes. Enfin, elle parvint à l'extérieur et le vent, plutôt violent ce soir-là, fit voler ses cheveux roux en tous sens comme des flammes dansantes. Elle longea l'horizon de ses grands yeux verts, profitant de ce froid nocturne et des bruits qui parvenaient à ses oreilles. Elle aperçut alors une haute construction au bord de l'océan. Un phare sans doute... comme elle l'avait vu sur un des tableaux accroché au Centre. Elle se dirigea vers celui-ci, toujours pieds nu et vêtue d'un simple tee-shirt beige et d'un pantalon court de couleur noir. Elle entra à l'intérieur et se tordit le cou pour tenter de voir le sommet. Puis elle grimpa les marches une à une. Il y en avait décidément beaucoup et Lucie espérait que sa découverte en vaille le coup. Elle ne fut heureusement pas déçue. Une fois sortie sur le balcon qui entourait l'énorme lanterne, le vent fouetta son visage avec encore plus de violence et le froid était d'autant plus saisissant. Elle eut un sourire et étira son cou qui craque légèrement en fermant les yeux. Qu'il faisait bon...

Lucie regarda en bas. La mer était plutôt calme ce soir. On aurait dit une gigantesque mer d'encre tant l'eau était sombre. La jeune femme agrippa la rambarde et l'enjamba pour s'asseoir sur celle-ci. Une chose plutôt risquée, mais elle avait de l'équilibre. Elle balança même ses jambes doucement en observant le paysage et en appréciant le froid et le silence qui régnait. Jamais elle n'aurait cru autant se plaire dans un endroit. Il y avait du sang, du silence, de l'obscurité et du froid... tout pour la combler en quelque sorte.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeDim 15 Mai - 23:12

Keiji se baladait très innocemment dans les couloirs quand il fit une rencontre intéressante. Un homme était littéralement cloué au mur, couvert de sang. Keiji ne put s'empêcher de sourire à cette vision, ce n'était pas de la moquerie mais de la saveur par rapport à ce petit spectacle, dommage qu'il en avait raté la scène complète. L'arme était plantée dans sa gorge, il avait encore les yeux ouverts et était recouvert de son sang. Mort rapide mais habile il fallait le reconnaître. Allez savoir pourquoi, il eut une pensée pour la sauvageonne... bizarre hein? Elle était la seule personne à qui il avait envie de rattacher cet acte. Il n'était pas rare de croiser des cadavres dans les couloirs d'Anguish et des gens cloués ça courrait même les rues. Un sixième sens peut être alors... Keiji n'avait pas revu Lucie depuis qu'elle avait manqué de le tuer, non pas qu'il avait eu le désir de l'éviter mais leur chemin ne s'était tout bonnement pas croisé. Certes, il avait mis un peu de temps à se remettre de leur dernière rencontre mais il n'en gardait aujourd'hui que de mauvaises cicatrices. Oui, Anguish était un endroit agréable où il faisait bon de vivre quand on ne craignait pas de frôler la mort et de souffrir. Keiji continua son chemin. Il passa un temps seul dans la salle de bain puis un autre accompagné aux tonalités plus cyniques mais décontractées en cuisine. Ce n'est qu'après qu'il décida de sortir.

La fraîcheur du vent le transperça dès la porte franchie bien qu'il soit plus couvert qu'une certaine autre habitante des lieux. Il n'eut rien contre pour autant et pris rapidement de la distance. Il n'aurait pas refusé une petite rencontre endiablée pour sa part mais rien ne se présenta. Tout le monde semblait blottit à l'intérieur ou peut être caché dans l'ombre. Keiji s'arrêta pour fumer une cigarette. Il observa le paysage glacial qui l'entourait. Certaines personnes passent leur temps à remplir leur vie par peur d'affronter la réalité des choses. D'autres se concentrent sur des détails pour ne pas voir ce qui se cache derrière. Au final, il était beaucoup plus simple de se contenter de voir le minimum. Beaucoup plus simple oui et Anguish le facilitait grandement. Ce qui était possible ici ne l'était nulle part ailleurs. On va bientôt passer au prospectus publicitaire pour l'île aux merveilles dites donc! Tout cela était tellement absurde. Keiji n'était pas en train d'apprécier la tranquillité d'un paysage désert ni même de se contenter de profiter des effets de la nicotine. Il vivait sa vie point final. Quand il eut terminé, il jeta son mégot et repris sa marche.

Ses pas le conduisirent jusqu'à l'annexe. Il s'avança vers la fenêtre par laquelle Sasha l'avait un jour jeté dehors. Ca ne bougeait pas assez à l'intérieur de ce petit groupe à son sens. Sauf elle peut être... à son rythme. Il ne l'avait pas revu non plus depuis que Lucy l'avait égorgée. Apparemment, ce n'était toujours pas pour aujourd'hui. Pas de blonde connue en vue, tant pis! Keiji prit cette fois carrément le chemin opposé du reste de civilisation que comportait cet endroit et se dirigea droit sur la mer. Pas d'idée précise en tête à la base. Une petite baignade? Aucune chance, il ne raffolait pas de ce passe-temps. Dommage, il passait sûrement à côté de quelque chose. La mer est le cimetière du monde et peut renfermer quelques secrets... Dans un autre siècle, il aurait sûrement pu être un pirate. Bon, coincé sur la plage, il ne reste plus qu'à détourner la lumière d'un phare pour faire échouer les bateaux... Les moyens de se distraire sont décidément bien nombreux. Aucune chance que ça marche à l'heure actuelle pourtant. Et puis Keiji n'était pas franchement calé en histoire. Du coup basiquement, il s'en détourna aussi et se dirigea vers le phare malgré tout. Coïncidence? Ou venait-il de voir une silhouette y entrer? Qui sait...

L'opportunité de monter des escaliers était toujours bonne saisir... entre la tourelle et le phare, tout pour rester en forme! De quoi compléter encore le prospectus! Impossible de voir Keiji se lancer dans un jogging matinal mais il faisait attention à lui et pas seulement dans la question de l'apparence. Son corps était suffisamment malmené pour que le sujet ne prenne pas une pointe de sérieux. Il y avait pas mal de choses qui pouvaient être un peu se dérégler derrière les cicatrices... alors il prenait soin de ne pas les laisser s'installer. Du moins jusqu'au coup final! Mieux vaut mourir bêtement n'importe quand au hasard d'un couloir que de finir vieillard au bord de l'eau en étant incapable de remuer les petits orteils. C'est plus rapide! Si la vie a une fin, c'est bien parce qu'on finit par s'en lasser! Ce n'était pas encore le cas de Keiji qui grimpa les marches les unes après les autres. Monter en haut de cette antiquité cabossée n'était pas une première pour lui, il savait très bien ce qu'il pouvait trouver là-haut et sans doute savait-il aussi déjà ce qui serait différent aujourd'hui...

C'est donc sans surprise qu'une fois là-haut il constata qu'il n'était pas seul. Grimpant la dernière marche, il eut tout le loisir d'apprécier à son tour cette sensation bien particulière qu'on ressent à cette hauteur et dans de telles conditions. Cet endroit amenait quelque chose de vraiment unique. Mais les cheveux volants de la jeune femme ajoutait à l'ensemble l'ancienne lumière du phare, la flamme qui attirait autrefois le regard des marins... Keiji s'approcha par derrière donc, sans prévision cette fois vu les circonstances. Il aurait pu l'attaquer directement, il ne fit que lui laisser sentir son arrivée en glissant même délicatement ce bout de tissu autour du cou de la jeune femme... simple manière de se saluer peut être car il n'alla pas plus loin, s'avançant plus à sa hauteur prenant seulement appui à ses côtés à la rembarde sur laquelle elle s'était installée. La pousser dans le vide, l'étrangler, se débarrasser d'elle, se venger d'elle aurait vraiment été facile. Le fait est qu'il n'en avait jamais eu l'intention. La vengeance était stupide à ses yeux et il n'en avait même pas la raison. Elle avait failli le tuer? Et alors? Elle lui aurait simplement fait la bise ce serait pareil. Entre eux, il n'y avait qu'un jeu qui n'était pas encore terminé... Alors, pas un mot, pas un regard. Juste un temps de silence pour se retrouver.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeLun 16 Mai - 22:51

Le Silence parle mieux que les mots. Qui a dit ça ? Peut-être personne, ou bien un grand philosophe. En tous les cas, c'est ce que pensait Lucie. Les mots étaient parfois tellement inutiles... et tous ces gens qui ne cessaient de jacasser pour un rien ! Au centre, elle était parfois obligée de supporter le caquetage des autres filles sur des sujets stupides comme les vêtements, le maquillage, des voyages, des garçons... des garçons ? Quel intérêt ? Pourquoi se mettaient-elles à ricaner comme des pintades lorsque l'un d'eux lançait un regard dans leur direction ? Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier de si drôle ou de si excitant ? Lucie n'avait jamais rien compris aux femmes. Ni aux hommes d'ailleurs. En fait elle ne comprenait tout bonnement pas les êtres humains dis "normaux". Pourquoi bousiller de l'énergie dans de veines paroles ou des gestes inutiles ? Pourquoi ne pas se contenter d'être silencieux, et de sentir les choses. L'être humain est pourvu d'un sixième sens, c'est incontestable. Ce truc qu'on appelle l'instinct. Mais l'homme l'a perdu depuis longtemps à cause de ses idioties. Lucie, elle, avait eu tout le temps pour le développer. Vraiment tout son temps. Elle n'était pas un animal... elle était juste réellement humaine. Sans artifices et sans manières, ceux que nous apprenaient ou nous imposaient la société. Lucie écoutait, ressentait... et analysait en silence. Elle ne posait pas de questions, elle cherchait à y répondre d'elle-même.

Avec ce vent violent dans ses oreilles, Lucie n'entendit pas l'asiatique arriver. Mais elle le sentie. Non pas avec l'odorat mais avec ce fameux sixième sens dont elle était pourvue, cet instinct. Cette toute petite impression d'être observé ou suivit que les gens ressentent parfois était décuplé chez la jeune femme. Plus développé tout du moins. Elle ne chercha pourtant pas à savoir de qui il s'agissait et quels étaient ses intentions. Elle avait pourtant comprit que c'était lui. Elle ne frémit même pas lorsque le tissus passa autour de son cou. Elle se contenta de fixer l'horizon et de se demander ce que pouvait signifier ce geste. Peut-être rien. Peut-être beaucoup de chose.
Le jeune homme se posa non loin d'elle, accoudé à la rambarde, semblant lui aussi perdre son regard dans le paysage. Lui au moins avait compris qu'avec elle, les mots ne servaient pas à grand chose. N'importe quel guignol aurait lancé un : "salut comment ça va ?" ou "tu t'appelle comment ?", "quoi de neuf depuis la dernière fois ?", "il fait froid hein ?". Blablabla...
Non Keiji lui se taisait et la jeune femme savait l'apprécier.

Le silence dura un moment. Lucie suivait les mouvements lents et réguliers des vagues. Le fait de voir l'asiatique vivant ne l'avait pas surprise plus que ça. Ce ne fut qu'après un moment qu'elle laissa aller sa curiosité et se pencha un peu pour jeter un coup d’œil à la gorge du jeune homme. Elle était presque invisible, mais Lucie parvint tout de même à discerner la cicatrice. Qu'elle était belle cette courbe... un travail magnifique, une ligne parfaitement dessinée par la plus belle arme qui soit. Arme qui n'était plus en sa possession mais entre les mains d'un blondinet qui ne perdait rien pour attendre. Lucie se redressa sur sa rambarde et soupira. Depuis qu'elle n'avait plus son Damas, la jeune femme n'avait pas eu le plaisir de déchirer sa peau... et ça lui manquait.
Lucie se rendit compte que le vent s'était un peu calmé. Dommage. Elle agrippa soudain plus solidement la rambarde sur laquelle elle était assise et se hissa, parvenant alors grâce à un équilibre impressionnant, à se tenir debout. Les bras légèrement à l'horizontal, elle commença alors à avancer le long de la rambarde, dans la direction opposée de l'asiatique. On aurait dit une enfant en train de s'essayer à la poutre. Mais ses pieds nus l'aidaient à avoir une prise plus solide.

Et si elle tombait ? Apparemment l'idée ne l'effrayait pas plus que ça. Et le risque de voir Keiji venir la bousculer dans le vide non plus. Elle semblait même l'avoir complètement oublié... comme dans le hall à leur première rencontre où elle lui avait accordé un simple regard avant de reprendre son chemin.
Lentement mais sûrement, Lucie suivait le chemin de la rambarde tandis que quelques oiseaux curieux volaient autour du phare. Sans doute la seule source de bruit, avec la mer, autour d'eux...
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeLun 23 Mai - 22:42

Keiji ne chercha pas à mesurer le temps qui s'écoulait. Il n'était pas pressé et ne brûlait pas d'un désir ardent de l'anéantir. Non, la dernière fois tout était allé beaucoup trop vite. Avec beaucoup d'étincelles certes, il n'en regrettait aucune miette mais il avait bien envie de prendre davantage son temps aujourd'hui. Keiji aimait bien celle qu'il appelait la sauvageonne car elle fonctionnait d'une manière bien peu commune, ce qui rendait le fond de ses intentions imprévisibles. Chercher à la détruire, à la changer était pour une fois totalement inutile et même ridicule. Il n'y avait rien à réveiller en elle qu'elle n'avait déjà. La conduire à des préoccupations plus banales? Certainement pas, quel gachis! Il n'était pas non plus nécessaire d'utiliser avec elle les valeurs traditionnelles qui font flancher n'importe qui dans le monde. C'était une chance dès lors de l'avoir à Anguish. Elle apportait une note naturelle et un peu de fraicheur à l'ensemble. Elle n'était pas vicieuse comme la plupart mais dangereuse malgré tout offrant un mélange très intéressant. Elle apportait à Keiji une distraction amusante et légère. Le sang pour le sang. La douleur pour la douleur. Pas besoin de se prendre la tête. Non pas qu'il n'aimait pas l'autre versant mais plus on a de pentes sur lesquelles jouer et plus on s'amuse... à la différence peut être qu'elle ne semblait pas réellement intégrer cette notion de jeu. Il suffisait de passer quelques secondes en sa compagnie pour se sentir très seul. Elle respirait un égoïsme parfait, l'autre n'était que part dans son environnement, une part qui ne semblait pas avoir une réalité totale. Keiji percevait cette sensation sans la définir. Il y associait simplement un parfum connu et sans nom. Peut être parce qu'il avait vaguement connu l'enfermement mais sans être seul au monde. La différence est grande. Dans l'un l'autre existe et prend même une importance fondamentale, dans l'autre il s’anéantit.

Au fond comment savoir ce qui est préférable ou fait plus de dégâts? C'est un débat sans fin. On peut se relever de tout et se laisser détruire par une bricole. Ce n'est pas ce qui importe. Lucie était certainement humaine mais elle disposait de peu d'expériences dans la relation, ce qui pourtant caractérise l'être humain. De par cette caractéristique, Keiji était de ceux qui pensaient que ce qui pouvait être le plus destructeur était l'homme pour lui-même dans sa relation à l'autre. Pour lui la volonté de faire naître cette souffrance était quotidienne. Et pourtant... l'option la plus terrifiante était peut être simplement la capacité de détruire quelqu'un sans le vouloir, sans même jamais s'en rendre compte, en étant persuadé bien faire, en l'aimant. Comment la victime pourrait s'en défendre? Et si un jour le coupable ouvre les yeux, n'est-il pas détruit lui-même? L'idée est sordide et le piège total, à voir ce qui est le plus fréquent. Faire le mal ouvertement demande moins de mérite. Même faire le bien semble plus dur, on peut toujours s'interroger sur les véritables intentions de l'auteur. En affichant clairement sa volonté de mal faire, tout est tellement facile. Les gens vous détestent, plus besoin de vous souciez de ce qu'il pense. Ce n'est pas forcément un mauvais choix au final. Le meilleur, pas forcément. Ce jugement de valeur n'a de sens que pour celui qui se sent mieux après l'avoir fait. Tous les points de vue sont valable tant qu'ils conviennent à leur propriétaire et qu'il se contentent d'écouter le leur sans se soucier trop des autres.

Alors que Keiji se contentait du silence, il sentit le regard de la rousse se tourner vers lui. Il ne chercha pas le sien. Il savait bien que ce n'était pas ce qu'elle attendait. Elle voulait observer le résultat de son acte, sa cicatrice? Était-ce pour cette raison que Keiji lui avait laissé son foulard un peu plus tôt? Peu probable mais qui sait... C'était une belle marque en effet, il fallait le reconnaître. Une belle blessure aussi de laquelle il aurait facilement pu ne pas se relever. Il s'était quand même retrouvé avec un espèce de tube à l'intérieur histoire sans doute de ne pas s'étouffer dans son sang. Drôle de sensation au réveil, croyez-le! Il l'avait plutôt bien gérée malgré tout. La maîtrise aide bien souvent. Avoir gardé la vie surtout! Elle sembla suffisamment satisfaite. Keiji tourna la tête vers elle lorsqu'elle remua. Il l'observa ainsi monter sur la rambarde. En voilà une qui n'avait pas le vertige. Elle avait vraiment de bonnes capacités pour une fille qui avait vécu seule... On la croirait presque sortie de ces histoires de louves dans la jungle. Elle s'éloigna ainsi doucement mais sûrement. Bah, en toute logique, elle allait réapparaître ainsi de l'autre côté. Keiji ne remua pas le petit doigt cette fois. S'il l'avait poursuivi il y a quelques temps déjà dans le hall, aujourd'hui il allait attendre qu'elle fasse son petit tour et revienne à lui. Bien sagement. Quand je vous dis qu'il pouvait être patient! Finalement même trois jours à l'infirmerie peuvent être tourné en bon apprentissage!

Les oiseaux, la mer... ce qui plaisait surtout à Keiji c'était le sentiment de n'avoir aucune contrainte... et il n'avait même pas besoin de monter si haut pour le ressentir. La liberté a bien des avantages.La vie n'est pas si compliquée à la base, c'est ce qu'on en fait qui est bien trop complexe.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeMer 25 Mai - 15:53

Un pied après l'autre, Lucie avançait le long de la rambarde. Elle ne craignait pas vraiment la chute. Concentrée, même le vent violent n'arrivait pas à la déstabiliser. Elle se sentait incroyablement bien là, entre vie et mort, entre équilibre et chute, le vent glacial semblait jouer à s'enlacer autour de son corps, faisant voler ses cheveux. Elle finit par redresser la tête, ne regardant plus où elle mettait les pieds. Elle fixa l'horizon et l'obscurité immense tout autour d'elle. Elle s'arrêta et ferma les yeux pour écouter le vent. D'ici, elle réalisait à quel point il était puissant. Un souffle trop brusque et elle tombait s'écraser contre les rochers. Que déciderait-il ? Elle sourit, amusée. Pourquoi le vent n'aurait-il pas droit à la parole quant à l'avenir d'un homme ? Pourquoi n'aurait-il pas le droit lui aussi de vie et de mort ? Il créait les tornades et les tempêtes, détruisant tout sur son passage. Tous ces éléments de la nature étaient bien plus fort que n'importe quel être humain. Soudain, un coup de vent un peu plus fort que les autres souffla dans son dos. Durant une seconde, elle crue perdre l'équilibre et tomber tête la première. Mais ce ne fut pas le cas. Elle réussit à garder sa place et rouvrit les yeux en souriant d'un air amusé. Alors, le vent aussi aimer jouer à ce genre de petits jeux ? Intéressant.

Lucie reprit son chemin, lentement le long de la rambarde au métal glacé. Elle arrivait non loin de l'asiatique, elle pouvait le voir, mais ne lui accorda toujours pas d'importance pour l'heure. Elle s'arrêta de nouveau et voulue jouer davantage avec le vent comme on jouerait avec le feu en quelque sorte. Petit à petit, l'un de ses pieds se redressa vers l'arrière. Elle ne tenait maintenant que sur une jambe, les bras levés à l'horizontale. Puis elle reposa son autre pied et continua d'avancer. Mais bientôt, la présence de l'homme l'empêcha d'aller plus loin. Elle lui jeta un coup d’œil puis se servit de nouveau de sa cheville pour redresser le menton de l'asiatique dans sa direction. Exercice particulièrement dangereux, mais elle tenait toujours en équilibre sur sa rambarde. Elle plongea ses yeux dans les siens durant un moment, sans un mot, puis sauta sur le sol. Elle leva le nez un peu plus haut. Ils n'étaient pas au sommet de l'édifice bien entendu. Lucie entreprit de monter jusqu'en haut, sur le toit alors que la mer commençait à s'agiter de plus en plus. Les nuages gris étaient maintenant noirs et tandis que le vent se mettait à souffler plus violemment encore, un éclair zébra dans le ciel. La jeune femme se retourna, ouvrant de grands yeux. Avait-elle rêvé ? Le ciel gronda, elle fronça les sourcils.

Il fallait qu'elle voit ça d'encore plus haut... d'encore plus près. Suicidaire ? Non pas du tout. Elle accrocha la veste de l'homme comme pour l'inviter, puis le lâcha pour escalader le phare, s'accrochant à ce qui passait à portée de ses mains. Ce n'était pas si compliqué finalement et elle se retrouva en peu de temps tout en haut, accrochée à la pointe effilée qui se situait au sommet. Là, le vent était encore plus violent. Un autre éclair zébra le ciel et le ciel sembla exploser un peu plus à chaque fois. Les éclairs étaient encore lointains, mais ils apparaissaient de plus en plus souvent. Lucie sentie une petite goutte sur son nez et passa sa main dessus. Le spectacle allait être magnifique. Mais est-ce que l'asiatique serait assez fou pour venir l'observer avec elle ou allait-il redescendre comme un poltron ? Elle verrait bien.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeLun 30 Mai - 22:42

Keiji avait aperçu du coin de l'oeil la presque chute de Lucie. Il ne s'inquiétait pas pour elle cela dit. Elle força néanmoins son attention en lui tournant habilement le menton avec le pied, Keiji n'émit pas de résistance et la regarda. C'est sûr que l'exercice était ambitieux. D'autant plus avec le vent qu'on ressentait si bien de là-haut. Il ne s'était pas lancé à sa poursuite pour la simple et bonne raison que l'idée de risquer de tomber dans le vide au moindre déséquilibre n'était pas quelque chose qu'il trouvait suffisamment excitant pour s'y risquer. L'orage par contre pouvait le devenir et justement Keiji y était très attentif. Même s'il n'était pas branché nature, il le sentait bien venir... De se retrouver en haut de ce phare par temps d'orage, ça c'était vraiment grisant. Il l'avait vécu une fois auparavant dans la tourelle mais si proche de la mer, ça devait être encore meilleur. Le ciel se déchirait, la mer se retournait donnant une impression de fin du monde. C'était violent, destructeur et somptueux faut le reconnaître. Aucun paysage ne pouvait être plus attirant que celui-là. Quand le premier éclair tonna, Keiji en oublia Lucie du moins jusqu'à ce qu'elle se rappelle à lui, le tirant par sa veste. Il lâcha le ciel du regard pour suivre sa silhouette, elle grimpait tout en haut du phare... Osé mais tentant. Sans doute était-il assez fou pour la rejoindre, oui. A son tour, il grimpa donc pour s'élever jusqu'aux dernières hauteurs. Cette fois le risque valait le coup. Et avouons-le, ils s'étaient déjà risqué à pire l'un comme l'autre. Non, l'idée de la jeune fille était délicieuse... Keiji le reconnaissait. Cela dit, à les voir tous les deux là haut en pleine tempête, il fallait aussi reconnaître qu'ils étaient fous mais ça on le savait déjà alors laissons-les faire.

Pourquoi l'orage pouvait devenir aussi fascinant si ce n'était par sa violence? Son imprévisibilité aussi peut être... Sa puissance. Son manque de coordination, de sens logique. Finalement les raisons étaient sans aucun doute bien nombreuses. Cela dit, à quoi bon les rechercher. Le propre d'un tel spectacle n'est-il pas justement de ne plus y penser, de se laisser embarquer, de lâcher prise. Oui, bon, en toute limite bien sûr quand on choisit des positions périlleuses. Alors oui, Keiji n'était pas en train de penser à comment il allait s'attaquer à Lucie ou quoique ce soit de ce genre, il laissait le ciel éclater à sa place. En fin de compte, on n'est bien peu de chose face à tout ça n'est-ce pas? Bof. C'est des racontars non? Si on était vraiment rien, on ne pourrait pas y assister. Oui, en vérité c'est plutôt le contraire qu'on ressentait dans cette position bien particulière...

Un éclair plus violent que les autres surgit, comme une bombe dans le ciel faisant voler le tableau en éclat. L'eau s'écroula des nuages à grosses gouttes, rebondissant dans la mer, inondant chaque recoin, trempant jusqu'aux os ceux qui osaient la braver. Brusque et glaciale, elle claquait comme des coups de fouets. C'est exactement à cet instant, après s'être abreuvé de ce spectacle et de cette ambiance pendant de longues minutes déjà que l'idée d'en profiter un peu plus en allant plus loin s'éveilla. Chaque chose vient en son temps. Avouez qu'on ne pouvait pas rêver meilleur décor. Gardant son appui, même fragile, par ses pieds, Keiji glissa une de ses mains sur lui pour y attraper un fidèle compagnon et en même temps que sonnait l'éclair laisser la lame de son couteau déchirer sur une longue surface la peau de Lucie et ses vêtements mouillés. Le coup était brutal, offrant une souffrance bien répartie et bien réelle mais sans grande profondeur, inutile de se fatiguer trop vite n'est-ce pas? Le but était juste de faire mal... juste comme si l'éclair violent était passé de l'externe à l'interne. Même si c'était juste sur autrui pour l'heure, voilà qui rendait l'instant encore meilleur aux yeux de Keiji. Autant profiter de tout ce qui est entre nos mains après tout. Quel intérêt de partager le spectacle avec Lucie dans le cas contraire? De plus faire ça en hauteur ne rendait pas l'expérience plus facile mais certainement plus originale. A voir combien de temps ils tiendraient avant de continuer plus bas, du moins si Lucie réagissait à sa nouvelle proposition. Qu'elle tombe? Vu ses prouesses sur la rambarde, aucun risque! Keiji avait vraiment cru au départ que le spectacle pourrait se suffire à lui-même, mais finalement... Peut être qu'on devient toujours plus gourmand, sûrement...


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Lucie E. Clayton
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeJeu 2 Juin - 21:05

Le spectacle était magnifique. Il fallait tout de même souligner que la jolie rousse avait rarement pu voir le ciel, voir pas du tout pendant seize longues années. Cependant, elle avait déjà entendu le tonnerre et l'orage sans pour autant avoir pu l'observer de ses propres yeux. Elle était comme subjuguée, éblouit, comme un papillon de nuit face à la lumière. Les yeux grands ouverts, elle ne perdait pas une miette de ce qui se passait au-dessus de sa tête.
Elle se rappelait encore de la première fois où elle avait entendu le tonnerre. Elle était dans un coin de la petite pièce et elle fixait le mur comme si quelque chose d'effrayant s'y tenait. En fait il ne s'agissait que des flashs de lumière créés par les éclairs et dont la clarté illuminait pendant un quart de seconde l'endroit où elle se trouvait. Elle avait quatre ans et elle était terrorisée. Puis ce furent des sons qui parvinrent à ses oreilles. Des explosions d'abord lointaine puis très proche. Si proche qu'elle s'attendait à exploser à con tour. Ce jour-là, ce seul jour, Lucie avait été victime d'une peur son nom. Elle avait hurlé, se recroquevillant contre le mur en pleurant. Mais elle n'appelait pas sa mère comme toutes les petites filles. Sa mère ne viendrait pas la chercher. Elle le savait.
Aujourd'hui... elle voyait enfin de quoi il s'agissait. Étais-ce ces éclats magnifiques zébrant le ciel ? Si leur luminosité agressait quelque peu les yeux fragiles de la jeune femme, ce qu'elle voyait était bien trop beau pour qu'elle ne se résigne à fermer les yeux.

La pluie se mit à tomber soudainement et violemment, le trempant rapidement des pieds à la tête. Mais elle n'y faisait pas attention, trop obsédée par ce qu'elle voyait. Le vent aussi était en colère et le tout ressemblait à l'image qu'on pouvait se faire de l'apocalypse. Lucie ne quitta les éclairs des yeux que lorsqu'une vague plus puissante et plus terrible que les autres explosa contre le phare dans un bruit impressionnant. La jeune femme referma sa main plus fermement sur la prise qu'elle tenait pour ne pas tomber et se pencha, fascinée, éberluée. Jamais encore elle n'avait imaginé que la nature soit aussi forte, aussi belle... aussi mortelle. Elle se surpris à sourire et rire même, mais le tonnerre en étouffa le son. Son premier rire. Son tout premier. C'était une sensation tellement étrange. Comme une enfant, elle ouvrit la bouche et tira la langue, fermant les yeux pour recevoir la pluie dans sa bouche et la boire. Elle en avait presque oublié Keiji encore une fois.
Un coup de tonnerre plus violent explosa dans le ciel et à ce moment précis, la jeune femme ressentit une douleur violente dans le corps. Sur le coup bien entendu elle crut avoir été foudroyée, mais bien vite elle se rendit compte que cette douleur était beaucoup trop familière.

Elle porta la main à la longue blessure et observa le sang sur sa main. La pluie essuya bien vite la trace et elle leva les yeux sur l'asiatique. Lui aussi était complètement trempé et semblait profiter de cet instant pour le moins incongru. Étais-ce vraiment le moment de jouer à cela ? La douleur qui lui picotait affreusement la chair partait de son épaule et descendait jusqu'à sa hanche. Et comme il fallait s'y attendre, Lucie sentit un désir puissant grimper en elle. Le reflet d'un éclair brilla dans son regard et dans un cri, elle se jeta sur l'asiatique. Mauvaise idée, car ils étaient plutôt à l'étroit sur leur perchoir. Elle planta ses ongles là où elle avait pu l'agripper et s'apprêta à mordre dans la chair de Keiji mais soudain, son pied glissa sur la surface trempée. Au lieu d'avoir le réflexe de s'agripper au jeune homme, elle le lâcha pour chercher une autre prise, mais ses mains ne firent que battre de l'air. Irrémédiablement, son corps chuta.

Lucie eut presque l'impression d'un ralentit avant que son corps ne percute le sol du balcon du phare, évitant de peu les rochers et la mer démontée. Une chute de presque huit mètres n'est jamais une bonne expérience. Elle ne bougeait plus, son corps était étendu, immobile, comme une marionnette qu'on aurait laissé tomber. Est-ce qu'elle était morte ou simplement assommée ? Impossible de le dire...
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoiles {Keiji}   Une nuit sans étoiles {Keiji} Icon_minitimeVen 15 Juil - 10:44

HJ : Désolé pour le retard! Je termine le topic, on en fera un autre à l'occasion si tu veux bien!^^

Keiji ne ressentait pas de haine contre Lucie, mais pas de pitié non plus. Elle était tombée, d'un seul coup, brusquement. Il ne regrettait pas son geste pour autant. Au contraire, même cette chute ajoutait un peu de beauté à cette scène déchirante. Keiji descendit néanmoins quelques minutes plus tard, après avoir encore profité du spectacle. Il distinguait mal Lucie de son perchoir mais elle ne semblait pas avoir bougée. Est-ce qu'elle était morte? Il allait bientôt le savoir. Ce serait vaguement dommage mais presque pas surprenant... Avec Lucie tout était rapide et fugace, il ne croyait pas pouvoir profiter de leur jeux bien longtemps. Sa descente fut plus lente que la sienne et il prit soin de ne pas glisser bêtement. Atteignant le balcon, il s'avança vers la jeune femme étendue sur le sol. La luminosité était faible mais il parvenait en s'approchant à distinguer son corps que la pluie continuait de tremper. Elle était aussi pâle qu'un cadavre mais si belle en même temps. Keiji posa une main contre son visage qu'il glissa jusqu'à sa gorge fine. Ses doigts se resserrèrent, il sentit alors progressivement son pouls s'accélérer. Elle était en vie, assommée sans doute mais en vie. Alors plutôt que de l'étrangler, il la frappa. Les hurlements de l'orage continuaient de l'exciter. Après plusieurs coups, il s'agenouilla dans la pluie et entraîna ses doigts dans la blessure qu'elle portait au ventre. Il ajouta son couteau au bouquet. Il aimait quand le déchaînement de la nature se mêlait au crime.

La lame de son couteau pénétrait dans la chair tendre avec facilité et adresse. Le sang se mélangeait à l'eau de pluie, tant et si bien qu'on ne se rendait pas compte de la quantité qui pouvait s'écouler, comme s'il disparaissait à peine sorti du corps de la sauvageonne. Keiji arracha son vêtement pour mieux suivre les plaies de ses doigts, caressant sa peau trempée. Malgré la pluie, il sentait encore un peu la chaleur de son corps sous sa main. De nouveau alors, secoué par un nouveau coup de tonnerre, il la frappa puis s'accrochant à ses poignets il approcha son visage de ses blessures, vivant cette chair meurtrie. Il la toucha ainsi bien plus qu'il n'aurait pu y parvenir si elle avait été consciente, profitant de son corps, profitant de cet abandon par la chute, pourquoi s'en priverait-il après tout? La puissance de l'orage renforçait pulsions et désirs presque autant que le manque de réaction les amenuisait. Il n'alla pas beaucoup plus loin de ce fait, zébrant simplement son corps de son couteau, se contentant de suivre ses courbes fines mais généreuses. Il aurait pu espérer que tout ceci l'aide à revenir à elle mais ce ne fut pas le cas. Il retira alors ses mains de son corps et l'observa un instant, avant de se relever.

Il y avait peu de chance que quelqu'un la trouve ici ce soir, Keiji ne se demanda pas pour autant s'il devait lui porter secours. Vengeance? Non. Il était contre, laissons-lui la chance et le hasard. Elle pouvait aussi s'en sortir toute seule peut-être si les blessures ne s'infectaient pas. Keiji ne s'imagina pas toutes les options. Ne pouvant apprécier l'évènement davantage en sa compagnie, il s'en allait point, c'était aussi simple que ça, d'autant plus que l'orage commençait à se tasser, déjà les éclairs se faisaient plus rares dans le ciel et moins puissants. Keiji tâtonna un peu jusqu'aux escaliers puis les descendit tranquillement. Une fois en bas, il se dirigea vers la grande masse sombre que formait le bâtiment principal, il était trempé.
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