A la découverte des lieux (PV Shean)

Il y avait quelque temps déjà que Jennifer était arrivée dans l'établissement et elle ne connaissait pourtant que peu de monde, aussi bien parmi les pensionnaires que dans le personnel. La jeune fille vivait un peu dans son monde à elle et seul l'espoir d'une prochaine sortie peuplait ses pensées, comme une obsession. Ceux qui la voyaient passer pouvaient avoir l'impression qu'elle n'était même pas présente mais comme dans un autre monde. Elle cherchait parfois à se réfugier dans la lecture quand elle trouvait quelque chose à lire.

Il lui arrivait parfois de partir à la découverte ... sans même savoir cue qu'elle cherchait à vrai dire. C'était un peu ce qu'elle faisait ce jour-là. Ce n'était pas une décision mûrement réfléchie avec un objectif précis ... C'était plutôt le hasard qui guidait ses pas. Et elle avait marché, erré serait peut-être un terme plus approprié, dans les couloirs du rez-de-chaussée. Il n'y avait pas grand monde dans ces couloirs. On ne voyait pas forcément beaucoup de gens dans les couloirs et les pièces, si nombreuses et mystérieuses de cet établissement. Elle entendait parfois des bruits bizarres, quelquefois il lui avait semble entendre des cris ... sans savoir de quoi il s'agissait et comme en plus elle n'était pas du genre à entreprendre de grandes discussions avec les gens ...

Jennifer poussa une porte après avoir actionné la poignée. Cette porte était pourtant cachée à la vue de ceux qui passaient dans le couloir. Pourquoi avait-elle été cherché cette entrée dérobée, la jeune fille aurait été bien incapable de le dire si on lui avait posé la question. Elle entra donc et se trouva dans une pièce sombre et où régnait une odeur de renfermé. On ne devait pas y venir tous les jours. Elle trouva un interrupteur et une lumière un peu tamisée éclaira la pièce. Il y avait là de grandes étagères. Cela voulait peut-être dire qu'elle trouverait ici de la lecture! En regardant de plus près elle vit en effet sur les rayonnages des classeurs et des boîtes en cartons. Mue par une curiosité qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps, Jennifer ouvrit un premier dossier et y trouva des coupures de presse remontant à de nombreuses années. Elle en feuilleta ainsi qui remontaient à plus de 100 ans. Se mettant à lire la jeune fille eut rapidement la chair de poule, tant il y avait d'atrocités décrites dans ces papiers. Elle n'en croyait pas ses yeux. S'agissait-il vraiment de faits réels qui s'étaient produits ici? Elle regardait comme hypnotisée mais aussi terrifiée par ce qu'elle lisait.

Perdue comme d'habitude dans ses pensées et complètement abasourdie par ce qu'elle était en train de lire, Jennifer ne fit aucunement attention au bruit de la porte qui venait de s'ouvrir, très discrètement d'ailleurs, derrière elle. Elle n'entendit pas plus la porte qui se refermait et les pas pourtant énergiques de celui qui s'avançait derrière elle, le sourire aux lèvres. Elle eut à peine le temps de sursauter quand les documents qu'elle avait à la main et lisait attentivement s'échappèrent de sa main et tombèrent par terre. Aussitôt elle sentit une poigne vigoureuse qui attrapait sa gorge et n'essaya pas meêm de résister quand elle fut projetée avec une certaine violence contre le mur. Elle n'en aurait sans doute pas eu la force, étant plutôt frêle de nature et peu encline à se battre.

Elle regarda le jeune homme qui était face à elle. Il lui sembla reconnaître un des pensionnaires mais elle ne lui avait jamais adressé la parole. Jennifer avait l'impression d'être dans un monde irréel, se demandant quelle nouvelle catastrophe était en train de lui arriver. Elle ne comprenait rien à ce qu'il lui racontait et encore moins aux raisons qui dictait le comportement du jeune homme. Il la traitait de "sale petite curieuse" et la menaçait d e"terrible torture". Jennifer se demanda d'ailleurs s'il ne plaisantait pas et ne cherchait pas à s'amuser en l'affolant. Pourtant le regard de ce garçon n'avait rien d'amical. Il y avait chez lui quelque chose de dur et de cynique, comme pouvaient l'être un certain nombre de pensionnaires ici.

Il était d'allure assez sportive, plutôt bien bâti, inconstestablement beaucup plus fort qu'elle. Elle put le constater quand, non content de la plaquer contre le mur, il pesa de tout son poids et se colla à elle, impuissante. La jeune fille n'avait d'ailleurs pas l'intention de se débattre. On pouvait facilement lire dans son regard à la fois une forme d'incrédulité et aussi de la résignation. Elle put un mieux respirer quand il retira sa poigne de son cou qui devait porter une trace rougeoyante tant il l'avait serrée fort. Elle put alors prononcer quelques mots ...

"je pense qu'il y a ... un malentendu ... je ne fouille rien ... je suis tombée sur ces documents et ... je regardais. Mais si c'est interdit ... je vous en prie ... ne dites rien aux surveillants. Je vais quitter cette pièce ..."

A voir le regard du garçon, Jennifer ne se sentit pas rassurée. Il la regardait d'un oeil mauvais, un peu pervers ... très pervers se dit-elle, à la réflexion. Rien ne laissait envisager qu'il ait envie de la laisser partir comme cela. Et puis que voulaient dire ses derniers mots ... "à moins qu'on ne puisse s'arranger autrement...". A quele sorte d'arrangement pensait-il? Tout cela ne rassurait pas la jeune fille qui commença à avoir quelque sueurs. Pourtant ses yeux, toujours un peu tristes, semblaient perdus, comme cherchant une issue à ses malheurs par une intervention miraculeuse. Mais il y avait rarement de miracles dans ces lieux sinistres.

"je vous en prie ... laissez-moi partir...".

Elle était inquiète de la tournure des événements. Ce n'était vraiment pas de chance pour la jeune fille qui s'aventurait rarement dans des lieux interdits aux pensionnaires. Quelle idée avait-elle eu aussi de pousser cette porte. D'autant plus que ce qu'elle avait lu dans les documents consultés durant les quelques minutes où Jennifer avait été tranquille ne l'avait pas rassurée. Elle en avait encore la chair de poule accentuée par le comportement de ce garçon qui continuait à maintenir contre le mur. Et quand elle lui eut demandé de ne pas en parler à un surveillant et de la laisser partir, ce fut un rire, un grand éclat de rire qui la glaça d'effroi. Et elle lut dans les yeux du graçon une envie terrible de la faire souffrir, de l'abaisser plus qu'elle ne l'était encore.

Elle comprit rapidement sa méprise. Il était surveillant! Pourtant Jennifer aurait juré qu'il était lui aussi un pensionnaire. Mais il se passait tellement de choses ici. Le regard vague de la jeune fille parcourut la pièce. elle n'avait aucune chance de s'enfuir. Et elle s'était bêtement jeté dans la gueule du loup, lui disant en plus de ne pas en parler à un surveillant. Elle avait le chic pour se mettre dans de sales draps. Et il lui avait brandi la fameuse télécomande, l'arme si redoutable à la disposition des surveillants et si redoutée de tous les pensionnaires. On avait déjà utilisé cette télécommande sur elle deux ou trois fois et elle s'en souvenait encore! Elle se mit à trembler, ses yeux reflétant la terreur qui s'était emparée d'elle.

Mais il lui annonça qu'il ne se servirait pas de cette télécommande. Cela rassura la jeune fille, pas pour longtemps car ce qu'il lui proclama ensuite ... qu'il était "un violeur" n'était guère plus rassurant. Et il ne parlait pas en l'air, posant sa main sur la cuisse de Jennifer après avoir relevé sa robe. Cette main lui faisait horreur, elle avait l'impression d'être déjà souillée. Et ce fut pire quand les lèvres du jeune homme vinrent se plaquer sur sa bouche. Elle essaya de se dégager, agitant maladroitement ses bras.

"laissez-moi partir ... je vous en supplie ... je ne reviendrai plus dans cette pièce ... je vous le promets."

Mais le regard narquois, le souffle chaud, la main toujours plus insistante, la force animale du jeune homme la clouèrent sur place. Elle n'avait aucune chance de s'en sortir. Et si elle se montrait rebelle il allait se servir de cette maudite télécommande, il serait peut-être violent. Ne valait-il pas mieux le laisser faire et accepter qu'il lui fasse subir ... qu'il la ... cette pensée était horrible pour elle mais avait-elle vraiment le choix? Rien n'était moins sûr d'autant que personne ne l'entendrait si elle criait et que de toutes manières personne ne s'inquiéterait du sort d'une fille qui l'aurait bien cherché!

"si ... si je ne m'enfuis pas ... et reste ici avec vous pour ... vous ... vous ne direz rien ... je ne serais pas punie pour être venue ici?"

Inquiète de ce qui lui arrive, de ce qu'envisage ce jeune homme qui se montre de plus en plus entreprenant, Jennifer a du mal à déterminer le comportement qu'elle doit avoir. Elle regrette déjà ce qu'elle vient de lui demander, la question de l'absence de punition. La jeune fille se rend compte qu'elle n'aurait jamais du ouvrir ce genre de piste, le tenter ainsi car elle le devine capable de tout, et surtout du pire. Elle sent de sbouffées de chaleur l'envahir, lui monter à la tête.

La façon dont il l'embrasse, dont il lui tient la cuisse, tout la révolte. Elle se sent humiliée, réduite déjà à l'état d'objet. Et ce n'est pas son regard puis ses propos qui vont rassurer la jeune fille. Il sourit et la contemple comme il le ferait avec une ... le mot qui lui vient à l'esprit l'insupporte, lui fait honte. Mais que peut-elle faire? Elle est tellement frêle à côté de lui, qui n'est pas un super athlète mais parait malgré tout costaud. Plus grand, plus fort ... aucune chance sauf à trouver au fond d'elle-même une énerge nouvelle et innattendue.

Jennifer présente un visage apeuré, les larmes sont si proches qu'il ne faudrait pas grand chose pour les faire surgir. Il lui parle de marché, qu'elle devra lui obéir au doigt et à l'oeil, qu'il ne lui fera pas trop mal ... Jennifer se sent terrorisée, finissant par faire non de la tête avant de lacher un hurlement.

"NOONN! je ne veux pas ... jamais! ..."

Il vient de lui annoncer que c'est un marché à vie ... ce que sera sa vie elle n'en sait rien mais elle ne veut pas devenir la "chose" de ce mec qui n'a rien d'humain. Il se moque des gens et, certainement, encore plus des filles comme elle. Sa vie va devenir un enfer. Elle trouve un sursaut d'énergie et se dégage de l'emprise du garçon. Elle le repousse avec une certaine violence, dont elle ne se serait jamais crue capable. Profitant d'un nstant de surprise, Jennifer bondit et parvient à faire quelques pas vers le centre de la pièce. Son coeur se met à battre à cent à l'heure. Tout plutôt que se résigner.

Jennifer avait réussi à s'avancer vers le milieu de la pièce dans un sursaut d'énergie. Quand elle avait bondi pour se libérer de se mec qui lui faisait horreur, elle ne s'était même pas posée de question pour s'étonner de s'enfuir aussi facilement. La jeune fille n'était pas de taille pourtant. Mais c'était un peu l'énergie du désespoir qui la motivait. Elle avait atteint le centre de la pièce quand elle ressentit une douleur terrible. Jamais elle n'avait vécu cela. Il lui sembla que ses os, tous ses os, ou presque, se brisaient. Elle n'avait pourtant pas chuté, ni ne s'était cognée à un obstacle. Et d'ailleurs comment cela serait-il possible qu'à la fois ses bras, ses jambes, ses mains ... tout cela à la fois!

Ne pouvant plus bouger, tant la douleur était violente, Jennifer resta plantée là puis s'écroula piteusement au sol . Elle avait l'impression que son corps allait être réduit en miettes. Cela lui sembla durer une éternité. Puis la douleur disparut. Ou plus exactement la douleur violente disparut. Mais elle avait encore l'impression que ses membres en particulier résonnaient de cette douleur lancinante ... La jeune fille n'osait pas bouger et elle vit le garçon entrer dans son champ de vision. La regardant de si haut qu'elle le voyait gigantesque et dominateur, il souriait méchamment.

Il s'adressa à elle d'un ton qui ne prêtait pas à discussion et lui annonça que désormais elle était entièrement à lui. Et, lui montrant la télécommande, Shean la menaça de recommencer si elle ne s'executait pas. Elle comprit. C'était donc là l'origine de ces douleurs intenables. Et il était capable de faire durer plus longtemps le supplice, aussi longtemps qu'elle ne céderait pas. Malgré l'horreur de ce qu'il lui promettait, so corps qui lui appartiendrait et dont il s'amuserait aussi longtemps et aussi souvent qu'il le voudrait, cela lui paraissait plus acceptable que cette torture atroce. Sa résistance était brisée.

"j'accepte tout ce que tu voudras faire de moi ... je ... je t'appartiens désormais.'

Jennifer se leva alors, obéissante et la tête basse.