Dansons avec les morts (pv)

Si Keiji venait au cimetière, c'est vraiment qu'il n'avait rien trouvé de mieux à faire. Pourquoi en effet s'y trouverait-il sinon? Pour veiller sur les morts ou narguer ses victimes, on en doute. Etrange toutefois, parce qu'il y a toujours quelque chose à faire à Anguish, difficile de croire qu'on puisse réellement s'ennuyer ici. De toute manière, l'ennui est toujours un choix. Quand on le veut, on s'occupe point barre! Néanmoins, on peut avouer qu'il y a toujours dans un cimetière une ambiance particulière que Keiji trouvait particulièrement apaisante. Ce n'était pas un sentiment qu'il recherchait particulièrement et pourtant sans le vouloir, il l'avait trouvé un jour. Naturellement. Lui qui avait longtemps eut le corps en feu, vibrant de haine s'était soudainement calmé. Il n'y avait pas de raisons précises à cela. Il l'avait ressenti, voilà tout. Le monde était devenu stable et posé autour de lui. L'épée de Damoclès avait cessé de le suivre, il s'était retrouvé seul, tranquille. Peut-être qu'il avait muri, aussi difficile à croire que cela puisse paraître. Pourtant c'était sans doute bien le cas. Ses habitudes, son style n'avait pas changé mais quoiqu'il en pense lui-même avait évolué. Tant mieux. Le contraire aurait été triste et inquiétant. Quand au cimetière, c'était encore différent. La plupart des tombes étaient dans un sale état et personne ne s'inquiétait du sort des squelettes qui l'occupaient. A se demander pourquoi on les conservait. Keiji n'était guère sensible à ce fait étrange. Comment en effet percevoir un respect du mort voir un lien avec une quelconque spiritualité entre ces murs? Ici, la mort n'avait aucune valeur. Nombreux étaient ceux qui disparaissaient dans l'ignorance la plus totale. Personne n'était capable d'en citer le nombre, comme personne ne savait combien de pensionnaires comptaient exactement Anguish... le nombre pouvait varier à chaque instant... Il n'y avait aucun repères, aucun rapprochement avec une vie extérieure. On ignorait les disparitions, parfois certains réapparaissaient alors qu'on les croyait mort depuis longtemps, il n'y avait aucune logique. Alors... pourquoi un cimetière? Keiji ignorait la réponse.

A quoi bon tuer alors? La question se posait n'est-ce pas? Apparemment cette remise en question de la mort n'avait pas perturbé les assassins... en même temps que deviendraient-ils s'ils cessaient de tuer? Affronter la mort restait la meilleure des occupations entre ces murs puisqu'il n'y avait aucun avenir possible... quelqu'un serait-il un jour en mesure de changer cela? On en doute... mais sait-on jamais! Il faut imaginer alors que l'intérêt de ce genre d'individu n'était pas de chercher la mort en elle-même mais d'affronter l'autre. Manipulation, perversion, torture... tout ces jeux sadiques qui ont pour but de jouir de la souffrance de l'autre. Voilà aussi qui passe le temps! Pas seulement... Keiji zigzaguait entre les tombes faisant se soulever un tas de poussières par endroit. Il n'avait aucune pensée pour Léonie, Kristinna et toutes les autres qui reposaient ici par sa faute. Les morts ne venaient nullement le déranger. Il prenait juste plaisir à se promener dans ces lieux, une cigarette à la main qui allait à intervalles régulières à sa bouche apportant un peu de chaleur dans ce lieu froid. Certes des noms étaient gravées parfois sur les tombes, pas toujours. A quoi bon? Il ne savait pas lire ou si peu.

Au bout d'un temps, il s'installa sur l'un de ces cubes de pierre froide. Il n'y en avait pas sur toutes les tombes, le plus souvent il ne s'agissait que d'un tas de terre. Qui avait eu l'honneur de posséder des tombes plus travaillées, Keiji ne s'était pas posé la question, bien qu'il avait du le savoir un jour, c'était déjà oublié. Assis sur le bout, il allongea son dos le regard vers le ciel emplis de nuages, il portait de grandes lunettes de soleil du fait il n'était nullement ébloui par la luminosité de cette journée claire. Un de ses pieds rejoingnit la pierre, la jambe repliée alors que l'autre trainait seul dans le vide. Il s'alluma une seconde cigarette. Petit à petit, ses yeux se fermèrent... il n'avait pas dormi cette nuit. Et oui, même les gens comme lui ont besoin de sommeil!

Ainsi calmement à l'abris dans les bras de Morphée, il semblait vraiment inoffensif... la cigarette termina de se consumer entre ses doigts sans qu'il ne se réveille pour autant. Si on se fiait à la paleur de sa peau, il devenait presque un cadavre de plus parmis ces centaines de morts... oui, on aurait pu le croire, l'espèrer pour certains... un sommeil profond, même les fantômes ne parvenaient pas à franchir le seuil de ses pensées... il allait falloir quelqu'un d'un peu plus vivant peut être pour le ramener à la vie. Le baiser d'une princesse? Faut pas rêver! On est loin des contes de fées ici! Un coup de poignard aurait suffit. C'est fou comme les occasions se gachent!

Le froid automnale de New York city, Sharon apprécie cette saison froide et colorée à la fois. Le grand jour sonna, enfin là… ce n’était que son réveil qui venait de brailler dans son petit appartement New Yorkais. Sa main cogna un grand coup sur son réveil à bas prix. Le bing bang se tut. Elle remonta sa couverture jusqu’à être complètement émergée sous ses draps senteur « rose passion ». C’est au bout de quelques minutes qu’elle décida de se lever. Une fois debout, elle s’étira. La bretelle de sa nuisette en satin glissa sur sa peau de pêche. Elle la remonta machinalement. Le parquet flottant de sa chambre ressemblait à un champ bataille. On y trouvait des tas de papier et d’articles déchirés. L’ordinateur portable était positionné sur le sol entouré d’articles concernant certains grand Serial Killer. Sharon avait été passionnée par David Bowen. Un tueur caché sous un masque de Venom. Il avait l’âme d’un tueur, mais il dégageait à travers les nombreuses images ou article une aura particulières qui fascinée la jeune journaliste. Seulement, il venait d’être exécuté. La jeune femme fut déçue, elle aurait aimé avoir une ultime interview. Il n’y avait qu’un seul journaliste qui avait pu lui décrocher des mots, une forme de vérité. Enfin l’heure n’était pas à cet homme. Sharon regarda son reflet dans son grand miroir mural. Ses cheveux étaient hirsutes. Elle en sourit amusée. Son chat vînt lui caresser les demi-jambes. Elle se baissa pour lui rendre son affection. Elle continua son petit bonhomme de chemin. Dans sa cuisine elle ouvrit la porte qui enfermé les tasses. Elle prit sa tasse fétiche. Un mug à l’effigie d’Elvis Presley ! Non, il n’y a rien de plus pathétique que cela. Certes, elle aurait pu en avoir un Winnie L’ourson, mais elle avait opté pour la star du yé-yé ! Elle versa le contenu de son café dans cette tasse et la porta finalement à ses lèvres. Le liquide chaud lui fit du bien et la réveilla aussi sec.

Sharon arriva devant l’avion de l’armée. Le journal lui avait fait comprendre qu’elle ne pouvait pas y aller comme au club Med. Les autorités devaient la lâcher en parachute sur l’île interdite. Le soldat Ryan (non, je rigole) ! Le soldat Jason SMITH attendit devant la porte de l’avion. Il regarda de haut en bas la jeune femme qui s’approchait de l’appareil. Une grande brune, cheveux attachés en chignon, un traie de lyner sur les yeux, un débardeur, un pantalon treillis et des rangers. On aurait pu croire qu’elle faisait parti de l’armée. Le soldat était tout émoustillé en regardant la jeune femme. Au point ou son regard ne pouvait pas dévier du décolleter de la jeune femme. Celle-ci le remarqua. Elle lui lança un regard noir ! Quant elle arriva à hauteur du Soldat, elle lui répliqua

« Vous comptez vous noyer dedans encore longtemps ou vous voulez que je vous apprendre à nager ? »

Le soldat se releva et reprit son air digne. Seulement, dans sa tête il se sentit honteux et prononça des excuses à Sharon. Elle lui indiqua qu’il ne fallait pas qu’il recommence durant le trajet, sinon elle lui ferait sa fête! On indiqua à Sharon qu’il faillit qu’elle s’équipe du parachute.
Elle sauta de l’appareil, la voilà sur anguish, au milieu de la forêt. Elle regarda les alentours. Tout ressemblait à la description que Kristina lui avait faite. Elle se débarrassa du parachute. Munie de son couteau, elle avança aux aguets. Elle repéra la vieille bâtisse. Elle s’y rapprocha. Elle aperçut le cimetière. Quoi de plus normal de d’y rendre ? Une vérification était à pourvoir.

Elle se dirigeait dans les allées. Certaine pierre tombale n’indiquait pas l’identité de la personne. En fait Sharon s’en fichait. Elle s’imaginait que Kristina aurait une pierre à son épitaphe. Au loin, elle aperçut une forme quelque peu informe. Elle scruta cette masse. C’était un homme qui dormait. Elle s’avança doucement et observa cette masse. Arrivée à quelques centimètres, elle reconnue que le jeune homme était d’origine asiatique. Elle se souvînt de Keiji. « Keiji Kitade, mon jouet à Aguish. C’est un petit bout de sushi. On pourrait croire qu’il est facile à battre, mais c’est mon plus grand adversaire. Si un jour, je viens à décéder, j’aimerais que ce soit lui qui me couple le souffle. Je lui ai entaillé un « k » sur le torse, je me demande si la cicatrice restera à vie… Je pense que tu l’aimerais bien. » C’était les mots qu’avait rédigé Kristina concernant le jeune japonais. Elle s’assit devant la pierre Tombal et observa le jeune sushi dormir. Fascinant. En observant, elle remarqua qu’il dormait sur la pierre destinée à la Blonde Kristina Rush.

Rien n'avait réveillé Keiji. Ni le froid, ni les pas de la jeune femme. Combien de temps resta-t-il ainsi sur cette pierre? Aucune idée. C'est tout naturellement qu'il reprit conscience, petit à petit du monde qui l'entourait. Le manque de confort d'abord... faut dire qu'il avait choisi un drôle d'endroit pour se laisser aller au sommeil, le froid ensuite malgré la lumière vive du jour. Il remua vaguement en poussant un soupir, ouvrit un oeil puis deux. Ces quelques secondes de perdition où on se demande un peu où on est et puis on se souvient. Ce qui est plus inattendu c'est de se trouver nez à nez avec quelqu'un alors qu'on se redresse doucement ankylosé, encore un peu endormi. Il avait balancé le mégot hors de la tombe dans son geste. Freiné dans son relevé de sieste en toute tranquilité, il prit quelques secondes pendant lesquelles il acheva de se réveiller complètement. Il fronça vaguement les sourcils, l'air faussement contrarié. Il retira alors ses lunettes de soleil qu'il plia soigneusement pour de nouveau lever le regard sur la jeune femme. Ben oui, elles l'empêchaient de bien voir! Maintenant c'était mieux. Le regard de Keiji avait un côté gamin insolent au réveil. Cette femme posée devant lui avait de quoi intriguer. Quel intérêt de le regarder dormir? Aucun, on est bien d'accord. Elle l'attendait donc? Sans doute. Il y avait autre chose... sa manière de le regarder. Keiji n'avait pas encore dit un mot, elle non plus. Mais il la regardait. Elle aussi. Assise devant la tombe, elle se trouvait désormais à ses pieds.

D'abord, il se pencha seulement, prenant appuis de ses coudes sur ses genoux. Il la fixa comme s'il cherchait à observer en détail chaque trait de son visage, ce n'était pas le cas. Il finit par se décoller de la pierre pour s'avancer dans l'espace qui les séparait. Il ne prit pas de hauteur pour autant, en perdant plutôt, glissant jusqu'au sol, accroupi. Ce silence donnait une petite ambiance particulière à la scène. C'est uniquement de cela dont Keiji se jouait. Petit cadeau perso d'un réveil non ordinaire. Arrivé face à elle, il baissa la tête. Il retira ses bagues une à une, enfila des gants en cuir noir qu'il sortit de sa poche, replaça les bagues par dessus. Relevant doucement la tête, il plongea alors de nouveau son regard dans le sien. Il avait changé. Plus froid. Ses doigts à présent masqués montèrent doucement jusqu'au visage de la jeune femme, il frôla sa peau du bout du tissu froid et glissant, redescendant sa main sur sa joue. Il déplaca une mèche de ses cheveux, toujours dans le silence. Sa main repartit sur ses genoux alors que le regard de Keiji se levait vers le ciel. Pas d'illumination. Il semblait absorbé par cette contemplation pourtant trois secondes plus tard, il enlaçait d'un bras la jeune femme, la coude vers ses épaules, la main sur son crâne. Le visage de Keiji se trouvait tout contre celui de la jeune femme, presque joue contre joue. Il sentait la fraicheur de sa peau alors que ses cheveux chatouillaient la sienne. C'est son oreille qu'il semblait pourtant viser. Il chuchotait pourtant sa voix semblait lourde et grave.

- A chercher l'obscurité... gardes les yeux bien ouverts...

Que cherchait-il à lui dire? Vous ne voulez pas une traduction non plus! Peut être que le message était chargé de sens comme il pouvait en être vide. Qui sait? De toute manière, ça n'avait aucune importance pour le moment. Keiji était déjà passé à autre chose. Il s'était éloigné aussi rapidement qu'il s'était accroché à elle. Elle avait une aura mystérieuse raison pour laquelle il s'était amusé à jouer cette petite scène. Il laissait aller ses envies, ses pulsions chaque fois qu'il croisait quelqu'un, sans retenu. Dès lors, il s'était relevé. Il était monté debout sur la tombe. Pour mieux voir, pour être plus grand, à vous de choisir! Il marchait à présent sur le bord, faisant travailler son équilibre, le pied à moitié dans le vide, lui tournant le dos. Arrivé au bout, il sauta. Il s'installa cette fois à même le sol. Assis en tailleur, le dos contre la pierre, laissant toujours la jeune femme à l'arrière. Il se ralluma une cigarette puis joua naïvement avec son briquet. Il s'amusait à brûler des petites branches ou des feuilles qu'il ramassait au pied de la tombe. Il les regardait se consummer entre ses doigts puis passé au suivant, ça l'occupait en fumant. Sa curiosité s'était envolé. Il attendrait qu'elle se révèle elle-même davantage. Il avait fait sa part non? Il ne se posait même pas de questions. Il attendait qu'elle fasse un pas. Elle s'était assise, elle avait attendue, il y avait sans doute une raison. Ou pas. Ca l'amusait de prendre son tour dans la salle d'attente.

Cela dit, Keiji avait trouvé ici exactement ce qu'il était venu chercher, peut être même plus encore. Il se sentait à présent en pleine forme et il ne comptait pas laisser gaspiller cette énergie nouvelle. Choisirait-elle d'en profiter directement ou allait-il devoir s'amuser ailleurs? Keiji ne planifiait rien, il prenait les choses comme elle venait. Parfois il faut savoir leur donner l'occasion de parler... on ne peut pas tout contrôler. Laissons les autres pièces du plateau faire leur jeu. Alors... quel serait son prochain mouvement? Après tout, elle pouvait très bien attendre autre chose que lui, non?

[Je prend 15 jours pour te répondre, oui je reviens, je m'ennuie sur le net ! Je t'envois un MP dès que j'ai édité !]

Spoiler:

» Le monde des morts (PV)
» Entre les morts [Arella]
» Avec toi...[Pv keiji]
» Footing | avec Ezequiel McMortensen
» Liberté avec sursis [LIBRE]