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 Footing | avec Ezequiel McMortensen

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Mary Utterson
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Mary Utterson


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MessageSujet: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeVen 23 Déc - 19:44

Le matin on les aspergeait d’eau froide avant de les envoyer s’habiller. Curieusement, il y avait une laverie et les adolescents étaient autorisés à porter des fripes propres. L’idée, ensuite, c’était de les stocker dans une salle de divertissement pendant l’après midi. Parfois on en appelait un. Les autres jouaient aux cartes, regardaient par la fenêtre quand il y en avait une. Mary avait le nez collé contre la vitre. Elle pouvait, du coin de l’œil, observer le reflet du surveillant posté près de la porte derrière elle. Bientôt le soir tomberait et ils iraient au réfectoire. La bouffe était ignoble. Quand on les emmenait au réfectoire, il y avait un instant, cinq secondes à tout casser, de dilettante. Pendant qu’on les comptait, qu’on les nommait, qu’on les rangeait.
A dix-neuf heures tapante les surveillants les firent sortir de la salle et les mélangèrent à d’autres détenus dans un genre de hall. C’était l’heure d’aller manger et tout le monde avait la dalle. Mary fit un pas de côté en se détacha du groupe pendant que les surveillants regardaient ailleurs. Elle s’engouffra dans l’escalier qui menait au dortoir. Dans ses affaires, elle prit un pull et, sentant le poids du regard des caméras, cassa la vitre d’une fenêtre avec un objet. Aucune alerte ne retentit. En bas ils ne devaient rien entendre avec le brouhaha. Elle passa un pied par-dessus la rambarde, puis une jambe, s’agrippa à ce qu’elle pouvait, une plante, une bordure, un morceau de toit jusqu’à se rapprocher assez du sol pour tomber sans se casser un membre.

Elle se griffa en escaladant des grillages. Puis elle se mit à courir. C’était la première fois qu’elle allait aussi loin, d’habitude on la rattrapait dans les couloirs. Les feuilles craquaient sous ses pieds. Elle allait si vite qu’elle pensait défaillir. La forêt s’assombrissait. Elle dévia de sa trajectoire pour éviter de passer trop près de la cabane. Il n’y avait pas de lumière à l’intérieur mais inutile de se gâcher une aussi belle envolée.

Bien sûr elle se perdit. Elle dépassa le bunker. Sans ralentir sa course, elle se murmurait des encouragements. Mary Utterson va se faire la malle au nez et à la barbe d’une tripotée de surveillants. S’ils la rattrapaient, elle était morte. Des secondes, des minutes, des heures s’écoulèrent peut-être avant qu’elle ne s’arrête. On avait peut-être enfin remarqué son absence là bas. Selon un de ses colocataires, c’était normal d’avoir envie de se tirer au début. Mais quand on se faisait rattraper une fois (deux pour les plus costauds), on avait plus qu’une seule envie : filer droit. Il lui sembla apercevoir des lumières, à plusieurs centaines de mètres mais sans chercher à différencier une hallucination d’une menace réelle, elle se remit à courir. Ses poumons étaient vides mais elle fini par sortir de la forêt.


Dernière édition par Mary Utterson le Ven 23 Déc - 23:52, édité 1 fois
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Ezequiel F. McMortensen
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Ezequiel F. McMortensen


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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeVen 23 Déc - 21:36

Il faisait nuit. Un hululement s'élevait dans la forêt et le soleil venait à peine de se coucher sur l'horizon. A chaque halètement, une volute blanche s'échappait de la bouche d'Ezequiel, à bout de souffle. Où était-elle ? Où se cachait-elle ? Il avait l'impression de jouer à cache-cache. Elle s'était amélioré à ce petit jeu. C'était bien la première fois qu'elle sortait des limite du châteaux. Et c'était la première fois qu'il allait la chercher aussi loin. C'en était amusant. Il balayait comme il le pouvait le paysage sordide avec sa torche. Parfois il confondait l'ombre d'un arbre avec la petite silhouette frêle de sa petite joueuse. Son cœur se remettait à battre, il avançait de quelques pas et se rendait compte qu'il ne s'agissait que d'un buisson. Il se demandait où cette petite diablesse trouvait son souffle. Lui n'en avait plus. Parfois, il s'arrêtait, posait ses mains sur ses genoux et inspirait profondément. Le froid irritait sa gorge et une petite douleur au fond du gosier lui donnait envie de vomir. Il déglutissait et reprenait sa course.

Aujourd'hui, les pensionnaires avaient été d'un calme inquiétant. Aucune insurrection, aucune révolte. Tout cela était anormal. Que préparaient ces adolescents ? Les surveillants avaient été plus dur encore que d'habitude. La crainte d'une émeute planait sur Anguish et la paranoïa avait envahie tous les esprits jusqu'aux environs de midi où un gosse été monté sur la table du réfectoire, avait envoyé baladé sa bouilli visqueuse et verdâtre à grand coup de pied et avait commencé à hurler qu'il fallait se révolter contre l'autorité. Un rythme régulier et triomphant de fourchettes avait envahi la salle. Les gamins hurlaient et frappait leur tables avec leurs couverts en plastiques. Après quelques minutes de gloire, le rebelle s'était retrouvé à hurler à la mort et avait été tabassé dans les règles avant d'être envoyé aux cachots. Les surveillants mirent quelques minutes de plus pour faire rétablir le calme. Ezequiel s'était prit un coup dans la gueule avant d'appuyer sur un bouton au hasard de sa télécommande. Aucun mort mais c'était passé à ça près.

Le reste de la journée continua sans encombre. Cette petite récolte avait permit à tout le monde de passer ses nerfs. L'abcès avait été crevé et le cours des choses avait reprit son déroulement quotidien. Ezequiel n'avait pas fait grand chose aujourd'hui. Jusqu'au soir, il avait surveillé et hurlé sur les gamins sans vraiment y croire. Il suffisait de quelques menaces pour que les autres vous obéissaient. Dans le cas contraire, vous passiez votre journée aux cachots. Et personne n'a envie d'y crever. Lorsqu'un surveillant n'avait rien à faire, il y passait volontier. Selon ses envies, il faisait subir une ou deux sevices aux détenus. Dans de rares cas, ils discutaient tranquillement ou faisaient des cadeaux. Les cachots était la salle de divertissement de tout bon surveillant qui se respectait. Parfois, lorsqu'ils étaient trop vides, trop longtemps, on y envoyait les gamins aux sales réputations sans aucune raison. Juste pour y avoir de la compagnie.

Le soir, comme tous les soirs, il fut difficile de calmer les esprits affamés. On avait réunis tous les pensionnaires. Certains étaient couverts de boue, d'autres suaient et puaient le travail acharnée. Une certain nombre semblait las sans être fatigué pour autant. On les avait comptés, appelés, trois fois d'affilé. On les avaient fait rentrer deux par deux, continuant une dernière fois de les compter. Au réfectoire, ils servaient du poisson, des légumes et des œufs, le tout mélangés et cuit ensemble pour gagner du temps. Le résultat était sans équivoque. Dégueulasse. Ça avait une consistance étrange. Comme de la purée. La couleur n'était pas mieux. Les surveillants avaient droits à un traitement de faveur. Lorsque les produit arrivaient par centaines sur des bateaux, on en prenait une partie et laissait les surveillants les cuisiner comme ils le voulaient.

Une heure plus tard, les pensionnaires étaient déjà dans leur dortoirs. Il y avait un truc qui clochait. Les surveillants semblaient angoissés et on aurait dit qu'ils étaient surchargés. On les voyaient faire de longues allées est venues dans les couloirs. La rumeur disait qu'une fille c'était échappée. Et elle était loin du château à présent. On le savait puisqu'on l'avait localisé grâce à la puce qu'elle portait dans la nuque. Ezequiel avait insisté pour y aller. Y aller seul. Mais on lui avait coltiné un jeune. Pour l'avoir à l'œil, il le savait. Mais son collègue n'avait pas l'air motivé pour cette course dans les bois et Ezequiel en avait profité pour lui proposer d'aller se reposer. Il l'avait convaincu en lui assurant qu'il ira quérir l'aide du garde-chasse sur le chemin. Il faisait nuit et un professionnel du terrain serait plus apte à l'aider avait-il dit. L'autre accepta et laissa l'ancien enseignant partir à la recherche de la petite. Il prit une arme et une lampe et se laissa guider par le petit point rouge qui clignotait sur sa télécommande. Elle était passé justement près de la cabane de Henry. Elle l'avait cependant contourné. Ezequiel souffla. Il connaissait bien la petite Mary. Elle était fragile, comme une poupée de porcelaine. Henry l'aurait sans doute brisée. Pauvre petite.

Il faisait tard. Ça faisait près d'une, voir deux heure qu'il la cherchait dans les bois. Il se demandait si il allait survivre au froid. Si elle allait survivre à l'effort. Ce serait dommage. Il regarda sa télécommande. Elle n'était pas loin. Après avoir coupé ses zig-zag, avoir couru comme une bête, il l'avait enfin rattrapé. Elle s'était sûrement arrêté quelque part. Il suivit la petit point rouge et de temps en temps, balayait la forêt avec sa torche. Il la voyait sur son écran. Elle était totalement invisible. Dans le noir, il n'arrivait pas à la voir. Mais ce fut le son de ses pieds effleurant la tapis de feuille qui lui indiqua son emplacement. Il pointa sa lumière vers la provenance du son et vit une ombre passer. Tchik tchak. Frch frch. Le froissement des feuilles mortes se faisaient entendre devant. Ezequiel ne vouait rien mais il l'entendait. Dans sa course, il ouvrit un menu et appuya sur un bouton. Son pouce s'enfonça sur un 7. Un hurlement se fit entendre. Il n'avait jamais voulut en arriver là.

Il s'arrêta et se laissa guider par le hurlement, continuant à enfoncer son doigt sur la touche. Derrière un arbre, la fille se roulait de douleur par terre. Sa longue crinière ramassait quelques feuilles. Il se mit à genou au dessus de son petit corps et lâcha le petit bouton. Il mit enfin l'engin dans sa poche et plaqua les mains de la gamine au dessus de sa tête. Il avait son visage tout proche du sien et sentait son souffle chaud sur la figure. Il souriait. Quelle beau cadeau ... Il frotta doucement sa joue contre la sienne et approcha ses lèvres contre son oreille.

J'ai gagné.

Il releva le visage et admira celui de Mary pendant quelques secondes. Il voulut le caresser. Et le fit. Il passa sa main dans ses cheveux, sur ses pommettes, sa joue, descendit jusqu'à sa taille et lâcha ses poignet pour l'attraper par la taille. En même temps qu'il se releva, Ezequiel porta la jeune fille jusqu'à son épaule, comme on peut porter un sac quelconque. Dans son effort, il grogner un "aller", censé lui donner un peu de courage. Elle était particulièrement légère. Il se mit à marcher tranquillement sur le chemin inverse en sifflotant. Tout en avançant, il réfléchissait à comment la punir pour cette énième fugue.
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Mary Utterson
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeVen 23 Déc - 23:47

Oh, Dieu, l’horrible sensation ! Coupée en pleine respiration, comme une balle perdue, un éclair qui s’abat en plein sur elle et, dans ses jambes, ses bras, ses hanches, ses pieds, son crâne, des explosions de copeaux comme du bois fendu. Mary avait poussé un cri encore plus déchirant lorsque ses veines se remplirent d’un acide brûlant qui dissolvait sa chair et dégoulinait sur ses os. Là, tout à l’intérieur, elle avait l’impression de rétrécir pendant que son squelette craquait. Tout son corps, secoué de spasmes, était tombé lourdement dans un tas de feuilles mortes, incapable de contrôler le moindre mouvement. Même lorsque les craquements cessèrent et que le loup caressait son front, elle sentait son cartilage finir de s’émietter sous la peau. Il avait dit « j’ai gagné », elle entendit « t’es foutue ». Elle voulu accrocher ses doigts à sa manche pour lui demander pardon et le supplier de ne pas la ramener là bas. Jetée sur son épaule, elle voyait le monde défiler sous ses yeux et écoutait les grognements de son cœur qui avait frôlé de très près l’infarctus.

C’était retourner au château et tout ce que ça représentait. Dans l’obscurité, elle avait reconnu la voix soufflée, la chanson sifflotée qui se calquait sur ses propres respirations suffocantes. Le surveillant à la veste noire et au nez droit l’avait déjà repêchée la première fois qu’elle avait tenté de disparaître. Elle lui était tombée dessus dans un croisement à l’intérieur du bâtiment. La seconde fois, il n’était pas très loin non plus et l’avant dernière, quand elle avait réussi à déverrouiller la pour d’une cellule, il l’avait poursuivi sur quatre mètres à travers le jardin. A chaque fois elle réussissait à passer un nouveau cap : le couloir, le hall, la porte d’entrée, le grillage. L’optimisme aurait voulu que la prochaine fois elle réussisse à passer la forêt mais au bout d’une quatrième tentative loupée, il n’était pas certain qu’on lui permette de garder ses deux jambes. Pendant qu’une rafale d’images tortueuses directement associée au choc qu’elle avait prit lui traversait l’esprit, elle commença à essayer de se dégager de l’étreinte en battant des pieds et des poings. Elle était sans doute très légère sur son épaule à lui mais elle se remua si bien que, comme une anguille, elle parvint à lui glisser des doigts.

Le souvenir de la télécommande la dissuada de tenter (vainement, c’était assuré) de tirer vers la plage. Elle se jeta sur le sol et s’accrocha à ses longues jambes, se confondant en excuses, en pardon. Sans doute, oh oui c’était certain, qu’il pouvait comprendre comme elle souffrait et comme elle avait peur et comme il devait la comprendre elle le suivrait elle le suivrait mais par pitié qu’il ne lui fasse pas de mal elle était désolé. Elle faillit ajouter un mot sur sa mère qui devait se faire du souci de l’autre côté de la mer mais se tut. C’était pitoyable, le tableau évoquait une scène connue de Miller’s Crossing quand on doit tirer une balle dans la tête d’un pauvre type qui hurle tout ce qu’il sait. Dans le film, les truands commencent par l’épargner, il lui semblait. Sauf que là elle parlait très bas et n’essayait surtout pas de croiser son regard.

Pour le moment elle pensait aussi être plus en sécurité près de lui qu’en s’éloignant trop. Elle deviendrait alors « à portée de tir ». Par chance il n’avait pas de voiture et la distance qui les éloignait de la forteresse et des autres surveillants était suffisante pour qu’il se laisse aller à un peu de…laxisme. S'il pouvait juste la ramener au cachot, ce serait bien. Il était absolument terrifiant, plus que les autres qu’elle avait pu croiser. Parce que ce lui-là, l’anonyme, était absolument imprévisible et qu’elle pensait pouvoir dire qu’il l’aimait bien. Ce qui en soit n’était pas franchement rassurant.
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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 1:23

Oups ! Sa petite taille lui passa entre les mains lorsqu'il s'essaya à la caler plus confortablement sur son épaule. Ses coups répétés n'étaient pas douloureux, certes mais ils ne faisaient pas du bien. Une moue contrariée s'ébaucha sur son visage et il lança une injure inaudible lorsqu'il vit la petite Mary tomber à ses pieds. Il allait réagir sur l'instant. Ne pas lui laisser l'occasion de s'échapper encore. Il venait de gagner à un jeu si amusant qu'il trouvait cela dommage de gâcher une aussi belle victoire. Elle comprendra. Mais au moment où il sorti son revolver, des mains frêles et délicates vinrent s'agripper à ses jambes et des supplications s'élevèrent à ses oreilles. On aurait dit un chaton. C'était mignon, ça miaulait. Ça se blottissait contre lui. Ça avait de l'affection. Ezequiel trouvait cette situation charmante. Son cœur lui semblait chaud et sa gorge se serrait d'émotions. Un sourire malsain apparut en une fraction de seconde avant que ses grands yeux ne parlent de compassions.

Il n'avait qu'une envie : Répondre à ses attentes. Bien entendu, il la tenait et ne la lâcherait pas. Il trouvait sa présence fort sympathique et s'aimait à penser qu'elle était sa petite poupée. Une poupée avec qui il jouait avec une délicieuse candeur. Le sentiment qu'il ressentait à ce moment n'avait pas de nom. Il avait envie de la prendre dans ses bras. De la rassurer mais de voir encore plus de crainte dans ses yeux encore. Il rangea son arme à sa ceinture, posa un genou à terre et releva la fugueuse pour loger son visage dans le creux de son cou. Il avait le sien dans ses cheveux qui dégageaient une odeur de fleur mêlée à la transpiration et à la terre. Cette odeur qu'avaient toutes les nouvelles pensionnaires. Bientôt, elle aurait ce parfum âpre et détestable que toutes les filles d'Anguish portaient. Il fallait en profiter, n'est-ce pas ? Il posa délicatement ses mains sur sa tête et se mit à caresser la matière encore douce dans des "Shht ... Ne t'inquiète pas ... Je suis là". Il était là.

La jeune fille ne voulait pas rentrer. A tel point qu'elle se jetait sans retenue dans les bras de son bourreau. L'idée était assez plaisante. Plaisante parce que retourner au château, c'était se séparer de la petite. Il était plutôt bien, là, à caresser ses cheveux et à la rassurer d'une voix familièrement effrayante. Mais le froid commençait à engourdir ses membre, au même titre que l'humidité de la terre qui s'insinuait dans sans jean. Son genou ressentait l'eau gelée de la terre sur laquelle il s'appuyait. Il se releva sans lâcher sa petite chose qu'il plaqua aussi fort contre lui et chercha du regard un endroit où aller. Oh, bien sur, il serait bien obligé de rentrer à Anguish. Mais il pouvait toujours gagner un peu de temps. Au château, on attendait pas vraiment le retour des fugueurs. Si le surveillant ne donnait pas signe de vie, on envoyait quelqu'un au petit matin dans le meilleur des cas. Sinon, on ne commençait les recherche que dans l'après-midi. Ezequiel calcula. Il déduisit qu'il pouvait se permettre de la garder avec elle jusqu'au lendemain.

Il commençait réellement à faire froid. Et faim. Il pointa la forêt avec sa torche sans pour autant laisser sa proie de décoller de lui. Fronçant les yeux à sa réflexion il tenta de se repérer. Une idée lui vint en tête. Il rangea la lampe dans la poche de sa veste et sortie sa télécommande. Quelques cliques et une carte de l'île avec un point rouge clignotant en plein milieu apparut. Il vérifia deux, trois petites choses et remarqua qu'ils étaient à côté du bunker. Ils seraient sans doute mieux là bas plutôt qu'en pleine forêt. Il décolla la tête de Mary de son abdomen et posa sa main sur son épaule, l'obligeant à avancer avec lui. Il lui lança une œillade et un regard complice. Il se repérait avec sa télécommande et de son autre main, ne cessait de serrer l'adolescente contre lui, tout en marchant. Il aurait presque peur qu'elle ne s'envole. Elle était tellement fine et petite qu'elle semblait pouvoir se faufiler n'importe où comme une souris. Comme il avait oublié de le lui dire, il lui indiqua qu'ils seraient mieux au bunker. Qu'il n'allait pas la ramener. De ne surtout pas s'inquiéter parce qu'il s'occupait d'elle. Il lâcha son épaule pour préférer son visage. D'après le petit point, ils n'étaient pas loin.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 2:21

Le cliquetis du révolver que l’on charge ne lui avait pas échappé. Elle l’entendait encore en entrant dans le bunker. C’était un bruit qu’elle avait découvert ici. Ne pas voir l’inquiétait, il faisait trop sombre. Les feuilles découpaient sur la paroi des formes ciselées et leurs ombres avaient l’air de visage. Comme il ne disait rien, elle pensait qu’ils rentraient au château. L’étreinte lui avait fait peur, le souffle trop près aussi. Les surveillants se foutaient bien de savoir que la fille avait juste quinze ans pour la renverser, peut-être même qu’ils aimaient bien songeait-elle en découvrant la structure. La main courrait sur elle comme une araignée et la maintenait en place. Son corps entier lui hurlait de dégager. De s’arracher à cet autre corps qui la dominait trop, tant par la taille que par la force. Il n’allait pas la cacher là, non, non, il allait venir avec elle. Cette fois ci il en profiterait pour se venger, il avait l’air essoufflé tout à l’heure. Peut-être même qu’il allait lui coller cette foutue balle dans le crâne. Sa voix lui glaçait le sang mais son silence était pire. Le clic d’un révolver, il l’aurait abattu sans remord, dans un clic. Les autres détenus avaient raison.

Mary lui avait quand même soufflé un merci. Qui sonnait comme un « pitié » et qui l’avait arrêté au moment où elle sentait qu’il allait la broyer contre lui. Pourquoi être si doux ? Anguish semblait tout ignorer de la douceur. Qui avait avorté les surveillants du château ? Quel genre de bête ? Sa mère avait raison, le meilleur objectif sur terre était de sauver son salut. Pas sûr que le sien soit garanti. Dieu fait souffrir ceux qu’il aime. Qu’il la haïsse.
La porte s’était ouverte et le monsieur l’avait fait rentrer devant lui. A l’intérieur, des caisses en bois s’étendaient partout et de la paille traînait par terre. On voyait mal. Elle ne supportait plus cette pénombre. Pendant qu’il refermait la porte, elle chercha un bouton. Il y en avait pleins. Le bunker semblait grand, elle songea à des endroits où se cacher. Elle appuya au hasard jusqu’à en trouver un qui ranima de vieux néons sur le plafond. Aussitôt elle l’éteint. Une minute d’hésitation avant que le loup ne revienne. Si elle allumait, il la trouverait plus facilement. Si elle laissait éteint, elle ne le verrait pas et pourrait encore lui tomber dessus. L’air de la mer s’était évanoui, ils étaient sans doute plus près du château. Elle alluma.

Ses jambes tremblaient un peu, de froid ou de peur. Elle s’éloigna de l’entrée et se faufila à travers les piles de caisses d’un pas lent. Pas le pas d’une fuyarde. Pour le rassurer, pour pas qu’il sorte son arme, elle faisait sonner ses pas. Je ne suis pas loin. Le cliquetis du révolver dans sa tête encore. Monter en haut d’une pile, peut-être. Monter jusqu’au plafond, après casser une des lucarnes qui était si haute, arracher les branchages et partir. Ou alors revenir au château. S’il la ramenait entière, les autres surveillants penseraient peut-être qu’elle en avait eu assez. Elle se surprit à penser à des tortures de façon aussi molle. Les autres surveillants ne la visualisaient pas. Lui taper dans les genoux, entre les jambes, profiter d’une demie seconde d’inattention et courir vers la porte. La porte faisait un bruit très grinçant, elle devait être terriblement lourde. Réessayer une autre fois, avec d’autres qui se feraient attraper à sa place. D’autres filles plus âgées qui le perturberait lui et qui lui permettrait de courir jusqu’à s’évanouir entre les vagues et se laisser porter.

Il faisait toujours froid et elle se maudit de n’avoir pas prit de veste avec son pull. Ça l’aurait encombré mais au moins… Elle tentait de maîtriser ses frissons pour qu’il ne les voit pas ni n’entende ses claquements de dents. En plus dans la poche de sa veste il y avait des gâteaux. Elle chercha un coin où attendre, ou écouter, ou chercher des yeux. Le silence s’imposa et elle cru –miracle- qu’il était parti chercher quelque chose et qu’elle était seule.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 3:54

Il n'y avait qu'une entrée. Qu'une sortie. Qu'une issue. La souris entra sans faire d'histoire. Pourquoi faire d'histoire ? Elle semblait maitrisée, apprivoisée et docile. Sur cette île, elle choisirait sûrement sa présence plutôt que celle d'un autre. Ce n'était pas une supposition. C'était une certitude. Une certitude qui gonflait son égo et rendait le tableau plus attendrissant encore. Il l'avait lâché une fois à l'intérieur sans inquiétude, comme on pouvait laisser un petit animal apeuré apprivoiser son nouvel environnement. Il ne faisait pas tellement chaud mais quelque chose de rassurant avait envahi ses entrailles. Cette sensation d'être chez soi ou presque. D'avoir tout les droits. D'être Dieu. Dieu aimait-il ses enfants ? Les aimait-il autant qu'Ezequiel se sentait aimer cette petite chose ? Il s'était éprit d'une tendre affection pour l'enfant. Elle n'était pas tout à fait souillée par Anguish. Son âme restait simple, pure. Un esprit vierge de la corruption du pensionnat. Il se disait que si elle lui rendait son affection, peut-être consentira-t-il à la préserver de son horreur. La serrure de la porte d'acier laissa échapper un cliquetis rouillé. Un flash, un bruit d'électricité, un long crépitement. Elle avait allumé la lumière. Il put voir ce qu'elle faisait. Et reconnut en ses traits la mignonne adolescente qu'il avait, il y a quelques jours de ça, arrêté dans sa fugue. Elle n'était pas allée bien loin et pour Ezequiel c'était devenu comme un jeu du chat. Il lui courrait volontiers après. Il était le surveillant qui devait la connaitre le mieux. Il devait aussi être le seul à l'avoir remarqué en dehors de ses tentatives d'évasions répétitives. C'était ça qu'Ezequiel appréciait. Pour le moment, il n'y avait aucun risque qu'un autre que lui ne lui tourne autour. Les autres surveillants prenaient des proies plus rodées, plus âgées et plus faciles. C'était toujours les mêmes qui se faisaient passer dessus.

Quelques secondes, le temps de s'habituer à la lumière que voilà qu'elle l'éteignait déjà. Il crut d'abord à une panne. C'était fort probable vu l'état de la structure. Il fit un pas et la lumière baigna à nouveau le bunker de gris, de blanc, de jaune. Il y avait des tâches marrons sur le mur. Des caisses vides, un peu de terre, un peu de pierre. Lui tournant le dos, Mary s'avança plus profondément dans le souterrain. Elle observait le terrain. Et il observait la jeune fille. A quoi pensait-elle ? Que ressentait-elle ? Avait-elle encore mal ? Il se posait d'autres questions sur l'état actuelle de Mary. Il aurait voulu se mettre à sa place, une fraction de seconde mais n'y arriva pas. Peut-être devait-elle avoir peur ? Peur du noir. Peur de retourner là-bas. Il ne pensait nullement qu'à présent elle puisse avoir peur de lui. De cet homme qui la fixait avec insistance depuis quelques minutes maintenant. Il n'avait pas bougé, pas avancé. Il ... Il regardait, simplement. Il n'y avait aucun mal à regarder.

Il tira tranquillement une cigarette et un briquet de sa poche. Il s'y reprit à deux fois pour allumer le mégot. Il tira une première bouffée en soupirant d'aise et l'écrasa tout de suite par terre. Un bruit lourd de pas qui claque contre de sol se fit entendre. Il s'approcha lentement, sûrement, vers elle avec l'intention de la reprendre un peu dans ses bras. Il ne s'en lassait pas et ne pouvait plus s'en passer. Comme une drogue. Il s'était découvert un nouveau besoin. Un besoin d'affection. Il approcha de son dos et avec la plus grande précaution du monde, l'entoura de ses bras, baisant amoureusement sa tête comme s'il eut été marié avec elle. Un tendre murmure fit des ricocher sur les murs du bunker. Il lui avoua combien il l'appréciait. Qu'il l'aimait. Sûrement n'était-ce pas des choses à dire. Il l'avait répété tant de fois à ses enfants, à ses élèves que c'était devenu une réplique apprise par cœur qu'il ressortait lorsque la situation lui semblait propice à ce genre de discours. Il embrassa sa joue comme un père et la lâcha. Il alla s'asseoir contre le mur et l'invita du regard à le rejoindre. Comme elle ne réagissait pas assez vite à son gout, il décolla son dos du mur pour atteindre sa main. Il l'attrapa et la tira vers lui pour qu'elle s'installe entre ses jambes. Ses cheveux obstruaient sa vue et il dût les dégager lentement pour ne pas être gêné.

Avec une tendresse infinie, il caressait son épaule, ses cheveux, posa sa main délicatement sur son ventre et profitait de sa chaleur. Il la sentait pourtant trembler comme une feuille entre ses doigts. Il cala son menton sur son cou et avec une voix tout ce qu'il y avait de plus mielleux, lui demanda pourquoi. Plus par curiosité malsaine que par compassion. Le froid, la peur ? Peut-être l'excitation ? La joie ? Pour Ezequiel, ce pouvait être tout et n'importe quoi. Il pariait que c'était la peur. Si ça l'était, est-ce qu'elle oserait le lui dire ? Elle oserait briser le silence imposé par l'homme et de sa voix fluette, dire "Vous me faite peur" ? C'était amusant. Il sourit. Sous sa main, l'estomac de la jeune fille grognait, se tordait. Il avait oublié qu'elle n'avait pas mangé. Elle avait préféré se barrer. Se griffer au grillage. Regardez-moi ça ... Du bouts des doigts, il effleura quelques coupures superficielles qui avaient cicatrisés. Sa mains se balada sur son bras et atteint la poche de sa veste. Comme par enchantement, en sortit un sachet de madeleine. Sans un mot, laissant la jeune fille lui répondre -il y tenait et répétait sa question- il présenta le cake sous ses yeux, certain qu'elle allait le prendre.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 15:15

Peut-être qu’il ne l’entendait pas. Quand elle s’était crue seule et qu’aussitôt une paire de bras l’avait emprisonnée elle avait chuchotée « non, s’il vous plaît » quelques fois. Quand il avait dit qu’il l’aimait, elle avait hoqueté. Ça sonnait tellement juste que ça faisait faux. Curieusement, cette salle immense et cette atmosphère cathédrale lui interdisait d’hausser la voix. Mary sentait que s’il s’énervait il pourrait devenir très mauvais. En fait elle le savait, elle l’avait déjà vu quelques fois avec d’autres adolescents. Même si elle détestait se sentir vaporeuse entre ses deux mains qui décidaient de tout, elle craignait trop de le mettre en colère en le rejetant. Maintenant assise tout contre lui, elle sentait dans son dos la crosse du révolver qu’il portait à la ceinture. A portée de tir et à portée de main. Ses mots doucereux se juxtaposaient à ses gestes et elle n’arrivait pas à le repousser correctement. S’il vous plaît, arrêtez ça mais il n’entendait pas. Elle voulu tendre la main pour attraper le sachet mais il était un peu trop au dessus. Ses os lui donnaient encore l’impression d’être fragile, d’être en verre. Ils sonnaient comme du cristal en s'entrechoquant.
Pourquoi tremblait-elle ? Question enfantine pour réponse millénaire : depuis son arrivée ici elle tremblait en permanence. Elle aurait eu envie de jurer, en plus il avait les mains froides. Mary n’avait pas envie de dire que c’était le froid de crainte qu’il ne se mette en tête de la réchauffer. Ni que c’était la peur parce que ça se voyait assez.

-Je ne tremble pas. »

Lui-même avait pas mal de cicatrices sur les mains. Son étreinte l’aurait poussé à bout. Toutes les parcelles de peau qu’il touchait mémorisaient le contact. Elle se sentait fondre comme une bougie voire disparaître et voulait se débattre pour rester solide. C'était paniquant. Tout son corps hurlait : lâche moi.
Elle dégagea vivement une épaule pour refermer les doigts sur le morceau de plastique et le déchirer précipitamment. Naturellement elle ne se recala pas contre lui. Jamais on ne l’avait touché autant en si peu de temps. C’était terriblement malsain. Le surnom du loup lui paraissait équivoque, il allait la bouffer. Comme une madeleine. Quel âge pouvait-il avoir ? Mettons plus de trente ans. Maintenant, à la lumière, elle pouvait le voir mieux. Même si les néons grésillaient et témoignaient d’un usage peu régulier. Pour se rassurer, elle cherchait quelque chose à regarder ailleurs. Une échappatoire purement psychique et inutile comme l’enfant qui chante dans le noir. Elle renifla un coup. Comment pouvait-il s’appeler ? D’où sortait-il ? Avait-il une famille ? Non. De toute évidence. Qui lui avait griffé les bras comme ça ? Quand est ce qu’il allait la lâcher ? Quand est ce qu’il allait surtout enlever cette main là dont les doigts semblaient proches de se refermer sauvagement sur ses entrailles à elle ? Elle essaya de la pousser juste un peu, la main. Ensuite elle garda ses mains à elle sur les siennes, pour les plaquer quelques part, les immobiliser un peu. Pour qu’elle puisse respirer.

Elle regardait encore une lucarne, quinze mètres au dessus. Son corps était secoué d’une énergie qui ne demandait qu’à être dépensée en pleine course. Elle avala un autre biscuit et reposa le paquet à côté de sa jambe. Puis, sans cesser de fixer le plafond, elle posa sa main sur le genou du surveillant, la laissa glisser et retrouva le chemin du revolver qu’elle arracha et fit glisser sur le sol à plusieurs mètres d’eux. Le canon était inoffensif maintenant, bien que tourné vers elle. Alors seulement elle eut ce soupir de lassitude et d’abandon qu’ont les marionnettes qui feignent d’accepter leurs conditions. Il était plus adroit qu’elle, le salaud. La télécommande aussi, elle aurait voulu la jeter. Les forces n’auraient pas été égalisées pour autant mais il lui semblait que ses os iraient mieux si elle était loin. Sa nuque la brûlait un peu, là où on lui avait implanté la ferraille.

Son bras retomba tout d’un coup. Elle avait le regard un rien embué. Mue d’un soubresaut violent accompagné d’une exclamation étranglée, elle tenta de s’arracher
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 19:45

Menteuse. Ce mot résonna comme un sifflement. Il la sentait. Il sentait ses frissons. Pourquoi mentait-elle ainsi ? Ezequiel pensa d'abord que c'était par fierté. Ça avait le don de le toucher. Il serra un peu plus fort Mary tout contre lui. Il était vraiment bien comme ça. Mais sa voix continua de faire écho dans sa tête et à mesure qu'elle se rembobinait, il crut déceler une pointe de sarcasme et de méprit. Peut-être, ce n'était pas sûr, se foutait-elle de sa gueule. Elle oserait ? Elle oserait se moquer de celui qui pouvait lui arracher la tête d'un simple caprice ? Elle avait bien osé s'enfuir. Plusieurs fois. Malgré les interdits. Elle avait osé se jeter dans ses bras tout à l'heure. Celui qui lui avait fait endurer des douleurs insoutenables. Il pensa qu'elle aurait assez de culot pour ça. Une pointe de colère le crispa. Ses doigts se contractèrent sous sa peau de sucre et sa mâchoire se serra. Pas assez pour qu'une douleur qui pique l'articulation. Inutile de s'angoisser ainsi. Quoi qu'elle pouvait dire, elle était sous son emprise. La plus totale.

Les minutes passaient dans un lourd silence et seul le son de la mastication précipitée de la jeune fille rendait l'atmosphère plus légère. Puis un froissement de tissu. Imperceptible. Comme si sa force s'arrêtait à cet infime effort qui lui demandait de prendre tout son temps. Il la sentait remuer et se surprit à admirer ses gestes craintifs. Il avait l'impression qu'elle serait incapable de bouger plus que cela et poursuivit le mouvement de sa main jusqu'à ce qu'il sente les siennes l'entourer. Son pouce se mit à faire machinalement de tendre allées-retours sur sa peau. Ezequiel était alourdit par le sommeil. Il était détendu et aurait volontiers dormi dans ses bras. Il n'aurait, pour tout dire, bougé pour rien au monde.

L'autre se mit à agir. Lentement. Toujours avec la même prudence. Il senti une légère pression sur son genou. Il fronça les sourcils, se demandant ce qu'elle voulait faire. Il n'en était pas sûr. Elle coula doucement et Ezequiel pensa à tord qu'elle voulait accélérer les choses. Aller trop vite. Ça lui arracha une moue dédaigneuse et attrapa soudain son poignet. Non ... Prenons le temps. Il se faufiler entre ses doigts et comprit qu'elle voulait attraper la crosse de son arme. Il sourit. Que comptait-elle faire avec ? Elle pensait réellement la lui prendre aussi facilement ? Il n'était pas si bête. Mais par esprit de jeu, il la laissa la prendre, sans lâcher sa main. Il guida ses mouvements et entendit le revolver déraper sur le sol. Il leva la tête et jugea qu'il était à distance raisonnable. Raisonnable car si lui ne pouvait pas le prendre, elle non plus. Il restait tout de même un danger pour la jeune fille et il ne comprit pas tellement pourquoi elle avait fait ça. Mais soit, si ça la rassurait ...

Ezequiel lâcha ses petites mains et enroula son bras autour de ses épaules. Il se souvint d'avant. Quand il était enseignant. Quand ces petits corps lui demandaient d'innocents câlins d'enfants. Il y consentait toujours. Ils en réclamaient sans cesse. Quand il les enveloppait comme une couverture de ses bras, ils lui agrippaient le cou. Et il déposait un doux baiser sur leur joues moelleuses. Il en fit de même avec Mary avant de reposer son dos sur le mur et l'attirer vers lui. Il sentait sa poitrine se relever. Son souffle lent et régulier. Son cœur battait fort. De grands coups. Doum doum ... Doum doum ... Ça l'apaisait plus qu'il ne l'était. Le surveillant tourna mollement la tête. L'arme était toujours par terre. Elle n'avait pas bougé. Il se demandait alors à quoi il pouvait s'attendre. Il se sentit stupide et recala son crâne contre la pierre.

Sans s'y attendre, sans prévenir, aussi subitement qu'un animal et avec la force du désespoir, il sentit la jeune fille avoir un sursaut. Aussi brève que fut l'action, ça avait suffit à réveiller Ezequiel. Loin de forcer à la maintenir tranquille, il l'obligea à basculer en avant pour la faire tomber sur le ventre. En quelques secondes, il se retrouva allongé au dessus de la petite Mary, attrapant une nouvelle fois ses mains pour la garder au calme. C'était la deuxième fois qu'il s'agenouillait sur elle dans la soirée. Un changement d'atmosphère. Tout s'accélérait. Le temps, les battements de son cœur, sa respiration, ... Pour mieux la voir, elle, son visage, ses grands yeux lui suppliant pitié -car il n'avait pas oublié ce délicieux moments où elle s'était jeté à ses pieds- il l'attrapa par les cheveux et plaqua son visage de profil sur le sol. Il ricanait d'un rire gras et se pencha au dessus de sa joue.

Et maintenant, est-ce que tu trembles ? Est-ce que tu as peur ? Dis-moi ... As-tu mal ? Assez mal ? Parce que tu sais ... Il dégagea quelques mèches de cheveux qui lui collait au visage, baisa d'un ton et rapprocha son souffle du sien. Il faut que je te punisse. Le règlement, il doit être respecté. Et tu n'as pas été sage. C'est mal. Tu t'es enfuie. Tu sais ce qu'on leur fait, aux réticentes dans ton genre ? Tu veux que je te le dise ? Tu veux que je te montre ?

Il n'y avait aucune douceur dans ses caresses. Que de la maladresse. Quelque chose de nerveux. Il passa une main impatiente sous sa poitrine et l'obligea à se mettre à genou en tirant violemment ses cheveux de bronzes. Il avait envie de lui mordre le cou. Ça avait l'air bon. Cette chaleur, cette beauté. Qu'il avait envie de s'amuser ... De s'amuser vraiment. Mais tout ça s'arrêta. Tout. D'un coup. La lumière. Il faisait soudain noir et cette obscurité l'arrêta net dans son élan. Sans la lâcher, il leva les yeux au plafond. Une panne ? Il y avait justement pensé tout à l'heure. Ce n'était pas forcément le manque de lumière qui pouvait le gêner mais la surprise fut qu'il fini par s'intriguer. Il jeta son morceau à terre et se releva vers son revolver sans penser une seconde que sa proie pouvait avoir la présence d'esprit de s'échapper. Si elle était intelligente, elle resterait là. Il rangea l'arme de nouveau à sa ceinture sans quitter les petites vitres du plafond des yeux.La lune était visible. Un magnifique croissant. Fin et lumineux. Il resta quelques secondes à admirer une telle splendeur.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeDim 25 Déc - 17:47

Mary cessa de crier et poussa un dernier long gémissement entre ses mains. Ses os tintaient comme un service à champagne. Elle tomba sur le flanc, les yeux encore très humides. Pendant ces quelques secondes, elle avait totalement paniquée, perdu le contrôle d’elle-même, de son corps, de ce qu’on en faisait, de sa voix, de tout. La lumière était tombée et avec elle un silence écrasant, découpé seulement par les restes de sanglots de la fille prostrée. Lui ne bougeait plus, aspiré par la contemplation d’un croissant de lune. Elle se traîna vers le mur, loin du rayon lumineux et retira ses chaussures le plus doucement possible. Il avait fallu « ça » pour confirmer qu’il était complètement fou et que le moindre de ses chut rassurants pouvait se transformer en coup violent. Si les néons se rallumaient maintenant, une belle chance de se faire oublier disparaissait. Elle se redressa en reniflant encore un peu, prit ses chaussures dans la main et s’éloigna doucement, dans le sens opposé à la porte d’entrée, l’abandonnant à la lumière crépusculaire. Les lèvres collées contre les dents, tentant de contenir au maximum ses pleurnicheries, elle disparu derrière plusieurs piles de caisses.

Le bunker était grand, le moindre geste résonnait. Elle ne voyait plus le surveillant. Pendant quelques secondes, tout à l’heure, la terreur avait atteint des degrés inattendus. Il y avait dans ce grand corps d’homme une fusion, un sentiment que Mary n’était pas habituée à côtoyer. Quelque chose qu’on évite d’exposer dans les cours des lycées américains, quelque chose qui méritait des claques quand on en parlait à la maison. Une fusion de désir. Un désir nerveux et violent qui s’abattait sur elle sans raison. Ses os lui faisaient encore mal. Il avait déchiré son pull sous l’aisselle et sur l’épaule. Quand il l’avait plaqué au sol, elle s’était aussi un peu égratigné le visage.

Bientôt elle arriva à l’autre bout du bunker. Comme on n’y voyait rien, elle balada sa main contre le mur qu’elle suivait. Tout au fond, elle rencontra une poignée de porte. Au toucher, ça semblait un peu rouillé. Ses genoux tremblaient. Elle s’attendait à tout moment à sentir l’autre lui sauter dessus. La porte résista un peu puis s’ouvrit. Elle donnait sur une pièce minuscule où il faisait noir comme dans un four. Il y avait juste une petite fenêtre qui éclairait à peine. Mary entra dans ce qui semblait être une petite salle de contrôle. Des fils pendaient un peu partout, une vieille chaise était renversée et elle buta dedans. Elle ferma la porte mais il n’y avait pas de verrou. Elle monta sur un bureau couvert de bouton en tout genre et plaqua son visage contre la vitre. C’était manifestement trop petit pour qu’elle y passe mais, sous le coup du désespoir, elle tenta quand même de l’ouvrir. En vain. Elle chercha un objet autour d’elle, saisit une de ses chaussures dont la semelle était en cuir et frappa un grand coup. La vitre se cassa. Elle tenta d’y grimper, passa la tête et constata que, de toute façon, elle ne sortirait jamais par là.

Dans le bunker, tous les néons se rallumèrent d’un coup sauf dans la petite pièce où elle était et qui semblait coupée du reste. Mary sauta par terre, hésita à sortir. Dehors il y avait la lumière et tout d’un coup, cette lumière lui fit peur. Cette lumière qui avait failli baigner de son halot une scène abominable dont elle était l’objet. Face au loup, elle ne faisait pas le poids. Il allait venir et la trouver. Qu’elle reste ou qu’elle sorte. Un bruit éclata dans le bunker et elle poussa une exclamation de surprise. Son cœur battait toujours à deux mille. Elle se jeta par terre et rampa sous une table, juste dans le coin le moins éclairé, les genoux repliés et les yeux grands ouverts.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 0:16

Il aurait pu la rattraper. Très facilement. Deux de ses grands pas équivalaient à dix de ceux de Mary. Mais au lieu de lui courir après lorsqu'il remarqua qu'elle s'était levé, il tendit le bras sans conviction, et s'était chichement penché pour avoir une infime chance de l'intercepter. Il n'était même pas à porter. Elle s'était enfuie. Il jeta un dernier regard à la lucarne et soupira. Il tourna la tête et avec la même lenteur paresseuse, avança vers le fond du bunker. Qu'importe ce qu'il y avait, il la retrouverait. Jusqu'au matin. Il avait jusqu'au matin. Et tout ça n'était qu'un jeu, n'est-ce pas ? Chacun de ses pas le balançait sur le côté. Droite, gauche, droite gauche ... Il ne voyait absolument rien dans le noir et au fond, dans l'obscurité, comme un monstre tapis dans les ténèbres, un bruit grinçant de métal. Une serrure qui s'ouvre. Le monstre approche. Il arrive. Il est sous le lit. Laisse-moi te protéger et te prendre dans mes bras. Je le ferai fuir, mon enfant.

Ezequiel n'avait pas besoin de voir. Parfois, il lançait son bras vers le mur, s'assurer qu'il n'était pas trop près. Qu'il ne se cognerait pas aux parois. Du bout des doigts, il senti un obstacle. Froid. Dur. La porte. Ses lèvres s'incurvèrent. Tic tac tic tac tic tac, faisait ses doigts sur la porte. Il l’appela d'une voix doucereuse. Il appela la petite Mary. La fin de son prénom flottait dans l'air avant de s'évanouir dans un brisement cristallin. Que faisait-elle ? Elle venait de casser quelque chose. Une vitre peut-être ? Elle voulait sûrement sortir par la fenêtre. Elle allait se remettre à courir à travers la forêt et ils feront une nouvelle partie de chat. Ils abandonneraient leur cache-cache. C'était dommage, non ? La lumière revint dans un grand clac. Les circuits se mirent à émettre un sifflement ascendant et quelques touches à clignoter. Ezequiel observa les néons quelques secondes, surprit. Un tube cathodique restait éteint. Il allait falloir le changer.

Il défonça la porte. Un grand vlam ! Il sauta à l'entrée comme pour surprendre la gamine. Mais il ne vit personne. Peut-être s'était-elle enfuit par la fenêtre ? La vitre était brisée. Il s'approcha, plia la nuque et consentit qu'aussi petite soit cette adolescente, elle n'aurait pas pu y passer. Il se retourna pour visualiser chaque recoin de la pièce. Sans bouger. Un pas. Deux pas. Ça résonnait. Ils se voulaient lourds. Angoissants. Ezequiel se mit à parler au vide, toujours avec cette voix qui se voulait mélodieuse mais qui, en réalité, il le savait, terrifiait les petits enfants. Il tourna un peu. Essaya de deviner. "Où es-tu, Mary ?" lançait-il au silence qui ne répondait que de grésillements électriques. Le surveillant s'approcha d'un drap. Doucement. Avec précaution. Posa sa main et ... L'enleva subitement. Rien. Personne. Son sourire s’agrandit un peu plus à mesure que le temps passait. Il continua à chercher. A découvrir d'hypothétiques cachettes pour une enfant de 15 ans. A chaque fois, il réduisait le champ de recherche. A chaque fois, il réduisait les limites de sa patience.

Il allait commencer à s'énerver. Il somma Mary de se montrer. Avec plus de fermenter cette fois-ci. Ce n'était plus la belle voix qu'il prenait pour jouer. C'était celle d'un homme en colère. Dangereux. Prêt au pire. Mais une lueur d'espoir vint lui redonner un peu de sa puérile arrogance. Il n'avait pas cherché sous la table du fond. Elle était loin. Il pensa que c'était tellement évident qu'il aurait dut commencer par là. Il feignit chercher encore un peu, s'approchant comme si de rien n'était de cette table. Il le savait maintenant. Elle était là. Il avait pensé la même chose les trois dernières fois. Et à chaque fois, il était certain de trouver une enfant recroquevillée par la peur. Il était face à la table cette fois. Il posa une main délicate sur celle-ci et s'accroupit pour voir en dessous. Surprise, avait-il murmuré.

Elle était là, sur le point de s’effondrer en larme. Elle était belle à en croquer. Ezequiel se perdit dans sa contemplation. Avec sa main libre, il tenta d'approcher doucement de son visage. De caresser une nouvelle fois sa joue. Elle restait toujours la même. Mais, perdant de sa patience, trouvant que le jeu commençait à s'allonger dans le temps, il fit preuve de moins de tendresse lorsqu'il avait s'agit d’agripper son bras et de la sortir de là. Et comme il avait du mal à la relever, il souleva la table qui bascula en arrière. La poussière s'éleva et son nez commençait à le gêner. Il attrapa le menton fragile de la jeune fille pour tenter de la voir mieux. De bien la calmer et de pouvoir l'observer de plus près. D'un peu plus près. Il déposa un violent baiser sur ses lèvres et glisser jusqu'à l'épaule. C'était doux. On aurait dit du velours. La comparaison avec le chaton lui semblait tellement persistante qu'il ne pu s'empêcher de miauler. Il plaqua sa main contre sa jugulaire et tenta de l'obliger à s'allonger. Comme tout à l'heure. Ils seraient mieux par terre.

Tu pensais m'échapper ? Je croyais que tu ne voulais pas retourner au château. Que tu voulais rester avec moi. Tu me fais beaucoup de peine, tu sais ...

Ses petites embrassades, qu'il ne contrôlait qu'à peine, continuait à se balader sur son visage, ses épaules, son corps. Une main curieuse vint se faufiler sous le pull de la jeune fille. Voyons vois ce qu'on y trouve ...
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 1:26

Un baiser. Une morsure. Un coup. Une fusion. Un toucher. Un contact. Son corps, pendant un quart de seconde, devint ballant.

Mary heurta le sol avec fracas et tenta aussitôt de ressauter sur ses pieds. C'était impossible, il la plaquait au sol et l'écrasait. Elle tenta de refermer ses doigts sur un des pieds de la table, de dégager son coude de l'étau. Son visage à lui était trop près du sien, il la parcourait précipitamment, se jetait sauvagement sur toute la peau à nue qu'elle n'arrivait pas à protéger. Pendant qu'il se noyait dans sa gorge, elle releva violemment la tête et essaya de le mordre à l'épaule ou dans le cou. Ses dents se refermèrent sur le tissu de sa veste. Elle sentait ses doigts tièdes sous le vêtement et se convulsa pour ralentir leur course pressée sur son ventre. Tout allait vite, trop vite. Pas de temps pour réfléchir ou pour évaluer une issue. Elle parvint à dégager une main et le frappa du mieux qu'elle pu le plus près possible du visage. Elle voulu se faufiler sous son bras mais était bloquée. Plus de supplication, plus de mot, que des grognements. Il était lourd, il était grand, il la maintenait très correctement. Elle cogna sa tête contre son torse, s'accrocha à la chemise et arracha quelques boutons. Là, elle griffa comme elle pouvait le torse maigre et quasiment imberbe. Elle voulut loger son genoux dans son estomac, il l'en empêchait avec sa hanche. Elle secouait la tête de gauche à droite pour éviter ses lèvres. Toujours la main sous le pull. Nouvelle convulsion. En deux coups de reins elle parvint à se retourner sur le flanc et à basculer toute la structure imposée par le terrible. Il était collé à son dos. Elle glissa sa propre main sous son pull et tenta d'agripper la sienne qui avait déjà su trouver le chemin de sa poitrine. Elle le chopa au poignet et tira de toute ses forces vers le bas.

Voulant balancer sa tête en arrière pour, par exemple, lui casser le nez, elle se tordit le cou. Leurs jambes étaient comme emmêlées et les siennes, totalement immobilisées. Ses mouvements n'arrêtaient en rien la progression perverse des mains sur son corps, elle ralentissait une échéance fatale. Pendant plusieurs minutes elle continua de battre des pieds et des mains, d'empêcher toute intrusion sous ses vêtements et de faire le maximum de dégâts imaginables sur lui c'est à dire pas grand chose. Il récoltait quelques coups d'ongles. Lui aussi luttait bien, dans le sens inverse. Mary chassait parfois le silence en grondant ou en glapissant. Le sol était froid, ses mains étaient tièdes, ses lèvres étaient chaudes, c'en était trop du choc thermique. Peut-être cette lutte panique était-elle préférable à la tendresse pastiche où, lovée, contre elle, il mimait le père transi, l'amoureux. Encore une fois, dans un violent soubresaut, elle tenta de les faire basculer. Même plaquée par terre, elle manquait d'équilibre. Elle donna un violent coup avec sa cuisse et parvint à décoller la hanche de quelque centimètres. Elle lança sa jambe par dessus la sienne, lui grimpa sur le flanc et entama le marteler de tout ce qu'elle savait faire. Son autre jambe était toujours bloquée sous le poids de l'assaillant assailli.

« -Ne me touchez pas comme ça ! Ne me touchez pas comme ça bordel de merde ! »

Elle lui attrapa les cheveux et au moment où elle allait en arracher une poignée, poussa un cri strident. Son genoux était sur le point de se retourner et il fallait absolument qu'elle se laisse tomber si elle ne voulait pas se déboîter la jambe. Elle lui lâcha les cheveux et ses mains, dans sa chute, abandonnèrent sur le crâne du bourreau une longue caresse. Elle retomba sur le dos, épuisée. Ses respirations étaient courtes comme après un cross. Un cross où le moniteur l'aurait poursuivi avec une carabine chargée. La moitié de son corps était encore sous lui. Vidée, elle était vidée et incapable de tout. Mollement, du pied, elle asséna un dernier pitoyable coup. « Oh mon Dieu », souffla-t-elle en posant sur lui un regard exténué mais toujours piqué de crainte.

« -Pas comme ça, répéta-t-elle en secouant mollement sa tête d'enfant. Ne me faîtes pas de mal. »

Elle découvrit réellement son visage à cet instant et tendit une main vers lui.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 21:37

C'était comme elle voulait. Absolument comme elle voulait. Sur le dos, sur le côté, sur le ventre. Comme elle voulait. Elle faisait mine de se débattre. De griffer comme un petit tigre, de cogner, de grogner. Mais ça ne servait à rien. Ezequiel le savait. Elle le savait. Ça rendait le jeu plus amusant encore. Plus excitant. Elle ralentissait l'inexorable et lui poursuivait son avancée. Il se sentait comme puissant. Il faisait ce qu'il voulait d'elle. En la sentait se débattre entre ses bras, il savait qu'elle n'avait aucune chance. Pour être bon joueur, quelques fois, il la laissait faire. Il hurlait de douleur mais son sourire ne s'éteignait pas pour autant. Demain, il allait avoir des bleus. La garce. Certains coups, il ne les sentaient pas. D'autres ne les voyait par arriver. Quand il jugea la lutte inutile, il bloquait une nouvelle fois ses poignets mais les lâchaient très vite pour enchainer sa course. De temps en temps, le froissement de tissus qui résonnait dans la salle était remplacé par de douloureux grognement. Ezequiel lui sifflait de se taire. Des ordres qu'il ne cessait de murmurer à son oreille. Il avait ses cheveux dans le visage. Son bras, coincé sous le corps de la jeune fille, continuait à ramper entre son pull et ses mains qui tentaient vainement de freiner sa progression. L'autre la maintenait toujours aussi fermement mais ses balancements frénétiques l'empêchait de la serrer plus fort qu'il ne le faisait.

La musique de leur agitation était lourde. Du tissu qui se déchirait, des respirations saccadées, des chuchotement pervers ... Parfois un crie de détresse s'évaporait dans l'air. Malgré son petit corps d'adolescente, Ezequiel s'accordait à penser que Mary se défendait bien. Il n'arriva pas à empêcher le balancement de sa jambe sur la sienne. Et puis elle se mit à hurler, vociférer des ordres. Ça menaçait, dis donc. Il sentait qu'il perdait alors un peu de terrain. Sûrement pas, songea-t-il. Il s'évertua à grimper sur son épaule, à reprendre sa jambe prisonnière et à reprendre le dessus avec toute la force qu'il avait mais il sentit soudain une petite main choper sa tête comme il l'avait fait pour elle tout à l'heure. Il pencha sa tête dans le sens où sa main tirait, lâcha un peu de moue, se sentait abandonner et allait hurler. Mais ce ne fut pas le sien qui retentit dans la pièce. Ezequiel pensa que le jeu reprenait et se souleva finalement pour reprendre le dessus sur la petite Mary, épuisée par cet affrontement stérile.

Ezequiel était assis sur son bassin. C'était terminé. Il avait gagné. Comme toujours. Il gagnait toujours à ce jeu. C'était son préféré d'ailleurs. Parfois ça durait longtemps. Deux jours, deux mois, deux ans. Les stratégies changeaient. Il fallait être patient. Ou au contraire, presser les choses. Ça avait duré quelques jours avec Mary. Il avait le règlement de son côté. Ça avait facilité les choses. Elle s'était rudement bien battue. Mais maintenant, comme dans tous les jeux, le vainqueur allait prendre sa récompense. Parce que sinon, il n'y avait aucune raison de jouer, n'est-ce pas ? Plus le temps passait et plus la récompense était belle. Un long silence dominait leur respirations courtes et irrégulières. Lui aussi était essoufflé. Il avait envie de rire mais sa gorge le brûlait et ses poumons étaient vidés. Il comprit enfin ce que disait Mary. Certes, il l'avait entendu tout à l'heure mais la passion qu'il avait ressenti avait empêché toute réflexion. Soit, il allait l'apprécier en douceur. Lentement. Comme tu voudras, petit ange, répétait une voix dans sa tête. Il se surprit à le prononcer. Il appuya sa main droite sur le sol, juste à côté de son visage et de l'autre acheva de déboutonner sa chemise, à présent bonne à jeter. Des boutons avaient éclatés un peu partout autour d'eux. Il se demandait si il pourrait la réutiliser pour autre chose. A Anguish, le recyclage était toujours bon à prendre.

Sa veste avait glissé à quelques mettre. Il s'était retrouvé torse nue. Lorsque la jeune fille lança une main vers son visage, il la récupérera. Il déposa un tendre baiser sur cette paume d'enfant et se pencha en avant pour sentir une nouvelle fois son souffle. Il lui jura qu'il ne lui ferait aucun mal. Aucun. Promit. Il guida la petite main de Mary vers son torse, enveloppa ses longs doigts des siennes et la glissa vers sa nuque. Il tressaillit. Un agréable frisson. Il se demandait si elle pouvait ressentir la même chose. C'était enivrant. Leurs mains coula vers la nuque du surveillant, son épaule et il l'obligea à l'agripper. En un ultime effort, il redressa le corps de la jeune fille. Bien qu'il lui murmura d'enlever son haut, il le fit lui-même, avec beaucoup de vigilance. Il s'attendait à ce qu'elle tente de se décoller de lui. Reprendre cette victoire qu'il avait chèrement acquis. Chaque sursaut était calmé par une étreinte. L'un de ses bras entourait sa taille. Encore un peu plus. Sentir sa gorge serré contre son buste, à même la peau. A chaque respiration accroissait son plaisir. Il aventura sa main libre dans le jean de la jeune fille. Par crainte qu'elle ne lutte une nouvelle fois, il la compressant contre lui et se remit à émettre des murmures qui se voulaient rassurants.

Tut tut tut tut ... N'ai pas peur ... Sa main avait atteint sa cuisse Ne t'en fais pas. Je prend bien soin de toi. répétât-il sans s'en lasser dans les cheveux défait de Mary.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 23:14

Même si l'agresseur consent à prendre la victime en douceur, un viol reste un viol. A présent c'est le mot qui résonnait dans la tête de Mary. Merde aussi. Son corps était désarticulé et trouver le vocabulaire exact à ce nouvel épisode tragique de son existence lui semblait encore l'opération d'évasion la plus intelligente. C'était histoire d'oublier que les mains qui la caressaient avec la bienveillance d'un amant la répugnaient presque autant que le souffle chaud sur son épaule. C'était histoire de faire l'impasse sur le froid qui la mordait sans son pull et sur les clics -encore clic- des sous vêtements que l'on dégrafe sur son dos. Pour ça, il n'avait pas les paumes rêches. Non, non. Chacun de ses frôlements creusait un sillon qui la traversait des pieds à la tête et l'ouvrait en deux. Un bourdonnement sourd vibrait dans ses oreilles et chassait le reste. Seuls ses mots lui parvenaient. Non elle n'avait pas peur, on a peur de l'inconnu. Il l'entraînait droit vers l'inconnu, l'inconnu violent mais l'inconnu démasqué. Les gestes avaient une convergence, les baisers une tracée.

Très vite il ne fut plus une partie de sa chair qu'il n'avait pas parcouru. A genoux sur ses cuisses, elle le laissa retirer son jean sans mordre ou griffer. Elle posa même la tête sur son épaule et serra plus fort ses mains autour de son cou. Comme ça devenait trop dur d'écouter les frottements de tissu, elle chanta un peu. N'importe quoi, Bob Dylan, Merry Christmas. La forme en quelque sorte d'une dernière résistance. Fais ce que tu veux du corps, l'esprit plane bien plus haut, bien plus haut que tes mains. Chaque fois qu'il glissait ses doigts sur un point, elle sursautait ou l'agrippait plus fort en essayant de ne pas craquer. L'esprit était peut-êre haut mais il descendait vite.

Le froid quand même, ce que c'était que ce froid. Que pouvait bien foutre sa mère à cette heure de la soirée ? Il bascula, fit quelque chose qu'elle comprit vaguement et se contenta de le suivre sans résistance. Tiens il n'avait pas les ongles très longs. Est ce qu'il se les rongeait ? A quoi penser ? Ronger. Rongeur. Il y avait sans doute des rats dans ce bunker. D'ailleurs qu'est ce qu'il foutait là ce bunker ? Le sol était gelé. Elle ferma les yeux fort, très fort puisqu'il avait dégagé les cheveux de son visage. Elle posa même une main devant en basculant la nuque vers le haut.

Salaud.
Que Lucifer te bouffe.
Qu'il t'emporte et que tu brûle pendant cent ans.

Forever young, na na na na na...

Et puis il retomba sur elle, la tête sur sa poitrine. Ce devait être fini. Il respirait fort, rauque. Il avait les cheveux en sueur un peu, d'avoir couru tout à l'heure sans doute. Elle se dégagea de lui facilement et repassa son pull et son slip parce que rester sur le béton comme ça encore deux minutes, c'était la mort. Elle s'assied et vit un briquet qui était tombé de la veste du fou quand il l'avait enlevé. Elle alluma une flamme pour se réchauffer les doigts. Est ce que c'était le moment de lui sauter dessus en criant je te déteste ? Il portait encore son jean lui, mais son flingue était par terre. Elle le regarda et imagina qu'elle aurait pu lui rendre la monnaie tout de suite. Au lieu de ça elle replia les jambes et fondit en larme comme si elle avait eu quatre ans, le front contre les genoux. Ridicule, tout juste bon à émouvoir une galerie de spectateurs bourges.

Dans la poche de la veste, il y avait aussi des cigarettes. Elle en alluma une, prit une bouffée et toussa. Elle insista quand même. Elle ne pourrait jamais rentrer chez elle après ça. Pas possible. Sa mère, aussi garce soit-elle, lui manquait terriblement à ce moment.

Parce que la clope entre ses doigts n'avait pas un potentiel affectif suffisant et que sa mère était trop loin, elle exigeait sans le dire qu'on l'étreigne, qu'on la réconforte. De toute façon c'était dégueulasse, elle jeta le mégot. La seule paire de bras aux alentours étant naturellement celle du mec allongé par terre, elle deplia les jambes et s'y enroula.

« -Bon, ...ça va mieux maintenant ? » demanda-t-elle mais elle n'arriva pas à finir sa banalité, elle s'étrangla.

C'était pas normal de faire ça. Ce type, elle le haïssait par définition maintenant. C'était pas normal. Cette île n'était pas normale. Ce n'était pas normal de ne trouver d'affection que dans les mains d'un fou.
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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeMar 27 Déc - 0:46

La tête vidée. Tout. Mon Dieu, que c'est bon. S'il y avait un Dieu dans toute cette histoire. Le désir violent, l'envie de la serrer et bien plus encore. Tout ça avait disparut. Il respirait. Profondément. Il passait lentement, parfois, sa main détendue sur sa peau. Elle lui semblait si familière à présent. Quand le bout de ses doigts entoura son nombril, il laissa tomber son bras. On aurait dit de la pâte qu'il pouvait malaxer à sa guise. Elle était à lui, maintenant. Oh oui. Rien qu'à lui. A quoi elle pouvait penser, maintenant ? Elle ne bougeait presque plus. Lui pensait que ça serait bien de rester là indéfiniment. Un élan d'affection l'envahissait. Pas comme tout à l'heure, non. Un attachement soudain, qui allait sûrement disparaitre. Il repensa aux autres. Il les tuaient d'habitude. Parfois, il les gardait quelques temps. Autant que le jeu pouvait durer. Mary était fraiche. Elle était belle. Et elle ne l'ennuyait pas. Il aurait voulut penser qu'elle serait à lui toute sa vie. Qu'elle ne grandirait pas. Ne grandit pas, Mary. S'il te plait. Pour ton Ezequiel. Reste comme tu es. Il était triste en pensant qu'un jour elle deviendrait peut-être une salope. Une vraie pute. Toute cette candeur, cette beauté puérile. Woup ! Tout allait disparaitre. Misère, non ... Il voulut la serrer plus contre lui. Qu'elle ne s'en aille jamais. Lui murmurer qu'il l'aimait.

Lorsqu'elle se dégagea de son étreinte, Ezequiel se roula sur le dos et força sur sa nuque pour voir ce que faisait l'enfant. La voir se rhabiller lui arracha un sourire mesquin. Il laissa tomber son crâne et regarda le plafond, les pensées pleines de petits papillons et de lucioles arc-en-ciel. Il planait complètement. Il voyait le plafond tourner. Lui restait immobile. Seul le bunker se balançait, dansait autour de lui. Il ferma les yeux et inspira d'un long soupire béat. Les derniers froissements de vêtements qui s'élevait dans l'air signaient l'arrêt des jeux. Encore quelques heures et tout le monde allaient reprendre ses activités quotidiennes comme s'il ne s'était absolument rien passé. Mais c'était juré, il repasserait voir la petite Mary. Parce qu'il l'aimait beaucoup, se disait-il. Et durant l'instant, il eut l'impression qu'ils se comprenaient. Les enfants comme ça, ça l'avait toujours compris. Elle l'avait serré et il avait répondu à ses attentes. Un délicieux souvenir vint le faire frémir. Il souleva son corps, encore lourd de fatigue, et remonta son jean. A présent, la chaleur s'évaporait. Il avait froid. Il chercha sa chemise du regard. Il tomba sur le petit chaton prit d'une quinte de toux. Elle lâcha la cigarette et vint se blottir d'elle-même contre lui. Il lui sourit, attendrit par cette inclination.

Comme il la trouvait un peu lourde, il s'assit plus confortablement, croisa les jambes et entoura ses épaules de son bras. Elle semblait sangloter. Il ne se demandait pas pourquoi. Il ne savait pas mais l'habitude voulait qu'il n'y fasse plus attention. Qu'elle pleure si elle le veut. Ses joues, fiévreuses et humides se séchèrent contre son torse. Un choc thermique, nouveau frisson. Il passa son pouce sur ses pommettes pour les essuyer. Ce tableau, aussi émouvant fut-il, était hors de portée pour Ezequiel. Il se demandait pourquoi elle pleurait, pourquoi elle se lovait contre lui, pourquoi elle lui demandait si ça allait alors que pour lui, depuis le début de cette soirée, il frétillait de désir pour elle. Il voulut lui retourner la question. Il se tut. Inutile. Il savait que ça irait. Il était là. Il voulut se relever et lui chuchota machinalement d'attendre. Il se dégagea de ses bras et alla chercher sa chemise. Il la pesa du regard et finit tout de même par la remettre. Il manquait quelques boutons. En refermant sa veste, il eu plus chaud encore.

Il avança vers elle, toujours par terre, et tenta, sans un mot, de la trainer vers l'un des murs de la pièce. Il y allait avec douceur. Avec gentillesse. Qu'elle était mignonne ... Il se réinstalla comme il l'avait fait tout à l'heure, près de l'entrée de la structure. Il avait été bien comme ça. Il agrippa le pull de la jeune fille. Sur les deux épaules. D'un côté, ça avait été déchiré. Puis, il tira lentement vers lui. Pour la caler sur ses genoux. Il avait sommeille. Il voulait dormir. Il voulait l'avoir entre ses bras. Il avait peur qu'elle ne parte pendant la nuit. Ce serait dommage. Et triste. Surtout triste. Tout semblait si parfait cette nuit ... Il se sentait léger . Très léger. Il déposa un tendre baiser sur son front et l'obligea à caler sa tête sur son torse.

Joyeux Noël, Mary.
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MessageSujet: Re: Footing | avec Ezequiel McMortensen   Footing | avec Ezequiel McMortensen Icon_minitimeMar 27 Déc - 1:36

Quelques images de cadeaux sous le sapin et de menu du réveillon la traversèrent, elle leva les yeux vers lui. C'était possible, elle était arrivée deux mois avant et n'avait pas encore tout a fait décrochée du calendrier. Alors elle avait passé son premier noël à Anguish dans un garage froid avec un surveillant exigeant dont elle ne serait, en rentrant, même pas foutu de dire le nom mais dont elle pouvait citer toutes les lignes de la main. A lieu exceptionnel, soirée exceptionnelle dira-t-on. Elle se laissa traîner, caler, complètement abandonnée. Elle regarda leurs pieds. C'était vrai qu'il avait les jambes longues à côté d'elle. Retour en position initiale, il ne s'est rien passé. Elle ne savait même plus dire si tout ça avait réellement eu lieu. Tout ça, c'était un truc d'adulte et à force d'être infantilisée par son mielleux chasseur, elle finissait par ne ressentir que des désirs d'enfants. Ne pas avoir froid, être protégé par sa mère, évacuer les sales images et puis dormir.

La pièce était illuminée. Mary abandonna sur le sol un dernier regard et frémit. Jamais plus elle ne voulait revenir dans cet endroit. Pendant qu'il achevait de l'emprisonner contre lui, elle se jurait qu'elle n'aurait pas à y revenir. La prochaine fois personne ne la rattraperait. La seule chose qui lui frôlerait la peau, ce sera le vent. Aucune racine ne s'accrochera à sa cheville, aucune machine se fera trembler ses tripes ou craqueler ses os. Aucun homme ni aucune femme ne pourra jamais la freiner. Surtout pas celui là, elle courra si vite qu'il ne pourra jamais refermer ses doigts sur elle. Jamais, jamais, il mourrait avec juste le pauvre souvenir d'un corps blanc sur le bitume et d'une chevelure où il se sera roulé jadis. Elle ne deviendrait pas comme les filles d'Anguish. Jamais, jamais.

« -Joyeux noël. »

S'il le disait.

Sa veste était chaude, ça valait mieux de rester là que de se poser à nouveau sur ce sol qui avait aspiré la séquence, comme bu ses tremblements, comme bu son sang. Elle le sentit s'assoupir un peu. Aucun honneur. Pas de manières. Ce qu'il voulait il l'avait, fort bien. Elle se laissa bercer par son souffle et coula à son tour dans un sommeil profond, peuplé de courses folles, de sauts dans le vide, d'envols.

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