En plein automne le paysage d'Anguish était lugubre a souhait, mais d'une certaine façon il était splendide, reflétant l'état d'esprit des pensionnaires a la perfection. Si l'on aime la tristesse et le désespoir, qu'on trouve ça beau, que la mélancolie des lieux vous attirent, comme admirait à l'instant Kaori en marchant sans bruit dans les feuilles mortes, vous serez sans doute d'accord pour dire qu’Anguish est un des plus beaux endroits qui existent en matière de désolation, de solitude et qu’elle procure une peur excitante. Kaori aimait les gens en général même si elle avait toujours eu peur de rencontrer des personnes peu amicales avec elle, mais parfois la solitude quand on la choisit peut être douce, paisible, calme…La solitude peut être une amie précieuse mais qui peut parfois vous faire mal si vous ne l’avez pas choisit. C’était le cas pour Kaori, elle n’aimait pas être seule, ça lui faisait peur mais la peur sur elle exerçait une sorte de sentiment d’invulnérabilité, un coup d’adrénaline qui la rendait plus dynamique qu’elle ne l’était normalement. Ce lieu qu’est ce pensionnat exerçait sur elle cette peur fascinante, c’était pourquoi en ce moment il était presque impossible de la calmer, elle en deviendrait presque hystérique. Kaori était depuis son arrivé sur ses gardes, le moindre mouvement dans les buissons, le moindre son la faisait se retourner. Méfiante ? Il y avait de quoi ! Et puis cette sensation d'être toujours observée ! C'était le cas en plus ! Elle avait bien repéré les cameras de surveillances dissimulées ça et là, ne la prenait pas pour une idiote même si elle a l'air comme ça un peu folle et naïve. Ne lui faite pas croire qu'elle est en sécurité ! Kaori savait, sentait que le mot sécurité n'existait pas ici. On avait l'impression a chaque pas que quelque chose d'affreux allait arriver. En un claquement de doigt la vie de Kaori pouvait ne plus exister... Non peut être pas en un claquement de doigt, pas avec elle.
Kaori donc se promenait dans la vaste forêt du pensionnat. A dire vrai, elle ne savait pas le moins du monde où elle allait. Déjà qu'elle n'était pas particulièrement rassurée... Elle continua a avancer dans les fourrés, faisant craquer quelques branches et froissant les feuilles mortes au passage de ses jolies chaussures noirs bien cirées. La jeune fille étouffa quelques cris de douleur... En effet, elle toujours en jupe, ses jambes étaient parfois griffées par des branches. Après quelques mètres parcourut elle sortit enfin de la forêt, elle se passa une main dans ses cheveux pour une fois d'une couleur naturelle, châtains clairs, et retira du bout des doigts des feuilles et des brindilles s'étant emmêlées dans sa coiffure. Elle épousseta son costume, aujourd’hui elle avait une chemise blanche avec un nœud papillon rouge, un jupe noir assez courte avec un collant rayé noir et blanc lui arrivant jusqu’à mi-cuisse. Jolie, quoi que un peu léger tout de même… Avait t elle oublié que nous sommes en automne ? Heureusement qu’elle n’est pas très frileuse ! Elle regarda autour d’elle et vit, en face d’elle une piscine sombre, personne n’a du avoir le courage d’y faire quelques longueurs et ça ne seras certainement pas Kaori qui seras la première a y aller ! Elle n’avait jamais aimé nagé, et pour cause elle ne sait pas nager… Ou très mal. Elle avait pris des cours bien sur mais au bout de la 5 eme séance le maître nageur l’avait poussé dans l’eau avec force dans le grand bassin, la pauvre ne sachant pas nager avait coulé comme une pierre. Ce fut la main d’une amie a elle qui l’attrapa par les cheveux pour la remonter avec force alors qu’elle commençait a perdre connaissance… Si ça ce n’était pas traumatisant on demande ce qu’il vous faut de plus !
Kaori s’approcha du bord et regarda pour voir s’il n’y avait pas quelque chose dedans, comme des poissons ou un truc qui bouge. Du bout des doigts elle caressa la surface de l’eau… Elle était froide, glacial et vraiment dégelasse ! Il ne valait mieux pas y tremper les pieds, ce n’est pas a conseiller. Elle s’assit sur le rebord de la piscine en tailleur, regardant autour d’elle sans rien de spécial dans le regard…