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 TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]

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Henry Shelley
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MessageSujet: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeSam 17 Déc - 22:12

Il est interdit de fumer dans l’infirmerie. Il est aussi interdit de porter une arme. Il est interdit au public d’assister à une séance d’électrochoc. Il est interdit aux membres du personnel de malmener un pensionnaire qui reçoit des soins. Il interdit de prendre des photos.
Henry déchiffra la moitié du règlement de l’infirmerie qui était placardé au dessus de la salle en ricanant. La pièce était filmée en permanence et si les pensionnaires se retrouvaient à l’infirmerie, c’est qu’on n’avait pas eu le temps de les finir. En entrant, il trouva dans une boîte sur un office tous les paquets de cigarettes et les préservatifs qu’on confisquait dans la journée. Un surveillant plâtré des pieds à la tête regardait la télé dans une chambre lumineuse. Il était très guilleret, on parlait de triple meurtres dans une banlieue de Los Angeles et peut-être qu’on allait voir sa maison. Les perfusions branchées autour de lui comme des branches à un tronc bullaient. Henry continua d’un pas décidé et passa devant plusieurs chambres. L’infirmerie sentait le produit pour fenêtre. Il tira un rideau et entra dans une petite pièce où était alité un jeune homme le visage couvert de linge. Henry changea l’eau des fleurs en sifflotant, s’assied au bord du lit, parla un peu puis souleva du bout des doigts le tissu. Dix secondes plus tard, il sortait en se rongeant les ongles.
Son premier réflexe fut de sortir du château et de revenir à la cabane. Là, dans les friches, il gratta un peu à l’endroit où ils avaient enterrés les pieds. Fort heureusement le trou était assez profond et la pluie de la veille n’avait dégagé aucun morceau de chair. Henry savait parfaitement ce que signifiait désobéir à l’Administration. Il en avait une fois fait les frais et frémissait rien que d’y repenser. Il revint dans la structure et composa sur l’interphone le numéro du bureau des surveillants où il expliqua qu’il avait besoin qu’on lui retrouve monsieur Ezéquiel (« Monsieur Mc Mortensen ? » avait demandée la voix féminine et Henry avait dit oui sans trop savoir). Après quoi, Henry continua de marcher sur ses pas et pénétra à nouveau la chambrette obscure. Il traversa toute l’infirmerie en poussant le lit à roulettes avec le gamin perfusé. Il patina jusqu’à une salle fermée en trépignant.

L’oxygène qui s’engouffrait dans la trachée du petit embuait le masque qu’il avait sur le visage. Ses cheveux étaient pour beaucoup arrachés et son crâne rouge très découvert. Une balafre sillonnait ses deux sourcils comme la fêlure sur un vase et sa peau était parsemée de petites tâches. Il était très bien recousu. Ses paupières se dégonflaient, son menton se reconstruisait ainsi que ses pommettes et son nez, tordu vers la droite, était barré d’un pansement. Il avait environ quatorze ans. Henry passa une main pensive sur son front fragile puis descendit jusqu’au masque qu’il hésita un instant à arracher. S’il mourrait, même aujourd’hui, il serait considéré comme responsable parce que c’était lui qui l’avait ramené avec l’autre tireur.

Henry alluma une cigarette et attendit. Quel merdier. La direction semblait impatiente que le gosse se réveille. Apparemment elle avait plein de choses à lui demander. Apparemment il était important, il faisait parti d’un réseau. On ne pouvait pas en savoir plus quand on est garde-chasse mais le mec de l’office lui avait fait comprendre que si le petit n’était pas en état de marche alors qu’ils avaient reçu l’ordre de le ramener avec les pensées claires, ça allait en chier. La directrice n’entendrait pas longtemps les « mais il s’est débattu ! mais il était armé ! ». Le visage du petit se reconstruisait et l’intérieur de sa tête aussi. Henry sortit de la pièce et attendit dehors. Un fille de garde le regarda de travers et lui dit qu’il était interdit de fumer. Il lui proposa du feu et elle accepta.


Dernière édition par Henry Shelley le Lun 19 Déc - 21:24, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeSam 17 Déc - 22:48

Ça sentait mauvais. Ça puait même. En fait, ça puait toujours quand s'était l'autre bourrin qui l'appelait. Lui-même puait. Il puait le vice et la clope. Et aussi le sous-bois. Cette odeur de forêt mouillée, de boue mélangée à du sang. Un frisson. Un souvenir. Celui du pauvre garçon. Ezequiel n'avait que de vagues souvenirs. Cette pluie, ce gosse qui pissait de l'hémoglobine par tous les orifices et ce canon. Ça avait fait boum. Puis plus rien. La pluie avait étouffé rapidement le son de la poudre. Pas d'écho. Puis, les souvenirs commençaient à se faire plus précis. Ils s'étaient disputés. Longtemps. Et puis ils s'étaient mis d'accord sur un fait : Personne ne devait savoir. Où l'avaient-il enterré, déjà ? Sur quelle plage ? On évitait d'en parler. Bref, l'histoire se terminait bien. Un autre avait payé et Ezequiel avait oublié cette affaire. Ou presque. Il partageait un secret avec Henry et par ce simple fait, avait fini par lui faire confiance plus qu'un autre.

Ça sentait mauvais. Les corps à moitié décomposés, mis en tas sur le sol humide dégageaient un parfum pestilentiel mais néanmoins agréable. Beaucoup d'autres avaient été enterrés. Mais il fallait garder de la place. On les entreposaient là et quand il n'y en avait trop, on s'en débarrassait. Avant, on les jetait à la mer. Mais certains macchabées refusaient de quitter l'île et en faisaient le tour avant de s'échouer sur une autre plage des kilomètre. Ils étaient quatre surveillants. L'un d'eux tenait un bidon d'un liquide transparent. Il aspergea les corps, désarticulés, démembrés et Ezequiel lança le briquet dessus. Un immense foyer s'alluma et les surveillants durent reculer un peu pour ne pas récupérer un retour de flamme. Ceci fait, on avait appelé Ezequiel. Henry le cherchait. Henry le cherchait ? Il paraissait qu'il était à l'infirmerie. Soit, Ezequiel consentit à le voir. Il espérait cependant que ce ne soit pas à propos du gosse qu'ils avaient tabassés pour le faire passer pour cet autre garçon. Les mains dans les poches, le menton en l'air, il se mit à siffler un air d'Anniversaire sans raison apparente. Elle se répétait en boucle dans sa tête et arrivé à l'infirmerie, il arrêta de chanter comme un petit oiseau et se contenta de marmonner la petite musique.

Ça sentait mauvais. Comme dans tous les hôpitaux. Un semblant d'ammoniaque, d'antiseptique. L'asile où il était avait la même odeur. En marchant, il constata un changement de ton, de nuance. Un nuage de nicotine. Devant lui, Henry. Henry qui l'attendait apparemment. Ezequiel fronça des sourcils et attendit peut-être une explication. Il voulut se convaincre qu'il avait beaucoup de choses à faire. Impatient, il finit par briser le silence.

La cigarette, c'est pas autorisé à l'infirmerie. marmonna-t-il sans grande conviction.
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 0:02

Henry expulsa le mégot du bout des lèvres et il fusa comme une comète pour s’écraser sur le lino bleu. Il poussa et tint la porte au grand adolescent qui fléchissait encore les yeux. Ezequiel avait cet air à la fois nonchalant et angoissé qui se juxtaposait à ce semblant de timidité. Henry était bien placé pour savoir qu’il savait être très téméraire quand il en avait envie. Le gosse était étendu au centre de la pièce comme les reliques d’un saint, inconscient et pur. La chaise où Henry était recroquevillé cinq minutes plus tôt était renversée et il la ramassa. Aujourd’hui il ne souriait plus du tout. Pas la peine avec ce gars là, il n’avait pas vraiment le sens de l’humour et la situation lui retournait les boyaux. Il referma la porte, la verrouilla et se dirigea vers la tête du lit en invitant son camarade à s’approcher par de petits gestes nerveux. Il retira doucement le linge humide qui avait jusque là servi à éponger et découvrit le visage propre martelé de bosses et de plaies. Néanmoins, n’importe quel abruti en possession de la photo du premier garçon aurait pu affirmer qu’il ne s’agissait pas de celui qui était artificiellement assoupi devant eux. Il abandonna Ezequiel à la contemplation et fit quelques pas pour vérifier que personne n’arrivait.

« -S’ils voient ça, on est foutus. On est foutus, bon sang. »

Alors il vida ses poches sur le drap. Une lime à ongle récupérée dans une valise, un cran d’arrêt, un éclat de verre, des allumettes, un décapsuleur, un sécateur et la télécommande. Il était important que le petiot reste en vie encore quelques mois. Il fallait en prendre soin. Mais il fallait aussi que rien ne trahisse leur erreur. D’ici quelques mois, le staff aurait tout oublié. D’ailleurs ils trouveraient sûrement un autre gosse à faire parler, ça n’était pas si important. Par contre, peu importe l’enjeu, s’ils apprenaient la faute, Henry et Ezequiel pourrait servir d’exemple punitif et ça ce n’était pas souhaitable, pas du tout. Au bout du lit, une petite pancarte donnait le nom du gamin, celui qu’il était censé être.
Henry vérifia le conduit à oxygène et la perfusion de sang et d’eau.

« -Il faut…, il faut…, commença-t-il machinalement en manipulant les objets alignés sur le torse du garçon, juste le gratter un petit peu et pas lui faire mal ».

Surtout pas lui coller une balle par exemple. Henry mâchouilla un cure-dent et caressa fraternellement la joue du bel au bois dormant en maugréant un « petit ange » rauque. Pauvre gosse, c’était pas de sa faute. Ni de la leur. Ce n’était de la faute à personne.
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 1:18

Il l'emmena à l'intérieur. L'intérieur était une salle blanche, claire, un peu grise tout de même. Il y avait des traces de sang séchées sur le sol. Au centre, un garçon. Ezequiel avança tranquillement dans la chambre et se pencha pour apercevoir le nom du gamin et se mit en face d'Henry qui entreprit de lui enlever ses bandages. Ah, non, ce gosse, c'était pas celui qu'ils étaient censés ramener, non. Il plissa les yeux et observa avec plus d'attention avant de se redresser et de regarder son collègue, comme s'il venait d'avoir une révélation. Mais finalement, la lumière qui éclaira ses yeux s'éteignit bien vite lorsque Henry l'ouvrit. Il le délaissa et Ezequiel semblait de plus en plus admiratif face à leur œuvre. C'était jaune, c'était mauve, c'était vert, c'était rouge. Il y avait des bosses ici et là et des lignes qui semblaient avoir été marquées au fer rouge. Ezequiel sourit et releva la tête vers le garde-chasse.

Y'a personne qui vient lui rendre visite ... On est même pas sûr qu'il pourra encore se souvenir de son prénom après ça.

Mais finalement, le doute n'était pas permit et soudain, son cœur se mit à battre, au même moment où divers scénarios se mirent à défiler dans sa tête. Il soupira, comme s'il manquait d'air et regarda nerveusement les outils que Henry lançait sur le lit. Ezequiel attrapa le premier, l'observa. On croirait qu'il n'en avait jamais vu. Il le jeta parmi ses petits amis, au trois-quart coupants et enfoui ses mains dans ses poche. On plutôt, poussa le plus loin ses mains à l'intérieur de ses poches, lui faisant hausser les épaules. Son complice s'amusait avec et semblait encore plus angoissé que lui. Le pauvre devait aller se faire soigner ...

Ezequiel fit alors tranquillement le tour de la chambre, revenant sans cesse sur ses pas et repartant dans une autre direction. Plus il marchait et plus il sentait ses bras se crisper. Henry disait vraiment n'importe quoi. Le gratter ... ? Il voulait jouer aux chirurgiens ? Pourquoi pas ? Ezequiel avait toujours voulut s'essayer dans le domaine de la plastique. Et à bien y réfléchir, ce n'était pas la première fois qu'il défigurait quelqu'un. Ou pouvait dire qu'il était passé en professionnel puisqu'aujourd'hui, on le payait pour ça. Il passa sa main sur sa bouche, eut un mouvement brusque de la tête, comme un tic et passa rapidement sa main dans ses cheveux. Il haussa la voix.

Tu m'as mis dans la merde. Il hésita et parla plus fort. Tu entends ? Tu m'as mis dans une merde noire ! Tu aurais pu ... Il appréhenda ses mots, se retourna et une fois sur de lui il continua, baissant d'un ton. Tu aurais pu t'en occuper tout seul. Sans moi. Tu aurait pu m'oublier, sale con !

Nouveau geste nerveux. Il faisait les cents pas et tentait de réfléchir. Mais il avait chaud. Et il tremblait. Il pouvait pas réfléchir. Pourquoi il avait si chaud ? Dans un geste d'impatience, il caressa son visage et prit subitement le premier objet qui lui passa sous les mains. Le bout de verre. Il se pencha alors au dessus du corps du comateux et se mit à imaginer quel genre de blessure il pourrait lui faire subir. Mais il hésita. Longtemps. Lorsqu'enfin un schémas aboutit dans son esprit, il secoua vivement sa main au dessus du visage du garçon. Après quelques secondes, il lâcha son arme de fortune et recula. Les couvertures blanches avaient déjà absorbés le sang de l'adolescent et une flaque s'était formé par terre.
Il répétait dans un seul murmure :
Merde ... Bordel de merde ... Mais merde ! Putain ! ...
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 15:06

Henry sifflait entre ses dents, des mots bien loin du chant d’amour. Quand il avait fallu changer les pneus après que le gosse les ait lacérés, il avait changé les pneus. Quand il avait fallu trouver des pelles pour enterrer le corps, il avait trouvé des pelles et une hache pour le découper. Quand il avait fallu trouver un gosse qui ressemblait à peu près, le trouver et le faire disparaître des comptes de l’administration, quand il avait fallu éloigner les codétenus, quand il avait fallu mentir à la réception et blaguasser avec ce connard de gardien pour faire croire que le petiot qu’ils avaient écorché était le bon, il l’avait fait. Alors qu’il aurait très bien pu démontrer que la balle fatale avait jailli du fusil de son ingrat d’acolyte et certainement pas de son poing à lui. C’était légitime qu’Ezequiel vienne l’aider aujourd’hui, légitime ! Il le regardait balader maladroitement son éclat coupant et tracer une énième cicatrice au travers du visage martyr. La vérité c’est qu’Henry était mort de trouille et qu’à chaque fois qu’Ezequiel élevait la voix, il entendait des pas se précipiter furieusement vers leur huis-clos. La peur était si grande qu’il ne se sentait même pas de l’insulter. Il surveillait la lucarne du coin de l’œil. Ezequiel était au moins aussi détendu que lui. Faire ça tout seul, il s’en était sentit incapable. En fait l’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit. Ça aurait été trop dur et ça aurait aggravé son cas à lui alors qu’ils étaient aussi méritants l’un que l’autre.

« -Mais regardes ce que tu as fais, articula-t-il d’une voix blanche et juvénile, tu as tout tâché… »

Un peu de sang tomba sur ses chaussures. Henry fouilla dans une armoire et ressorti un chiffon. Il entreprit d’abord d’enlever le drap et de le jeter dans un coin puis il épongea ce qui pullulait de par la nouvelle plaie. Qu’on puisse travailler proprement. Le sol, il le nettoierait plus tard, le sang n’avait pas fini de couler dans cette pièce. C'était pas croyable qu'il lui en reste encore, du sang.
Charcuter ce petit minois était une affaire de délicatesse or ça, Henry en manquait peut-être un peu. Avec le sécateur il raya par de petits traits parallèles les parcelles de peau encore claires et sans boursouflures. Il se pencha plus avant et craqua une allumette. Avec la flammèche, il suivit les contours de la lésion d’Ezequiel puis des petites meurtrissures qu’il avait lui-même dessiné. La peau rougissait, noircissait, s’asséchait mais aucun cri de protestation n’émanait de la charmante victime. Deuxième allumette. Les cils, les lèvres. La peau de ses lèvres se décolla un peu. Il termina de l’arracher avec ses doigts. Troisième allumette, les yeux, les sourcils (ce qu’il en restait). Voilà ce que c’était que gratter un petit peu. La quatrième allumette posa une lumière rouge à l’extrémité d’un mégot qu’il pendit à sa lèvre. Il l’écrasa juste entre les deux caves oculaires. Henry ne faisait jamais rien dans le silence complet, il entrecoupait ses mouvements de « voilà », de « ça va le faire » à peine soufflés.
Une odeur de chair brûlée lui chatouillait les narines, la même à peu près que celle qu’Ezequiel portait sur lui quand il était arrivé.

« -Encore quelques mois, quelques mois et on est bons. »

Maintenant fallait nettoyer tout. Ranger le gosse, ranger la pièce, ranger la panique. Il se sentait mieux et il releva la tête.
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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 15:37

Ezequiel était bien incapable de réagir. Il continuait de jurer ici et là en baissant la tête, comme un gosse à qui on venait de passer un savon. Il détournait le regard, à moitié honteux d'être si con. Mais il lançait des regards de curiosité sur les tâches qui s'étendaient sur les draps, sur la flaque qui s'agrandissait pas terre. C'était rouge, un peu bordeaux. On aurait dit du vin. Du bon vin, épais et sucré. Tracassé entre la honte et l'admiration, il tourna le dos à son collègue et fit mine d'aller voir si personne ne venait. Puis, il continua sa marche anxieuse dans la pièce et ne s'arrêtait que pour regarder le travail appliqué de Henry. Des volutes grises s'échappaient de la chaire carbonisée et la peau du gamin commençait à peller. De fines couche s'envolaient sous la flamme de l'allumette et partaient en cendre, se posant délicatement sur le sang qui commençait à coaguler par terre. Une certaine admiration pour l'application de Henry passa au travers du regard du surveillant.

Intrigué de voir de plus près le résultat, il vint s'approcher. Doucement. De pas légers. Il avait l'impression de voler. De voler au dessus d'un gouffre. Et puis, ces nausées, ces vertiges ... Le monde se faisait bancal et Ezequiel dut balancer son grand corps d'avant en arrière pour calmer ses nerfs. Doucement, imperceptiblement. Il sortit alors une main de sa poche et caressa la joue du pauvre garçon. Il regarda ses doigts, couverts d'une suie grasse et huileuse. Il frotta ses doigts à son jean et passa son index sous son nez. Sa bouche commençait à devenir un peu sèche. Le corps à moitié mort de l'adolescent émanait une délicieuse odeur qui envahissait à présent toute la pièce. Il renifla. Il semblait que Henry ait terminé son travail. Le surveillant pensait alors que c'était terminé. Qu'ils seraient tranquilles pour quelques temps mais avec du recul il se rendit compte que le lit était couvert de cendres, imbibé de sang. Que le sol était inondé du liquide rouge. Il s'approcha, puis recula encore. Il fit le tour, jugea de la scène et prit la direction opposée. Il vérifia le nom. Il ne faisait rien de concluant. Il faisait passer le temps. Il manqua de glisser sur une flaque de sang et se reprit à un barreau du lit.

... On fait quoi maintenant ? Ils ... Ils vont savoir ce qu'on a fait. Regarde-le ... C'est pas propre ça. C'est pas propre du tout. On va se faire buter, Henry. Ils vont nous faire couiner comme des porcs !

Non, Ezequiel ne se demandait pas à quoi servait ce genre de commentaire. Sûrement son collègue savait déjà tout ça. Il tenta de respirer calmement. Il n'y arriva pas. Il s'humidifia les lèvres et fit semblant de nettoyer le sol avec son pied mais ne faisait qu'étaler un peu plus la flaque. Il faillit déraper une seconde fois.
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 18:31

Il tourne comme un lionceau en cage qui mordille ses barreaux. Henry se sentait apaisé. Il ouvrit la porte grand, sortit et revint avec un autre drap et une serviette éponge. Il posa le drap sur le gosse, réajusta son masque en feignant d’ignorer les tergiversassions d’Ezequiel. Ça roule, ça file, c’est okay, c’est parfait. Il jette la serviette par terre et frotte avec son pied les petites tâches rougeâtres. Il chope un sac en plastique et fourre à l’intérieur tous les instruments de fortune sauf les allumettes qu’il fourre dans sa poche. Personne ne viendrait faire de test ADN. En fait il était fort probable que quelqu’un, l’infirmière en première ligne, les soupçonne. Mais les soupçons ce n’est rien quand il n’y a pas de preuve.
Avec sa gueule brûlée, le gosse n’avait plus grand-chose d’humain. Henry se souvenait encore de son visage avant le premier coup de crosse et éprouvait pour ce petit corps pas tout à fait mort une affection malsaine. L’impression d’avoir été pour ce jeune homme l’équivalent du destin.
Il jeta à Ezequiel le linge et le sac alourdi par le drap ensanglanté. Quelqu’un entra dans l’infirmerie, on entendit un bruit de porte suivit de petit pas et Henry tressaillit. Il s’engouffra par la porte ouverte et avant de la refermer intima à Ezequiel de terminer. Ou c’était lui qui le terminait.

C’était un gardien qui cherchait l’infirmière. Il s’était prit un truc dans l’œil en voulant changer la plomberie. Henry ricana en pensant à la tuyauterie qu’il s’était lui-même prit en pleine face l’autre jour. Il lui dit que l’infirmière était dans le bâtiment J (loin, très loin) et il lui parla de son pied souffrant. Ils parlèrent du nouvel-arrivant qui avait l’air très doux et du temps qui se rafraîchissait. Ils parlèrent pendant cinq minutes et le gardien regardait fixement la tâche de sang qui bordait le T-shirt d’Henry mais ne dit rien. Henry était chaleureux, il parvint à lui dégotter une béquille et à le foutre dehors. Après, il s’effondra sur un fauteuil, essoufflé.

Plus personne, que lui, Ezequiel et des malades qui grognaient derrière d’épais rideaux de toile beige. Il revint dans la petite pièce grise et empoigna le barreau du lit pour le guider jusqu’à son havre initial après avoir prit soin de détourner la caméra qui aurait pu le trahir. Ni vu, ni connu. De toute façon le mec de la vidéosurveillance lui devait cinquante dollars. Après son ballet macabre, il attrapa Ezequiel par le poignet et sortit de l’infirmerie.

« -Tu ne me trahiras pas Ezequiel, tu ne trahiras pas ton ami Henry. Le petit non plus ne trahira plus personne. On a commencé à deux, on a terminé à deux et personne ne viendra te chercher des noises, d’accord. Toi et moi et cette histoire. »

Et d'autres machins désordonnés qui se voulait une façon rassurante de dire que s'il l'ouvrait, Henry lui défonçait l'omoplate. Sa seule crainte maintenant, c’était qu’Ezequiel craque. Il était gringalet mais ce ne serait pas facile de l’étrangler si par malheur il menaçait de tout révéler. Il lui ébouriffa les cheveux. L’autre jour sur la plage, il avait vite comprit qu’au corps à corps, le petit bonhomme savait où mettre ses poings. Il l’entraîna en dehors du château en traversant les couloirs et le hall d’entrée. Le hall que les pensionnaires ne sont censés passer qu’une seule fois et que lui il traversait toute la journée. Il trouva les clefs d’un 4x4 noir de l’établissement et s’installa place conducteur sans se demander si l’autre allait monter ou pas.

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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeDim 18 Déc - 21:27

Il rattrapa la sac de juste. Une odeur de rouille ou de fer en émanait. Il avait regardé Henry sortir, toujours avec la même panique, puis revenir. Il l'avait observé enlever les draps qui commençaient déjà à sécher, le sang virant lentement au marron. Il l'avait aussi vu absorber la flaque rouge sur le sol avec des serpillères. Il l'avait vu nettoyer sans bouger, ne comprenant qu'à peine ce qu'il se passait. Trop stressé pour ça. Les minutes s'enchainèrent sans qu'il ne pouvait les attraper en chemin. Alors c'est seulement lorsque son complice lui jeta le plastique qu'Ezequiel réagit. Il pouvait comprendre qu'il devait peut-être l'aider. Ils étaient deux dans cette affaire. Deux, bon Dieu ... Mais il ne voulait pas l'entendre de cette oreille et faillit lui redonner le paquet quand Henry alla au dehors de la chambre. Le surveillant le regarda un long moment, perdu. Ne sachant pas quoi faire avec. Et le garde-chasse donna ses consignes. Silencieusement. Au travail, n'est-ce pas ?

Il posa tout le matériel par terre, sur un coin encore immaculé et redressa le gosse. Ce qu'il était lourd ... Gêné par la posture, il décala légèrement le lit et entreprit de déboutonner la petite robe bleu en toile du garçon -à présent dans des tons plus saignants- et la fourra avec les autres draps dans le sachet. Un fond de flaque sanguinolente s'était posée dans le fond de ce dernier. Puis, il récupéra un vêtement propre, identique au dernier. Avant qu'il n'éponge le sang du pauvre gosse. Avec un soin particulier, il revêtit le garçon, jetant de temps à autre des coup d'œils inquiets vers la porte. Et si quelqu'un entrait ? Il oublia vite. Maintenant, il devait changer les coussins, tout faire propre. Net. Il faisait de son mieux. Ça suffirait ? Bien sûr que ça suffira ... Bien sûr. On l'espérait.

Puis, lorsqu'il termina son affaire et qu'il avait tassé les tissus qui baignaient dans l'hémoglobine de leur victime dans le sac, il se retrouva seul avec son silence. Alors il écouta. Il alla se mettre dans l'angle de la pièce, entoura ses genoux de ses bras après avoir posé son encombrant colis sur le côté. Continuant sons frénétique balancement, d'avant en arrière, d'avant en arrière. Toujours. Sans s'arrêter ... Il put entendre un tic tac incessant. Et une grosse voix. Une voix qui lui était familière. Qu'il n'avait pas entendu à Anguish, non. Il l'avait entendu chez lui. Papa ? Ezequiel enfouit alors sa tête dans ses genoux et plus furieusement encore, continuait à cogner son dos courbé contre le mur.

Il releva soudain la tête. Angoisse. Panique. Puis il respire. Il vit Henry attraper le lit et le sortir. Les portes battantes s'ouvrirent en grand pour laisser passer le lit et Ezequiel suivit la marche, sans oublier son petit sachet. A l'extérieur de la grande chambre, il souffla. Il avait beau essayer, avoir l'air décontracté n'était pas si simple. Il regardait partout autour de lui. Les malades, le plafond, une mouche qui voletait autour d'eux ... Il fut surprit lorsqu'il sentit une pression lui entourer le poignet. C'était toujours lui. Il puait moins, lui semblait-il. Ou plutôt ... Ezequiel puait autant que lui. Il n'aimait pas ça. Il fuyait la confrontation et planta son regard sur le sol, encore humide des dernières pluies. Il hochait nerveusement la tête aux paroles de Henry. Il était convaincu qu'il comprenait ce qu'il disait. C'était faux, bien sûr.

Puis il le lâcha et Ezequiel, n'étant plus trainé par son "ami", s'arrêta un moment, piqué au milieu du paysage, sans comprendre ce qu'il devait faire. Lorsqu'il aperçut Henry à l'intérieur d'un gros véhicule, il sut qu'il n'allait pas pouvoir rester là. Se changer les idées et ... Supprimer les preuves. Il s'avança, plus déterminé que d'habitude et claqua la portière derrière lui. Il ignorait si Henry voulait vraiment le supporter encore quelques temps mais le surveillant ne lui laissait malheureusement pas le choix. Il brandit le sachet.

Faut brûler ça. Ou le jeter à la flotte ... On sinon, tu le cache dans ta cabane. Tu as de bonnes planques dans ta cabanes, non ? Il s'assit confortablement sur son siège ...Et ... faut que je me change les idées ... Il regarda face à lui sans se préoccuper de Henry.
Ezequiel repensait aux possibles sanctions qu'ils pourraient recevoir si on savait ... Seigneur, dans quel pétrin ils s'étaient fourrés ?
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Henry Shelley
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeLun 19 Déc - 0:50

Mais quelle loque, c’en était pas croyable. Henry commençait tout juste à apprivoiser Ezéquiel comme on dompte un petit tigre et il avait déjà trouvé un nom à cet état de langueur lointaine. Ezéquiel était sur sa banquise, c’était blanc dans sa voix et dans sa tête, il pensait à peine à ce qu’il faisait et disait et il se laissait traîner comme une vieille marionnette. Une fois la bataille passée, il commençait à s’agiter alors qu’Henry respirait déjà l’air pur de la libération. Sur ce coup là, Ezéquiel lui devait beaucoup. Oh, il le lui rendrait un jour ! La vie était ainsi, un service contre un service. Henry ne le laisserait pas oublier comme il n’avait pas voulu que la petite de Los Angeles ne l’oublie et qu’il lui avait écrit des lettres jusqu’à ce qu’elle se tue. Enfin, en réalité il ignorait si elle s’était vraiment suicidée ou si sa logique poétique avait toute seule imaginée cette grande tragédie shakespearienne. Passons.

Le terrain était de plus en plus abîmé et Henry conduisait comme un polonais au Texas. On ne captait aucune radio à Anguish mais la boîte à gant au dessus des genoux d’Ezéquiel était pleine à craquer de CDs. Le regard droit, il ne disait plus rien. Il était concentré. Les arbres défilaient immenses au dessus d’eux. De temps en temps il jetait à son compagnon des regards vides, comme s’il eut craint que l’autre s’échappe ou le frappe. La différence entre eux deux, c’est qu’Henry savait très bien où il allait. Au bout d’une demi-heure, les premiers bancs de sables apparurent. C’était beau et aérien, ça chassait la froideur des infirmeries. C’était pur comme un sourire d’enfant, c’était grand. Des hommes terminaient de brûler quelque chose sur la plage alors il continua de rouler. Il y avait environ quatorze plages comme celle-ci autour de l’îlot. Au bout d’un moment il freine, sorti sans oublier de fourrer un révolver sous sa chemise et attrapa le sac en plastique sur la banquette arrière.

Il oublia Ezéquiel à l’intérieur avec les clefs et le moteur qui tournait et s’éloigna à pied, le sac jeté sur l’épaule en sifflotant un air joyeux à la croisée de sing’in the rain et de l’hymne à la joie. Le vent lui soufflait en pleine gueule. Il enleva ses chaussures et parti en quête d’un coin où jeter ses petites affaires. Une fosse entre deux rochers se présenta à lui, il se déchargea et balança aussi une allumette. Pour l'allumer, il dut s'y reprendre à huit fois.

“-Mister Sandman, bring me a dream, na na na na na…”

Au lieu de revenir, il s’assied sur un rocher et fixa le plafond. Beau ciel blanc et vent mordant. La petite avait parlé de naufragés mais c’était pas dans le coin. Henry Shelley était le roi de la forêt, le seigneur des dunes et le prince du château. Ezéquiel était Sa Majesté de la banquise dans son 4x4 noir. Impossible d’allumer une cigarette dans ce vent et s’il restait planté là encore une heure, il était bon pour la crève. Il alla se tremper les pieds dans l’eau (glacée). Du sang tâchait sa chemise et ses chaussures. En voulant descendre de son rocher, il glissa et tomba dans la flotte. En jurant comme un gosse, il trouva le moyen de remonter.
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MessageSujet: Re: TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen]   TERMINE | Les bons comptes [Ezequiel McMortensen] Icon_minitimeLun 19 Déc - 2:34

La route était longue. Il ne savait pas où ils allaient et il s'impatientait. Tout seul. L'autre semblait si calme. Si reposé. Comment faisait-il ? Il était tranquille et aurait même pu chantonner un petit air d'Elvis que ça n'aurait pas étonné Ezequiel. De son côté, plaqué contre la portière, il fixait ses pieds, le regard vide. Il avait l'air pensif mais le tremblement de son genou trahissait une puissante angoisse. Il se demandait ce qu'il se passerait si on découvrait quelque chose. A un nid-de-poule, sa tête heurta la vitre et il consentit à s'assoir normalement sur son siège. Il avait le dos courbé par l'anxiété et les bras tendus entre ses genoux se rejoignaient. Il faisait tourner fébrilement ses pouces et observait son petit manège avec détachement. Il se demandait quand allait-il oublier tout ça ? Parce qu'il allait oublier. Comme il avait oublier la première fois. Penser à autre chose, varier les activités et surtout, parler, discuter. Il allait ouvrir la bouche, se tourner vers son camarade mais jugea tout début de dialogue inutile. Il appuya ses épaules à son siège.

Le véhicule tanguaient dangereusement sur les côtés. Ezequiel avait l'impression que le 4x4 pouvait faire des tonneaux à tout moment. Trop occupé à tenter de regarder le sol, il ne vit pas le paysage défiler sous ses yeux. Il encrassait la vitre avec sa main et tournait à présent le dos à Henry. Il releva les yeux vers le ciel lorsque les feuillages ne couvraient pas le présent soleil qui perça violemment la rétine de l'ancien instituteur. Il fut projeter sur son siège une fois de plus et était obligé à présent de regarder droit devant lui. Ils étaient arrivés à une plage. Le sable blanc, le ciel et ses quelques nuages tranquilles. Ezequiel s'ennuyait. Il se mit, peut-être pour faire passer le temps, à battre la mesure sur ses genoux, au même rythme que ceux-ci montaient et descendaient, dans un claquement de genoux. Puis, il une musique lui vint à l'esprit et sa tête hocha toute seule sur le côté avant d'entreprendre de fredonner une vieille musique. Il ne se souvenait plus du titre. Ça ressemblait à ces mélodie qu'on chantait aux enfants avant de s'endormir. Il ne se souvenait plus où il l'avait entendu. Mais elle trainait dans sa tête depuis un moment.

Après avoir fait le tour de deux ou trois bancs de sables, Henry s'arrêta en plein milieu de l'une d'elle. Il s'arrêter de chantonner et le regarda sortir. Du pare-brise, il le vit partir loin. Il avait l'impression que Henry était à des kilomètres. De très courts kilomètres. Il s'amusait avec le sachet et rejoins le bord de mer. Ezequiel préféra rester à l'intérieur. Le vent sifflait. Fort. Il ouvrit la boîte à gant et fit tomber plusieurs choses. Des papiers, des CD's, un porte-clef ... Il tenta de rattraper vainement les affaires de Henry mais du s'abaisser pour tout ranger. Il attrapa les CD's et lit ce qu'il y avait d'écrit dessus. Lorsque le titre n'avait pas été rayé. Il s'emmerder comme un rat mort dans cette voiture. Il lança un regard à Henry qui était à présent tremper. Il ne comprit pas trop pourquoi. A son tour, il sortit mais n'oublia pas de retirer les clés du contact. Le vent ébouriffait ses cheveux et lui faisait plisser les yeux. Il attrapa le pan de sa veste et s'y accrocha tant qu'il le pouvait, s'avançant vers son collègue. A son étonnement, il ne mit que quelques minutes pour arriver. De très courts kilomètres, oui. Il s'arrêta, planté là. Il le regarda, regarda la mer, le ciel, les mouettes. Il lança les clés à Henry. Il ne fallait pas qu'on vienne les piquer pendant que ces deux-là admiraient le paysage. Dans le genre conneries irréparable, ils avaient eu leur compte, lui semblait-il. Il inspira un grand bol d'air frais. Le sel lui attaquait les narine. Son nez commençait à couler. Il allait attraper la crève. A tout les coups.

J'ai froid. Je rentre.
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