Alex Bailey

Histoire plutôt banale. Je vous préviens, si vous êtes à la recherche de quelques ragots intéressant, vous feriez mieux de passer votre chemin. Si non, eh bien je vous en pris : installez-vous confortablement dans votre fauteuil, sur votre lit, ou encore sur votre caisse en bois si vous êtes dans une grange en train de tenter de fuir la police (je suis sûr que c’est ton cas, Henry).

Alex née dans une petite ville de l’Iowa avec des parents des plus normaux. Dès son plus jeune âge il montre un tempérament excessif. Mais c’est normal, ça va passer. Sauf que ça ne passe pas, en grandissant Alex est punit pour ses caprices exagérés pour un rien, ses crises de larmes inutiles et futiles, et son manque de concentration à l’école qui lui vaut même de redoubler les plus petites classes. Mais ses parents ne peuvent pas l’envoyer voir un psy, trop occupés par leur divorce. Eh oui, Monsieur et Madame Bailey divorcent. La mère d’Alex obtient sa garde, et déménage en Arizona. Alex est toujours aussi instable, mais sa mère n’a pas vraiment le temps de s’en occuper. Elle se contente de le gronder régulièrement, et de le baffer quand il le faut.
Un peu plus tard, elle rencontre un homme charmant et après un an ils vivent tous les trois ensembles avant de déménager quelques mois plus tard en Californie. Alex a alors treize ans. Sa mère de nom pour Taylor, mais Alex demande à garder le nom de Bailey. C’est peu après ce deuxième déménagement qu’Alex peut enfin voir un psy. Celui-ci ne tarde pas à mettre un nom à son comportement exagéré et le classe comme bipolaire. Néanmoins ce n’est pas un problème pour sa mère et son beau père, qui décide de prendre encore plus soin de lui. Etant devenu impossible pour lui d’avoir une scolarité normale, il prend des cours à la maison. Cependant il est aussi très compliqué de réussir à lui faire faire quoi que ce soit.
Le comportement d’Alex empire et il devient de plus en plus instable. Tout les jours il trouve un moyen de se faire remarquer, réussit à s’enfuir de chez lui pour aller en ville et est souvent récupéré par la police. A sa troisième tentative de suicide son beau-père n’arrive plus à le supporter et décide de l’emmener dans un hôpital psychiatrique. Il a quinze ans lorsque les infirmiers doivent l’endormir pour la première fois, alors qu’il pique une crise quand on tente de lui faire franchir les portes de l’hôpital.
Deux ans s’écoulent. Les visites d’abord régulières de ses parents se font de moins en moins fréquentes. La plupart des patients passent leur temps devant la télévision à suivre des programmes plus débiles les uns que les autres. Lorsque ses crises sont trop gênantes il est drogué, ou enfermé pour se calmer. Mais ça n’arrive pas trop fréquemment non plus. Dans l’ensemble Alex est mieux à l’hôpital que chez lui, mais il déteste cet endroit. Tour à tour il veut devenir chanteur, acteur, musicien, astronaute, champion de patinage artistique. Il veut faire le tour du monde, s’installer à New-York, ou aller construire des maisons pour les plus pauvres en Afriques. A la fin de ses seize ans son beau-père lui apprend que s’il se calme et se fait moins remarquer, il pourra sortir bientôt et non pas aller vivre à Los Angeles comme il le voudrait, mais chez une tante qui vit dans l’Iowa. Fantastique. Ca déplait fortement à Alex qui pique encore une crise (ce qui n’arrange pas ses affaires) et se met en tête de devenir animateur radio et de réussir (Bien entendu, deux mois plus tard il changera d’idée).
Un jour, un jeune de son âge arrive : Carson Bailey. Alex tente de sympathiser avec lui à plusieurs reprises, et à quatre reprises Carson tente de le tuer. Celui-ci est schizophrénique et particulièrement brutal. Alex apprend d'ailleurs qu'un jour, il blesse gravement un des médecins qui s'occupe de lui habituellement.
Quelques jours plus tard, Alex se réveil sans trop savoir comment dans un pensionnat répondant au doux nom d'Anguish. Et tout le monde l'appelle Carson. Une autre crise de panique est en vue, mais plutôt justifiée cette fois.

Alex est un maniaco-dépressif, eh oui, comme Vincent Can Gogh et un bon nombre d’autres personnes plus ou moins connus. Mais Alex ne fait pas de peinture, et ne s’y est pas encore essayé. Il devrait, apparemment la bipolarité réussit pas mal aux artistes. Mais passons.
Lorsqu’il est en phase maniaque Alex est continuellement exalté, euphorique et très facilement irritable, avec un comportement perturbateur et agressif lorsque les choses ne vont pas comme il voudrait. Il est hyperactif (au début de l’épisode maniaque c’est productif, mais par la suite il devient rapidement fébrile et entreprend de nombreux projets impossibles à réaliser).Ajouté à cela qu’il se sent invincible et omnipotent, au point e penser qu’il comprend le monde, sait comment le sauver, comment résoudre ses problèmes. C’est vrai, quand on y repense, certains soucis tel que l’environnement ou la guerre, ça ne doit pas être bien sorcier d’y trouver des solutions !
Cet état d’euphorie réduit considérablement son besoin de sommeil. Ainsi parfois après seulement quelques heures à dormir il se sentira complètement reposé. Plus rarement il peut ne pas dormir du tout pendant des jours, ou même une semaine (mais en général une fois la semaine passée il est complètement malade).
Un autre des points assez particulier et très rapidement agaçant pour ses proches, ce sont ses logorrhées. Il parle trop. Et trop rapidement, et trop fort. Il raconte trois fois les même plaisanteries, tente de faire des rimes, se montre irrité quand on l’interrompt ce qui arrive très souvent puisqu’il change constamment de sujet, si bien qu’il est impossible d’avoir une conversation avec lui. Mais ce n’est pas entièrement sa faute : il perd très facilement le fil de ses idées et sa pensée s’accélère si bien qu’il est toujours très impatient à l’égard de ceux qui n’arrivent pas à le suivre, lui et ses idées et projets changeant. Autant vous dire qu’il a de la difficulté à être en société, et qu’il est très distrait.
Ah, à ajouter dans son dossier mes bons amis : ses hallucinations auditives. Eh oui, quand Alex est dans un épisode maniaque il entend des choses, peut se mettre à délirer et perd contact avec la réalité. Si ça peut vous rassurer, ça n’arrive pas non plus trop fréquemment non plus.
Il peut être aussi intéressant de préciser qu'il est incapable de maîtriser ou planifier ses actes. Il prend part à des activités inusitées et dangereuses sans se rendre compte de leurs conséquences. Quand il est dans une phase maniaque excessive il est plus excité sexuellement, et choisit ses partenaires sexuels sans aucune prudence et de façon assez aléatoire. Dans le meilleur des cas il en résulte un sentiment de culpabilité et une perturbation de ses relations. Dans le pire, une MST.

Par contre, quand Alex passe dans une période dépressive eh bien il change complètement de personnalité. Ce qui est le principe de la bipolarité, je vous l’accorde. Mais laissez-moi vous en dire un peu plus là-dessus, que vous sachiez à quoi vous attendre si vous tombez nez à nez avec lui lors d’une de ses périodes ‘émo-kid’. Donc quand Alex est dans une phase dépressive, forcément il est déprimé. Et ça s’écarte beaucoup de la simple tristesse « parce que Machine cette sale te-pu a dit que Untel me trouvait trop grosse ». Ce serait plutôt ‘je vais aller m’installer dans ce coin de mur, le fixer et attendre, et fichez moi la paix tous ou je vous mords’. Il perd donc tout plaisir à l’égard d’activités normalement appréciées. Il est aussi incapable de pleurer, sauf quand son état s’améliorer et que du coup il pleurs pour tout et n’importe quoi (dites lui que son dessin ne ressemble pas à grand-chose et vous aurez un gamin qui se roule par terre en se noyant dans ses larmes et sa morve).
Il souffre aussi énormément d’insomnie, a des difficultés à s’endormir, se réveille régulièrement pendant la nuit ou très tôt le matin. Il ne se sent jamais reposé, se réveil toujours épuisé. Vers la fin de sa période de dépression, il est cependant atteint d’hypersomnie et est capable de s’endormir n’importe où et n’importe quand.
Alex est cependant très agité dans ses phases de dépression. Il est toujours tourmenté par une fébrilité intérieure et est incapable de rester immobile préférant largement faire les cents pas, se tordre les mains autant qu’il est possible de le faire. Il ressent une anxiété intense et inutile qui l’épuise plus qu’autre chose. Mais au contraire, il peut aussi passer en mode ‘légume’ brusquement et être incapable de bouger, parler et réagir à ce qui l’entoure. Ces réactions excessives sont insupportables pour son entourage. Ainsi il est incapable de se concentrer sur des tâches les plus simples, ni de prendre des décisions à leur sujet.
En mode dépressif, il trouve que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, qu’il vaudrait mieux qu’il soit mort. Dans un état dépressif particulièrement excessif il peut alors tenter de donner suite à ces pensées.
Pour compléter le tableau on ajoute les symptômes psychotiques duquel il est victime. Il lui arrive de croire qu’il est punit pour ses péchés, entend des voix, ou voit des choses qui n’existent pas. Et c’est lorsqu’il n’est pas drogué, c’est pour vous dire. Un rien suffit à ce qu’il s’emporte : pincer le et il se roula par terre en hurlant à la mort, s’imaginant des symptômes de douleur physiques.

Lors de ses états mixtes Alex est plus vivable et a des réactions moins excessives. Il n’est n’y purement maniaque, ni purement dépressifs, mais les deux types de symptômes à la fois. Il pense et parle très vite, reste très actif, mais est tout de même anxieux et parle beaucoup de la morte. Cependant il est tout de même plus posé, ce qui est aussi reposant pour lui que pour son entourage.

Alex est un garçon de dix-sept ans au faciès d’un gamin de treize ans. Faire plus jeune que son âge, on se console en ce disant que c’est pratique comme ça lorsqu’on a quarante ans, les gens pensent qu’on en a vingt-deux. Certes, mais soyons honnête, quand on est un adolescent on se fiche pas mal de savoir qu’on fait dix ans de moins. Mais comme Alex n’y peut rien si lorsqu’on le voit on lui demande s’il est perdu et où se trouve sa maman, eh bien il fait avec (et pour être honnête, il s’en badigeonne le nombril avec le pinceau de l’indifférence : il a d’autres problèmes plus importants à régler, lui). Pour ce qui est de son visage d’une pâleur lui donnant l’air d’une poupée de porcelaine (ou d’un mort, au choix) aux traits enfantins d’ailleurs, il a deux yeux glasz (étant d’humeur charitable et indulgente, je vous épargne la peine de taper dans google ‘glasz’ en vous disant que c’est un mélange de gris, de bleu et de vert), une bouche dont certains jugent les lèvres trop épaisses lui donnant l’air d’un crapaud (les goûts et les couleurs ne se discutent pas après tout). Ses cheveux bruns sont généralement coiffés de façon négligée, lui donnant un air mal réveillé lorsqu’il est en mode dépressif.
Le corps malingre et diaphane d’Alex est filiforme, ce qui a pour effet de l’imaginer plus grand qu’il ne l’est déjà, et accentue par la même occasion le sentiment du pauvre gamin fétiche qu’il renvoie.

Alex avait encore fait une crise lorsqu’il avait du quitté l’hôpital. Quand l’aide-soignant (ou peu importe ce qu’il était) lui avait attrapé le bras il s’était lui-même agrippé à la première chose qui lui était tombé sous la main (aka une jeune femme qu’il ne connaissait pas très bien, et qui ne parlait pas un mot d’anglais) et avait tenu bon, hurlant qu’il n’irait nul part, donnant des coups de pieds, mordant les doigts malheureux qui s’approchaient de trop près. Du coup le bulldozer chargé de la sécurité était intervenu. Il s’était certainement retrouvé castré suite à un coup de pied envoyé au mauvais endroit (pour le dénommé Stan qui était tombé au sol avec un sifflement). Mais finalement Alex avait du lâcher la pauvre polonaise (dont les cris s’étaient ajoutés au sien), une fois qu’un des médecins réussit à lui administrer un calmant (et accessoirement une fois que Stan lui ai donné un coup de poing dans les côtes qui l’avait laissé le souffle court assez longtemps pour qu’on puisse le mettre hors d’état de nuire).
A quelques reprises Alex se réveilla sans savoir ou il était, et refit une crise (tout en étant à moitié shooté ce qui avait plutôt un résultat des plus pathétiques), et à chaque fois il fut de nouveau drogué.

Ainsi, il ouvrit les yeux dans un endroit qui lui était complètement inconnu, entouré de visages qu’il n’avait jamais vu, et la première chose qu’il entendu fut un guilleret « Bonjour Carson ! ». Peu de temps après Alex apprit qu’il était Carson Bailey, et que sa nouvelle maison était le pensionnat Anguish. Il était là parce qu’il était un sale gosse qui avait provoqué beaucoup trop de dégâts, et il avait plutôt intérêt à se calmer s’il ne voulait pas que les choses aillent très mal pour lui.
Personne ne voulut le croire quand il expliqua qu’il n’était pas Carson Bailey, mais Alex Bailey.