Passage obligé... [le nouvel ange]

Keiji ferma les yeux en laissant glisser l'eau glacé sur sa peau nue. Il avait mal dormi pour une raison inconnue et il semblait avoir décider que ça le mettrait de mauvaise humeur. Enfin, ça empêchait pas de se laver! Au contraire, il passait toujours par ici au réveil, en général la salle d'eau restait vide durant ce moment. Bizarre hein? Il s'était toujours laissé pensé que les gens préféraient perdre leur temps à se cacher, peut être juste que certains d'entre eux l'évitaient sans même l'avoir déjà rencontré ce qui était inutile et stupide, d'autres n'en voyaient plus l'intérêt... on en trouvait des cadavres ambulants dans le coin, Keira en avait fait un bel exemple il y a pas si longtemps! Bref... Pour sa part Keiji avait toujours considéré que l'apparence était importante. Il avait ses raisons pour cela mais depuis qu'il était ici, jamais il ne s'était défilé de cette tradition personnelle. Après tout, plus on ajoute d'artifices et plus on disparait... le principe du carnaval en quelque sorte. Le côstume masquait une part de soi. Et puis il y avait un côté théâtral aussi. Ca peut compenser des apparats parfois moins flatteur. Keiji avait toujours été quelqu'un de complexé. Il n'avait jamais non plus souhaiter afficher ses blessures et cicatrices qu'elles soient intérieures ou extérieures... Enfin, chacun ses petits secrets!

Il sortit de la douche pour s'enrouler dans une serviette rugueuse et se sécha tranquillement avant de s'habiller, rien de très original. Le pantalon blanc au tissu presque soyeux c'était une drôle d'idée pour quelqu'un qui ne peut passer une journée sans se frotter au rouge sang... Parfois la logique des gens est incompréhensible! La veste assortie était posée un peu plus loin. Keiji soigna puis pansa soigneusement une vieille blessure au niveau du ventre, puis d'autres aux niveaux des bras et des mains avant de cacher le tout sous un t-shirt souple et noir. Il masqua ses yeux d'une couche noire également, les agrandissants d'une drôle de manière. Plus rien ne devait rester au naturel. Laissant ses cheveux sécher, il s'installa tranquillement sur un petit tabouret, dos au mur à côté des lavabos. Sur ce dernier trainait une paire de gants dorés, des boutons, un bout de tissu soigneusement plié et une petite boite. Vous avez deviné? Et oui, Keiji vivait ses journées de façon très ritualisé, depuis qu'il était ici, seules ses rencontres étaient diversifiées, sa vie elle était toujours la même, bien tracée et sécurisante. Il récupéra la veste blanche et sur la manche se mit de manière concentrée à coudre quatres boutons alignés bien joliment. Il avait le geste précis et habile... Il changeait toujours quelques détails, histoire que rien ne soit jamais pareil. Routine d'accord, mais toujours avec au moins une toute petite pointe de changement! Rien qu'un bouton parfois...

Il terminait le troisième quand quelqu'un se fit entendre... la porte s'ouvrit... il releva le regard. Tiens, une tête inconnue, Keiji eut un sourire neutre pour lui même avant de se replonger sur sa tâche, il n'avait pas entendu parler d'un nouveau, il devait avoir réussi à se terrer. Impossible alors à dire s'il était là depuis longtemps ou non. Interressant toujours. Une fois qu'il eut terminé le neud final du troisième bouton, Keiji coupa le fil avec son couteau qu'il reposa ensuite sur le lavabo également puis porta un peu plus d'attention au nouveau venu. Il le regarda oui. Allez, laissons-lui faire le premier pas. Quand Keiji commençait une journée de mauvaise humeur, il avait doublement envie de s'amuser. Qu'allait lui offrir avec générosité ce jeune homme?

Cela faisait trois jours que Rueben était dans ce pensionnat , et il était encore en vie ! Le jeune homme se faisait discret, très discret. Il faut dire que l’adolescent s’enfermait sur lui-même. Il ne parlait à personne si ce n’est l’infirmière qu’il va souvent voir pour ses maux de têtes et Darren qu’il croise de temps à autre. Mais la conversion était toujours la même : sa survie. Rueben en avait marre, personne ne pouvait parler de chose joyeuse ? Le lycée lui manquait pour ça et pour la culture qu’il entreprenait…Ici il allait devenir fou. C’est pourquoi il avait décidé de passer son temps à la bibliothèque pour lire et s’occuper. Il espérait même s’occuper à faire des travaux manuels ou autre. Quand il ne faisait rien, il pense à ses vieux démons, comme son père qui abusait de lui et l’emmenait dans des réseaux pédophiles ou encore quand il l’a tué lorsqu’il avait voulu se protéger des coups…Rueben pense aussi à cet endroit, les mises en gardes, les lieux sombres…tout ce qui pourrait atteindre facilement son morale. Pour éviter les mauvaises rencontres , l’adolescent ne dormait pas dans les dortoirs, il variait les lieux comme par exemple hier soir , il avait dormit dans la tourelle. Il s’était ensuite levé le matin avec la lueur de soleil, puis il était allait dans les dortoirs seulement pour récupérer quelques affaires et venir à la douche. Il était important de se doucher, surtout avec la saleté qui règne dans le pensionnat. On pouvait facilement attraper des maladies. Ouvrant la porte, Rueben espérait être seul. Il ne voulait pas prendre sa douche en compagnie d’autres personnes…il s’était déjà fait violer à plusieurs reprises par son père sous la douche, il ne voulait pas que cela recommence…Mais pas de chance, il y avait bien une personne à l’intérieur. Il s’agissait d’un asiatique qui semblait avoir du style niveau fringue , en revanche sa façon d’être si sure de soi ne laissait rien présager de bon. Tant pis , il devrait faire avec car s’il se met à partir en courant on ne souviendrait de lui et on chercherait à le coincer. Rueben entra donc dans la pièce la tête haute, le regard vide , il ne se préoccupa point du pensionnaire et s’approcha du lavabo. L’adolescent comptait se débarbouiller histoire d’attendre que l’asiatique part pour ensuite prendre une douche tranquille. Le beau brun regarda discrètement à travers le miroir, il remarqua que Keiji était armé d’un couteau puisqu’il s’en servait pour de la couture. À ce moment là il pensa à Darren qui lui avait conseillé de se trimbaler avec un couteau, mais Rueben s’était refusé à porter d’arme, il se débrouillerait d’abord sans…Il finit par ouvrir l’eau du robinet, elle était glacé, il passa de l’eau sur son visage sentant un regard sur lui…oui il était trop perturbant et pressant. Rueben ferma le robinet et soupira, attrapant sa serviette pour s’essuyer le visage. Lui qui aurait aimé ne pas parler histoire de ne pas provoquer, allait devoir se l’ouvrir pour pas que Keiji s’en prenne à lui…Doucement , l’adolescent tourna sa tête pour regarder l’asiatique de haut en bas, il finit par sourire amusé avant de répliquer :

« Il est cool ton style ! Ça change de tout ces pensionnaires qui se croient rebelle avec leur look de ménagère ! »

Rueben venait de tenter une approche qui plus est un peu amicale. En attendant une réponse de son interlocuteur, Rueben décida d’entreprendre de se laver les dents même si hier il n’avait pas mangé par manque d’envie…

Tous les sens de Keiji était désormais tourner vers le nouveau. Envie de savoir ce qu'il pouvait attendre de lui, interressant ou juste ennuyeux? Juste un petit plaisir de quelques heures ne laissant aucun souvenir ou plutôt de l'amusement à long terme? Ou rien. Parfois, rien pouvait convenir aussi. Ca lui arrivait faut pas croire mais étrangement, il percevait déjà qu'il y aurait quelque chose à tirer de cette tête brune. Peut-être par son comportement. La légère hésitation en entrant... le je ne dis rien... ce qu'il était en train de faire lui-même, mais avec un évitement du regard... jusqu'à ce qu'il se retourne vers lui. Keiji se redressa prêt à l'écouter. Oui, il s'amusait déjà. Avec un petit côté impatient, comme un enfant qui attendrait un nouveau cadeau. Et il ne fut pas déçu. Parfait, voilà exactement le 10h dont il avait besoin! Formidable!

Keiji eut alors un nouveau sourire... avec une tonalité un peu étrange, un peu de complicité, de l'amusement oui mais, pas seulement. Ce gamin était en train de réveiller ses désirs sadiques, ça c'était certain. Il ne put d'ailleurs contrôler la petite lueur qui se réveillait dans son regard. Voilà qui en moins d'une seconde le remettait de bonne humeur. Celui-là, il allait pas le laisser repartir trop vite! Autant dire qu'e même s'il semblait plutôt sur le départ, il ne comptait pas non disparaître comme ça et lui laisser la voie libre, faut dire que pas une seconde il n'avait pensé à ce qui amené vraiment ce garçon ici!

- Exact.

Keiji reposa son aiguille à côté du couteau, il lui restait un bouton alors il n'enfila pas la veste tout de suite mais il se leva, la reposant sur le tabouret sur lequel il était assis. Il alla se placer face au lavabo voisin de celui qu'occupait en ce moment le nouveau. Au lieu de faire couler l'eau, il s'appuya dessus. Pour ensuite tourner à nouveau la tête vers le nouveau. Parce que je vous maintient que Keiji, maintenant qu'on commence à bien le connaître, est quelqu'un de très prévisible, qu'est-ce qu'il fit? Il se sortit une cigarette bien sûr. La glissant entre ses lèvres, il l'alluma. En bon drogué de la cigarette! Il jeta ensuite un oeil à son voisin calmement. Son ton était neutre, assorti à sa voix grave.

- Et toi? C'est quoi ton style?

Vestimentaire en réalité, il pourrait avoir un aperçu non? Mais il y avait bien du double sens dans la question, pas vrai?

Rueben remarqua dans le regard du jeune homme qu’il fallait s’en méfier comme la peste. Cependant il était trop tard pour s’enfuir, il en était conscient…S’il désirait partir, Keiji lui ferait barrage…Alors l’adolescent essaya de tenter d’être un minium sociable , qui sait ils s’entendraient peut-être ? Bon l’espoir faisait vivre mais tant pis au moins il aura essayé. Rueben entreprit de se laver les dents , il essaya de rester naturel même si au fond, il n’était pas rassuré de voir l’individus si proche de lui, c’est-à-dire à coté sur un autre lavabo en train de l’observer comme un prédateur qui observe sa proie. L’adolescent finit par cracher dans le lavabo, avalant ensuite de l’eau , et rangea sa brosse à dents dans sa trousse de toilette. En faisant ce simple geste , Rueben songea qu’il n’avait rien pour se défendre en cas d’attaque si ce n’est qu’une serviette et une trousse de toilette…au pire il pourrait toujours se défendre avec du gel douche…Keiji répondit à sa question de manière courte, il semblait ne pas avoir envie de parler jusqu’à ce qu’il lui retourne la question ou du moins un sous entendu…après tout il voyait bien quel style était le beau brun . Rueben se mit à rire légèrement surpris. Avant de regarder son interlocuteur, appuyant ces mains sur son lavabo.

« Oh…disons que je ne crois pas aux catégories sexuelles toutes faites »

Rueben venait de sous entendre à sa façon qu’il était bisexuel même si son penchant est plus vers les hommes. Il trouvait le corps d’un homme plus séduisant avec des traits typiquement masculins comparé à une femme. Rueben regarda Keiji fumer et décida de s’asseoir comme lui, lui jetant un regard de temps à autre avant de fixer le mur devant lui.

« Pourquoi cette question ? »

Demanda-t-il par curiosité, après tout pourquoi voulait-il savoir cela ? Rueben ne lui plaisait quand même pas si ? L’adolescent espérait que ce soit le cas, qu’il ne l’ intéresse pas car il ne voulait pas recommencer à l’époque où son père était vivant et quand il était loin de Anguish . Sauf si Rueben se prend au jeu histoire de faire la pute pour être épargné…au choix…Le jeune homme grimaça à sa pensée, se trouvant stupide de penser des choses pareils…L’adolescent pour changer de sujet demanda aussitôt :

« Tu es ici depuis combien de temps ? »

A y réfléchir la-dite question avait plus qu'un double-sens, Keiji le comprit en entendant la réponse du jeune homme, réponse qui l'amusa d'ailleurs, il s'accorda même à en rire franchement. Qu'il cherche à le séduire pour se faire épargner? Qu'est-ce que ce serait drôle! Jamais on lui avait fait ce coup-là... enfin quelqu'un peut être une fois... à sa manière... allez, si on lui avait déjà fait le coup. Tiens, qu'est-ce qu'elle était devenue d'ailleurs? Morte, sûrement. Ca faisait des lustres qu'il ne l'avait vu, ni entendu parler d'elle, oui elle était sûrement morte. C'était assez fréquent dans les parages. Les disparitions soudaines... Fallait pas trop se faire d'illusion. Dommage, il l'aimait bien cette fille. Enfin, profitons du présent, Keiji n'était pas tellement du genre à vivre dans le passé, dès qu'une journée se termine une page se tourne. Keiji ne répondit pas, jusqu'à ce que le jeune brun s'interroge sur sa question. Keiji prit tranquillement une nouvelle bouffée de sa cigarette, laissa échapper la fumée de ses lèvres ensuite avant de répondre.

- Comme ça... Pourquoi pas?

Il eut volontairement un regard ambigüe... à Rueben d'y voir ce qu'il voulait. S'il l'intéressait? Bien sûr que oui! Peut être pas dans le sens auquel songeait Rueben mais il est évident que d'une manière quelle qu'elle soit il l'intéressait. S'il savait qu'il suffisait de l'embêter un peu sexuellement parlant pour le déplaire, ce serait sans doute déjà fait! Bien que, ce serait un peu trop facile, il préférait largement ne pas savoir pour le moment! D'ailleurs pour mettre les choses au clair il préférait le corps féminin pour sa part. Il avait toujours préféré torturée une femme qu'un homme... mais bon, parfois ça pouvait aussi être interessant et il lui était arrivé d'avoir des comportements disons... déviants? Il pouvait en rire, il s'était bien amusé. Avec Shean notamment sur ce point... depuis le début!

Le jeune homme lui posa alors une question typique de nouveau. D'ailleurs le fait qu'il venait avec sa petite trousse de toilette, n'était qu'un détail supplémentaire qui confirmait cet état de fait au cas où on pourrait encore en douter! Néanmoins ça faisait longtemps qu'on ne la lui avait pas posé, d'ailleurs ça faisait un bout de temps qu'on ne l'avait pas abordé aussi normalement. La conversation n'était pas toujours très fréquente ici. Keiji n'était pas un grand bavard en temps normal mais il faut avouer que souvent la conversation pouvait amener des éléments interessants et ce qui lui plaisait derrière cet échange c'était pousser l'autre vers quelque chose de précis... il n'en était pas là encore, pour l'heure il ne faisait que découvrir celui qui allait sans doute devenir sa prochaine victime.

- Depuis toujours!! Ou non... Quelle importance?

La vérité c'est qu'il n'en avait absolument aucune idée. Il avait complètement perdu toute notion du temps, c'était évident d'ailleurs on pouvait se demander s'il en avait eu une un jour. Il n'était pas quelqu'un à qui on avait fait apprendre et répéter les jours de la semaine, puis les mois, les années... Il n'avait aucun repère à ce niveau si ce n'est peut être le jour et la nuit, rien de plus qu'un rythme très animal. Et puis penser qu'il était là depuis toujours lui convenait parfaitement, son arrivée ici s'était avérée une véritable renaissance! Il reposa alors son regard sur son voisin. Keiji engageait peu l'échange, il préférait pour l'heure laisser l'autre se dépatouiller comme il le pouvait, il avait envie de voir où ça allait le mener... ce qui ne l'empêcherait pas sans doute de reprendre le fil de l'action quand il le faudrait. On sonde le terrain tout simplement, c'est bien souvent beaucoup plus enrichissant que de foncer à la va-vite. C'est l'expérience qui parle...

Keiji répliqua apparemment il semblait être curieux. Enfin ou au contraire l’analyser…Rueben n’aimait pas ça , il sentait mal ce moment…l’adolescent ne savait pas quoi faire. Il se retenait de paniquer , l’asiatique savait rendre mal à l’aise à la perfection même si le beau brun se retenait de le montrer. Le beau brun continua de fixer ce mur devant lui, comme s’il espérait qu’une porte apparaisse pour cavaler le plus vite qu’il peut et se terrer dans un trou…tiens cela lui rappelle Darren, ce garçon qu’il avait rencontré à l’infirmerie et qui pleurait sur son sort , il n’arrivait pas à affronter les autres ou du moins il perdait , il faut dire que lui aussi semblait blanc comme neige dans cet endroit, le pauvre…Ravalant sa salive , il se motiva , tant pis s’il prend des coups , il se défendrait jamais il se laisserait faire quitte à finir lui aussi dans un lit à l’infirmerie , l’avantage même c’est qu’au moins là bas il sera tranquille , plus personne viendrait l’ embeter et il aurait la paix.

« Tu as raison qu’elle importance, de toute façon s’était juste histoire de faire la conversation, rien de plus »

Oui, l’adolescent se moquait de savoir la vie de Keiji , il ne voulait même pas savoir ce qu’il avait fait pour être ici et faire régner le chaos, il voulait juste être tranquille rien de plus. Malheureusement pour avoir la paix, il était mal partit, l’asiatique le regardait toujours si intensément qu’il en devenait flippant. Le silence s’installa entre les deux hommes , génial il ne manquait plus que ça ! Cela rendait l’atmosphère lourde et comme si le temps s’était arrêté ou au contraire passait trop lentement…Rueben finit par de nouveau soupirer avant de se lever du lavabo pour reprendre en main ses affaires.

« Bon , ce n’est pas que ta compagnie me déplaise bien au contraire mais j’ai besoin aussi de ma pause cigarette ! Et comme un con j’ai oublié mon paquet au dortoir ! Content de te connaître ! »

Rueben se dirigea d’un pas tranquille vers la porte histoire de pas montrer qu’il n’avait qu’une hâte s’était de s’enfuir loin de ce type. S’il était encore en vie et qu’il pouvait sortir tranquillement, L’adolescent se jurer d’aller dévorer un livre histoire de se détendre et oublier sa petite frayeur de la matinée…

HJ : désolé ma réponse est pas terrible mais j’essayerai de me rattraper au prochain poste

Le malaise du jeune homme était de plus en plus palpable et Keiji était tout à fait capable de le percevoir, pourquoi croyez vous qu'il ne faisait rien pour le rassurer? Non, il préférait largement sentir les tensions devenir plus vives... il fallait découvrir comment il réagirait dans ses circonstances où pour autant Keiji ne se montrait pas particulièrement menaçant... du moins pas encore. Keiji eut un nouveau sourire en l'écoutant. Juste pour faire la conversation? Voilà qui était drôle de nouveau. Une chose aussi que Keiji ne faisait pas : la conversation. Quand il parlait, c'était toujours en vue d'obtenir quelque chose en retour, en vue d'une satisfaction future, jamais une banale conversation innocente... ce n'était pas pour rien qu'il avait obtenu malgré lui une telle réputation, n'est-ce pas? L'autre reprit la parole. Et cette fois-ci il lui déplut profondément : il fuyait! Oui, il fuyait littéralement! Qui prendrait le risque de se déplacer jusqu'ici rien que pour se laver les dents? Foutaise! Voilà, une chose que Keiji ne pouvait absolument pas laisser passer et qui était entrain de faire passer le jeune homme de la catégorie : amusement de longue durée à celle de courte durée! Quel dommage! Indéniablement, il venait de commettre l'erreur suprème. Comme quoi la peur rend idiot et décourage rapidement les bonnes intentions. Oubliez l'intelligence de la discussion, terminé! Mais il y a une chose que le jeune homme ignorait encore... à Anguish, on ne peut pas fuir. Du moins pas indéfiniement... et surtout pas quand dans de telles conditions. Keiji eut alors une moue qui trahissait son désagrément, Ruben ne l'aperçut sans doute pas, bien trop occupé par l'espoir d'une sortie digne. Keiji lui tourna alors le dos pour fouiller dans ses affaires. Oh, ce fut rapide, il savait très bien ce qu'il cherchait et même si la salle n'était pas grande et que déjà Rueben avait la main sur la poignée... le mouvement fut simple. Aussi simple que d'appuyer sur une touche.

Jamais Keiji ne s'était servi de cette fameuse télécommande qu'on lui avait remis ce jour ridicule où on avait décidé de faire dès plus de 21 ans des surveillants. Jamais il n'avait pensé à s'en servir mais il l'avait gardé malgré tout, au cas où. Cela dit, la lâcheté dont était en train de faire preuve le nouveau l'avait motivé. Il fallait lui rendre la monnaie de sa pièce tout simplement. Par contre, il ignorait tout du fonctionnement réel de cet engin, c'est pas comme s'il avait lu une espèce de notice. Il appuya donc sur une touche totalement au hasard. Il s'agissait de la numéro trois. Directement relié à la puce que possédait Rueben depuis son arrivée... d'ailleurs peut être que le jeune homme ignorait encore ce système...

Spoiler:

Laissant Rueben à la découverte de cette sensation nouvelle, il s'avança vers la porte que sans doute avait-il abadonné sous le coup du choc, il la referma, simplement d'abord, puis à clé. Finalement ça a quand même des avantages de passer surveillant! Keiji retourna vers la télécommande et rappuya sur la touche pour annuler l'effet proposé. C'était quand même pas tellement drôle cet engin, il préférait agir lui-même. Son regard était déjà clairement plus dur.

- Tu ne me connais pas encore. Je n'aime pas qu'on cherche à me fausser compagnie comme ça... reste un peu.

Comme s'il avait réellement le choix. Keiji récupéra alors son couteau sur le bord du lavabo... Le livre attendra un peu...

Rueben n’était pas stupide pour savoir qu’il allait signer son arrêt de mort en prenant la fuite. Dans tout les cas il allait morfler non ? Alors autant en finir tout de suite plutôt qu’attendre sa mort. De plus l’espoir fait vivre alors l’adolescent se devait d’essayer. Il traversa d’un pas décidé la pièce posant sa main sur la poigné mais trop tard, sans s’y attendre Keiji se servit d’une télécommande, il appuya sur un bouton et des ultra sons apparurent dans la tête de ce cher Rueben. Il lâcha tout : la poigné et sa trousse…que se passait-il ? Le jeune homme grimaça , s’était pire que ce qu’on administrait au chien…L’adolescent passa ses mains sur ses oreilles mais rien n’y fait, le son était bien dans sa tête…Rueben regarda alors Keiji de travers entre deux grimaces. Ce dernier se leva et alla fermer la porte à clé avant d’arrêter le bruit. L’adolescent ne comprenait rien et ne savait pas pourquoi il disposait cette télécommande , puis il avait à présent le contre coup des ondes, son maux de tête qui revenait…génial…l’adolescent était sujet à cela. Rueben se baissa pour attraper sa trousse dedans y était disposé ses cachets que lui avait gentiment donné l’infirmière.

« Oh si je te connais pas besoin d’être voyant pour décrire le genre de personne que tu es ! »

L’adolescent le regarda de travers avant de lui adresser un sourire amusé :

« Très bien tu veux que je reste…Parfait ! »

Rueben s’avança près des lavabos, il était à présent sure de lui, il venait de prendre de l’assurance, il y passerai mais la tête haute, l’adrénaline venait de monter dans ses veines. Il n’avait plus ce coté lache de quelques minutes auparavant, là il était prêt à l’affronter. De toute façon s’était le seul à avoir la clé, il n’irai pas très loin…sauf pour s’enfermer dans des toilettes ou une douche. Arrivé devant le lavabo , Rueben ouvrit l’eau et prit son cachet sans un mot , il faisait son truc, ignorant Keiji le temps de se soigner avant de finir par fermer le robinet et de le regarder, fixant son couteau , il se mit à sourire de nouveau amusé .

« Pour un pseudo rebelle tu es décevant ! C’est vrai, vous etes égale à des mauviettes à vous cacher derrière une arme ! Le combat ne sera pas égale, même pas une chance de me défendre parce que la fillette a besoin de son doudou ! »

L’adolescent le provoquait il en était conscient mais à la fois il dénonçait le fait que Keiji avait besoin d’une arme pour se la jouer mec rebelle tout le monde a peur de moi. Puis pour continuer dans cette provocation , Rueben se mit devant lui levant les bras tout en s’écriant :

« Vas y poignardes moi ! Finis en ! Je n’attends que ça de mourir , tu m’aideras à accomplir la tache que je n’arrive jamais à faire ! »

Ce que Keiji aimait, on commence à le savoir, c'était s'amuser avec les nerfs des autres. Les nerfs, pas seulement... l'autre tout simplement dans toute sa grandeur. Ce qu'il ne supportait pas donc c'était les gens qui ne faisaient que fuir, supplier, crier sans rien tenter. Les paralysés de la peur. On ne pouvait pas s'amuser avec eux. Il n'y avait rien à en faire. Il les tuait. Rapidement. Profitant du plaisir de la torture malgré tout, des cris de douleurs mais ça s'arrétait là. Si Rueben faisait partie de cette catégorie, il ne passerait pas la journée. Facile. Il fallait donc encore espérer qu'il en serait autrement, pour lui du moins! Keiji, lui s'en fichait au final. Le plaisir était différent mais ça ne changerait pas sa vie. En tout cas, ça ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent. Il l'attendait. La personne qui réussirait à lui tenir tête. Celle qui le mettrait en difficulté. Il n'y en avait eu qu'une jusqu'à présent entre ces murs : Keira. Mais c'était une autre histoire. Il fallait bien espérer quand même qu'un jour, quelqu'un le supprime, non? Même lui s'y attendait! Mais bon, en attendant, amusons-nous! Le jeune homme attrapa des cachets dans sa trousse, ce qui amusa Keiji sans qu'il ne fasse de remarque. Tout en faisant cela, il disait savoir qui il était. Keiji ne répliqua pas, ça lui était égal de toute manière. Ce qui l'encourageait par contre était l'assurance que l'autre avait retrouvé. Voilà que les choses redevenaient amusantes! Quand même! L'espace d'un instant il avait cru que sa mauvaise humeur allait revenir plus vite encore qu'elle n'avait disparue! Parfait! C'est tout ce qu'il demandait.

Le jeune se mit ensuite à le provoquer, rien ne pouvait plus plaire à Keiji. Il eut alors un rire, un simple rire. Pas besoin de discuter avec ce genre de gamin. Ce serait rentrer dans son jeu et il comptait allez plus loin que ça. Néanmoins, ça l'amusait beaucoup. D'autant qu'il venait de se faire comparer à une fillette avec son doudou, belle image! Il n'allait pas chercher à la contredire! Ca lui convenait. Il était même d'accord. Autant reconnaître les choses pas vrai? C'était ce qu'il avait toujours pensé de ces espèces de télécommande! Il sourit alors et confirma.

- Exact!

La suite ne fut par contre que du déjà vu et revu. Cette phrase il l'avait encore entendu il y a pas si longtemps. Là il laissa exprimer un air lassé. Marre des peureux du suicide, pour ça il avait pas besoin de lui! Jette toi du haut du pensionnat c'est si simple! Le tuer serait simple aussi, mais trop justement. Il n'allait pas lui donner ce plaisir.

Il avait pris son couteau comme je l'ai dit plus haut, sauf qu'au lieu de se jeter sur le jeune homme, il le retourna, gardant la lame entre ses doigts tournée vers lui et tendant le manche vers Rueben. Il possédait toujours cette même assurance, pas un mot ni un geste de Ruben ne l'avait fait flanchir ou douter. Faut dire qu'il se mettait dans ce genre de situation quasiment tous les jours, il avait l'habitude des réactions diverses et variés, son plaisir était d'ailleurs de s'y adapter.

- Je t'en prie.

Puis, il sembla se rappeler de quelque chose, il se retourna, attrapa la télécommande, tiens même l'aiguille pour l'humour et tendit le tout au jeune homme en venant lui faire face. C'est ça qu'il voulait? Pas de problème. Il avait eu le courage de le faire remarquer, ça valait bien une petite récompense!

Keiji confirma les affirmations de l’adolescent, Rueben se mit à sourire, oh bien sur qu’il s’attendait à ce que l’asiatique ne rentre pas dans son jeu, il voyait bien qu’il était malin ! Sinon pourquoi personne ne l’avait encore jamais battu ? Quand au fait que le jeune homme pleure sur son sort en déclarant le suicide , ce dernier ne faisait que de jouer la comédie ! Rueben tenait à sa vie et l’avait fait comprendre clairement à Darren qui n’arrêtait pas de se plaindre. Justement l’adolescent ne voulait pas finir comme lui, il avait survécut aux abus sexuelles de son père et sa violence , ce n’était pas pour se suicider ! Il n’hésiterai pas à jouer un nombre de fois la comédie et ça avec tout le monde quitte à jouer les hypocrites pour survivre. Rueben voyant qu’il ne le poignarderait pas, croisa les bras tout en fixant Keiji dans les yeux histoire de lui montrer qu’il n’avait pas peur. Ce dernier finit par prendre le couteau et lui tendit, le jeune homme s’y attendait , il savait qu’il lui laisserait une chance de se défendre…Rueben attrapa le couteau, mais ce n’était pas tout , Keiji lui donna aussi la télécommande et même l’aiguille, oh qu’il était généreux…Malgré ça, Rueben ne s’en servirait pas non plus, il venait de dénoncer un fait, ce n’était pas pour faire de même. Sans un mot il se dirigea vers les toilettes, il entra dans une cabine et balança tout dans les toilettes avant de tirer la chasse et revenir sur ses pas pour retrouver Keiji. Il alla s’installer vers le mur d’en face de l’asiatique où il s’appuya dos au mur tout en continuant de fixer le rebelle. Rueben avait décidé de ne plus parler , après tout il avait fait trop d’effort en attachant de l’importance à ce qui n’en a pas c’est-à-dire Keiji ! Si l’autre avait quelques choses à lui dire, parfait qu’il lui dise alors là il répondra ou pas…D’un coté si les deux hommes ne faisaient que de se regarder dans le blanc des yeux pendant des heures et des heures , ils n’en finiront pas, tiens en plus c’est Keiji qui avait la clé donc ils pouvaient restés une éternité comme cela…Rueben pensa à Darren à cet instant se demandant où il était. Comment faisait-il dans ce genre de situation ? L’adolescent devait se l’avouer il avait finalement raison…

La bonne humeur de Keiji semblait s'installer au beau fixe. Finalement le jeune homme semblait se caser de nouveau dans les intéressants. Il prit en effet tout ce qu'il lui tendit pour le jeter dans les toilettes! C'est malin, les dernières qui n'étaient pas bouchées! Néanmoins, c'était parfait ainsi, plus de problèmes, ils étaient à armes égales. Dommage juste pour l'aiguille, heureusement qu'il en avait d'autres! Ensuite, il se contenta de se murer dans le silence. Apparemment il avait l'intention de ne rien dire et de ne rien faire. Pourquoi pas? Keiji ne manquerait pas d'occupation de toute manière. Et prendre des initiatives dans leur relation nouvelle ne l'effrayait pas non plus. Ne se muant pas dans l'immobilité, il se tourna pour récupérer sa veste sur le tabouret. Face au miroir, il observa les trois boutons... après trois plutôt que quatre... c'était acceptable! Il enfila alors la veste et reprit les choses où il en était. Ses cheveux commençaient à sécher, il se coiffa donc tranquillement, on met les chaussures, on regarde l'ensemble. Oui, correct. Il entreprit ensuite de ranger tranquillement son petit matériel. Il ramassa les vêtements qu'il portait en arrivant ici, les plia soigneusement, fit de même avec les serviettes, rassembla le reste, bref termina ce qu'il avait à faire sans se préoccuper du jeune homme. Il nettoya ensuite le lavabo qu'il avait utilisé et sécha soigneusement son rebord. Tout en concluant cette tâche, il reprit la parole.

- Tu devrais en profiter pour prendre une douche, je te conseille la deuxième en partant de la droite... La première est cassée et les deux autres ont un jet plutôt minable!

En arrivant à la fin de sa phrase, il s'était retourné, de nouveau appuyé sur le lavabo pour le regarder. Il lui glissa ainsi un agréable petit sourire. Sympa non? Retrouvant ses occupations, il sortit une petite boite noire qu'il posa sur le lavabo. Quelques bagues qu'il enfila, colliers ensuite avant de la ranger.Ensuite, ce fut les gants pour terminer. Rappelez vous, ceux du début. L'étoffe en soie pour conclure. Paré. Maintenant qu'il avait terminé ce qu'il avait à faire ici, il ne lui restait plus qu'un chose à faire. Sortir ou s'occuper de lui. Je vous laisse deviner sa préférence. Ben oui, si après tout ça il n'avait pas bougé le petit doigt, c'est qu'il allait falloir mettre un peu d'action... à armes égales!

Keiji reprit ses occupations, cool, Rueben lui l’observait avec amusant, un rebelle qui prend soin de lui, tiens il avait l’air d’être une fille, qui sait , il était peut être hermaphrodite , quoique déjà assez androgyne , il plaignait la fille ou le garçon qui devait coucher avec lui, quoique ce serai facile à deviner qui devait faire la femme. Rueben se mit à sourire amusé à cette pensée, il préférait garder le morale, il s’était juré de ne pas finir aussi désespéré que Darren. L’adolescent continua à regarder Keiji le temps était long à vrai dire mais il n’y prêtait plus attention , se rappelant d’une histoire qu’il avait lu à la bibliothèque ici, s’imaginait dans un autre monde que celui-ci était encore quelques choses que pouvait faire Rueben , il gardait ce petit coté enfant pour garder son innocence dans ce pensionnat de barbare. L’asiatique finit par l’extorquer de sa rêverie en lui proposant d’aller prendre une douche.

« Merci du conseil mais je la prendrai plus tard, je ne suis pas pressé ! »

C’est ça et puis quoi encore ? Il ne voulait pas que Keiji en profite pour lui faire un coup salaud. La douche n’était plus très importante à présent, seul sa survit comptait. L’asiatique continua de se changer, Rueben repéra les bagues , il répliqua alors :

« Non, non , non , pas les bagues ! Tu les remettras plus tard ! Car si tu oses me frapper avec tes mains , les bagues feront office d’armes et je ne serai toujours pas à égalité ! Enlèves les… »

Rueben ne comptait pas se faire escroquer , il n’était pas stupide les bagues pouvaient servir de poing américain. Puis le silence retomba encore une fois, tel une musique pour les morts où le silence est omniprésent pour interpréter l’atmosphère pesante. Rueben avait prit le temps d’analyser chaque vêtements de Keiji , il semblait prêt. L’adolescent attendait qu’il fasse le premier pas , le beau brun ne le ferait jamais.

Ruben refusa sa proposition pour la douche. Keiji perçut de la peur ou du moins de la méfiance... il faut croire qu'il prenait le moindre de ses gestes ou la moindre de ses paroles comme une menace éventuelle... il faut croire! Keiji était toujours en train de le sonder pour l'heure. Il possédait un bon carcan de résistance, ça c'était clair. Tant mieux. Il faudrait du temps pour la percer... aujourd'hui ne le permettrait pas. Voilà qui décidait Keiji à lui laisser la vie sauve. Il n'était pas inquiet pour autant. Lui aussi avait tout son temps! Et il aimait qu'on lui résiste, ça rendait ses journées plus lumineuses. Il n'avait que ça à faire après tout, c'était sa seule raison de se lever le matin, autant en profiter non? C'est seulement lorsque Keiji enfila ses bagues que le nouveau réagit un peu plus vivement... effectivement de grosses bagues qu'il n'était sans doute pas agréable de se prendre en pleine figure même avec le coussin des gants! Keiji ne les retira pas pour autant. Il se retourna vers lui avec un air surpris.... quoi? Il en était encore là? Non, sans rire? Depuis tout à l'heure qu'il n'avait pas bougé, il pensait encore qu'ils en finiraient là? Quel comique! Keiji répliqua tout de suite cette fois, exprimant cet illogisme.

- A égalité? Pourquoi faire? Tu comptes me frapper? Vraiment? Je pensais que tu attendais juste que le temps passe...

Alors si je comprends bien... il attendait que Keiji le frappe pour se défendre? Non, non, Keiji n'y croyait pas en tout cas, ce serait trop simple. Fini néanmoins le temps où chacun s'extasiait dans son coin, se préoccupant de ses petits plaisirs personnels que ce soit du concret ou de la rêverie, maintenant il allait falloir se confronter un peu plus où autant claquer la porte et s'en allait! Keiji fit donc demi-tour pour faire face au jeune homme et s'avança vers lui. Son ton avait un peu changé... ambigu toujours... rien de précis.

- De quoi tu as peur? Je veux juste un peu de compagnie... peut être juste que je ne sais pas m'y prendre...

Et alors, en quittant l'imagerie, il fit le premier pas et même les suivants pour venir se pointer juste en face de Rueben, proche de lui, posant son regard pesant et assuré dans celui du jeune homme. Il n'avait pas encore été si proche de lui, il pouvait ainsi l'observer d'un peu plus prêt, ressentir un peu plus le corps de l'autre dans son espace... percevoir davantage les sensations qui ornaient sa peau... enchanté!

Rueben grimaça en remarquant que ce dernier l’avait oublié…génial il aurait put essayer de se démerder à partir tant qu’il avait encore une chance…L’adolescent se maudissait, Keiji le faisait tourner en bourrique…Soupirant il l’écouta répliquer, oui il jouait bien avec Rueben. Comment ne pas entrer dans son jeu ? Darren avait raison , Keiji devait être le pire…la prochaine fois il évitera d’envoyer bouler une personne normale pour avoir des informations sur les personnes à éviter…

« Moi ? Te frapper ? Pas du tout voyons ! Je ne suis pas un sauvage ! »

Répliqua-t-il avec ironie. Il ne le frapperait jamais sauf si il se voit contraint de se défendre. Hors là Keiji ne semblait pas être une menace ou du moins pour l’instant. L’asiatique finit par se rapprocher de lui comme si maintenant qu’il avait tout finit il pouvait s’occuper de Rueben…De là où il était , il reprit la parole il demanda à l’adolescent s’il avait peur et lui expliqua ce qu’il voulait, bien sur encore une fois ambigu. Il releva les yeux au ciel avant de répondre :

« Je n’ai pas peur »

La seule personne qui faisait le plus peur à Rueben était son père, hors il est mort puisqu’il l’avait tué, maintenant il n’avait plus rien à craindre, le pire était derrière lui, il en était persuadé et ne changerai pas d’avis même s’il doit souffrir encore une fois…Après tout son père avait été son sang, les autres eux n’étaient rien…

« Oh…de la compagnie…je vois…et tu veux aussi qu’on se fasse un petit câlin pendant que tu y es ? En effet tu sais pas t’y prendre mais bon je peux pas te blâmer ! »

Rueben avec amusement fit exprès de tendre les bras comme pour désirer un câlin avant de les croiser fixant encore et toujours ce cher Keiji. Ce dernier avança à pas de loup avant de venir se coller contre lui. L’adolescent pouvait sentir ses formes et ses habits , même sentir le souffle de l’asiatique sur son visage. Le jeune homme ne voyait pas où il voulait en venir, s’il comptait le frapper, le violer , il n’en savait rien. Cependant , Rueben ne put s’empêcher de dire un sourire en coin :

« Hum…tu vas finir par m’ excité… »

Rueben nia l'idée de le frapper, Keiji le savait bien. Il connaissait déjà la réponse d'ailleurs. Il répliqua donc le plus naturellement du monde avec un ton remplis d'évidence. Après tout Rueben ne faisait que confirmer ses propos. L'égalité n'avait plus aucune valeur entre eux. De toute manière, aux yeux de Keiji, même avec toutes les armes du monde contre une personne seule sans défense, l'égalité persiste. L'arme ne fait rien, c'est l'homme qui joue. D'ailleurs Rueben était d'accord avec lui sur ce point n'est-ce pas? Ou alors n'était-il qu'un fervu de justice? Non, hein? Pas ça, s'il te plait! C'est moins drôle! Il suffit de rien pour faire souffrir... juste la volonté peut être et encore... même pas toujours! Les armes ne sont que des superflus, comme l'apparence, les vêtements de Keiji, ses bijoux. Aucune valeur, juste de l'apparat pour en mettre plein la vue, le fond est masqué et bien plus destructeur.

- Ah, tu vois! Pas de raison de rester à égalité alors!

Rueben répondit, sûr de lui cette fois, malgré un petit reste d'ironie ou d'agacement au choix. Keiji dit alors quelque chose qui le surprit lui-même... perdait-il le contrôle? Non. Si ça avait été le cas, son regard aurait faibli, or il avait conservé cette même lueur que Rueben avait réveillé en lui. Peut être qu'elle était même plus forte encore après cette phrase magique "je n'ai pas peur". Elle plaçait Rueben à un étage supérieur.

- C'est ce qui t'amènes...? Tu l'as fuit...

Il croyait d'une certaine manière le regard de Rueben. Ce dernier était déterminé. Il n'avait pas peur en effet. Il ne mentait pas là-dessus. Pour Keiji, il n'y avait qu'une chose qui pouvait vaincre la peur : une peur plus grande encore. Il était bien plaçé pour le savoir, c'était pour cette raison qu'il n'avait jamais peur. La peur de souffrir? De mourir? Zappé, aux oubliettes! Comment avoir peur de quelque chose d'aussi stupide, quand on a connu bien pire? Quand la peur a été puissante, totale, qu'elle a englouti votre existence toute entière? Et pour Keiji la peur n'était pas une chose, elle était quelqu'un. Peut être qu'il n'était qu'un gamin sans éducation mais l'expérience lui avait appris beaucoup de chose, la peur qu'il avait ressenti, il l'avait vu ici dans d'autres yeux, il savait qu'il ne se trompait pas. Il le pouvait en réalité pour une raison évidente : Keiji n'était pas capable de penser pour les autres. Du moins, il transposait chez les autres, sa manière de penser, ce qui était une erreur. Cette peur envahissante était toutefois une force merveilleuse sur laquelle s'appuyait Keiji depuis qu'il était ici.

Il le laissa parler ensuite. Souriant à ses manières, à sa proposition qui n'était pourtant que des paroles en l'air et aussi à cette dernière phrase qu'il ajouta... le violer? Non, c'était pas dans ses projets immédiats. Le frapper non plus. A la place, il fit un pas de plus encore, le dernier qu'il pouvait faire. Son ton, au lieu d'être froid, fut cette fois mieilleux...

- Pourquoi pas... la laisser monter...?

Keiji savait très bien ce qu'il faisait malgré tout. Il leva doucement sa main gantée vers le visage du jeune homme, puis posa doucement le tissu d'un doigt sur sa joue, une caresse douce suivie. Elle descendit jusqu'à son cou. Keiji observa sa peau fine sachant très bien ce qu'il rêvait d'en faire. Se faire le nouveau? Non, c'était pas ça non plus. La main prit de l'ampleur et s'étala davantage continuant son mouvement, jamais rien de menaçant, Keiji releva son regard vers celui de Rueben.

« Peut-être… »

Rueben garda la tête haute. Il laissait sa peur de coté, il voulait affronter le croque mitaine…c’est dans ces moments là qu’il ne regrettait pas d’avoir tué son géniteur car il avait rendu service aux nombreux enfants qu’il abusait , et aussi avait fait ressortir l’homme qui était en lui, c’est comme ça qu’il avait perdu un peu de son innocence , en osant affronter les parasites. Keiji lui fit remarquer qu’il fuyait sa peur.

« La peur fait perdre le contrôle de soi… »

Il voulait garder le contrôle de soi même, affronter la réalité en face plutôt que de se cacher sous un prétexte qui est la peur. Puis arriva le sujet de l’excitation. Rueben joua le jeu du désir même si Keiji n’était pas son type d’homme. Il préférait des hommes comme Darren…arf pourquoi il repensait encore à lui ? Il devait s’occuper que de sa petite personne , puisqu’il devait faire confiance à personne. Puis à ce moment là Darren devait être encore à l’infirmerie c’est-à-dire dans un lieu sure…pas comme Rueben à être en compagnie d’un fou. Keiji proposa de se laisser aller, mouais…sa main passa sur sa joue, une drôle de sensation arrivèrent, Rueben se rappelle trop bien de ce geste…celui de son père qui avait pour fâcheuse manie avant de le violer…l’adolescent ne répliqua rien , laissant l’asiatique faire sans comprendre le sens de ses gestes , il n’arrivait vraiment pas à le suivre. Keiji regarda ensuite Rueben après s’être attardé sur son cou…Le jeune homme se demanda si ce dernier allait s’amuser à se la jouer vampire en lui mordant ? Il manquerait plus que ça, pour répondre à sa question , l’adolescent continua de jouer la carte de la provocation ou du masochisme au choix !

« Il me faut plus que de simples caresses pour jouir »

L’adolescent a ce moment là eut, une petite idée…risqué à vrai dire…il hésitait à la faire. Il voulait prendre la clé, il se mordilla la lèvre. C’est ça quand on ne sait finalement pas se que va faire l’autre personne en face de soi, on ne sait pas non plus ce que l’on va faire…Rueben décida d’attendre un peu voir comment se dérouler la suite des événements…

Rueben lui fit remarquer que la peur faisait perdre le contrôle de soi. Vrai. Keiji était d'accord là-dessus. Faut dire que le contrôle de soi, c'était aussi une question qu'il maîtrisait. C'est le cas de le dire! Mais c'était pas ce qui l'intéressait pour le moment, bel façon de détourner la conversation toujours. Allez, on s'en fiche, passons à autre chose, Keiji était déjà ailleurs de toute manière. De toute manière, pour le savoir, rien ne valait une confrontation directe! Continuons donc! Où est-ce qu'on en était au fait? Ah, de simples caresses... une rare tendresse chez Keiji. Tout est possible comme quoi, suffit de le vouloir! Décidément, le type en avait de la caboche. Bonne réistance oui, Keiji ne s'était pas planté dans le diagnostic. Il sourit. Puis rit franchement en l'entendant! Non, mais... et les préliminaires alors? On va pas tout jouer en trois secondes, qu'est-ce qu'il croyait? Je plaisante bien sûr, Keiji ne riait pas pour cette raison non plus mais de la provocation en effet du jeune homme. Allez, on la cueille au passage et on joue le jeu.

C'était quoi donc? Une proposition? Un défi? Ni l'un, ni l'autre, on s'en doute bien, mais Keiji fit comme s'il le prenait ainsi. On joue ou on ne joue pas, n'est-ce pas? Keiji avait décidé depuis longtemps de jouer, alors jouons! Keiji lui ébouriffa les cheveux avant de s'exclamer sur un ton joyeux et intéressé. Peut être même un brin d'envie et d'impatience dans l'intonation, maîtrise de soi oblige!

- Ok... alors amusons-nous avant que nos chemins se séparent... j'ai faim!

Il se décolla de lui avec un sourire. Retournant vers les lavabos, il retira sa veste dans laquelle se trouvait les clés, qu'il reposa avec soin sur le tabouret avant de se retourner vers Rueben. Sur le même ton, il lui lança une simple consigne. L'excitation était présente dans son regard. Il savait y faire quand il voulait.

- Déshabilles-toi.

Keiji ne s'attendait pas à ce qu'il lui obéisse à la lettre, ce serait trop beau, mais il était rentré dans son jeu, non? Alors mettons-le un peu à l'épreuve. Jusqu'où était-il prêt à aller? On peut être surpris parfois. Faut pas rêver non plus! Chaque pensionnaire s'était toujours plu à ne jamais entrer complètement dans ses désirs, malgré les efforts de certains! Jusqu'où peut-on jouer la comédie pour parvenir à ses fins? C'est une question plus fréquente qu'on ne l'imagine! Pour Keiji, on le sait déjà, il n'a pas de limites. Qu'en était-il du nouveau? Dur de croire qu'il n'en avait pas... ce serait trop beau une fois encore. Cela signifierait que peut être il atteindrait un adversaire à peu près à sa taille... Non, arrête de rêver Keiji, impossible!

Keiji lui ébouriffa les cheveux, l’adolescent resta surpris en voyant que ce dernier joua le propre jeu qu’il entreprenait. Rueben essaya de cacher sa stupeur , face à cela. Keiji avait faim ? Ok…pas besoin d’avoir bac +10 pour comprendre où il voulait en venir. Rueben ne répliqua rien , il resta là à ne pas bouger tandis que l’asiatique s’éloignait pour enlever sa veste. Finit la veste et la clé était loin à présent…Prenant son courage à deux mains , l’adolescent s’avança de trois pas. Le fixant tout simplement, il voyait dans le regard de Keiji l’excitation. Rueben s’était défilé une fois en essayant de partir, il s’était ensuite juré de garder la tête haute. S’il fallait l’affronter dans un corps à corps purement sexuelle, il le ferait…tant pis ce ne serait malheureusement pas avec un être qu’il chérit…après tout il avait dut céder à son père des dizaines de fois alors il pouvait bien recommencer, sauf qu’ici se serait lui seul qui désirerait pour son corps, pas son père…

« Petit impatient va ! »

Rueben se mit à faire un sourire en coin, il enleva son tee shirt qui tomba sous ces pieds, il enleva ces rangers et ces chaussettes puis pour finir il déboutonna son jean avant qu’il rejoigne ses autres affaires. L’adolescent gardait son boxer noir, si Keiji voulait vraiment le faire, il n’aurait qu’a l’enlever lui. Rueben finit par s’approcher de l’asiatique pour se coller à lui sans plus aucune hésitation , c’est comme s’il ne l’impressionnait plus, il faut dire que l’adolescent était aussi déterminé…sans demander l’avis de Keiji il s’entreprit de l’embrasser avec fougue jouant avec la langue de ce dernier tandis que ces mains se décidèrent à caresser le torse du jeune homme à travers son haut. Rueben se surprenait à faire cela…jamais il n’aurait osé faire ça quelques minutes plutôt , qui sait, c’est peut être l’adrénaline qui fait ça ou l’excitation. Mais dans tout les cas, tout laisser dire qu’il se perdait à être un autre…à être comme tout ceux de ce pensionnat…chose que Darren l’avait mit en garde en lui disant de rester sois même... raté pour ce coup… qui sait , il s’en mordrait sûrement les doigts plus tard…

Keiji eut un sourire. Pour lui-même mais presque sincère. Rueben ne se défilait pas... il continuait lui aussi à jouer le jeu, il avançait même ses pions plus loin encore. Un adversaire à sa taille, enfin? Faut croire! Ne nous réjouissons pas trop vite mais il y avait là du bon matériel. Au moins, il avait cessé de fuir... peut-être qu'il avait compris que ça ne servait à rien, mais il était l'un des rares à l'avoir saisi. Surtout aussi rapidement. Depuis qu'il avait compris qu'il était coincé avec lui, il avait pris au vol toutes les perches et avait su rebondir, c'était sans précédent! Sans compter qu'il n'avait pas d'estime pour lui-même... c'était net. Il n'avait peut être qu'une chose à sauver : son amour-propre. Paradoxalement. Il acceptait de se laisser manipuler, sans se soumettre pour autant. Finalement, eux aussi avaient quelques points communs... Aux yeux de Keiji, il ne s'était pas perdu, il avait eu au contraire la force de rester lui-même. Il ne voulait pas se battre au sens premier du terme alors pour garder la tête haute c'était effectivement tout ce qu'il lui restait à faire. Pour Keiji, le résultat en était encore plus amusant que prévu. Voilà qu'il se trouvait à embrasser fugueusement quelqu'un qui l'excitait bien sûr mais pas pour ce genre de projet! Cela dit, c'était pas un problème... Il en profita quand même, pourquoi se géner après tout? Les gants de Keiji rencontrèrent de nouveau la peau nue du jeune homme sur cette fois une plus grande surface malgré tout jusqu'à son boxer noir... enfin, on allait pas se contenter d'une petite baise platonique non plus, ça avait jamais été le but, faut pousser le bouchon jusqu'au bout! Quittant alors ses lèvres, il se mit à rire de bon coeur et lui envoya un air malicieux...

- Et c'est moi l'impatient?

Vous êtes d'accord? Regardez-le qui lui sautait dessus à présent, amusant non? Allait-il aller jusqu'au bout avec cette même fougue, il était bien parti toujours. T'arrêtes pas en si bon chemin Rueben. Il n'y a rien de mieux que de se freiner au tout dernier moment pour que s'exprime la haine et la folie sadique. Ce serait un pur bonheur, permettre le défoulement! Trop tôt encore. Il n'allait pas lui offrir un tel plaisir, pas vrai? Il ne serait pas si parfait? Au lieu de cela, ils s'enfermeraient en effet dans leur propre piège, il y en a bien un à qui ça allait cesser de plaire.... Ne fais pas d'erreur maintenant Rueben, tu gâcherais tout. Tu as toutes tes chances. Keiji repartit à l'assaut avec son gant... tournant légèrement autour de Rueben pour s'arrêter sur le côté. Il lui glissa alors à l'oreille un petit conseil supplémentaire après l'avoir mordillée....

- A genoux maintenant.

Une fois les mots prononcés, il se plaça derrière lui pour le regarder s'exécuter, alors que ses mains descendaient jusqu'à sa ceinture qu'il commença lentement à défaire... Installe-toi, j'arrive... tu es prêt?

Rueben n’avait pas perdu de l’estime , il avait réussit à garder sa fierté en ne se rabaissant pas et était maître de ses choix. Là encore il décidait de prendre le devant, Keiji avait joué à la provoque depuis le début, s’était autours de l’adolescent d’en faire de même. C’est pourquoi il s’approcha de l’asiatique pour l’embrasser tandis que ce dernier passa ses mains sur son corps. Keiji finit par rompre le baiser pour rebondir sur ce qu’avait dit Rueben. S’il riait de bon cœur, il en fut de même pour le beau brun, c’est vrai , il n’avait pas tord. Et voilà que de nouveau l’asiatique lui donnait un ordre, celui de se mettre à genoux. Le jeune homme voyait toujours où il voulait en venir, après tout il fallait s’y attendre…sauf que Rueben n’allait pas l’écouter, non il en ferait qu’a sa tête comme il l’avait fait à présent. Il pouvait sentir la présence de Keiji derrière lui puis les bruit de ceinture qui montrait qu’il était sérieux dans ses propos. Cependant Rueben lui fit face, il regarda l’asiatique avec un sourire en coin et provocateur comme s’il le défiait lui faisant croire qu’il arrêtait tout. Il était prêt à parier que Keiji serait déçu que le jeu se termine là…comme ça ! L’adolescent se mit ensuite à rire avant de lui lancer :

« C’est bien ce que je dis, tu es impatient ! »

Sans plus attendre, Rueben s’agenouilla mais en face de lui, d’en bas, il lui lança encore un regard provocateur puis il s’approcha des jambes de Keiji pour tirer sur son pantalon histoire de le faire descendre complètement. Puis vient ensuite le boxer de ce dernier, qu’il enleva aussi facilement, oui le beau brun était décidé et sure de lui puis ce n’était pas comme s’il était un hétéro , d’ailleurs Rueben plaint celui qui aurait dut faire cela. Bref l’adolescent s’entreprit donc à la tache. Sûrement pas celle que voulait Keiji mais tant pis , il devra apprécier quand même ! Leurs petits jeux ne faisaient que de commencer…

(Je ne peu m'en empêcher >.< BEURKKKKK ; bon jeu. Pauvre de moi)

HJ : j'ai cru que t'étais intervenue sur le coup ^^ remarque pour une fois que je suis pas le premier à l'avoir cherché^^

Dernière perche, à croire que Keiji avait encore des doutes... mais non, Rueben la renvoya sans aucune erreur. Il se retourna. Lorsqu'il avança ses mains, Keiji lui laissa sa ceinture. Ben oui, forcément, il y a pas de surprise, c'était qu'une question de volonté. Pas vrai? S'il ne l'avait pas voulu, rien n'aurait été plus facile, un petit coup de poing ou de quoique ce soit d'autres et on en parle plus, Rueben ne l'avait pas hypnotisé. Non, il l'avait laissé faire, le déshabiller et même un peu plus! Une simple remarque avec un léger reproche dans la voix seulement.

- Rapide dans les actes mais lent dans la tête...

Il s'agissait simplement d'un petit ton annonciateur. Keiji lui signifiait simplement de cette manière qu'il lui accordait le point en quelque sorte, petite récompense pour un bon joueur mais qu'il n'allait pas le laisser tout diriger ainsi si facilement. Keiji aimait dominer, c'est pas maintenant que ça allait changer. Enfin, il était pas idiot, Rueben n'avait jamais eu l'intention de lui faire plaisir, dommage, ça se serait trop beau! Cela dit, faut avouer qu'il y avait quelque chose là-dedans qui ne lui déplaisait pas. Cette sensation de première fois tout simplement! Quelqu'un qui accepte de jouer, c'est tellement rare! C'était la première fois depuis très longtemps qu'il ne sentait plus seul sur l'échiquier et ça il avait bien le droit de le savourer! Ne se défilant pas davantage que son nouveau compagnon de jeu, il empoigna donc les cheveux de Rueben et le lança dans un rythme brutal, dur, intransigeant lui baisant ainsi violemment le visage. Oui, le petit jeu ne faisait que commencer, enfin il s'entamait déjà quand même à présent! Le rythme perdura le temps qu'il en fut nécessaire puis Keiji recula d'un pas... et récupéra son pantalon.

- Maintenant que t'es rassasié... laisse-moi un peu savourer... tu vas trop vite. Je suis pas si pressé.

Plutôt que son pantalon, c'est sa ceinture qu'il garda, attrapant violemment le bras du Rueben puis l'autre, il les attacha solidement ensemble dans son dos. Comme il le proposait, c'était bien trop frustrant... Keiji avait des goûts différents. On pouvait encore trouver un terrain d'entente non?

- On va faire les choses à ma manière... tu verras ça va te plaire...

Keiji se prit une cigarette dans sa veste et l'alluma. Retournant en face de Rueben, il retira ses gants. Il plaqua ensuite la paume de sa main contre son cou. Les doigts de Keiji ont suivi le tracé des veines de Ruben, lentement. Il a resserré ensuite son étreinte jusqu'à ce que ses phalanges s'enfoncent dans sa chair. Tout le temps, il est resté debout, son regard glaçant plongé dans le sien. Chacun de ses ongles marquaient sa gorge. On voyait ses veines qui ressortaient sur son bras face à la force qu'il mettait dans son geste. L'intérêt était bien sûr de voir petit à petit Rueben étouffer, les spasmes dans son corps... la rougeur de ses traits... sa gorge prête à éclater.

- Tu vois, c'est pas si compliqué de me faire vraiment bander...

Rueben ne répondant pas à sa remarque, après tout il se tapait de ce que disait Keiji. Il continuer de faire la tache qu’il s’était lancé à faire quelques minutes plus tôt , l’asiatique décida de prendre les choses en main , en le forçant à accélérer. L’adolescent avait connu ça , un grand nombre de fois , le coup classique des hommes accros au sexe et qui se voulait si dominateur. Rueben essaya de suivre le rythme, non il n’allait pas jouer la petite nature en jouant le choqué, il préférait subir surtout ce n’était pas comme s’il s’agissait de sa première fois. Une fois finis , le jeune homme cracha sur le coté, il aurait même aimé se rassasier d’une autre manière avec de l’eau quand , Keiji insista pour continuer le petit jeu.

« Laisses moi rire ! Tu m’étonnes que tu savoures pas , tu n’apprécies pas ! »

Rueben n’eut pas le temps de dire ouf , que Keiji attrapa sa ceinture, tiens , l’adolescent crut pendant une fraction de seconde qu’il allait se faire frapper à coup de ceinture mais ce ne fut pas le cas, il lui attrapa les bras pour les lui attacher violemment. L’asiatique comptait faire dans le sado maso ? Voilà qu’il lui dit que ça allait lui plaire, le beau brun était conscient que ce ne serait pas le cas, mais il continuerait de jouer la comédie. Rueben ne répliqua rien, il verrait en fonction de la suite. Il se contenta de fixer Keiji qui enlevait ses gants et attrapa une cigarette avant de s’approcher de nouveau de lui. Il approcha sa main dans son cou . Bien sur ce ne fut pas une caresse que lui proposait Keiji , il lui compressa le cou, plantant ses doigts dans sa chair. Rueben commença à sentir la douleur. Puis elle devait de plus en plus dur , et violente. L’adolescent se mordilla la lèvre, il se retenant de montrer à quel point il avait mal, il ne voulait pas se rabaisser…Le beau brun le fixait toujours sans un mot…à un moment même , il crut qu’il allait finit par mourir…s’était la fin ? Rueben le pensa mais il essaya de s’accrocher à autre chose , il essaya de penser à autre chose qu’a cette douleur mortel, il pensa à son enfance avec sa mère , quand son père n’avait pas la garde, il pensait à une de leurs sorties où lui et sa mère avaient bien rit ce jour là…s’était son échappatoire. Keiji pouvait le maltraiter violemment , le tuer s’il désirait mais il n’arriverait jamais à le faire souffrir mentalement…le corps de Rueben se crispa toujours, il était toujours confiant, évitant de penser à sa douleur, et il n’avait toujours pas baissé son regard. Puis à croire qu’il aimait le danger et le risque, il se permit de dire, avec le peu de souffle qu’il lui restait :

« Si ça te…fais bander…pour ma part…ça me masse…j’avais justement besoin d’un bon massage… »

Il n'appréciait pas? Ca, c'était pas le sujet! Est-ce qu'on était là pour apprécier, pas franchement, c'était quand même pas Rueben qui allait dire le contraire, si? Entre nous, il avait pas l'air le mieux placé pour nous convaincre. Bref, peu importe, Keiji ne fit qu'en sourire en reportant la cigarette à ses lèvres. Tant que lui, ça lui convenait, il ne s'était jamais soucié de l'avis des autres, c'est pas maintenant que ça allait commencer. Keiji étrangla le nouveau, on peut utliser ce mot, pas assez pour le tuer, mais il y serait parvenu s'il avait forcé un peu plus. Rueben eut le courage de glisser quelques mots, quand il commença à parler Keiji relâcha sa pression puis retira sa main pour le laisser terminer sa phrase un peu plus sereinement, bon j'avoue c'est pas la raison qui a guidé son geste mais peu importe! Il eut un nouveau rire à sa réplique. A sa hauteur, il le regarda droit dans les yeux avec un air moqueur. Il lui fit une pichenette sur le front.

- Pan!

Un petit rire et on se relève. Keiji se refit alors un brin de toilette avant de se rhabiller. Se recoiffant, il reprit sa veste qu'il enfila. Un petit coup encore devant le miroir pour s'ajuster et puis on revient face au jeune homme. Keiji était un sadique, pas un masochiste, il allait pas perdre son temps pour rien. Il cherchait le plaisir, rien de plus et Rueben ne pouvait pas le lui donner. Il était un peu idiot c'est vrai, mais suffisamment intelligent quand même pour savoir ce qu'il faisait. Même s'il n'était pas très altruiste, les gens, ils connaissaient bien. Pas besoin du manuel.

- Ravi de t'avoir rencontré et merci. Au plaisir!

Le test était terminé. Et le résultat? Bong... Perdu. Le nouveau était déjà en miette, détruit psychologiquement et physiquement, en gros le boulot était déjà fait, poubelle. Il y avait plus grand chose à en tirer. C'était pas faute d'avoir insisté, Keiji avait un peu tout essayé et ce qui pouvait rester, il voyait bien que ça n'aurait pas d'intérêt avec lui. On fait pas grand chose avec de la poussière. Plus que deux options : aller manger ou alors plaisir solitaire au travers d'une petite séance de torture mais pour cela, il n'était pas le candidat rêvé, dommage et puis vraiment, il avait faim, il avait rien mangé depuis la veille. Donc, terminé, pas besoin d'aller plus loin, il en tirerait rien d'amusant. Le tuer? Non... Qui sait... la dernière chose à faire, c'était de lui laisser du temps. Se reconstruire à Anguish pourquoi? C'était faisable. Il fallait le laisser remonter la pente, ensuite peut être qu'on pourrait revenir lui chatouiller les orteilles, pour l'heure c'était pas Keiji dont il avait besoin, plutôt quelqu'un qui lui redonnerait un peu de valeur. Il trouverait bien ça dans la boutique. Lui, ne pouvait que se montrer un peu patient... mais si, il y arriverait. Keiji lui fit un petit signe de la main, un petit sourire et direction la porte. La clé, ici, c'est bon... ah! Keiji se retourna amusé, il avait oublié un petit quelque chose!

- Ma ceinture! Tu me l'aurais pas rappelé hein, coquin!

Il se pencha pour la lui défaire et la récupérer. Il l'installa sur son pantalon puis repartit en direction de la porte. Un dernier petit conseil pour la route...

- La deuxième douche, oublie pas! Ca te fera du bien!

En ouvrant la porte, il en rajouta une petite dernière.

- Si un petit verre, ça te tente après ça, retrouve-moi dans la cuisine!

Un petit clin d'oeil pour conclure et hop, on s'en va (sauf si t'as encore des réponses à attendre^^).

» Nouvel Admin ?