Liv O'Scath (Terminé)

Mon histoire....
Elle n'est pas vraiment passionnante, ou du moins je ne veux pas vous la raconter de façon passionnante.
Seuls les faits seront dit, vous n'avez pas à savoir ce que moi j'en ai pensé, ça ne vous regarde pas.
Je suis née le 16 mai 1992 à Tara, Irlande.
J'avais deux grandes sœurs de trois et six ans de plus que moi, mon père et ma mère se nommaient Sullivan et Mary-rose O'Scath.
Et d'aussi loin que je m'en souvienne, nous avons toujours vécu à Waterford.
Mon père était ingénieur navale sur le chantier de la ville. On vivait bien, on avait une petite maison, simple mais suffisante.
Prim et Abbie allaient à l'école d'à coté pendant que ma mère me donnait des cours à domicile.
J'avais des problèmes avec l'éducation depuis toute petite.
Ce n'étaient pas des problèmes dus aux cours, mais plutôt dus aux élèves.
Je n'arrivais pas à m'inclure dans une classe, je n'aimais pas les enfants, ils étaient trop.... trop gamins justement.
Du coup, j'étais scolarisée à domicile, je me débrouillais bien, sans me vanter.
Mais je n'avais pas d'amis, moi je m'en fichais, les autres ne m'intéressaient pas.
Par contre, ma mère s'inquiétait, elle avait donc fini par m'inscrire dans un centre aéré tous les samedis.
Je n'avais pas le choix, je devais y aller, mais ce n'était pas de gaieté de cœur, vraiment.
Là-bas, j'étais comme du temps de la petite école : toute seule, dans un coin, avec un livre à la main.
Bien sûr, les animateurs m'aimaient bien, on disait de moi que j'étais une petite fille sage et adorable, une véritable petite icône.
J'étais bien, je n'avais besoin de rien ni de personne.
Sauf que, comble d'une petite enfant naïve et innocente, je ne savais pas que les adultes ont parfois de drôles d'idées dans la tête.
La première fois que ça arriva, c'était un samedi après-midi, papa, maman et mes sœurs étaient partis chez grand mère à Dublin et moi je devais rentrer à la maison toute seule.
J'étais assez grande, du moins je le pensais, pour me débrouiller seule.
Quand je suis partie du centre d'activité, je n'avais pas beaucoup de chemin à faire, à peine cinq minutes.
Mais ce fut suffisant pour que je commette une énorme erreur.
Un des animateurs qui s'occupaient de nous durant la journée est passé à côté de moi en voiture et a proposé de me ramener. J'ai dit oui, évidemment.
Mais je ne suis jamais rentrée chez moi ce soir là.
Enfin, je ne vais pas vous faire un dessin.
Qu'est-ce qu'un animateur pourrait bien faire à une jeune adolescente naïve ?
Il n'y a pas trente six réponses à cette question, vous avez déjà compris ce qu'il s'était passé, j'en suis sûre.
Et c'est à partir de ce moment là que ma vie a commencé à déraper.
J'ai continué à aller au centre tous les samedis, et chaque semaine, le même cercle se répétait.
Je n'ai jamais rien dit.
Je ne savais même pas à l'époque que ce que nous faisions était mal. Moi, j'aimais bien ce qu'on faisait tous les deux, je me sentais grande, je me sentais plus importante que chez moi où j'étais la petite dernière bonne à rien.
Et puis un jour, ma mère a tout découvert.
L'animateur a été renvoyé et j'ai été envoyée en pensionnat à Dublin.
Sauf que je n'ai pas pu supporter la vie qu'on me forçait à subir.
Je voyais de moins en moins ma famille, la honte de ce qui m'étais arrivé les empêcher surement de prendre contact avec eux...
Je ne sais pas, mes parents payaient l'école, et c'est bien la dernière chose qu'ils m'ont apporté. Je ne me souviens même pas de leurs visages.
Un de mes professeurs a repris le flambeau de mon ancien animateur, puis des camardes de dortoirs, même le concierge s'y est mis.
Je n'avais toujours pas d'amis, et je m'en passais.
J'ai commencé à me scarifier, et à toucher aux armes blanches.
Les couteaux ont exercé sur moi une véritable fascination, et j'ai fini par essayer mes nouveaux amis sur des animaux, puis sur des gens.
Je ne ressentais rien, et j'ai fini par me servir de ce prétexte pour me défendre.
Je trainais le soir dans Dublin, j'ai coincé à de nombreuses reprises des prostituées, des étudiantes, et bon nombres de personnes insignifiantes dans les recoins de la capitale irlandaise.
Mais je n'ai jamais revendiqué mes crimes, ces crimes qui pour moi n'étaient rien d'autres qu'un passe temps.
J'étais suffisamment futée pour ne pas me faire attraper, et j'étais douée pour ne pas laisser de traces.
J'ai fini par me faire coincer une fois pour prostitution.
Après, je suis arrivée ici, à la Prison d'Anguish.
Je ne suis pas du genre à me faire remarquer, je vis ma vie au jour le jour, mais mieux vaut pour vous ne pas me remarquer.
Pourquoi ?
Parce que quand on me remarque, c'est que je le veux bien.
Et quand je le souhaite, ce n'est jamais signe de bonnes choses.

Dans l'ensemble, je suis quelqu'un de calme, discrète. Pas vraiment le genre de personnes que l'on imagine tuer quelqu'un.
Je n'aime pas me faire remarquer, je n'ai jamais aimer ça.
La solitude me convient plus que n'importe laquelle des situations;
Je suis quelqu'un qui est caractérisée par ma préférence pour les coulisses de la scène.
Je préfère l'officieux, l'anonymat. C'est la que j'excelle.
Mais derrière cette façade, la vérité n'est pas vraiment toute belle.
Je suis intelligente, je sais quand et où je peux agir sans que l'on puisse clairement m'identifier.
Bien sûr, ne vous méprenais pas, je ne suis pas non plus un fantôme.
J'ai des émotions, je sais les définir, mais je ne les montre pas, je ne sais pas comment faire.
La violence est pour moi, le seul moyen d'expression.
A travers un couteau, je peux vous exprimer tout ce que je ressens, de la haine à l'amour. Mais je ne connais pas la peur, je ne sais pas ce que c'est d'avoir peur.
Je connais la peur de ma proie quand je la traque, attendant le moment précis où je pourrais la marquer.
Mais même si je suis la cible, je n'ai pas peur.
Traquer, ou être traquée, pour moi, c'est du pareil au même.
J'apprécie même le fait d'être traquée, il s'en dégage quelque chose d'attrayant, qui ne peut m'empêcher de me soustraire à cette chasse. Et j'avoue avoir un côté masochiste assez prononcé vis à vis des armes blanches....
Vous l'aurez compris, je ne suis pas exubérante, et très silencieuse, je ne suis pas folle, j'ai simplement des difficultés à m'exprimer normalement.

Je ne suis pas quelqu'un qui a à se plaindre de son physique. Je mesure un mètre soixante cinq, je pèse cinquante trois kilos.
J'ai des cheveux châtains, variant du clair au foncé selon les saisons, des yeux bleus, un peu trop clairs à mon goût.
Mon corps est bien proportionné, j'ai des seins dont je n'ai pas à rougir, et des jambes qui sont assez fuselées.
En général, je suis habillée de façon simple, dans des tons sombres.
Mon goût pour la mode n'est pas vraiment très développé, je préfère de loin un bon vieux tee-shirt noir à un vêtement de marque. Mon apparence simpliste et quelque peu effacée me permet aussi de passer inaperçue parmi le méandre de la prison.
En outre, j'ai un visage fin, un nez droit, légèrement retroussé. Ma peau est blanche, héritage de ma naissance. J'ai les ondulations qui vont d'ordinaire avec les cheveux roux irlandais mais pas la couleur.
Mais vous vous demandez peut être comment une gamine adolescente peu commettre des dizaines de crimes sans se faire inquiéter, et surtout sans peiner.
Et bien, j'ai beau être d'apparence assez frêle, j'ai fait beaucoup de gymnastique pendant mon collège et mon lycée, mes muscles ne se voient pas, ils sont déliés à travers mon corps, mais ils sont assez puissants et méritent de ne pas être pris à la légère.
Ironiquement, on pourrait dire que mon physique est calqué sur mon mental.

C'est une longue histoire, assez sordide, dont vous avez déjà eu un aperçu tout à l'heure.
J'ai été arrêtée sous le chef d'accusation de prostitution volontaire et d'agression à armes blanches.
J'avais des circonstances atténuantes dans un premier temps suite à l'époque des relations abusives que j'avais connu.
Mais quand ils ont retrouvé mon couteau préféré, un Black fox, les choses se sont dégradées.
Je n'avais bien sur pas de permis pour porter ce couteau. Et le meilleur était encore à venir : c'est ce fameux couteau qui m'avait servi durant mes escapades sanglantes.
Mes empreintes n'y apparaissaient pas, j'avais toujours nettoyé mon arme de prédilection avec soin, ils n'y avaient pas de preuve tangible contre moi, mis à part le fait que c'est moi qui possédait cette arme.
Mais ils finirent par m'inculper d'office pour les meurtres de Dublin.
Je fus d'abord placée dans un centre de détention pour jeunes femmes mais là encore, il y eut bon nombre de morts inexpliquées.
Entre le quartier de haute sécurité et le second passage en jugement, mes parents firent le choix du quartier de haute sécurité.
Je n'ai jamais revendiqué mes meurtres, ni ceux du temps de Dublin, ni ceux de la prison, quels qu'ils soient.
Derrière moi, je ne laisse pas de preuve qui puissent me lier à ce crimes.
Et pourtant, dans le doute (justifié), on m'a envoyé à Anguish.
Je ne me plains pas, loin de là, ici, malgré des conditions de vie préjudiciables, je peux mettre à profit mon goût pour le sang.
Je suis en quelque sorte plus libre ici que au dehors....
Après, ce n'est qu'une question de point de vue.
Je sais ne pas me faire remarquer, je l'ai toujours su. Et ici, j'ai trouvé le lieu idéal pour me perfectionner.
(Et puis il est tellement plus appréciable d'avoir des proies dangereuses que des pleutres)