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 Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE

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Lucie E. Clayton
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Lucie E. Clayton


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MessageSujet: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeVen 17 Sep - 20:24

Dans la rue St Pierre, d'ordinaire si calme et si paisible, il y a plusieurs voitures de patrouille de police, les pompiers, le Samu et toute une foule de gens derrière les bandes jaunes qui interdisent l'accès du CRVS, le Centre de Réinsertion à la Vie Sociale pour jeunes. Personne ne sait ce qui se passe vraiment. On voit tout à coup deux ambulanciers portant un brancard... puis deux brancards... et enfin un troisième. La foule est horrifiée, les draps posés sur les corps sont déjà trempés de sang. Qu'à t-il bien put leur arriver ? Deux policiers sortent une minute plus tard pour encadrer la porte et enfin, une fine silhouette est poussée hors du bâtiment par deux autres flics armés. C'est une jeune femme aux cheveux roux, cachant son visage et ne présente aucune résistance lorsque les hommes la font monter dans une voiture de police, les poignets menottés. Ce serait cette petite si menue qui aurait tué ces pauvres gens ? Impensable. Les gens murmurent, s'insurgent et petit à petit, la rue St Pierre replonge dans le silence. Le Centre a fermé, les ambulanciers sont repartis, sirène hurlante, pour conduire les corps irrécupérables des victimes : Deux jeunes entre 13 et 18 ans, un garçon et une fille et un adulte de sexe féminin âgé de 45 ans.

De son côté, la voiture de police traverse la ville pour se rendre jusqu'au commissariat. On assoie la jeune femme sur une chaise face à un bureau et enfin un policier, plutôt jeune, s'installe avec un soupire. Il semble déjà las avant même de commencer son interrogatoire. Il fait craquer ses doigts, pianote quelques touches sur le clavier de son vieil ordinateur et débute :


- Alors, Nom, Prénom, Date de Naissance s'il vous plaie.

Pas de réponse. Le policier toussote pensant qu'elle n'a sans doute pas entendu et répète sa demande. Il n'obtient rien de plus. Il insiste deux fois, mais la gamine reste de marbre, même lorsqu'il monte le ton. Fatigué, il finit par attraper le dossier trouvé au Centre. Lucie Elizabeth Clayton, fille unique de Mr et Mme Clayton. Cette dernière est décédée il y a trois ans. Suicide. Le père a disparu en Australie.

Interrogatoire dure trois heures et demie. Lucie n'a toujours pas dit un mot, même lorsque le jeune flic ose la frapper une ou deux fois, apparemment sur les nerfs. Mais rien ne sort de la gorge de la jeune femme qui reste les yeux fermés, tête baissée, caché derrière un rideau de cheveux roux sur lesquels ils ont retrouvé le sang séché de ses victimes, comme sur tous ses vêtements d'&ailleurs, elle en est couverte, c'est répugnant à voir. On a beau remplacer le policier dans sa tâche, le second, pourtant plus âgé, n'a pas plus de chance.

Après longue réflexion des autorités et mures réflexion, on envoie Lucie Une semaine plus tard on envoie son dossier et sa personne à Anguish par train puis par bateau.

Durant tout le trajet, la fille est restée muette et presque immobile. Aucun de ses accompagnateurs n'a pu réellement distinguer son visage toujours baissé derrière ses longs cheveux roux. Pas un mot, pas même une question sur sa destination. On la dépose sur l'île avec un sac rempli de rares vêtements qu'on lui a procuré et de quelques babioles. Un flic se sent obligé de la pousser jusque devant l'entrée du pensionnat avant de lui enlever les menottes.


- T'es pas bavarde hein ?

Par curiosité il se penche pour tenter de voir l'expression de son visage. Elle ferme toujours les yeux. Drôle de fille. Il hausse les épaules et finit par s'en aller. Une fois le bateau disparut à l'horizon, Lucie d'accroupie et ouvre son sac, fouillant à l'intérieur. Même les yeux fermés, elle semble tout distinguer. Elle a vécu si longtemps dans le noir...

Elle en sort une paire de lunette de soleil qu'elle pose sur son nez et ouvre enfin ses grands yeux verts. Elle se retourne et pour la première fois, dégage son visage en rangeant ses cheveux derrière ses oreilles. L'île est laide, il y fait froid, c'est sombre, pas de couleurs vives. Parfait.

Lucie fait de nouveau face à l'entrée et actionne la poignée pour entrer dans ce qui semblait être le hall d'entrée, son sac dans une main. Comme il fait suffisamment sombre, Lucie hôte ses lunettes et regarde autour d'elle. Elle a du mal avec les grands espaces...

Des pas raisonnent. Lucie lâche son sac dans un bruit qui se répercute en écho dans le hall, comme pour signaler sa présence. Elle secoua la tête, de sorte que ses cheveux reviennent sur son visage sans le masquer complètement. Un air froid passa dans la pièce, faisant frissonner la jeune femme de plaisir qui ferma les yeux instant, souriant à demi. Le froid, l'obscurité... tout ce dont elle avait besoin. On lui offrait une prison en or. La jeune rousse rouvrit ensuite les yeux pour faire face à l'individu qui arrivait enfin à sa hauteur.


Dernière édition par Lucie E. Clayton le Mer 6 Oct - 21:15, édité 1 fois
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeDim 19 Sep - 12:44

Il ne s'agissait que d'un simple hasard comme il en arrive parfois... ce hasard pourtant si commun qui fait que deux personnes se rencontrent. Les pas de Keiji aux alentours, le bruit du sac tombant sur le sol qui l'alerte entraînant alors son entrée dans la pièce. Il fait toujours sombre à l'intérieur, il distingue juste une ombre. L'ombre est fine, parsemée de longs cheveux... silhouette féminine. Il aurait fait un bon détective n'est-ce pas? La déduction était pertinente, non? Je plaisante. Bref. Il s'approche sans se presser, lui tournant presque autour avant de venir se positionner face à elle. En s'approchant ainsi, il fut rapidement attiré par la couleur de ses cheveux. Rouge sang. Une couleur qu'il connait bien et qu'il sait savourer. Il a l'habitude d'y laisser perdre ses doigts... sans doute la raison pour laquelle il passa sa main dans cette chevelure chatoyante, doucement, sans vouloir dégager le visage qui se cachait derrière de longues mèches. Un geste qui pourtant ne cherchait à prendre aucun sens. Il n'attendait rien encore de la jeune femme. Le visage de Keiji était totalement neutre, son regard glacial. On ne pouvait en dire autant de son apparence. Ses vêtements étaient de couleurs vives mais surtout parsemés de larges tâches de sang. Il présentait une illustration parfaite de l'expression avoir du sang sur les mains. En fumant une cigarette après le meurtre, ou peut-être juste en s'essuyant le visage, il y avait également laissé des traces. Un meurtre? Bien sûr. Ce n'était pas son sang! Quelques griffures pour son compte peut-être, rien de bien impressionnant. Cette apparence serait horrifiante partout sauf à Anguish où personne ne s'en étonnait plus. Il en serait de même pour la nouvelle, n'est-ce pas? Elle n'était pas ici sans raison.

Il n'était pas pour autant dans les habitudes de Keiji de prendre plaisir à se montrer couvert de sang. Comme je viens de le dire, ça n'avait pas d'impact ici, il n'avait aucune raison d'en jouer. Non, le hasard simplement, en effet, il allait se changer, se laver quand il avait entendu du bruit et s'était rapproché, remettant ses projets à plus tard. Il faut dire aussi qu'il n'était peut être pas complètement rassasié... Non, il n'était pas cannibale mais les faits s'étaient déroulés un peu plus rapidement qu'il ne l'avait prévu. Il s'agissait d'une jeune fille issue de ce groupe d'intrus arrivés on ne sait trop comment sur l'île. Il l'avait croisé déjà mal au point, recroquevillée dans un coin, sans pourtant de blessures apparentes. Elle était blonde, pâle, maigre.... Il avait d'abord pris soin d'elle puis une chose en entraînant une autre, il s'était montré petit à petit capable d'une certaine violence. On ne se contrôle pas dans ces cas-là que voulez vous. Il est vrai qu'elle avait rapidement perdu beaucoup de sang... mais elle avait lâchée prise trop tôt! Keiji savait ce qu'il faisait, cette fille était sûrement malade pour mourir comme ça bêtement, si vite... c'était plutôt frustrant! Oh, il avait quand même su en profiter... mais différemment de ce qu'il avait souhaité. Autant donc ne pas conclure l'incident par cette image mais pourquoi pas par celle d'une petite nouveauté...

Keiji laissa entre eux de longues minutes de silence, utilisant chaque grain de sable pour l'observer. Son expression cachée, sa posture, tout ce qu'elle pouvait ainsi lui offrir et tout ce que cela pouvait réveiller en lui, toutes les suppositions auxquelles il pouvait se laisser aller. Elle était très fermée... ce n'était pas l'indice en question mais elle avait tué très certainement. Il ne pouvait pas aller beaucoup plus loin et les détails ne l'intéressaient pas. Keiji ne serait pas un guide pour elle. Elle était assez grande pour se perdre dans les couloirs et trouver au bout de chemin ce dont elle pouvait avoir besoin. De toute manière, l'idée ne lui aurait pas traversé l'esprit. Anguish n'était pas un lieu ordinaire. Keiji n'avait pas l'intention non plus d'attendre ici qu'elle se présente, elle ne le ferait certainement pas d'ailleurs, néanmoins il voulait savoir ce qu'il pouvait attendre d'elle. Il posa deux doigts ensanglantés sous son menton, comme s'il voulait lui relever le visage, ce qu'il ne fit pas. Elle semblait éteinte.... mais l'était-elle vraiment? Il retira ses doigts et recula d'un pas. Puis il parla. Rien de très clair pour autant. Sa voix était grave mais posée, le ton ferme.


- L'ombre n'est qu'un sens caché... là où le rouge devient noir... que cherches-tu?

Qu'attendait-il d'elle? Qu'elle parle? Non. Il se fichait de savoir qui elle était, d'où elle venait, ce qu'elle avait pu commettre. Mais il attendait son mouvement, son geste... Il n'attendrait pas longtemps. Ne pas être clair, rester dans le flou lui semblait bien plus intéressant... mais il n'aimait pas l'inaction. Si Keiji se mettait à émettre des propos plus ou moins incompréhensibles, ce n'était pas parce qu'il perdait la boule mais plutôt parce qu'il mettait lui-même de moins en moins de sens aux mots. Il y avait tant d'autres moyens de communiquer, bien plus clair. Les mots ne faisaient qu'embrouiller la situation. Il aurait pu s'en passer... juste ne rien dire. Le silence aurait suffit. Trop tard. Lui proposerait-elle quelque chose en retour? Il y comptait bien. Il n'attendait rien d'exceptionnel. Longtemps, il l'avait attendu... celui ou celle qui réussirait vraiment à le surprendre. Il n'avait encore jamais pointé son nez. Etait-il à ce point blasé? Sûrement! Depuis longtemps alors, il se contentait de petits plaisirs offerts à quelques croisements, mais jamais rien d'extraordinaire, rien qui ne vient vous chatouiller bien profondément, vous faisant réagir pour une fois. Sans doute l'avait-il tué lui-même... ce qui ne l'empêcherait pas peut être un jour de retourner le chercher. Ce n'est pas chez les autres, c'est en soi... à force de vouloir tout enfermer à l'intérieur, on en perd les clés. Keiji était peut être quelque part en train de partir à leur recherche. Il commençait à se lasser de tout ça.

Cette douce tranquilité de ces plaisirs simples lui avait plu un temps, mais ce temps se faisait long. On ne peut rester enfermé de cette manière et Keiji en voulait plus. Il voulait atteindre ce qui lui échappait encore, du moins avoir une chance de le faire. On grandit, on évolue. Ce qui nous paraît impossible à une époque le devient plus tard. Ce qui ne nous tente pas un jour, devient passion le lendemain. On se réfugie toujours dans ce qu'on connaît, c'est la solution de facilité mais parfois prendre la peine d'aller voir un peu plus loin, peut nous apporter de nouvelles perspectives inconnues encore à ce jour. Keiji avait besoin de ça en ce moment. Allait-il le découvrir avec cette jeune nouvelle? Peut-être que oui, peut être que non, on ne peut rien prévoir à l'avance... Surprise donc.
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeDim 19 Sep - 14:54

Les yeux de Lucie glissèrent sur l'individu, sans grande curiosité. Pour elle, l'humanité n'était plus un mystère. C'est quand on vit longtemps hors de la société qu'on apprend à mieux la connaître ensuite, à mieux la juger d'un regard extérieur. L'humanité fusionne pour ne plus être qu'un seul et unique assassin, qui tue ce qu'elle pense maîtriser et qui se détruit elle-même petit à petit. Des robots, des idiots qui pensent être les Maîtres du monde, de toutes les espèces et de toutes les matières. Pourtant quelque chose laissait penser à Lucie que cet endroit regorgeait d'individus différents. Ces genres d'êtres humains que l'on appelle vulgairement des fous, des psychopathes... les exclus de la société. Pourquoi ? Parce qu'ils ont presque tout compris. Ce sont les bêtes qui s'éloignent du troupeau pour voir plus clair. Plus ou moins. Elle laissa l'asiatique prendre connaissance du "sujet", lui tournant presque autour comme pour pouvoir la juger et sans doute deviner à quelle sorte de société elle appartenait. Celle des robots ou celle des exclus. Ce n'était pas difficile à deviner.

La jeune femme restait immobile, uniquement concentré sur l'inconnu qui finit par lui faire face. Elle plongea ses yeux dans les siens et n'eut pas besoin de voir les traces de sang qui le recouvraient pour savoir à qui elle avait à faire. Ainsi donc, ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre.

Les mots semblaient de trop et ce n'était pas pour déplaire à la jeune rousse qui n'avait pas pour habitude de faire surgir le son de sa voix. Une des mains de son vis à vis s'éleva jusqu'à sa chevelure. Lucie se crispa. Dans sa mémoire, elle n'avait pas le souvenir qu'un être humain ait eu ce genre de comportement envers elle. Rapidement, son cerveau tenta d'analyser le geste, loin d'être alarmant pourtant. Même durant ces quelques secondes défensives, rien sur ses traits et dans ses gestes ne la trahirent. Ses grands yeux verts inspectaient les traces et les cicatrices présentent sur le visage du jeune homme, ainsi que le sang qui s'y présentait. La jeune femme parut alors davantage intéressée.

Nouveau contact. Deux doigts se posèrent sous son menton... présentant quelques gouttes du liquide chaud qui furent comme un courant électrique. Elle ne bougea toujours pas, déçue pourtant de ces contacts si brusques, si rapides. Il retira enfin ses doigts et sa voix retentit :


"L'ombre n'est qu'un sens caché... là où le rouge devient noir... que cherches-tu ?"

Lucie répondait toujours de la même façon aux questions la concernant : par le silence. Elle ne dit donc rien, comme à son habitude, mais scruta plus encore le regard de l'asiatique. Des gestes, des mots, tant de choses inutiles dont elle ne se servait que rarement. Pourtant, ce fut à elle de remuer enfin, levant un doigt avec une lenteur incroyable jusqu'à la joue du jeune homme pour y récolter un peu de sang.
Elle observa alors le bout de son doigt coloré de pourpre et l'apporta à sa bouche. Le sang n'était pas celui du jeune homme, elle en eut la confirmation. Il venait donc de s'amuser.
Le goût âpre du sang sur sa langue la fit légèrement frissonner.
Après un dernier regard, Lucie attrapa de nouveau son sac et contourna sans un mot l'asiatique, se dirigeant d'un pas peu pressé jusqu'en bas des escaliers. Elle leva le nez et entendit un cri. Lucie ferma les yeux. Elle comprenait un peu mieux ce que signifiait cet endroit. Ici c'était le chaos, un pensionnat ou le but est de survivre aux tortures.
Un sourire s'esquissa sur ses lèvres. Cela faisait bien longtemps que son sang n'avait pas coulé, qu'elle n'avait pas vu son propre liquide rouge couler sur sa peau et ressentit la vive douleur tant appréciée.

Elle s'imaginait autre chose, un endroit fait pour lui déplaire et la punir, un endroit donc baigné de lumière et de sons, où elle revivrait ses peurs enfouies. Mais il n'y avait rien de cela. Tout au contraire, on l'avait emmené jusqu'à son Paradis comme on l'appel. Un espace sombre, froid, cruel, où la torture règne et danse avec la mort. Elle devait sans plus tarder goûter un peu plus à cela...
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Keiji Kitade
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeDim 19 Sep - 22:42

Keiji ne perdit pas une seconde de son geste. Cette main qui monta vers lui, ce doigt qui goûta le sang. Inutile de mentir : ça l'excitait. Il ne s'agissait pas simplement de l'acte en lui-même mais de la globalité du geste. Son visage qu'il distinguait à peine, le silence, le peu de mouvements qu'elle effectuait comme si tout était sorti d'une étrange mise en scène. Aucune expression. Ca lui plaisait. Il n'avait pas bougé, rien n'avait changé sur son visage. Il observait simplement. Il ne fit pas un geste lorsqu'elle s'éloigna de lui pour récupérer son sac et il ne chercha pas à la suivre du regard lorsqu'elle le dépassa pour s'éloigner tranquillement. Il apprécia l'ensemble tout simplement. Le calme en particulier. Elle semblait flotter sur le parquet. Il entendit l'escalier grincer derrière lui. Il suivit son avancée à l'oreille. Ce n'est que lorsque les pas s'éloignèrent qu'il se retourna. Plus ou moins inconsciemment, ses mains rejoignirent l'arme dont il s'était servi un peu plus tôt. Ses doigts goûtèrent de nouveau à son contact. La lame était gluante. Il serra l'ensemble, ferma les yeux un instant. Un cri, de nouveau. Il se retourna alors pour observer l'escalier vide. Il n'avait pas besoin de penser à quoique ce soit. Tout était resté inachevé, encore...

Il se dirigea vers l'escalier, suivant le même chemin qu'elle venait de prendre un peu plus tôt. La poursuivant ainsi, sans se presser lui non plus mais plus rapidement qu'elle malgré tout. C'est ainsi qu'au détour d'un couloir, il l'aperçut à nouveau. Marchant seule avec son sac. Doucement. La luminosité était légèrement différente, il n'eut pas non plus la même impression comme si plusieurs facettes habitaient l'ombre à la crinière de fauve. Ce qui est le cas de tout le monde après tout. Il ne chercha pas tout de suite à la rattraper, se contentant de la suivre, le regard fixé dans son dos. Froid. Glacial. Que se passait-il dans son esprit à ce moment précis? Ca n'avait pas grande importance. Il y avait sans doute une image. Sans doute y retrouvait-on le sang... Cet intérêt morbide qu'il connaissait depuis fort longtemps. Signe de vie, signe de mort. Était-ce ce genre d’ambiguïté qui lui plaisait? Quand est-ce que tout cela avait commencé? Comment peut-on en arriver à ce genre d'extrémité? La question ne se posait même plus entre ces murs. Tous ici ou presque en était arrivé à ce stade, chacun à leur manière selon son vécu et sa personnalité. C'était fort intéressant d'ailleurs. Une véritable destruction massive. Oui, l'endroit en devenait passionnant pour ces créatures hors nome, comme dirait celles qui pensent l'être pour leur part.

Il aurait pu la laisser partir. Néanmoins quelque chose en lui était véritablement attiré par elle. Il aurait pu attendre mais pour certaines choses il n'était pas franchement patient. Il voulait savoir. Il voulait imaginer. Et puis qui sait... ici, il faut apprendre à ne rien remettre au lendemain. D'ici là, lui ou elle pourrait très bien avoir disparu. Et voilà une chose qu'il pourrait peut être regretter de l'au-delà. Cela dit, il agissait plutôt de manière impulsive et non après une longue réflexion, se contentant de réaliser ses envies sur le moment. Il apprenait peu de ses erreurs passées, ne retenant que ce qu'il voulait. C'était tellement simple ainsi... et disons que jusqu'à présent, ça ne lui avait pas trop mal réussi. Trop bien sans doute. Ce n'est pas une bonne chose. Rien ne se passe jamais vraiment comme on le voudrait.

Finalement Keiji la rattrapa, il était juste derrière elle. Il l'attrapa vivement par derrière au niveau de la taille, se collant contre son dos. Il termina ce geste brutal en se collant lui-même au mur, se retrouvant le contenu d'un étrange sandwich. Tout deux se trouvaient donc dans le même sens, dos au mur. Le support, contenant, n'était pas anodin. Alors qu'un bras lui servait à la maintenir contre lui, l'autre ou plutôt le bout de celui-ci, sa main libre se glissa sur le visage de la demoiselle. En plus du sang de la morte s'ajoutait sur cette main, un sang plus frais et chaud, le sang d'une blessure récemment ouverte et profonde. Keiji s'en écarta un instant pour dégager les cheveux longs qu'il ramena sur un côté, son souffle se libérait à présent sur l'épaule de la jeune femme. Il retrouva vite la sensation de sa main contre sa peau mais surtout... celle du sang glissant, s'étalant sur la peau féminine. Il ne s'agissait pas d'un sang versé, il ne s'agissait pas d'une victime encore, peu importe, il se contentait pour l'heure de cette vision première. Il caressa ainsi cette peau jeune et douce... rougie par le sang.

Une douceur qui ne dura qu'un temps en réalité, un temps appréciable mais qui prit fin dans le geste suivant. Il utilisa la splendide chevelure pour basculer la tête de la jeune fille vers sa propre épaule étirant ce cou tendre, relâchant en même temps la pression sur sa hanche. Son autre main apparut alors, il glissa un pouce sur sa gorge comme s'il la tranchait, l'effleurant à peine pourtant. Sa main se referma ensuite plus violemment sur cette gorge ainsi tendue. L'encerclant, l'emprisonnant à l'étouffer. Une sensation qui n'avait aucune raison d'être agréable, bien au contraire et pourtant, certains être sont étranges et en jouissent davantage... Il y referma ses doigts les marquant dans la peau durement avant de les descendre doucement, laissant les marques suivre son geste, comme s'il cherchait à la griffer au passage. Il s'arrêta lorsqu'il fut bloqué par ses vêtements, il n'avait pas d'intérêt à aller plus loin à cet instant précis. Seul son souffle persista alors ainsi que sa pression contre son épaule. Il percevait la chaleur de son corps contre le sien. Du sang, il en fallait davantage. Pourtant, il la relâcha. Complètement. Oui, il en faudrait plus. Une de ses mains retrouva de nouveau le chemin qui menait au couteau, mais si elle se posa dessus, elle ne chercha pas à l'utiliser. Pas maintenant. Il posa juste de nouveau son regard sur elle, dos à lui encore, sans un mot, sans un geste supplémentaire. Toujours posé contre le mur, le visage identique à celui qu'il lui avait présenté un peu plus tôt, comme si rien ne s'était passé. Il était calme, froid, distant. Quelque part néanmoins, il l'écoutait encore... Continuer, prendre plus ne lui suffirait pas...
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeLun 20 Sep - 0:34

Lucie avait grimpé les marches une à une, lentement, une main sur la rambarde de l'escalier, frôlant à peine le bois en vérité. Concentré, les yeux rivés droit devant elle, elle semblait vouloir s'imprégner de tout ce qui l'entourait. De tous les bruits infimes jusqu'à la température, les couleurs, les formes de toutes choses, laissant derrière elle comme oublié cet individu venu... l'accueillir. Déjà il semblait loin dans son esprit, celui-ci rivé sur autre chose désormais. Parvenue en haut de l'escalier, elle tourna immédiatement à droite, comme si le choix était déjà fait, comme si elle connaissait déjà l'endroit par cœur. L'endroit supposé être calme ruisselait de sons méconnues, inexplorés, mystérieux. Une porte qui grince, un ronflement, un rire, un hurlement de douleur, un objet qui tombe, des bruits de pas... et pourtant tout était vide, tout semblait mort, comme s'ils se cachaient tous, comme si ce n'étaient que des esprits perturbés qu'elle entendait, des fantômes. Elle tendit machinalement son bras libre pour frôler les murs râpeux de ses doigts fins, tout le long du couloir, puis le laissant retomber le long de son corps. Des sons, des ombres, des couleurs différentes... elle analysait et enregistrait tout cela avec une soif intarissable. Le peu de portes qu'elle dépassa, elle les ignora superbement, une nouvelle fois comme si elle savait ce qu'il y avait derrière ou comme si elle savait où aller. Ce qui n'était pourtant pas le cas, se laissant tout bonnement conduire par son instinct.

Elle sentie une présence derrière elle, des bruits de pas plus rythmés se mêlant aux siens. On venait vers elle, on la suivait, on tentait de l'atteindre petit à petit. Comme d'autres idiotes avant elle, elle aurait pu se mettre à courir ou se retourner, mais elle n'en fit rien. Elle lâcha subitement son sac quand on l'agrippa sans prévenir à la taille. L'agresseur la retint contre lui, plaqué à un mur. Lucie ne fit rien du tout pour se libérer, l'adrénaline l'enveloppa tout à coup, naturellement, son rythme cardiaque s'accéléra un peu. Elle avait reconnu l'asiatique du hall, voilà qu'elle se souvenait de lui. Bien sûr. Cette odeur de sang sur lui l'avait mise sur la piste. Elle écoutait simplement : sa respiration, ses gestes. Il leva sa main libre qu'il posa sur son visage... une main pleine de sang. Lucie inspira une grande bouffée d'air par le nez, respirant en fait l'odeur du sang qui envahissait ses sens. Ce fut à respiration propre qui s'accéléra. Le jeune homme repoussa ses cheveux, laissant apparaître une partie de son cou et de sa gorge qu'il recouvrit de sang. Puis une douleur, lorsqu'il agrippa ses cheveux pour renverser sa tête en arrière sur son épaule et jouir ainsi pleinement de sa gorge sur laquelle il mima l'égorgement.

De Lucie, on entendait que le souffle et la respiration. L'asiatique referma alors violemment sa main autour de son cou, y enfonçant presque ses ongles, suivant la courbe de sa gorge jusqu'au bout de celle-ci, laissant les traces de marques rouges sur sa peau fine et pâle. La jeune femme laissa alors entendre un soupire de... plaisir. Plaisir qu'elle ne cacha pas. Puis le jeune homme la lâcha, la laissant totalement libre de ses mouvements. Lucie remonta aussitôt sa main jusqu'à son visage pour récolter le sang qui le recouvrait. Elle passa longuement sa langue le long de ses doigts, fermant les yeux. Elle goûtait enfin au sang d'un vivant. Un bel et bien vivant, un sang frais et chaud.

Lucie laissa apparaître son profil tâché de sang en regardant son agresseur derrière son épaule. Son regard si neutre avait changé et brillait d'une étincelle de folie. Elle se tourna alors tout à fait vers lui et esquissa un sourire sournois. Elle s'approcha de lui, passant sa longue sur ses lèvres légèrement ensanglantées elles aussi. Elle s'immobilisa à quelques centimètres, passant alors une main plus rapide sur son front, le long de son nez, ses lèvres, son menton, sa gorge, sa poitrine, remonta à son épaule, comme cherchant le meilleur endroit...

L'une de ses mains descendant le long de son bras rencontra le couteau. Ses doigts passèrent lentement sur la lame qu'elle devina recouverte entièrement de sang. Lucie baissa les l=yeux sur celui-ci, puis dans les yeux de l'asiatique. Ce fut un regard froid, comme si elle lui en voulait de ne pas lui avoir montré cela plus tôt. Elle faufila ses doigts entre ceux de l'asiatique, guidant sa main et le couteau un peu plus haut sans le quitter du regard. Elle éleva la lame jusqu'en haut, entre leur deux regards. De la pointe du couteau, elle mit plus de force pour entailler le cou du jeune homme. Ses yeux brillèrent, elle fut parcourue d'un violent frisson en voyant le sang glisser et se jeta dessus. Elle mordit légèrement la chair, pour forcer le sang à couler plus abondamment, puis y passa sa langue, se délectant du sang chaud qui en coulait directement.

Ah ce sang... ce délicieux nectar qui la rendait folle. Peu importe la réaction du jeune homme, elle ne craignait pas la douleur, au contraire, elle en réclamait.
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeDim 26 Sep - 21:26

Ce fut un véritable soupir de plaisir qui s'échappa des lèvres de la jeune femme. Comment avec des gestes cherchant la souffrance, cherchant la douleur pouvait-on atteindre un tel degré de plaisir? Puissant, revigorant et si excitant à la fois! Un plaisir qui, de plus, était partagé. Ils le vivaient tous deux au plus profond de leur corps. La douleur semblait davantage les ramener à la vie que les rapprocher de la mort, peut-être parce qu'ils ne s'en préoccupaient pas ou peu. Et ce goût destructeur pour le sang... Keiji ne pouvait se souvenir de l'avoir ainsi partagé un jour. Pour autant, il ne se posait aucune question, il ne faisait aucun constat, ni aucune comparaison, il vivait simplement l'instant, laissant son corps agir bien plus que son esprit. Il n'y avait pas besoin de mot, ni de jugement quel qu'il soit, seule l'action comptait. L'instant. Et cette richesse de ressentis et de sensations! Voilà qui valait tout le reste. L'ensemble de ses sens était à l'affut du moindre indice, du moindre cadeau offert. Un simple frémissement devenait chaleur, une légère odeur un parfum envoûtant,.. tout ce qui pouvait se passer ailleurs n'avait aucune importance alors qu'ici l'espace devenait immense, les possibilités multiples. Les dimensions étaient nouvelles. Raison pour laquelle il la lâcha. Il ne s'agissait pas d'une histoire de domination où le plaisir est pris dans la soumission de l'autre, dans sa faiblesse, dans sa souffrance, dans l'humiliation. Le jeu était ouvert. Chacun pouvait apporter à l'autre et c'était quelque part, plus excitant encore. Ils étaient partenaires. Ca tombait bien, depuis qu'il avait tué Kristinna, il manquait cruellement de partenaire de jeu...

Il se contenta alors de l'observer. Ce visage tâché d'un sang qu'elle portait déjà goulument à ses lèvres tel un vampire en manque d'humanité. Il y avait en elle un côté maléfique, dangereux. Toute raison s'était évaporée pour laisser place à une folie pure et simple. Elle était en dehors toute réalité, enfermée dans une passion morbide. Et pourtant, elle était étincelante aux yeux de Keiji qui ressentait une virulente chaleur intérieure et animale face à ce spectacle. Il la laissa alors l'envahir de ses mouvements, ses gestes. Jamais il ne chercha à la freiner ou la repousser, il se contenta de subir l'assaut dans une passivité absolue. C'est alors que les doigts de celle qui rappelait la bête assoiffée de sang vinrent à la rencontre de la lame froide entremêlée dans les doigts de l'asiatique. Il ne remua pas davantage alors qu'elle lui lançait un regard étrange, empli d'un certain reproche qu'il ne chercha pas à analyser. Elle ne lui prit pas l'arme des mains, se contentant de sortir de l'ombre tout l'ensemble : mains, sang et lame liés. Le paquet s'éleva entre eux. Keiji puisait davantage dans le regard de la jeune femme que dans ce nouveau tableau. Il sentit la force augmenter sur sa propre main qui s'avança alors dangereusement vers son propre coup. Son regard ne changea pas, il n'eut aucun geste de recul, même pas un naturel réflexe pour la repousser ou pour se reculer et éviter le contact de la lame froide. Ce genre de réflexe, cela faisait longtemps qu'il les avait perdu. Le couteau transperça sa peau... Comme elle-même, un peu plus tôt, il en frissonnerait de plaisir. Piqure, tiraillement, sensation du sang qui coule sur la peau... et elle qui venait mordiller le tout pour avaler son sang. La douleur était si agréable... elle n'était pas particulièrement intense mais il s'en contentait pour l'heure.

A son arrivée ici, Keiji se situait beaucoup dans des conduites de mise en danger, où il allait directement provoquer la douleur, peut être même aller narguer la mort. Il n'avait jamais traduit cela comme du masochisme. Il s'agissait davantage d'une résistance, un vieux souvenir, ne pas céder mais en supporter toujours davantage, dépasser les limites de l'insupportable,... Il s'était d'ailleurs calmé avec le temps sur ce point, mettant plus en avant la torture et la manipulation, bref la souffrance de l'autre sur la sienne. Quel bonheur pourtant de sentir de nouveau la pointe d'un couteau transpercer sa peau... la sensation éprouvée alors était parfaite. Comment mieux percevoir le vivant? Les manies de la jeune femme augmentaient encore cette impression. Ne l'atteignait-elle pas? Elle le buvait, touchait au plus profond... absorbait la source de vie, comme un ange de la mort. Encore une fois, il n'analysait pas tout cela mais il s'en réjouissait. Une intrusion acceptée. Jusqu'où tout cela pouvait-il aller? Quelle importance... profitons-en encore, même si les circonstances - en plein milieu d'un couloir - n'étaient pas idéales. Qu'importe... il y en aura peut être d'autres...

Sans doute que Keiji s'était senti prêt à agir de nouveau. Ses doigts avaient retrouvé leur agilité au niveau de son couteau mais avant de faire quoique ce soit, il mit sa main sous le menton de la demoiselle et la regarda droit dans les yeux. Malgré l'excitation que la situation lui amenait, son regard restait dur et froid. Il la poussa ensuite contre le mur en face, nouvelle version d'un célèbre jeu appelé ping-pong. Il s'avança pour l'y rejoindre. La nouvelle version se joue à deux balles. Une main rejoignit de nouveau son visage, mélangeant son sang et celui de sa précédente victime sur les lèvres de la demoiselle. L'autre main accompagnée du couteau voyagea à son tour... suivant les courbes féminines... Keiji avait toujours été fasciné par les nombreuses possibilités qu'offrait le corps d'une femme. D'un point de vue technique, c'était somptueux. Le couteau passait sur ses vêtements et n'était pas en mesure de la blesser malheureusement. Lorsque le sang s'y ajoutait, cela devenait vraiment divin. Une idée qu'il ne pouvait d'ailleurs se sortir de la tête. Il n'y avait pas d'autres options. Le sang devait couler. Ce corps chaud contre lui était fait pour cela. Sitôt pensé, sitôt fait.

Un coup. Le couteau qui perce la chair, traverse les veines, fait jaillir le sang tel un volcan entrant en éruption. Immédiatement son autre main rejoignit la plaie. Il aimait percevoir cette agitation soudaine, cette révolution en miniature, bataille de globules. Tout cela faisait battre un rythme incroyable perceptible sous ses doigts. Une telle réaction ne pouvait que l'encourager à continuer. Il ne pensait guère aux conséquences. Un deuxième coup. La couteau resta enfoncé dans la plaie, comme s'il voulait l'y laisser s'incruster plus profondément, plus violemment encore. Dieu que c'était bon... cette fois le sang qui coulait était le sien, celui de la nouvelle. Il emplissait ses vêtements alors que Keiji n'attendait pas pour y goûter davantage. Il ne cherchait pas à boire le sang mais plutôt à le percevoir, à le sentir comme s'il voulait étudier sa texture, sa chaleur, sa qualité. Un miracle de la nature. Une merveille. Mais ce n'est pas non plus le sang seul qui l'excitait. C'est tout ce qui l'entourait... le sang sur la peau, la réaction qu'il amène aussi différente qu'elle puisse être... la douleur de la plaie... tant de choses encore. Il lui fallait se régaler de chaque détail. Quel glouton!
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Lucie E. Clayton
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeLun 27 Sep - 21:56

Il y a des êtres qui n'ont pas de noms. L'Homme pense tout connaître, avoir conquis toutes les Terres, découvert toutes les espèces d'aujourd'hui et les avoir tous dominés, étudiés, enregistrés. Mais leur erreur a été d'intégrer les êtres comme Lucie dans la sphère de l'humanité. Homme : être humain considéré par rapport à son espèce ou aux autres espèces animales ; mammifère de l'ordre des primates à locomotion bipède, doté de mains, d'un langage articulé et d'un cerveau volumineux doué de la pensée abstraite et vivant en sociétés très structurées. L'erreur... c'est cette dernière phrase. Alors... combien d'être à ce jour ont été exclus de l'espèce humaine ? La jeune femme par exemple possédait à peine ce langage articulé appris en seulement trois ans. Elle n'avait jamais lu de livre, d'ailleurs elle ne savait pas lire, elle n'avait pas eu l'envie d'apprendre. Toutes ces formes formant des mots, formant des phrases, formant des textes... à quoi bon ? Lorsqu'on refuse de vivre en société et qu'on ne la même jamais connue... lire ne sert à rien. Pas plus que de savoir parler comme un bon bourgeois avec des expressions, des métaphores, des anagrammes, des paraphrases, ...

Et que sert de savoir que la fourchette se met à gauche et le couteau à droite ? De dire s'il vous plaie et merci ? Que la droite est d'un côté et la gauche de l'autre ? Que deux fois trois font six ? Que la terre tourne autour du soleil et non l'inverse ? Que le tabac est mauvais pour la santé ? Qu'il y a 365 jours dans une année ? Soixante secondes dans une minute ? Qu'il faut du calcium pour consolider ses os ? Et la liste est longue... tellement longue avec toutes ces choses inutiles lorsqu'on se fiche de la société, lorsqu'on y a jamais vécu ! Durant trois ans on lui avait bourré le crâne de toutes ces informations, mais son cerveau les avaient toutes exterminées. Elle n'avait retenu que peu de choses : la parole (niveau moyen), le comptage... et le crime.

Il y a un an, Lucie était arrivée dans la salle de projection avec quelques autres élèves. Comme à son habitude, elle s'était mise à l'écart, se foutant royalement de ce qui se passait et de ce qu'elle allait voir, concentrant son esprit sur une petite araignée en train d'enrober une mouche avec du fil de soie. Passionnant. Elle avait tout raté ce jour-là : le blabla du professeur du pourquoi et du comment ils étaient là, le début du documentaire avec les commentaires du psychologue... jusqu'à ce que le petit groupe émette des exclamations de dégout et de peur. Lucie avait trouvé alors un tout petit intérêt et avait posé son regard vert sur l'écran. Le psychologue avait fait une pause sur un moment de la vidéo. Son spitch passa dans l'oreille de la jeune fille pour ressortir de l'autre. Peu importait ce qu'il disait. L'image en revanche... lui parlait beaucoup plus. Un homme, presque de dos, brandissait un énorme couteau effilé au-dessus d'une femme dont le visage était en larmes. Reprise du film, la femme hurle sous les coups, le psychologue fait une avance rapide pour épargner les âmes sensibles, Lucie bouillonne. Il y a d'autres scènes de violences et partout : du sang. Essence même de la vie. Le psychologue termine "... c'est inhumain !". Inhumain... passionnant, grisant, excitant... et tandis que les autres élèves marmonnent qu'ils veulent devenir policier, pompier, médecin et autres métiers susceptible de sauver des vies Lucie, elle, veut être une araignée.

Elle s'est alors confondue, aimant tout autant être victime que bourreau, goûtant ces deux états avec délice. Parce qu'elle joue avec la vie et la mort, parce que l'essentiel est là : elle n'est pas humaine, elle ne vit pas en société, elle maîtrise tout et elle reste en vie. En vie.
"Tu vois Maman..., se disait elle. Tu n'as pas réussi... je suis en vie. Je suis toujours en vie. Tu m'as donné le goût de me battre et de repousser plus loin mes capacités de survie. Tu n'as fait que me rendre plus forte... c'est ma vengeance."

*

L'asiatique n'a pas bougé, n'a pas cherché à s'évader de l'emprise de la jeune femme qui se repait de son sang comme un vampire assoiffé. Mais soudain le rôle s'inverse. Lucie a rarement joué ce jeu à deux. Devenant tour à tour bourreau puis victime en moins de deux minutes. Et ça lui plaie. L'excitation grandit, ses yeux scintillent et renvoient l'image du jeune homme qui la repousse contre le mur d'en face tandis qu'un filet de sang s'échappe d'entre ses lèvres. Pas de gaspillage, Lucie passa rapidement sa langue sur ses lèvres goulument et se laissa faire. Elle frissonna d'avance, semblant réclamer et attendre avidement la douleur comme l'enfant frigorifié qui rêve de la chaleur d'un bon feu de bois.

Et comme on nargue le chat avec un morceau de viande fraîche, l'asiatique ballada son couteau le long de sa silhouette. Lucie se sentit presque l'envie de lui prendre l'arme pour s'infliger soi-même cette souffrance délicieuse que son corps attend. Mais la curiosité de sentir la douleur venant d'un sujet autre qu'elle-même était trop attirante. Il n'y avait eu que sa mère pour la frapper...

Premier coup de couteau : souffrance, sensation physique et morale pénible... délicieuse. Déchirement de la chair, fusion du sang, de la peau, de l'acier et de l'air glacial du couloir. Les yeux grands ouverts, Lucie ouvrit sa bouche dans un cri inaudible. Un souffle s'échappa d'entre ses lèvres ensanglantées alors qu'elle analysait la sensation. Un trou béant dans son corps qui laminait sa chair à l'intérieur, chaleur brûlante de la plaie et le sang chaud qui recouvrait sa peau et se mêlait aux tissus. Tissu qui se colle à la plaie... et les veines... les veines battantes, paniquées qui expulsaient le sang dans le vide comme une cascade. Les nerfs, fidèles, envoyaient l'information de douleur au cerveau. Anomalie constatée dans le corps, alarme enclenchée, message transmis à l'être entier. Les muscles se crispent, le corps se tend, ne pas bouger, éviter que le sang ne coule davantage... respiration coupée.

Second coup de couteau : déchirement de la chair, veines tranchées, la scène se répète. Nouvelle alarme plus brutale, douleur plus fulgurante encore, l'acier insiste, s'immisce un peu plus, creuse la chair plus en profondeur pour plus de dégât. Les muscles faiblissent, le sang ne parvient plus convenablement jusqu'aux organes. Perte de contrôle légère, l'alarme hurle et Lucie pousse un cri.

Le cri s'envola dans le couloir dans un écho. Il commença comme tous les cris de douleur, un son venant du tréfonds des cordes vocales et des tripes mis à mal. Synonyme de douleur... le son évolua, se transforma. Le cri devint plus proche de celui de l'orgasme que de la souffrance insupportable ou de la peur incontrôlée.

Tous ces signaux envoyés, toute cette douleur qui tente d'être refoulée, ce corps, ce bon samaritain qui tente tout et n'importe quoi pour que cela cesse. Mais l'information est perturbée. Le cerveau est différent, il y a un dysfonctionnement au niveau du noyau posterolatéral central qui accueille les nerfs sensitifs de la douleur... l'analyse n'est pas la même que chez certain et n'enclenche, non pas la sensation de douleur... mais de plaisir. Il n'y a pas de mystère... après plus d'une décennie de réclusion totale... le cerveau se détériore. Pour ne plus souffrir, il évolue, se développe, et la souffrance devient plaisir...
C'est aussi simple que cela. C'est ce qui s'était produit chez la jeune femme.

Son cri fut la première trahison de sa voix, si l'on peut appeler ça comme ça.
Lucie baissa alors son regard sur ses plaies. Le sang coulait abondamment, ses vêtements étaient trempés de sang et son corps tremblait un peu. Elle leva ensuite ses yeux verts sur ceux de l'asiatique et pencha lentement sa tête sur le côté. Ça lui donnait un air de zombie dans les films d'horreur. Ce teint pâle recouvert de sang qui effectue un mouvement lent et presque mécanique. Mais ses yeux bougent, l'observent. L'une de ses mains se posa alors sur la joue de son bourreau, presque comme une caresse. La seconde d'après, les ongles de Lucie dessinèrent une balafre sur le visage de l'asiatique qu'elle venait de griffer sauvagement, puis enfin, ce qu'on appelle communément un "coup de boule", percuta le nez du jeune homme. Pas très féminin bien entendu, pas très gracieux non plus, vous en conviendrez. Mais c'est une technique comme une autre.
Elle le poussa brusquement pour pouvoir bouger plus facilement. Le couteau était encore enfoncé dans son ventre. Elle attrapa le manche lentement et prit tout son temps pour l'en extirper, arborant un large sourire et un soupir en sentant la lame détruire un peu plus la chair au passage.

Elle essuya alors le sang de la lame sur le plat de sa main et s'avança de nouveau vers l'asiatique, plaquant subitement celle-ci contre sa joue blessée, mélangeant le sang comme le peintre mélange ses couleurs. Et le couteau, sans prévenir, s'enfonça dans le thorax du jeune homme entre deux côtes. A son tour de goûter à ce sang chaud qui semble palpiter sous ses doigts...

La découverte du jeu à deux est intéressante, elle l'exploite, petit à petit et il n'y a aucune règle pour elle, pas de limite non plus semble-t-il...
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeDim 3 Oct - 20:03

Keiji n'entend plus son cri. Il est trop loin. Des cris comme celui-là, il en a tant entendu, tant causés qu'ils ne l'atteignent plus. Une petite introduction qui ne fait plus d'effet. Habituation qui rend exigeant. Il en faut plus, il faut mieux. Si peu attentif qu'il ne perçoit même pas le plaisir qui prend forme petit à petit dans ce son familier, agréable malgré tout. Il la regarde néanmoins. Il la regarde sans la voir, il ne partage pas ses ressentis mais les envie. Elle n'existe déjà plus dans son regard. Humaine, elle ne l'a jamais été. Seule compte la vie qui circule en elle. Cette vie qu'il recherche finalement éperdument, jusqu'à affronter la mort sans cesse. Cette vie qu'il croque, qu'il vole sans jamais pouvoir se l'approprier. Elle se crie en vie, il se sent mort. Le sang l'anime toujours et sans fin, il ne peut l'atteindre, il ne peut le posséder. Tu m'appartiens. Il essaye, il lutte, en vain. Le sable continue de filer entre ses doigts. Sentiment de chute libre en permanence. Le ravin est profond, immense, effrayant. Il surmonte sa peur mais ne peut toucher le fond. Tout s'effrite en vain. Il tombe, encore. Rien ne va plus. Il a l'impression de couler dans le son de la pluie tombante. Le sang coule, l'entraîne... présence rassurante, englobante, contenante, c'est terminé.

Ses ongles rencontrant sa peau le ramène un instant à elle, elle le repousse, le frappe à son tour, il voudrait que le moindre contact, la moindre entorse sur sa peau soit aussi brûlante, dévorante qu'un coup de couteau. Il voudrait qu'un simple frémissement l'entraîne dans un gouffre de folie déroutante où son corps entier subirait le martyr. Il voulait sentir chaque parcelle de son corps vivante, frémissante face à la douleur infligée. Se laisser brûler, décomposer, petit à petit dans un feu étouffant. L'air viendrait à manquer. Il suffoquerait. Il se laisserait détruire. Disparaître. Il devait faire chaud là-dedans, n'est-ce pas? Question innocente face au corps fermé dans sa boite qu'on enfourne. Les mains jointes dans l'attente, les visages tristes. Il ne pouvait pas comprendre. Même les souvenirs sont brulés. Il a oublié. Visage familier d'un temps lointain. Le sang perdu, refuge du désespoir. Disparaître, sans laisser de trace. Se perdre dans ce tableau pour l'éternité.

Kill me gently.

Mourir, si c'était aussi simple. N'oublie pas ce que ça signifie d'appuyer sur la détente. Toutes les opportunités. Le couteau a traversé son corps. Il connaît cette sensation. Il la vie, encore. Sa langue passe sur ses lèvres accompagné d'un gémissement. Il ferme les yeux. Il y goûte à nouveau. Ca faisait longtemps. Le temps s'arrête, bloquant l'arrivée d'air, le moindre mouvement, jusqu'au son environnant. Son corps sera t-il aussi réactif qu'auparavant? Aussi vaillant? Il s'abîme, il fatigue, il le sait. Il accusa réception du colis, se laissant totalement envahir par le poids de ce nouveau cadeau, offrant tout son être au contact. Les enjeux n'étaient plus les même et pourtant... les réflexes appris perdurent. Il était prêt mais le flot de paroles ne continua pas. Silence radio. Il réagit alors, la cherchant de nouveau, il l'attire contre lui, laissant leur sang se mélanger longuement. Ses mains remontent vivement le long de son corps, bloque son visage, agrippe sa mâchoire. Son regard collé au sien se fige, plongeant, transperçant comme s'il cherchait à la pénétrer. Il cherche à passer outre ses vêtements, plonge ses doigts dans une des plaie au hasard. Il pénètre finalement le joyeux mélange de chair, violent, destructeur, trifouillant un mélange visqueux et odorant. Plus fort, plus loin encore. Il veut l'attraper... la source de vie. Elle est toute contre lui, son visage disparaît dans un tas de cheveux colorés plus bas il n'arrête plus, broie, serre, tord, arrache, se joue de sa chaleur, de sa peau... le sang ruissèle sur ses mains. Le désir est puissant, violent mais loin, toujours plus loin, lui échappant chaque fois un peu plus. Il chercher à prendre possession d'un corps qui n'est pas le sien, il la malmène encore mais sans succès.

Le souffle court, il se freine dans ses élans. Il sent la chaleur de sa peau. Il se met à rire. Sons graves et étrangement joyeux, lourds malgré tout, dérangeant. Il rit encore. Mélange de plaisir, de désir, d'insatisfaction. Rire violent, sensations trop faibles. Pourtant à chaque écho, la blessure vibre plus fortement en sa poitrine. Du rire aux larmes, quasi-imperceptibles dans le mélange étrange des sangs sur son visage pâle. Il veut voir encore, admirer avant d'en profiter davantage. Jouir pleinement de la scène sous tout ses aspects. Il recule un peu, à peine, sans support. Ses doigts fouille sa poche. Le papier fragile de la cigarette est déjà rouge de sang quand elle arrive entre ses lèvres. La seconde qui suit le rend calme. En totale disharmonie avec cet environnement particulièrement glauque. Avec automatisme et geste lent, il l'allume. La flamme éclaire un instant leurs deux visages. Qui sont-ils? Quelle existence. Quel moment à partager? Joue-t-il toujours? Sans doute oui. De sa main libre, il serre celle de la jeune femme. N'y chercher pas de sens proche d'une société à laquelle effectivement ils n'appartiennent pas. La réaction était plus pulsionnel. Simple agrippement, lien entre deux choses, liaison, survie. Puis, il rallume de nouveau la flamme, jouant de ce briquet. Comme dans une salle de concert, la flamme se balance doucement. Dangereusement, elle s'avance. Il l'approche. Le sang grésille à son contact. Il se laisse hypnotiser. Il réchauffe la blessure bien ouverte... il n'est pas rassasié. Chaque parcelle du corps... ne rien épargner.

Calmement. Sereinement. Le jeu devait continuer.
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Oct - 22:32

On dit qu'il n'y a pas d'avenir pour ceux qui ont tué, pour ceux qui comme eux tous ici, ont été exclus pour avoir nuis à leur prochain d'une quelconque façon que ce soit. On dit qu'ils finiront tous en Enfer, qu'à leur tour ils souffriront et que tout se retournera un jour contre eux, qu'il n'y a que la Bonté qui gagne, qu'elle est plus puissante que le Mal et qu'il n'y a pas de place sur cette Terre pour les fous et les assassins. La planète doit être propre, peuplée seulement d'êtres gentils, intelligents, aimables, sensibles, logiques, studieux, motivés... avec les mains propres. Tous les autres ne méritent que d'être jetés aux ordures. D'ailleurs c'est comme ça qu'on les surnomme : des ordures. On pouvait désigner Anguish comme une des déchetteries de la planète au même titre que les Asiles et les Centres de redressement. Non... un centre de redressement est plutôt un centre de recyclage. Tous n'en ressortent pas flambant neuf, il y a de nombreuses pertes comme Lucie par exemple. Cette métaphore en ferait rire plus d'un et pourtant c'est tellement vrai... tellement juste.

Combien ce pensionnat contenait-il de détritus ? Peu importait, chaque jour sans doute il en disparaissait, on les enterrait sous la terre dans un trou profond pour s'en débarrasser, pour ne pas voir l'étrange décomposition de la matière. Les gens n'aiment pas ce qui est laid, les laids sont aussi considérés comme des détritus. Le Monde est cruel. Mais qui en doute ?

Revenons-en à cette scène. Dans le couloir d'un pensionnat miteux sur une île en pleine mer, deux ordures jouent ensemble. Un jeu dangereux qui tourne au carnage, mais qui semble plaire autant à l'un qu'un l'autre. C'est une sorte d'étude, une recherche du plaisir sanguinaire qui les habitent tous deux. C'est moche, c'est fou, c'est dangereux... et pourtant c'est délicieux.
Lucie sent un infime sourire se dessiner sur ses lèvres lorsque le jeune homme gémit sous le coup de couteau. Le sang coule, mais trop peu à son goût. Elle est déjà complètement recouverte d'un mélange de sang écarlate. Il coule sur son visage, sur sa gorge, sur son torse et son ventre, imbibant ses vêtements et les collant à ses plaies. Affreux mélange de vie et de mort. Mais c'est ainsi qu'elle se sent bien, ainsi qu'elle se sent le plus vivant.
L'asiatique l'attire contre lui et attrapa son visage pour mieux sonder son regard. Lucie ne bronche pas et le fixe également, appréciant les gouttes de sang qu'elle sent se balader entre ses doigts et celui qui se mélangent au contact de leur corps.
C'est alors qu'un intrus pénètre dans l'une de ses plaies, lui coupant le souffle sur le coup. Elle inspire de l'air mais rien ne s'expulse, la douleur bloque les vois respiratoire et semble la paralyser. Elle entrouvre ses lèvres, mais ne cherche pas à le repousser.

Lucie est soudain captivée par ce qui se passe en elle. Son regard se perd dans les iris du jeune homme puis se brouille. Elle n'en a cure, tout son corps est en alerte, tous ses sens hurlent et pourtant elle ne bouge pas. Elle eut un haut le coeur alors que les doigts de l'asiatique pénétraient un peu plus parmi sa chair et ses organes. Elle hoquète tout à coup, se laisse aller contre le jeune homme qui semble chercher en elle quelque chose avec insistance. Sa joue contre la sienne, elle ferme les yeux et lutte pour ne pas tomber ou perdre connaissance. La quantité de sang qui s'échappe est impressionnante et sa tête commence à tourner. Elle ne bouge cependant toujours pas. Elle se passionne pour tout ce qu'elle ressent, cette douleur inimitable qu'elle découvre et qui semble presque atteindre les limites.
Elle n'avait pas lâché le couteau, toujours enfoncé dans la chair de l'asiatique. D'un mouvement presque mécanique, elle le fait pivoter lentement, tentant également de l'enfoncer encore un peu plus. Son geste est interrompu alors que sa main tremble. Ça lui plaie pourtant, elle contrôle de moins en moins ses gestes, son corps la pèse de plus en plus. Ça tourne.

Sa bouche s'ouvre et se ferme comme si elle voulait dire quelque chose. Elle l'entend rire, le son semble lointain. L'asiatique remue et sort un objet que Lucie ne voit pas. Elle ne réagit que lorsqu'elle entend le crépitement de son sang, puis une odeur âpre, puis une douleur. Elle gémit contre l'oreille du bourreau et rouvre les yeux. Quelle étrange sensation que ce sang qui brûle et cette plaie qui semble la consumer comme un feu ardent. L'une de ses mains libre tâtonne et étouffe la flamme du briquet, brûlant un peu sa main au passage. L'autre main retire le couteau du corps de l'asiatique. Ce fut à deux mains et de toutes ses forces qu'elle abattit la lame quatre fois de suite dans le corps de son acolyte au hasard.
Elle souffre plus que jamais, elle le sent, mais pourquoi se sent-elle aussi bien dans cet état proche de la mort ? Elle qui s'est toujours félicitée d'être vivante. Parce qu'elle sait que ce n'est pas encore la fin. Personne ne parviendrait à la tuer pour de bon, elle se croyait immortelle.

Laissant le couteau sagement coincée dans le corps du jeune homme, elle caresse ses plaies doucement. Leurs corps sont fiévreux, brûlants. Lucie est à bout de souffle, mais elle ne tombe pas. Elle replonge ses yeux dans ceux de l'asiatique et souri, puis laisse échapper un son entre le rire et le sanglot. Elle passe le bout de ses doigts sur son visage ensanglanté puis murmure :


- Facile.

Pourquoi ce mot ? Mystère. Il pouvait avoir des tas de significations après tout. Elle se détache alors de lui, vacille un peu et se plaque contre le mur en face de lui. Elle fait peur à voir. Il semble de rester aucune parcelle de peau ayant échappé au liquide pourpre. Le sang dégouline et tombe goûte à goûte sur le sol déjà souillé. Dans un soupire de plaisir, elle tourne son visage vers le plafond, fermant les yeux, ses deux mains plaquées contre le mur de chaque côté. Ses vêtements malmenés et déchirés lui laisse presque le buste nu. Ses doigts remuent et dessinent des formes sur le mur tandis qu'elle frémit légèrement. Le froid l'enveloppe tout à coût et la ravie davantage. Elle esquisse un sourire et laisse le monde tourner comme une toupie.



(EDIT : je me suis relue et corrigée, j'avais fait des fautes horribles partout Embarassed )
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MessageSujet: Re: Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE   Terminus, tout le monde descend. [Keiji] TERMINE Icon_minitimeMar 5 Oct - 22:44

Il y a quelque chose de très archaïque dans ces comportements sanguinaires. Ces moments que tout le monde a connu, presque avec une égalité parfaite quelque soit les conditions physiques, le lieu, le moment, les origines culturelles ou sociales. Ces moments dont pourtant on ne peut se souvenir. Un balancement liquide. Une chaleur tendre. Inviolable ou presque. Il y a des sons, des vibrations... un contact. La baignoire est remplie à ras-bord, on ne peut plus respirer. L'eau est avalée, remplit les poumons, étouffe. La sensation partout est visqueuse. L'espace est de plus en plus confiné, formant autour de la peau une enveloppe serrée, contenante. Pas de chute possible. Protection solide. Les murs sont remplis de sang, un sang source de vie. Vision agréable... puis agression. Violente. Tout se mélange... Le plaisir et la douleur, la vie est la mort. Survient alors l'oubli. Comprimé puis relâché... Je ne veux pas mourir. Alors, sans cesse, on cherche à tout reproduire. Les mouvements de la balançoire, le claquement dans la course, le saut... le corps tout entier s'y met sans même en avoir conscience. Même sans pensées, même débile comme le dit si bien la littérature. Fascination, rejet. Passionnant. Sous l'eau, les poumons se compriment, crient leur douleur. Insistance. Arrachement puis soulagement. Où est vraiment le plaisir? Le poids du corps diminue mais mentalement les sonorités augmentent, plus vives, plus violentes. Fantasmées, fantastiques et rêvées. Masquées derrière la moralité. Violence, barbarisme, on l'ignore, croit s'en protéger...

Osons dire avec assurance, et nous ne serons pas les premiers, que la cruauté est un des sentiments les plus naturels de l'homme. Cruauté qui conduit si aisément au meurtre. Qui est le plus monstrueux : celui qui tue pour se protéger? pour protéger quelque chose ou quelqu'un qu'il chérit? tuer dans la douleur par vengeance? celui qui tue pour l'argent? le bénéfice? celui qui tue par nécessité? par chantage? celui qui tue sans raison? par plaisir? celui qui tue par accident? celui qui tue sans se salir les mains? celui qui se tue lui-même? celui qui met au monde? celui qui désire tuer sans passer à l'acte? qui en rêve en silence? celui qui tue psychiquement? qui maltraite? harcèle? vole? viole? le petit croche-pied innocent? la triche? le mensonge? la fuite? celui qui tue ou celui qui le juge pour ses crimes? celui qui exécute la peine ou qui la subit? celui qui opère ou celui qui enterre? celui qui envoie en prison ou celui qui y entre? ami ou ennemi? homme, femme, enfant... dans toutes ses actions, toutes ses paroles, dans toutes ses démarches! Que ce soit direct? Que ce soit masqué? Quelle différence? La sournoiserie. Qui peut se prétendre meilleur que l'autre? Plus juste? Plus droit? Les juges accusés de corruption? Les prêtres pédophiles? L'honnête citoyen qui se réjouit sans honte du suicide d'un détenu? Le passage à l'acte? Qui a tord? L'homme ou la société dans laquelle il vit? Il faudrait en être étranger pour y répondre! Crimes passionnels, crimes sadiques... délinquant, tueurs en série. Moralité!! Tout le monde doit rentrer dans sa case. Il est pourtant si simple de passer de l'une à l'autre... ni vu, ni connu. C'était pourtant un homme sans histoire, poli, reconnu par ses actions... oui, et pourtant! Facile. Cela peut arriver aux meilleurs comme aux pires, à condition qu'ils existent. Horreur ou humanité? La réponse pourrait être évident... comme elle pourrait ne pas l'être. Trouver une raison à tout, des excuses? La différence existe. Elle est bien réelle. Alors? Qu'en faire?

Cruauté dans la peur de l'autre. L'autre, différent. Peur, de quoi donc? Partager sa folie? Sa déviance? Lui qui n'entre pas dans la belle norme dessinée, qu'il ne fait même pas semblant d'en faire partie? Je ne veux pas lui ressembler. Je ne veux pas partager sa destinée. C'est la même chose pour le clochard dans la rue, pour le gamin polyhandicapé appareillé de partout les yeux dans le vague et la bave trempant son petit t-shirt superman, pour la femme battue, l'enfant maltraité,... les regards se tournent. Surtout ne pas voir. Alors oui, autant les envoyer au loin, sur une île déserte, on sera plus tranquille ou les exterminer tant qu'on y est, le problème c'est qu'ils reviendront sans fin! Quelle femme ne craint pas de mettre au monde un monstre? Derrière l'enfant qui fait la manche se cache celui qui l'aura rendu aveugle! Le mal est partout dit-on si facilement. Un mal pour un bien? Le mal contre le mal? Y a-t-il vraiment une réponse?

Quel est donc leur problème à ces deux exclus? Doivent-ils réellement en avoir un? Certes, ils agissent très mal mais selon des règles qu'ils ne connaissent même pas! Sont-ils vraiment les plus à plaindre? N'ont-ils pas l'air bien comme ça? Enfermés dans leur folie? Libérés de la signification de leurs actes? Renfermés sur leur sensations? Sans craintes, remords ou culpabilité, se moquant de tout : possession, mort, vie, argent, famille,... Avoir la liberté d'agir sans se poser de questions, sans craindre les conséquences... oui mais à quel prix? C'est comme celui qui lasse de prendre en charge un pauvre malade souhaite l'espace d'un instant ne vivre rien qu'une heure, une journée pour les plus gourmands à sa place? Cruel non? Prendre les avantages et oublier les inconvénients. Envier un mourant parce qu'il a l'attention et l'amour dont vous vous croyez dépossédé. Quelle humanité que voilà! Heureusement qu'il ne s'agit là que d'une facette de celle-ci sinon il y aurait vraiment de quoi être malheureux!!

Keiji ne portait pas de regard critique sur le monde. Plutôt narcissique, il ne cherchait pas franchement plus loin que le bout de son nez. Le bout de son nez en l'occurrence était une jeune femme ensanglantée en train de l'enfourcher à coup de couteau. A peine sortie de la plaie qu'il le pénétrait à nouveau. Keiji n'avait aucun moyen de s'en défendre, que pouvait-il faire sinon recevoir sans se plaindre ce qu'il lui était offert? La douleur paralyse, transcende. Le plaisir de la chute libre ne vient qu'ensuite, il faut savoir être patient. La cigarette tombe de ses lèvres. La grimace se transforme en sourire avant qu'un crachat de sang ne remplace le tableau. Inutile de chercher le sang qui s'écoule, il est bien trop nombreux. Il ne pourra le retenir. Courage Darren, tu auras du boulot pour nettoyer ce couloir. Toi qui adore cette vision, tu seras servie! Auras-tu au moins le réconfort d'une mort tant attendue? J'en doute. De telles blessures mériteraient un si joli cadeau mais la peau est épaisse... l'envie de vivre plus présente qu'elle n'y paraît. La résistance est réelle. Inexpliquée. Comment survivre dans de telles circonstances, inhumaines elles aussi? Habituation? Peut-on vraiment prendre un tel rythme? S'adapter à ce point? Le corps regorge de facettes mais il a aussi ces limites... à quand le coup final? Le dernier souffle? Une mort comme celle-là ne serait pas si déplaisante pas pour tout dire. Tous les éléments étaient présents.

Il voit ses yeux dans les siens, sa main qui le traverse. Un mot à peine perceptible. Quelque part, il sourit à nouveau. Peu importe le sens qu'elle lui donne, peu importe celui qu'il lui rend. Il sourit. Sa main se pose sur le manche du couteau, encore ancré en lui. Il ne l'a pas retiré, se contentant du contact. Elle disparaît, il veut la voir encore. Keiji glisse contre le mur, soutenu par ce dernier, il la retrouve.

Petite fille innocente peinturlurant les murs... légère, tranquille, c'est un joli spectacle
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