A l'agonie... [Rueben] {TERMINE}

Le noir. Le noir total et complet depuis un temps que Darren ne pouvait définir. Il se croyait mort. Mort pour de bon, il ne se battait même pas pour garder la vie, ou presque pas. Pourtant n'avait-il pas promit de vivre encore ? Oh peu importe, il ne pouvait plus en décider à cet instant. Il était dans un état déplorable. Une immonde cicatrice barrait sa gorge, joli petit égorgement de Keiji heureusement non mortelle sur le coup mais qui lui avait fait perdre une quantité de sang impressionnante ! Quelques minutes de plus et il faisait une hémorragie tien... mais ce n'était pas tout. Après ça, l'asiatique lui avait enfoncé un couteau au niveau du cœur et, sadique, n'était pas allé jusqu'au bout. Juste assez pour qu'au moindre mouvement ou à la moindre tentative d'enlever le couteau, il meurt sur le coup. Darren avait agonisé sur le toit, tremblant et paralysé. Il se souvenait vaguement d'avoir entendu une voix, et puis plus rien ensuite. Le néant total, et le froid. Avait-il survécu ? Il ne savait même pas puisqu'il n'était pas encore conscient.

Les jours passaient... puis un moi. Est-ce que ça allait recommencer ? Une fois, grâce à Keiji également, il avait fait trois mois de coma. Serais-ce plus long ? Serais-ce plus court ? Impossible à dire. L'infirmière était crevée. Elle connaissait bien Darren, le pauvre garçon se retrouvait à l'infirmerie toute les trois semaines en gros. Parfois ce n'était pas grand chose, mais là encore il avait frôlé la mort. Voilà un moi qu'elle dormait à peine, surveillant le garçon jour et nuit. Trop de temps sans soins pouvait le perdre. En gros, un moi et demi s'écoula. Et alors que l'infirmière s'était installée dans son bureau pour se plonger dans un livre, Darren s'éveilla enfin.
Ce fut presque imperceptible. Ses paupières tremblèrent, puis une de ses mains, et ses doigts bougèrent, légèrement, avant qu'un gémissement ne s'échappe de ses lèvres. La femme sursauta et accourut aussitôt à son chevet. Elle épongea son front avec un linge humide et prit son pouls.

- Darren... Darren mon p'tit ?

La dernière fois que Darren était allé voir l'infirmière, c'était pour lui prendre du linge et s'occuper de son bébé, sa fille... son trésor.
Darren finit par ouvrir les yeux après de longues minutes durant lesquels l'infirmière ne le quitta pas.Sa vue était totalement floue, il grogna, cligna des yeux.

- Ah ! Bon sang qu'est-ce qu'il t'es encore arrivé ?! Un type t'as emmené ici tu avais la gorge ouverte et un poignard dans le cœur ! Seigneur quand je penses que tu vis encore... t'as pas humain toi, oh ça non !

Darren ne comprenait rien du tout. Il se souvenait de si peu de détail, juste de l'essentiel. Il souffrait atrocement, sa gorge le brûlait et sa poitrine également. Elle le fit boire, mais il recracha tout dans une toux violente. Elle retenta l'opération, il parvint avec peine à en avaler un peu. Dieu ce que ça faisait mal !!
Il était vivant... le sort en avait décidé ainsi.
L'infirmière fit descendre la couverture. Le torse de Darren avait été enveloppé d'une couche de bandage, mais ils étaient trempés encore d'une tâche de sang. Elle entreprit de le changer. Elle défit les bandages, prenant soin de ne pas faire remuer le garçon qui serrait les dents. Une fois fait, elle s'assied sur une chaise à ses cotés et passa du coton humidifié d'un produit désinfectant sur la plaie.
Darren poussa un cri de douleur au moment même où la porte de l'infirmerie s'ouvrit.

Rueben venait d’arriver il y a deux jours, par chance il avait réussit à ne pas être la proie de certains dégénérés mentaux. Pour cela il avait été discret, restant la plupart du temps seul dans des endroits où personne n’allait histoire d’avoir la paix. D’ailleurs certains se demandaient même s’il y avait bien un nouvel arrivant tellement il était discret. Les seules personnes qui l’avaient remarqués étaient des filles, il faut dire que sa beauté ne laissait pas indifférent. Mais Rueben ne s’était pas attarder avec elles, trop timide et asociale depuis qu’il a était condamné pour le meurtre de son père. Homicide volontaire ! Le comble ! Alors qu’il n’avait fait que se défendre contre ce monstre…à croire qu’il n’y aura jamais de justice pour lui…Rueben soupira à cette pensée, il ne savait pas quoi faire, pourtant il avait bien songé à la mort. Cependant il avait peur de retrouver son père une fois au ciel , alors autant subir une vie sans lui plutôt que de le retrouver…L’adolescent était aujourd’hui à la bibliothèque , s’était le seul endroit où il se sentait à l’aise, il pouvait s’abandonner dans plusieurs univers grâce aux livres et oublier sa situation. Attrapant un livre, il en avait prit « Les Liaisons Dangereuses » de Laclos , tout de suite la lecture lui plut , jusqu’à ce qu’il est finalement un mal de tête. Le jeune homme grimaça, se voyant contraint de reposer le livre. Il était sujet aux maux de têtes depuis longtemps lorsqu’il se concentrait trop. Rueben se dirigea dans les couloirs d’un pas pressé, à la recherche de l’infirmerie. Ne connaissant pas bien les lieux , il se perdit plusieurs fois , manquant même de tomber sur une bande…Après ses péripéties , l’adolescent arriva à destination il entra dans l’infirmerie d’une façon très bourraine parce qu’il était pressé d’avoir un cachet. À ce moment là , l’infirmière et un jeune homme allongé sur un lit qui semblait en mauvais état le regardèrent. Rueben fut embarrassé tout en se mordillant la lèvre inférieur, il allait s’excuser quand l’infirmière prit la parole :

« Ah ces nouveaux ! On ne vous a donc pas appris la politesse ?! Que veux tu ? »

« Euh…désolé…euh…je voudrais une aspirine pour mon mal de tête… »

« Une aspirine ? En voilà une chochotte , on voit qu’il t’es pas encore arrivé un truc de grave pour que tu viennes demander une aspirine…regardes ce pauvre Darren, lui il est là pour quelques choses de plus important »[/b]

Rueben grimaça, il était devenue rouge comme une tomate, culpabilisant d’être venue demander un médicament. Il jeta un œil à Darren qui était en effet dans un sale état et qui devait souffrir le martyre. Le jeune homme espérait ne pas tomber sur ceux qui avaient osés lui faire cela…ravalant finalement sa salive , Rueben finit par demander d’une petite voix tremblante :

« …Qu’Est-ce…qu’il t’es arrivé…? »

Bon sang ce produit le brûlait à moitié la chair !! Qu'est-ce qu'elle avait mit dessus ? Serrant les dents et gémissant, le blondinet entendit la porte de l'infirmerie s'ouvrir. Ah ! Voilà qui allait attirer l'attention de la bonne femme ailleurs. Darren l'aimait bien, après tout elle l'avait sauvée au moins trois fois d'une mort certaine. Et en plus de cela, elle avait fait naître et cachée la naissance de son enfant. Il lui devait tout. Alors il se gardait bien de dire du mal de cette femme.
Darren tourna les yeux vers l'entrée, redoutant l'identité de la personne. Mais ce n'était pas quelqu'un de sa connaissance. Tien bizarre... cette tête ne lui disait rien du tout. Un nouveau ? Sûrement...
L'infirmière sermonna le jeune homme pour son impolitesse. Bah... depuis quand on frappait ? Enfin en tout cas Darren n'avait jamais frappé. Oui bon logique généralement il était toujours inconscient. Bref aucune importance.

Le nouveau demanda de l'aspirine. Il devait avoir des maux de tête ou quelque chose du genre. L'infirmière sûrement un peu plus de mauvaise humeur que d'habitude à cause de sa fatigue, le traita de chochotte en plaignant justement Darren. Celui-ci rougit légèrement. Ouais... pas besoin de souligner ça. Ça n'avait rien de glorieux.
L'autre était tout rouge aussi d'ailleurs, sûrement un peu honteux. Ils se jetèrent un regard, puis l'individu lui demanda ce qui lui était arrivé. Plus de doute, c'était un nouveau. L'infirmière s'était levé et disparaissait dans son bureau. Darren fuit le regard du nouvel arrivant, remontant brusquement la couverture sur sa blessure. Était-il nécessaire de l'effrayer dès le départ ? bah... il saurait bien tôt ou tard ce qu'on subissait ici.

- Je... rien. Un maboul qui a voulu m'égorger et m'arracher le cœur. C'est pas la première fois qu'il essaye. J'ai l'habitude.

Rien de mieux pour rassurer les troupes ! Là au moins Rueben était dans le bain. Darren soupira et avala une gorgée d'eau en grimaçant. Darren prenait grand soin de ne pas regarder les bandages gorgés de sang. Il détestait la vue du sang. Un comble quand on se retrouvait là-dedans. Il soupira et demanda :

- Et toi ? Qu'est-ce qu'il t'es arrivé pour que tu te retrouves à Anguish ?

Pitié, faîtes que ce soit pas un dérangé prêt à dégainer son couteau ! Y an avait assez ici comme ça ! Mais à première vue, celui-ci ne semblait pas de cette trempe. Tant mieux !

Le jeune homme regarda l’infirmière allait dans son bureau sûrement pour lui apporter un cachet à moins qu’elle soit sadique et qu’elle le laisse souffrir jusqu’à ce qu’il décide de rentrer dans le dortoir pour essayer de dormir histoire d’enlever le mal de crâne terrible. Rueben jeta un regard au jeune homme qui essaya de boire, le pauvre il emphatisait pour lui. Ce dernier finit par lui répondre, sa réponse ne fut pas des plus joyeuses à entendre…à vrai dire le beau brun n’était pas tellement surpris, il avait remarqué cet ambiance si glauque dès son arrivé puis l’état des lieux ne donnaient pas envie d’y rester de peine de se faire violer dans un des vieux couloirs… L’adolescent grimaça avant de répondre d’une petite voix :

« …Désolé pour toi…j’espère cependant qu’il n’y aura pas de prochaine fois… »

Rueben lui adressa un petit sourire compatissant , avant de le faire partir aussitôt qu’il venait d’apparaître. Il s’imaginait à la place de Darren, là sur ce lit d’infirmerie à finir ces jours seuls , sans n’avoir aucun proche, quoique ça fait depuis longtemps qu’il est trop habitué à cette solitude quotidienne, il ne devrait pas être atteint…Rueben s’approcha doucement près de Darren, il avait peut être besoin de compagnie et de toute manière il devait attendre l’infirmière alors autant sympathiser non ? Il finit par s’installer sur la chaise, il baissa la tête à la question du jeune malade. À vrai dire l’adolescent n’aimait pas parler de ça, tout simplement parce qu’il avait un mort sur la conscience et qu’il n’avait fait que de se défendre pour ne pas avoir à subir de nouveau ses viols à répétitions…

« ….Je n’ai pas envie d’en parler…si ça ne te dérange pas ?… »

Il ne faisait bien sur pas exprès de garder ce mystère, il préférait s’abstenir , ce n’était pas un trophée de tuer quelque un…sauf si on venait à l’emmerder , alors là il n’hésiterai pas à dire qu’il a tué quelque un histoire de faire peur et de survivre…même s’il se doutait bien que des personnes avaient fait pire étaient ici à errer dans les couloirs…Pour changer de sujet, Rueben décida de faire les présentations.

« …Si j’ai bien compris, tu t’appelles Darren c’est ça?…moi c’est Rueben Angel…appelles moi comme tu veux »

Le jeune homme tendit sa main pour que Darren la lui serve, il lui faisait confiance, il avait l’air d’être quelque un de bien, qui sait peut être que Rueben était encore naïf sur ce coup mais il prenait le risque…

Darren ressentait encore fortement la douleur. Il serait sûrement cloué au lit pendant des semaines. Sauf que, comme d'habitude, il s'échapperait bien avant, soigné ou pas. Pour le peu de temps qu'il le séparera de sa prochaine visite... il ferait comme d'habitude. Il irait s'enfermer dans une salle sombre, à l'écart, et pleurerait amèrement sa rancœur et sa douleur. En pensant à ça, Darren fronça les sourcils. Il avait toujours agit comme une tapette, c'était bien connu. Mais il en avait marre. Non il n'irait pas se cacher ! Il sortirait la tête haute et irait récurer la saleté d'Anguish, puisque c'était son nouveau rôle. Pleurer ne servait plus à rien, se morfondre non plus. Merci Keiji, Darren avait correctement enregistré le message. Il vivrait et en profiterait, même en enfer.
Lancé sur cette idée, il sortit de ses pensées lorsque le nouveau venu lui dit qu'il espérait que ça ne se reproduirait pas.
Darren se mit à rire mais s'étrangla de douleur. Oh non... ne surtout pas bouger. Il répliqua en grimaçant :

- Oh si il y en aura, il y a toujours une prochaine fois. Mais c'est... c'est pas grave.

Non ce serait pas grave. C'est jamais grave quand il mettait en jeu sa vie. Et pourtant... il voulait vivre non ? C'est ce qu'il avait décidé ? Alors zut... on verrait bien. Il se débrouillerait pour l'en empêche cette première fois.
Darren posa alors la question que l'on pose à tous les nouveaux : pourquoi ils étaient atterri là ? S'installant sur une chaise, le garçon lui répondit qu'il n'avait pas très envie d'en parler. Si ça le gênait ? Darren secoua négativement la tête avant de baisser les yeux. Il n'était pas curieux pour ce genre de chose.

- De toute façon, même si on pose tous la question ici, on se fiche bien au fond de ce que tu as pu faire, toi. Ça changera rien... t'es là et puis c'est tout.

Oui, qu'ils soient innocent, tueur en série ou mégalomane... quelle importance ? Il était à Anguish. Point final. Au fond, même si Darren paressait un peu franc et froid, il était content de parler ça quelqu'un. Ça faisait des lustres qu'il n'avait pas discuté calmement, presque normalement. Et ça faisait du bien. Vint ensuite l'heure des présentations. Le nouveau se nommait Rueben Angel. Le blondinet sourit en guise de salut.

- Ravie de te rencontrer Rueben. Ça change de pas parler avec un psychopathe. T'as tout bon, je m'appelle Darren. Darren Smith. Angel tu dis ? Mmh... on me surnommait comme ça avant... le petit ange...

Ses yeux verts se mirent à trembler, il baissa les yeux, se mordant la lèvre. Keira, Kristinna, Diva... elles lui avaient toute une fois dit qu'il était un ange parmi les démons ici.

- Un ange... pff tu parles. Ah il est beau le petit angelot tien... regardes-moi. On dirait une feuille déchirée rafistolée avec du scotch. Je tiens plus debout, je mange pas, et j'arrive à peine à soulever une chaise. J'ai des cernes gigantesques, je suis translucide, je suis laid, je suis nul et je continues à vivre. Pourquoi ? Ça j'en sais rien... parce que j'ai peur de la mort, et que je veux pas donner ce plaisir aux autres. J'ai encore un peu de chair, de cervelle et d'os, ça devrait suffire à tenir encore un peu. J'ai plus de...

Darren s'arrêta, leva les yeux sur Rueben et soupira, gémissant. Voilà il devenait gâteux en plus de ça. Voilà qu'il bavassait sur ses misères comme un idiot. L'infirmière revin et tendit froidement un verre d'aspirine effervescent à Rueben.

- Tiens gamin. Avales ça et ça ira mieux. Et puis va t'en ensuite, il a besoin de repos ce pauvre gars.

- Non ! Non je veux qu'il reste !

S'exclama Darren brusquement. Il en avait marre d'être tout seul, marre de ronger des odieux souvenirs, étendu sur un lit sans pouvoir bouger et parler réellement à quelqu'un. Personne n'était jamais venu le voir quand il était dans le coma, personne ne s'était intéressé à savoir s'il était vivant ou mort. Pas même Keira. Alors peu importe si Rueben se foutait de sa santé, au moins il avait une présence.

- Ça... ca te dérange pas de rester ? Je te promet de pas t'ennuyer avec mes histoires. Je veux juste... parler un peu de toi. Pas de ce que tu as fait ni de ce qui te dérange simplement... savoir d'où tu viens et ce qui se passe là-bas. Sur le continent. Je n'y ai plus jamais mit les pieds depuis plus de trois ans...

Il faisait non seulement pitié à voir, mais aussi pitié à entendre. Peu importe, il avait quelqu'un de stable et de pas dérangé près de lui pour discuter de la pluie et du beau temps. Il ne demandait rien de plus.

« Il y en aura peut-être d’autre mais ne sois pas si pessimiste, si tu penses à chaque fois cela , tu finiras sans cesse à la case départ, entre autre ici à l’infirmerie »

Rueben le regarda dans les yeux, il avait répondu cela sur le même ton qu’avait employé Darren. L’adolescent n’était pas du genre bagarreur mais s’il devait en venir au main alors il se défendrait, surtout dans ce pensionnat, il ne voudrait pas être soumis à quelque un , il l’avait assez était pendant sept ans de sa misérable vie…Rueben se perdit dans ses pensées en se rappelant une scène de viol qu’il avait subit…le jeune homme se retenait de sangloter essayant de rester calme et de se concentrer sur les nouvelles paroles de Darren.

« C’est sure… »

L’adolescent ferma les yeux. Dire qu’il était là parce que sa belle mère n’avait pas voulu dire la vérité sur son père…Si elle avait eut ce foutu courage, Rueben aurait une nouvelle vie, il aurait finit ces études et seraient allé à la fac…maintenant son avenir était réduit à passer sa vie entre quatre murs entourés de gens inintéressant…C’est vrai que Darren avait une façon de parler un peu spéciale , un peu sur la défensive selon l’analyse de Rueben, mais il le comprenait, il l’était aussi quelques fois…Prenant son courage à deux mains , l’adolescent fit les présentations.

« J’imagine bien d’autant que je n’en suis pas un. Enchanté Darren, qui aurait cru que nous nous rencontrions dans un asile psychiatrique ! »

Dit il avec un sourire amusé. Puis Darren parla de son passé , Rueben grimaça en l’entendant parler. Il était triste pour lui mais il trouvait que ce dernier avait tendance à se plaindre. Cependant le garçon évita de lui en faire la remarque , l’écoutant , après tout il comprenait qu’il avait besoin de parler, personne n’était là pour lui…Rueben n’allait pas le laisser se dénigrer d’avantage alors il répliqua au tac au tac :

« Si on t’appelait comme cela, c’est qu’il y a bien une raison et je doute que ce ne soit que corporelle, l’habit ne fait pas le moine puis arrêtes de te dénigrer tu es charmant et je suis sure que tu plais aux filles, combien voudrait jouer aux infirmières pour te soigner hein ? »

Rueben lui fit un clin d’œil avant de dire pour plaisanter :

« Puis regardes tu as déjà une admiratrice »

Il montra du regard l’infirmière qui arriva avec le verre, il ne put s’empêcher de sourire amusé avant de prendre le verre qu’elle lui tendait.

« Merci beaucoup , ok si vous voulez… »

Rueben fut surpris quand Darren supplia l’infirmière de laisser l’adolescent rester un peu. Le beau brun lui adressa un sourire amicale avant de boire cul sec l’eau.

« Non cela ne me dérange pas…. »

L’adolescent laissa un silence , juste le temps que l’infirmière reparte dans son bureau avant de dire :

« Je viens de Nashville, c’est une petite ville et il ne se passe pas grand-chose d’important…puis je n’avais pas le temps de regarder la télévision ou le journal… »

Oh oui il se plaignait, il n'avait d'ailleurs que ça à faire ! Se plaindre et broyer du noir. Quand on est seul, y a pas de distraction, alors automatiquement, notre esprit dérive vers les souvenirs, et ceux de Darren n'avaient rien de réjouissants. Combien de cicatrices avaient-ils sur le corps ? Presque une cinquantaine sans doute... autant pas les compter. En trois ans, il avait fait à peu près le tour de l'horreur humaine. Autant dire que ça faisait l'effet d'une douche froide, glacée même. Aujourd'hui disons pour imaginer qu'il avait finit par s'habituer à la température. Tant mieux donc si ce gars là n'avait rien d'un fou ! C'était bien le genre de personne qu'il préférait éviter. Mais Rueben était différent. Et effectivement, qui aurait cru qu'ils se rencontreraient ici ? Il eut un mince sourire.

Et Darren partit dans ses plaintes. Au moins Rueben était fixé sur son humeur générale. Celui-ci finit par répliquer qu'il étai charmant et qu'il devait plaire aux filles qui n'hésiteraient pas à jour l'infirmière pour lui. Darren leva les yeux sur lui. Heureusement que l'infirmière débarqua, car Darren était prêt à fondre en larmes. Il se retint, l'habitude aidant. Darren insista pour que Rueben reste, car effectivement il préférait mille fois papoter avec lui plutôt que de se retrouver solo à se lamenter comme d'habitude.
Rueben lui apprit qu'il était de Nashville, une petit ville tranquille. Et il n'avait pas franchement d'informations à lui donner sur le reste car il ne regardait pas beaucoup la télévision ni le journal. Darren haussa les épaules.

- Tant pis. Ça se trouve où ça Nashville ? Moi je viens de New York.

Ses souvenirs de là-bas commençaient malheureusement à s'effacer. Il préféra ne pas y penser. Il hésita un petit instant puis fit :

- Au faut... j'aimerais te mettre en garde avant que tu ne sortes d'ici. Sur quelques points ou quelques personnes. Je suis peut-être pas le meilleur exemple à suivre mais je connais bien l'endroit. Enfin... seulement si ça t'intéresse. Ah tien !

Darren grimaça, glissant ses doigts jusqu'à la table de chevet. Il y prit un couteau tranchant et le tendit à Rueben. Lui il détestait ça, mais avait apprit récemment qu'il en avait finalement grand besoin.

- Prends-le. Et fais moi le plaisir de ne jamais t'en séparer et de ne pas hésiter à t'en servir. Jamais tu m'entends ? Sinon tu va finir pire que moi. Sans couteau tu tiendras pas une semaine.

Il sourit. Le but était pas non plus de l'effrayer pour le voir partir en courant ! Il voulait le protéger. Comme il avait voulu en protéger tant d'autres...

« Nashville se trouve dans l’état de Tennessee. New York , c’est cool , enfin j’ai toujours rêvé d’y aller »

Avec sa mère , Rueben avait beaucoup voyagé à une époque mais il n’avait malheureusement pas eut le temps d’aller avec sa maman à New York…elle était morte dans un accident de voiture…enfin l’adolescent était persuadé que son père l’ai tué…Rueben soupira à cette pensée et d’avantage lorsque Darren lui rappela la réalité, la survie dans ce pensionnat.

« J’ai cru comprendre que l’endroit était dangereux depuis que je suis arrivé mais dis toujours »

Le jeune homme était persuadé qu’avec sa discrétion il pourrait continuer son chemin. Après tout beaucoup de gens n’avaient pas vu son visage tout reposait sur les « on dit » des gens. Darren finit par lui tendre un couteau. Rueben ne le prit pas même si cela partait d’une bonne intention.

« Je crois que tu devrais le garder, tu en as plus besoin que moi, après tout ce n’est pas moi qui suit allongé dans un lit de l’infirmerie »

L’adolescent n’avait pas dis cela pour être arrogant loin de là mais il trouvait Darren bien faible pour s’en sortir sans arme. Voyant que ce dernier insistait en continuant de lui tendre avec un regard fixant , Rueben soupira avant de le prendre. Le jeune homme trembla des mains, il se revoyait la scène qui avait bousculait sa vie : celle de la mort de son géniteur. Il avait prit un couteau et en venant se jeter sur lui son père s’était planté…Perturbé par cet image, il fit tomber le couteau au sol qui raisonna dans la pièce.

« …Désolé…je ne pourrais pas faire ça…je peux pas le prendre…je…je me défendrai autrement…mais pas avec une arme »

Ok , se défendre mais sans arme , le garçon n’était pas tout à fait logique mais il était incapable de tuer ou faire du mal à son prochain, enfin sauf si se prochain vient s’empaler sur un couteau…Rueben accrocha ces mains contre les accoudoirs qu’il serra de toutes ces forces, il se retenait de prendre la suite pour s’enfuir , pour aller où ? nulle part malheureusement…

« …Puis je n’ai pas envie de devenir comme eux…des bêtes sauvages et sans cervelle ! J’ai pas envie d’être inhumain… »

Ces deux là ne le savaient pas encore, mais ils étaient bourrés de points communs. Vraiment. Tous les deux, ils avaient perdus leur mère dans un accident de voiture. Tous les deux, ils s'étaient retrouvés élevés par leur père... et accusés de les avoir tués. En plus de cela, les pères en questions frappaient leur fils. Certes, Darren n'avait jamais été violé, mais son père le battait. De son coté, c'était sa tante qui l'avait envoyé dans cet enfer. Et pour Rueben, c'était sa belle-mère. Non décidément, quand ils le sauraient, ils n'en croiraient pas leurs oreilles. Bref.

Darren proposa un couteau à Rueben. Depuis peu, notre blondinet avait apprit que c'était indispensable dans certaines occasions, même s'il avait survécu trois ans sans une seule arme sur lui. Mais il ne pouvait pas prendre le risque avec le nouveau. Seulement celui-ci eut comme une réticence. Darren étant plus faible, il jugeait qu'il devait garder le couteau. Le pensionnaire secoua la tête, insistant :

- J'en aurais pas besoin, cloué ici. Il viendra pas me finir dans mon lit pendant mon sommeil. C'est pas son genre parce que c'est trop facile, pas amusant. Enfin bon je t'assure, il vaut mieux que ce soit toi qui l'ai.

Hésitant et voyant qu'il insistait, Rueben finit par prendre le couteau d'une main tremblante en bredouillant... avant de lâcher celui-ci, comme incapable de supporter d'avoir une arme dans ses mains. Lorsque le couteau tomba à terre et que Rueben bégaya qu'il ne pouvait pas le prendre t se défendrait autrement, Darren ouvrit de grands yeux. Non pas parce qu'il trouvait ça stupide ! Au contraire...
Il ajouta qu'il ne voulait pas devenir comme eux, des bêtes sauvages, inhumains. Darren en était estomaqué. Il regardait Rueben comme si celui-ci venait de débarquer de la planète Mars. Il finit par réussir à dire :

- Bon sang... j'ai l'impression d'être face à un miroir. C'est... waow.. c'est flippant...

Il avait eu exactement la même réaction que Rueben, la même peur, la même répugnance à se servir d'une arme même pour sa propre vie, pour ne pas devenir un assassin comme eux. Oui... il se voyait lui, tout craché. En moins pathétique. Disons que Rueben était l'image parfaite de Darren à son arrivée ici. Incroyable !!
Bouleversé, le blondinet ne sut quoi rajouter.Il finit tout de même par dire.

- Ok, Rueben. C'est ton droit et je comprends tout à fait pourquoi tu t'y refuses mais... ne fais pas les même erreurs que moi d'accord ? Je veux dire... tu me ressemble tellement que j'ai peur que tu suives le même chemin. C'est idiot je sais... moi aussi j'étais fort comme toi au départ, des idéaux plein la tête et le désir de rester moi-même, de ne pas devenir comme ces fous. Je n'ai pas la solution... mais ne les laisse pas penser qu'ils peuvent t'atteindre. Et surtout, surtout... ne t'attache à personne. Personne. Y en a qui te diront de te trouver des amis pour t'épauler, ne les écoutes pas. Ils se serviront de cette amitié pour te détruire. On ne peut compter que sur soi-même ici. Crois moi je... je sais de quoi... de quoi je parles...

Ses yeux se brouillèrent de larmes. Oh non... encore ?! Mais il n'y pouvait rien. Ce qu'il disait lui arrachait le cœur. C'était vrai malheureusement, il avait finit par le comprendre mais trop tard. Beaucoup trop tard. Et il repensait à Kristinna, Schuichi, Diva, Eileen... tant de gens qu'il aurait aimé protéger, et qui étaient tous morts. Sauf peut-être Diva... restait-il seulement un espoir après tout ce temps ?
Essuyant vivement ses larmes, Darren s'excusa :

- Désolé... je suis à fleur de peau. J'ai vécu pas mal de trucs dégueulasses et dès que j'y pense je pleure comme une fontaine c'est plus fort que moi. Enfin tout ça pour te dire de faire attention à toi. T'es un type bien.

Il lui sourit doucement, espérant que Rueben puisse se porter bien mieux que lui. Mais ça... ce n'était pas sûr du tout.

C’est vrai que Darren et Rueben avaient énormément de points communs. Si s’était le cas dans tout, l’adolescent espérait ne pas finir comme lui, s’était flippant, si Darren était devenue un canard boiteux en trois ans, il ne voulait pas s’imaginer ce qu’il allait traverser. Mais il savait qu’il n’y échapperait pas…cependant il espérait au moins ne pas se faire violer, il avait déjà était sali comme ça pendant dans années…Darren insista pour qu’il garde le couteau, impossible , Rueben ne voulait pas….tout sauf un couteau…revoir sans cesse la scène de son homicide involontaire le rendait malade. D’un coté il avait fait justice mais de l’autre il s’était réduit à être comme son père ou comme les monstres de ce pensionnat…

« Certes il ne viendra pas ici mais quand tu sortiras , tu seras encore faible , cela repartira de nouveau dans un cercle vicieux ! Alors gardes le ! »

Malgré son renoncement pour prendre l’arme, l’adolescent le prit pour finalement quelques minutes la faire tomber au sol car il ne pouvait supporter tenir l’arme du même genre qui avait tué son père…il se sentait coupable…Darren fut surpris de l’attitude de Rueben à croire qu’il s’attendait à autre chose de sa part…c’est sure , le jeune homme n’était pas du même gabarie que les autres. Il était calme, posé et ingénu. Le blondinet finit ensuite par lui expliquer sa réaction, il avait l’impression de voir un miroir…Rueben le regarda bizarrement essayant de comprendre, mais ce dernier finit par parler à cœur ouvert , apparemment le beau brun lui ressemblait énormément sur sa vision de voir les choses. En clair Darren s’était Rueben en brun !

« …Ce qui est flippant…pour moi…ce n’est pas le fait que nous nous ressemblions sur notre façon de voir les choses….mais plutôt se que tu me dis…car désolé de te dire ça….je n’ai pas envie de finir à ta place…je n’ai pas envie de commencer à subir un nouvel enfers, j’ai assez subis cela durant sept ans…je vais quand même essayer d’appliquer ton conseil…Or, je compte être ingénu… »

Rueben avait des idées pour survivre et tout ça sans violence, il savait parler, voilà ce qu’il l’aiderai à survivre avant les poings. Darren ne se sentait pas très bien, il avait les larmes aux yeux. L’adolescent ne savait pas quoi faire…D’un coté le voir dans cet état faisait peur à voir, il ne voulait pas finir dans un lit à pleurer sur son sort…non, il pouvait pas l’admettre. Il n’était pas condamné comme pour une maladie mortel , là il avait le choix…on a toujours le choix alors Rueben ferait en sorte de prendre les bons…Il se releva de sa chaise pour prendre sur la table de chevet de Darren un paquet de mouchoirs. Il lui donna ensuite pour qu’il sèche ses larmes.

« …Je comprends…ne t’inquiètes pas…j’y songerai….merci »

Oui, Darren avait vraiment l'impresion de se regarder dans le miroir avec Rueben en face de lui. Il ne pensait pas un jour trouver ici quelqu'un qui pense et réagit comme lui pour les même choses. La différence, c'était le temps qui les séparait. Pas seulement leur âge. Disons que Rueben était le début... et Darren la fin. Enfin on ne le souhaitait pas pour Rueben ! C'est de ça aussi que Darren avait peur, et ils avaient la même crainte, c'était le petit brun finisse comme lui. Mais peut-être possédait-il quelque chose que Darren n'avait pas eu et qui lui sauverait la mise ? Sait-on jamais, en tout cas le blondinet le lui souhaitait fortement. Si il ne prenait pas le couteau, c'est qu'il avait confiance en une autre manière. Tant mieux.
Le nouveau aussi avait vécu des choses horribles. Même en dehors des murs d'Anguish on pourrait trouver l'enfer. Mais son siège était ici. Dans tous les cas, Rueben n'était pas au bout de ses peines. L'aventure venait tout juste de commencer...

Darren hocha la tête, comprenant bien son interlocuteur. Rester ingénu hein ? Darren en doutait... on verrait dans trois ans... s'ils étaient encore vivants tous deux. Et c'était peu probable, surtout pour Darren. Enfin bon, on ne sait jamais.
Et puis Darren se mit à pleurer en pensant à tous ceux qu'il aimait et qu'il avait perdu. Rueben lui tendit un mouchoir en lui disant qu'il ne devait pas s'inquiéter et qu'il songerait à ses paroles. Sans prendre le mouchoir, Darren répliqua :

- Et en même temps... qu'est-ce que c'est dur d'être seul... on crève dans son coin, on se ronge, on s'enferme dans sa coquille et ça n'arrange pas mieux les choses. Bon...

Darren jeta un œil à la porte du bureau de l'infirmière, puis tenta de bouger. D'abord les mains et les bras, ce qui apparemment fonctionnait bien. Il s'appuya alors sur le matelas pour essayer de se redresser davantage et s'assoir vraiment. Il gémit sous la douleur mais alla jusqu'au bout. La douleur au niveau de son cœur était cuisante. Il posa une main sur sa blessure toute propre et à peine cicatrisée, puis fit mine de vouloir basculer ses jambes hors du lit.

- Aides-moi à me lever.

Quoi ?! Ah bah il était précoce le gars ! Non en fait, comme d'habitude, Darren prenait la poudre d'escampette à peine remis ! Pourquoi ? Il détestait l'infirmerie et le fait de rester immobile dans un lit.

« J’avoue mais je préfère prendre cet option que de me faire casser la figure par je ne sais qui »

Répliqua-t-il en soupirant. Darren ne faisait que de déprimer, cool les nouvelles rencontres dès son arrivé. Pourtant Rueben savait qu’il était gentil mais le voir si défaitiste et si déprimant faisait mal au cœur…L’adolescent reposa le mouchoir, tant pis pour lui, il avait au moins essayé d’être une épaule sur laquelle il pouvait pleurer. Rueben alla pour s’asseoir quand Darren décida de vouloir prendre la poudre d’escampette et qu’en plus de cela il lui demandait de l’aide. Le jeune homme le regarda de travers finissant par croiser les bras.

« Rêves ! Je ne t’aiderai pas ! Puis zut , je ne vois pas pourquoi je reste ! T’es qu’un maso , c’est tout ce que tu es ! Et je rajouterai même débile ! C’est vrai tu donnes le bâton pour te faire battre Darren ! Tu n’es même pas à plaindre ! »

Rueben avait dit cela sur un ton sec , il était aberré de l’attitude de son ami. Ne le laissant pas répliquer sur le coup , il rajouta par la suite :

« Tu l’as dis toi-même que tu es en sécurité ici ! Et tu as dis toi-même que n’importe où , que ce soit ici ou dehors , tu es SEUL ! Alors restes là ! En plus tu n’es même pas guérit ! Tu veux vraiment entrer dans la cage aux lionq alors que tu as cette chance de te rétablir et de survivre quelques jours supplémentaires ? Dans ce cas , vas y fais le ! Mais se serra sans moi ! Je n’ai pas envie d’avoir ta mort ou ta prochaine connerie sur la conscience ! »

L’adolescent le regarda de travers avant de se diriger vers la porte. Arrivé devant celle-ci, il finit par se retourner en disant d’un sec et à la fois déçu du comportement de ce dernier…

« …Tu as vraiment raison sur une chose Darren , il ne faut pas faire confiance aux gens, j’ai étais stupide d’ espérer à l’instant une quelque conque amitié de ta part ! en revanche tu t’es trompé sur une chose , on ne se ressemble pas , je suis plus intelligent que toi c’est sure ! »

Darren s'attendait à une aide de la part de Rueben, mais non. Bien au contraire. Celui-ci refusa catégoriquement et le traita de masochiste, de débile et enfin qu'il ne faisait que donner la bâton pour se faire battre. Le jeune homme jeta un regard sidéré au nouveau. De quoi ? Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Il écouta ses mots secs, il semblait vraiment remonté à cause de son attitude. Immobile, Darren le regardait, les sourcils légèrement froncés. Est-ce qu'il était blessé par ces mots ? Pour le moment il était trop secoué pour le dire. Rueben finit par se lever et se diriger vers la porte de l'infirmerie. Darren le suivit du regard, puis regarda ses pieds, bouche bée. Là, autant dire qu'il venait de prendre un sacrée claque. Un coup de massue même.

Masochiste lui ?! N'importe quoi... il demandait rien à personne lui, il se mettait dans un coin et puis c'est tout. Prendre des coups, c'était bien la dernière chose dont il avait envie ! Lui tout ce qu'il demandait au contraire c'est qu'on le laisse tranquille et qu'on ne lui cherche pas des noises. Mais pas ici, pas dans cet infirmerie. Il y avait passé trop de temps, il ne supportait pas cet endroit, c'était un source de souvenirs.
D'un souvenir en particulier qui le mettait mal à l'aise.
Rueben , arrivé à la porte ajouta que sur un point il avait raison : ne faire confiance à personne. Mais tort sur un autre point : il n'était pas comme lui, mais plus intelligent.
Il fallut un petit instant à Darren pour réagir en répondant d'une voix tremblante :

- Ouais... tu as sans doute raison. A plus. Si tu croises Keiji fait attention. Et prends soin de toi.

Drôle de réaction quand on vient de se faire insulter et lancer des insanités en pleine poire. Mais c'était du Darren tout craché ça. Mais il se retenait de pleurer, il tremblait de tous ses membres.
L'infirmière revint à ce moment là, elle avait du tout entendre. Elle se planta devant lui, les poings sur les hanches. Darren leva les yeux sur elle.

- Il a raison hein ? Je suis taré... je suis devenu fou...

- Oui, comme tous les autres. Allonges-toi, Darren.

- J'aime pas rester ici... regardes je tremble de partout !

- Parce que tu es fatigué et que tu as de la fièvre ! Bon sang de bonsoir, Darren quand est-ce que tu vas écouter ce qu'on te dit ? Allonges-toi maintenant et reposes-toi. Ce gamin il est peut-être nouveau mais il en a dans la caboche mine de rien. Vas pas chercher des histoire et reste ici pour reprendre du poil de la bête. Je vais t'aider à sortir de cette foutue dépression moi tu vas voir ! Dans quelques semaines tu seras sur pied et plein d'énergie ! Aller hop !

Darren finit par hocher la tête et se rallongea, aidé par l'infirmière. Elle lui arrangea ses oreillers, et remit un bandage tout neuf autour de son torse. Puis elle lui fit boire un cachet, éteignit les lumières, et disparut dans son bureau. Fixant le plafond, Darren pleurait en silence. Il savait qu'ils avaient tous raison. Keiji, Rueben, l'Infirmière...
Darren se tourna lentement dans son lit, et ferma les yeux en ravalant ses sanglots. Il sentit ses paupières extrêmement lourde. Il sourit. La garce, un somnifère...
Il soupira, et tomba dans un profond sommeil sans rêve.

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