Au grand air... [Bethany]

Invité

Comment expliquer cette sensation très brève de liberté ? C'est pas si simple que ça, pendant un moment, en rentrant dans la cours extérieur, Jason c'était sentit en liberté. Il avait les yeux fermés et le sourire aux lèvres. Mais, en ouvrant de nouveau les yeux, le jeune homme soupira. Voila ce que c'était cette sensation très brève de liberté. L'impression d'être dehors, seul et libre sans vraiment y être. Oui, ici on était souvent dehors, presque jamais seul et jamais oh non... jamais libre. Voila ce que ressentait ce jeune homme en étant en plein milieu de la cours extérieur. Il se sentait pour une fois seul. C'était ça qui lui valait ce petit sourire sur le visage, être seul pour une fois sur cette fichue île.
Pour Jason, la prison, il avait déjà connu mais cette prison là... si quelqu'un lui avait dit qu'elle existait, il aurait tout fait pour ne pas être obligé de rentrer dedans. Malheureusement, pour une fois dans sa vie, il avait fait une erreur, mais cette erreur fut la plus grosse de toute sa vie. Il avait recommencé à tuer, voila pourquoi il était ici. Enfin, c'est ce qu'il pensait. Peut être enfaite que ce n'était pas la raison de son arrivée sur cette île. Enfaite, Jason n'en savait rien du tout. Oui, car personne n'avait osé dire à ce jeune homme le pourquoi du comment il avait atterrit ici. Lui en tout cas, n'en savait rien du tout et c'est bien cela qui le rendait hyper triste. A ce moment là, le jeune homme avait envie de hurler tout ce qu'il pouvait ou bien de pleurer toutes les larmes que sont corps pouvait contenir. Mais Jason ne fit rien. Il s'assit simplement en plein milieu de la cours extérieur et il referma à nouveau les yeux. Le vent sur son visage était alors son seul et unique ami.

Soudain, Jason entendit des bruits de pas. Ceux-ci se faisaient tout petits et assez lointains mais il savait que ces derniers allaient se rapprocher de lui. Et l'homme assit avait bien raison car le bruit s'amplifia et le jeune homme entendit une voix féminine. Sans ouvrir un seul œil, Jason ne dit rien. Il fit comme ci rien ni personne ne le dérangeait.

Enervé, voilà l’adjectif qui décrivait le mieux l’état d’esprit de Bethany ce jour-là. La journée avait pourtant bien commencé. Elle n’avait fait aucune mauvaise rencontre, la nourriture qu’elle avait avalée était plutôt moins infecte que d’habitude et pour couronner le tout, elle avait profité de quelques gouttes d’eau tiède pour sa douche. Puis elle avait croisé dans les couloirs Amy, une fille qui faisait partie de leur petit groupe de rébellion. Tout de suite elle comprit que quelque chose clochait. Elle avait une petite mine, semblait plus que stressée. « J’ai pas arrêté d’y repenser, on peut pas faire ça, Beth’ », lui avait-elle chuchoté.
Bethany l’avait tout d’abord regardée, sans comprendre ce changement soudain de position. Elle qui semblait si confiante en elle et déterminée à quitter cet Enfer, elle ressemblait maintenant davantage à tous ces pensionnaires effrayés à l’idée de tomber dans les griffes des surveillants. Bethany la regarda, l’air sévère. Elle aurait bien voulu lui crier dessus et la ramener à la raison, mais le couloir était loin d’être désert et il suffisait d’un mot de trop pour qu’un indésirable comprenne de quoi elles parlaient. Beth’ la prit ainsi par le bras, le serrant sans même se demander si elle lui faisait mal. Elles quittèrent ainsi le couloir pour bifurquer vers un autre. Beth’ vérifia qu’elles étaient bien seules et jeta un coup d’œil furtif à l’unique caméra du lieu, sachant qu’on pouvait les voir mais pas les entendre. Elles s’arrêtèrent et se firent face. Parlant à voix basse, Bethany lui demanda enfin ce qui lui prenait.

« On peut pas faire ça » répéta-t-elle. « On y arrivera jamais, c’est la mort assurée
- C’est la mort assurée de rester ici ! Tu crois vraiment que tu vas survivre longtemps comme ça ?
- Mais c’est trop dangereux. Et puis je crois qu’ils savent…
- Mais bordel Amy, arrête ta parano. Ils ne savent rien du tout ! Et… »

Des pas se firent alors entendre et deux jeunes filles de seize ou dix-sept ans arrivèrent dans leur direction. Elles ne semblaient guère méchantes et n’avaient pas l’air d’avoir surpris leur conversation. Beth’ et Amy se turent alors qu’elles passaient devant elles puis disparaissaient à l’autre côté du couloir. Une fois de nouveau seules, Bethany lança un regard méfiant à la fille qu’elle croyait son alliée.
« Tu en as parlé à quelqu’un ?
- Bien sûr que non ! Je te dis juste qu’il vaudrait mieux ne pas faire ça. Il vaut mieux attendre et…
- Attendre la mort ? »

Un silence passa. Alors qu’Amy semblait captivée par ses chaussures, fuyant les yeux de son interlocutrice, Bethany ne la quittait pas du regard. Elle savait qu’elle ne changerait pas d’avis. Serrant les dents, elle posa une main sur le mur, lui bloquant le passage. Comment pouvait-elle les lâcher comme ça ?

« Tu veux la vérité Amy ? Je croyais vraiment que tu étais comme nous, mais au fond tu n’es qu’une nana faible et peureuse, et seule tu ne survivras pas deux semaines de plus ».

Amy releva enfin la tête, elle avait enfin réussi à la faire réagir.
« C’est pas vrai, répondit-elle en secouant nerveusement la tête, je ne veux pas mourir dans un truc qui est voué d’avance à l’échec, c’est tout ! »

Sur ces paroles, elle poussa Bethany et partit en marchant vite. Beth’ vacilla et se retint au mur, évitant de peu la chute. Elle étouffa une injure et suivit son ancienne complice, furieuse. Après un petit instant, elle la vit passer la porte donnant sur la cour. Elle sortit à son tour et s’approcha d’elle, sans même remarquer le pensionnaire, assis en plein milieu. Elle l’attrapa une nouvelle fois par le bras.

« Je te jure que si tu en parles à quelqu’un, je te tue ! »

Elle l’avait presque crié. C’était bel et bien une menace, et elle espérait bien que ça suffirait. Les deux jeunes filles se regardèrent quelques secondes puis Bethany la relâcha. Elle la regarda ensuite s’éloigner alors qu'Amy lui ordonna de lui "foutre la paix". C’est à ce moment là que Bethany remarqua enfin le jeune homme en plein milieu. Amy aussi l’avait apparemment vu. Tout en reculant, cette dernière faillit tomber sur lui et lâcha plusieurs jurons avant de quitter l’endroit sans même une excuse.

Ils n’étaient à présent plus que deux, et Bethany le trouva tout de suite étrange, assis et immobile. Depuis combien de temps était-il là et avait-il entendu et surtout compris ce qui s’était dit ? Elle s’approcha ainsi de lui, respirant une longue bouffée d’air qui la calma un peu. Puis s’assit à côté, en silence.

» Faerie || Bethany ||
» Entrez dans la danse... [Bethany]
» A chaque tour suffit sa Reine [Bethany]
» Un souffle glacé {Bethany}
» Bethany Johns, Rebelle