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 La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen

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Henry Shelley
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MessageSujet: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 1:15

Le froid était mordant, même sous la grosse veste. Henry avait fait un feu, on ne l’avait pas encore raccroché au chauffage. Son pied n’était pas encore totalement rafraîchi et au moins, grâce à la température, il ne sentait plus un seul de ses orteils. C’était l’heure de surveiller les extérieurs. Trois fois par jour en moyenne, il était censé chausser ses bottes et faire un tour dans les environs, vérifier qu’aucun objet non identifié ne s’était posé sur la plage ou qu’aucun gang d’indiens ne préparait la révolution dans les bois. Le vent froid était comme son souffle, les arbres comme les barreaux de sa propre forteresse. Quiconque dépassait la lisière s’exposait à une rencontre malvenue avec celui qui se voyait déjà propriétaire des lieux. Henry baladait ses doigts écorchés sur un fusil de chasse qui ne le quittait presque jamais. Ce soir personne, ce qui n’était pas si exceptionnel. La plage était aussi nue qu’un dos de main et il regretta de ne pas savoir jouer d'harmonica. Il reprit le volant et fit la route inverse en déviant légèrement de la trajectoire initiale. Il ne s’arrêta pas à la cabane et gara le véhicule juste au pied du château. Voilà bien une semaine qu’il n’avait vu personne. On l’avait bipé une fois mais il avait fait le sourd et, n’ayant pas reçu de rappels, en avait conclu que ça s’était réglé sans lui.

Il longea le bâtiment. En fait il n’aimait pas tellement le château. Son terrain à lui était tellement plus grand, tellement plus désert, tellement plus intime. Dans les couloirs, il réalisait davantage à quel point son sort était proche de celui des gamins, prisonnier de cette île bien que salarié. Il était à vingt mètre du mur. Les petites lucarnes le regardaient comme autant d’yeux sur le dos d’Argus. Précisément il aurait pu dire à quoi ils correspondaient. Autour de lui, tout un tas de spots balayaient le goudron. Une voix jaillit de sa poche, la télécommande. « Shelley, c’est vous ? ». Pas de problème, pas d’alerte. Il cracha son mégot et aperçu une petite lumière passer derrière une des minuscules baies vitrées. Un briquet, ou une bougie ou une lampe de poche. Celle là c’était le dortoir B des garçons. Henry se souvint qu’ici il avait tous les droits. Il imagina une dizaine de garçons dans leur pyjama gris se raconter des histoires d’horreurs et cela le fit frémir. Il épaula son fusil, visa et tira. A l’intérieur, la vitre explosa en un millier de petits éclats de verre. Il entendit aussi des exclamations et des râles ou des jurons. Deux minutes s’écoulèrent avant qu’un surveillant n’entre dans le dortoir, ne passe sa tête par la fenêtre et voit Henry, en bas. Les deux hommes éclatèrent de rire et le surveillant rentra la tête pour faire sortir les garçons. Le matériel n’était guère plus précieux que les élèves, quel gâchis. Pauvre vitrier.

Le surveillant descendit avec les neuf garçons. Ils étaient en pyjama donc, et la température extérieure avoisinait les moins dix degrés. Pour cette période de l’année c’était encore correct. Pendant les très grands froids, on les faisait courir dehors des fois. Ou couper des arbres, ce genre de chose qui réchauffe. Le mec en choisit quatre dans le tas et leur ordonna d’aller chercher de quoi ramasser les débris. Puis il les envoya de nouveau à l’étage. Pendant ce temps, les cinq autres n’avaient qu’à prier pour que ça aille vite et qu’ils ne meurent pas de froid avant. Le surveillant revint avec deux cafés. Il était bien celui-là. Il avait un peu neigé. Les gosses étaient pieds nus, évidemment. Henry en reconnu un. Difficile d’oublier ce visage rond, cette bouille dodelinante d’enfant (surgelé).

« -Salut Carson, sourit-t-il ».

L’autre surveillant lui souhaita une bonne nuit et rentra. Henry dit qu’il en prenait un. C’était comme il voulait. Il alla se servir un second café, alluma une cigarette qui, à cause du froid, s’éteint environ cinq fois puis chopa Alex par les cheveux et le poussa devant lui. Un peu bourru, il lui ordonna juste de le suivre. Ils rejoignirent le 4x4 noir. Henry prit la place près du volant et plaça le petit à côté. Il était vraiment curieux, le petit Alex. L’hiver lui rougissait les joues et on aurait pu croire qu’il avait huit ans. Un grand enfant. Henry ne dit rien et conduit son bolide jusqu’à la cabane. Il se gara, contourna la voiture, fit sortir le gosse et le poussa à l’intérieur. Il referma à clef la porte sans rentrer et le laissa seul un moment. Le temps d’aller bidouiller le compteur.
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 3:22

Alex avait collé ses mains à sa bouche, et soufflait. Ca lui réchauffait un peu le bout des doigts, la paume des mains, et le menton. Un peu, mais s’était toujours mieux que rien du tout. Il fixait aussi le mur du château qui lui faisait face. Il fallait qu’il se concentre sur quelque chose, pour oublier le froid mordant qui lui donnait l’impression d’être transpercé par un millier d’aiguilles. Ou un millions plutôt. Par des lames. Oh et peu importait : il avait froid, et se demandait si son cerveau n’allait pas bientôt geler. Il allait mourir comme ça, d’une mort lente et douloureuse. Très douloureuse. Putain, il donnerait n’importe quoi pour mourir jeté dans un four. En attendant que les quatre garçons accomplissent la tâche qui leur avait été assignée, les cinq autres se serraient autant qu’ils pouvaient. Comme des pingouins sur la banquise. Alex aurait bien aimé être un pingouin, et pouvoir glisser sur le ventre dans la neige. Non, ne pas penser à la neige. A un truc un peu moins froid. Alex tentait encore de frotter ses orteils les uns contre les autres. Et dire que la première fois qu’il avait vu la neige tomber, ça l’avait mit dans tout ses états. Petit naïf, va. En attendant il ne sentait plus ses doigts de pieds. Même si les garçons revenaient rapidement, il ne pourrait pas retourner dormir à l’intérieur : il n’avait plus de pieds. Le froid semblait griffer ses joues, les dents serrées (comme si ça allait l’aider à avoir un peu moins froid), et les larmes aux yeux. Est-ce que s’il pleurait ses larmes deviendraient de la glace. Ca aurait put être amusant dans d’autres circonstances. Là il pensait surtout aux engelures qu’il allait avoir.

Un des garçons marmonna un bref juron lorsque les garçons envoyés cherchés de quoi nettoyer les débris de verres brisés furent envoyer nettoyer le verre brisés. Eux n’avaient pas complètement froid aux fesses (aux pieds surtout, aux pieds !). Celui qui avait eut la mauvaise idée de sortir une lampe de poche pour chercher ses lunettes qui avaient été envoyées au sol par un autre était un crétin finit. Et de toute façon pourquoi est-ce qu’il avait eut à sortir ses lunettes ?

Un peu plus tôt, huit des neufs garçons (l’un avait râlé en disant être fatigué et s'était couché rapidement) discutaient sexe dans leur dortoir. Ils parlaient des filles, de ce qu’ils avaient lu, vu, de certaines pratiques exercées sur l’île (par les adultes, bien entendu)… Alex écoutait plus qu’il ne participait : L’hôpital dont il venait n’était pas très riche en revues ou films porno, il n’avait pas de quoi alimenter la conversation. Puis Untel (Alex avait un mal fou avec les prénoms) avait fait tomber les lunettes de Machin à cause d’un geste supposée illustrer ses propos un peu trop appuyé. Du coup Machin avait sortit une lampe de poche pour les retrouver. Et le coup de fusil l’avait finalement coupé dans son élan. Et maintenant il était dans le froid, les pieds bleus, et sans ses lunettes. Alex esquissa un bref sourire avant de frotter ses joues glacées, puis ses avants bras. Il soufflait doucement et observait la fumée qui sortait de sa bouche, complètement absorbé.

La présence (la voix surtout) du garde-chasse lui fit lever les yeux vers lui, laissant tranquille les bouffées vaporeuses qui s’élevaient dans les airs. Alex cligna deux trois fois des yeux (même faire ça lui faisait mal). Alex ne voyait pas Henry Shelley. Il voyait juste une énorme veste et un café. Les chances pour qu’il lui prenne au moins l’un des deux étaient minime mais pas impossible, non ? S’asperger de café n’avait jamais traversé l’esprit d’Alex auparavant, mais bien des choses avaient changées depuis son arrivé sur l’île. Ce soir il se serait plongé dans un bain de n’importe quelle boisson brûlante avec plaisir. Mais Alex continua à se frotter les bras (son enthousiasme avait cependant légèrement baissé), bredouillant simplement qu’il ne s’appelait pas Carson, se plongeant dans des explications confuses qui ne semblaient pas particulièrement intéresser son interlocuteur. Du coup Alex continua son monologue avec son voisin, chuchotant encore plus. Il n’était pas fatigué, pas du tout, mais pour le coup il aurait bien aimé être au chaud (toujours plus qu’ici) dans un lit.

Quand le garde-chasse l’attrapa par les cheveux, Alex poussa un bref cri de surprise autant que de douleur (et autant que pour dire qu’il n’appréciait pas se traitement, mais ça il aurait mit sa main à couper que Shelley s’en foutait pas mal). Cependant il se laissa faire, docilement, et se montrant raisonnable pour une fois : il ne protesta pas, ne tenta pas de plaider sa cause en jérémiades, mais grimpa dans la voiture. Au moins il faisait plus chaud que dehors. Le trajet ce fit en silence. Alex observait le paysage qui défilait derrière les vitres. On ne voyait rien du tout. Vraiment rien.

D’ailleurs Alex n’avait pas plus envie que ça de sortir du véhicule. Il n'aimait pas Shelley. Mais il n’avait pas vraiment le choix, et se retrouva rapidement à l’intérieur de la cabane qui semblait abriter ou un ours plutôt propre et qui avait un certain sens du rangement, ou un humain qui lui au contraire ne semblait pas connaître ses deux choses là. Mais Alex ne s’attarda pas sur la déco, et se précipita vers la porte qu’il tenta d’ouvrir. Comme dans les films qu’il avait vu il jeta son épaule et tout son poids par la même occasion contre elle, se maudissant de ne jamais beaucoup manger. Ses efforts étant vains, il se planta donc au centre de la cabane pour s'attarder sur la déco. O joie. Alex se précipita cette fois vers le lit, ou il se glissa dans un pull, tirant le plus possible dessus pour tenter d’entrer en entier dedans. Ce fut peu concluant. Mais il avait un pull. Et il faisait plus chaud que dehors.
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Henry Shelley
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeSam 24 Déc - 19:49

Boutons rouges, fils bleus, aucune notice, génial. Depuis qu’il habitait là, Henry n’avait encore jamais eu de problème avec les correspondances d’eau et d’électricité. Ce froid, ça n’était pas très excitant. En bas, ils lui téléphoneraient sûrement quand ça retomberait. Il bidouilla la barre qui le reliait au gaz. A l’intérieur, les plaques s’allumèrent. D’ici quelques mois, il irait réclamer qu’on installe le compteur à l’intérieur. Depuis le dernier incident, il ne recevait plus l’eau non plus. Foutue structure. Personne ne viendrait lui refaire la tuyauterie et quand il fera moins froid, il faudra aussi qu’il pense à aller chercher du matériel à moins de renoncer au luxe d’une douche chez soi pour toujours. Il rentra et trouva Alex recroquevillé dans un coin. C’était amusant. Sur son dossier il s’appelait Carson mais lorsque l’on avait essayé de l’enfermer il hurlait tout ce qu’il pouvait que son nom était Alex. Comme tu veux mon garçon. Henry faisait plus confiance aux délires de ses enfants qu’aux tampons sur le papier. Alex lui allait mieux. Il prit une bouteille d’eau de sa réserve et la mit à chauffer dans une casserole. Pour se faire un thé ou des pâtes ou quelque chose qui serait en mesure de le réchauffer à l’intérieur. Il rempli aussi un grand verre de whiskey.

Le gosse avait encore plus froid. Quelle jeunesse. Ses pieds étaient bleus. Pas très costaud mais téméraire puisqu’il s’était déjà servi dans le tas de pull qu’Henry avait récupéré la semaine dernière, en prévision justement. Il avala sa dose de remontant et abandonna sa veste. La température intérieure était devenue plutôt douce mais après un séjour pieds nus dans la neige, ça n’empêcherait pas le gosse de crever. Il se resservi un verre et s’assied à côté d’Alex, sur le matelas qui lui servait d’avantage de paillasson. La crosse de son révolver dépassait de sa ceinture. Ayant ralenti ses activités à l’intérieur du château, il avait abandonné la télécommande. Encastré sur le tableau de bord de la voiture, il avait juste un écran qui repérait les adolescents fuyards grâce à la puce qu’on leur implantait. Un joujou fort pratique qui lui permettait d’arriver souvent au bon endroit au bon moment. Alex était trop frigorifié pour rouler des yeux angoissés. Henry passa une main pensive dans ses cheveux brunis par l’humidité. Il avait choisi Alex parce qu’il avait vraiment une tête de gosse et que les enfants c’est bien, ça égaye une maison.

« -Alex, tu planes encore. »

Il enfoui son visage dans le cou glacé et y passa sa langue en remontant jusqu’à sa joue. Puis il le déplaça juste à côté du feu. Réchauffe-toi petite bête. Henry alla prendre une autre rasade de gin. Il vérifia la charge de son révolver. Dehors le vent couchait les arbres et les déchirait. A l’époque il comparait souvent les petits garçons qu’il chérissait à des petits tigres. Alex avait tout l’air d’un chat bon pour l’euthanasie. Il revint s’asseoir près de lui. Un bestiaux ridiculement maigre. A cet âge là on commence à avoir quelque chose dans les bras, non ? Tant pis, tant mieux. Il l’attira contre lui puis, sans prévenir, quand il estima que le petit était un peu moins bleu que tout à l’heure, le projeta contre le sol et lui bondit dessus. A table.

Noir.
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Alex Bailey
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 5:46

Ce n’était pas d’obscurité dont il avait besoin, mais ça s’en approchait.


Alex vomit. De la bile. Ca le brûlait dans son estomac, dans sa bouche aussi ça le piquait, dans le nez. Il cracha pour enlever le gout amer de sa bouche. Un mélange de bave et de vomit dégoulina lentement sur son menton. Il n’était plus à ça près. Sous le canapé, Alex vit en gros plan des moutons de poussière, la bande magnétique emmêlée d’une cassette éventrée, un crayon, une page arrachée d’un quelconque journal. Il avait lutté pour le repousser. Il s’était débattu, avait hurlé, crié, griffé. Alex se passa les doigts sur le menton, les referma dans le vide. Il voulait crier mais ne réussit qu’à sortir un râle qui se perdit rapidement dans sa gorge. Il avait l’impression que son corps avait été évidé. Alex renifla bruyamment, et il sentit son corps littéralement trembler.

Il se redressa et leva la tête. Vide. Du moins il n’y était pas. Il n’y était plus. Alex s’essuya le nez d’un revers de manche, étouffant un sanglot. A combien de temps est-ce qu’il était du château ? Non, pas du château, pas là-bas. Pas ici non plus. Qu’est-ce qu’il allait dire ? Alex se releva péniblement, sa tête l’élançait. Une douleur cinglante s’est propagé dans son ventre, sa poitrine, prenant la place du tressaillement tiède qui lui parcourait l’estomac.

Toutes les données avaient été chamboulées. Il ressentait encore ce bouleversement soudain et écœurant.

Alex se traîna jusqu’à la porte d’entrée, titubant comme un ivrogne invétéré. Il eu beau tirer et pousser, elle ne s’ouvrit pas. C’eut l’effet d’une morsure froide à l’estomac. Il laissa retomber sa tête contre la porte, ferma les yeux et se mit à sangloter le plus silencieusement possible. Il voulait sortir. Pour aller où ? Il ne voulait pas aller au château. Il ne voulait pas aller sur la plage. Il ne savait pas nager, et l’eau était trop froide, il serait mort de froid. Cette pensée aurait du être drôle, mais elle ne l’était pas. Alex gratta le bois de la porte. Tiens, ses phalanges étaient écorchées.

Il délaissa la porte, attrapa un verre et le jeta contre la fenêtre. Il rebondit sur le mur, et roula à ses pieds. Il le narguait. Alex le reprit et le jeta un peu plus fort. Cette fois il se brisa. Il ne se sentait pas mieux. Il gémit plaintivement, mais personne n’était là pour le prendre en pitié. Tant mieux, il ne voulait pas qu’on le voit. Il alla s’accroupir dans un coin de la cabane. Il voulait disparaître, s’éteindre, qu’on l’oublie. Alex tira le col de son pyjama, enfouit son visage du mieux qu’il pouvait à l’intérieur, se tirant les cheveux. Il hoqueta, tentant de retenir ses sanglots.

« Maman », il a dit voix haute. Il avait faillit mettre « Je veux ma » devant.
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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 22:53

C'était à lui de compter les gamins ce matin. On les réveilles en sursaut, on les laisse se geler dans les salles d'eau et on les récupère pour le petit-déjeuné. Une routine. Il étaient trois à la corvée du matin. Certains étaient plutôt lent au réveil. Il fallait généralement deux ou trois bons coups de bottes pour les lever. Ils avaient l’habitude. Les plus douillets se préparaient automatique. Ils ne voulaient surtout pas être la cible des surveillants. Et d'autres encore étaient déjà réveillés depuis un bon moment. Ils jouaient avec des bouts de ficelles, discutaient et autres conneries du même genre. Parfois même ils s'étaient douchés avant tout le monde. On le savait. Il y avait les caméras. Mais on ne leur disait rien. Il faisaient tranquillement leur vie ces pauvres gosses. Ezequiel compta. Recompta. Encore. Une nouvelle fois. il en manque un avait-il lancé à l'un de ses collègue. L'autre vérifia à son tour. Plusieurs fois. Le troisième s'était souvenu que le garde-chasse était passé hier soir. Il fallait voir celui qui était de garde à ce moment là. Ezequiel laissa se deux compères sur la carreaux. Lorsqu'il y avait des jeunes qui se faisaient la malle, il était de service. Il avait les jambes longues qu'on lui avait dit. Le surveillant de garde hier prenait tranquillement son café dans la salle des machines. Il en manque un ? Oh oui ! C'était ... Comment il s’appelait déjà ? Bailey ... Carson Bailey. Henry l'avait retenu toute la nuit. L’Écossais demanda pourquoi. L'autre haussa les épaules. Merde ! Fallait vraiment tout faire ici.

Ezequiel prit tout de même le temps de récupérer sa carabine et sa veste. Sa télécommande ne quittait jamais sa poche. Il commençait doucement à apprendre à l'utiliser. Après un an de service, il était grand temps, répétaient ses supérieurs. La semelle de sa botte gauche était trouée. Il lança un juron pour lui même. Tant pis .. Il fera réparer ça plus tard. En passant par le hall, l'un des surveillant lui demanda où il allait. J'ai une affaire à régler avait-il cracher au curieux. Ezequiel n'avait toujours pas digéré cette histoire de révolte de la dernière fois. Son nez lui lançait à cette simple pensée. Si le môme n'avait pas une bonne raison d'être las-bas, il lui en ferait baver. Ça oui ! Et à Henry aussi ... Il avait déjà une petite idée du pourquoi de l'affaire. Il ne voulait pas y croire. C'était écœurant. Ce type était écœurant. Aucune morale, j'vous jure ... Zek prit une camionnette. Il ne comptait pas y aller à pied. Il avait tout son temps. Et surtout, il ne voulait pas tremper ses chausettes. Le matin, une épaisse rosée rendait la terre boueuse et trempait les végétaux. Avec sa botte déchirée, il n'allait pas faire long feu. Une main au volant, il arracha de sa poche un paquet de cigarette. Un par un, il prit un mégot, le rangea. Un briquet. Alluma. Le rangea à son tour. Une fumée grisâtre s'entortilla dans l'air avant de s'échapper par la vitre ouverte du véhicule.

Le véhicule dérapa dans un virage, s'arrêta. Ezequiel coupa le contact. Le vrombissement du moteur laissa place au silence forestier de l’extérieur. Il ne sortit pas tout de suite. Il amena sa main au cylindre et recracha une fumée nauséabonde de nicotine. En ouvrant la portière, il laissa tomber la clape avant de l'écraser avec son pied et sortir. Il ne quittait pas la cabane des yeux. Regarda à droit. A gauche. Personne. Il était à l’intérieur ? Un long silence. Il l'appela. Deux fois. Lui somma de sortir. Où est le gamin ? Carson. Pas de réponse. Il jouait avec ses nerfs, le con. Il s'avança déterminé et poussa la porte de toute ses force. La structure sembla se balancer un moment mais le seuil resta fermé. Henry ! Ouvre, bordel ! Personne. Il se recula et allait défoncer la porte mais remarqua le loquet. Il le souleva avec le bout de son fusil. La porte s'ouvrit toute seule dans un grincement sinistre. Un violent relent acide et amère à la fois de repoussa. Il avança, agrandit l'entré et dût se baisser légèrement pour ne pas se cogner le front contre le seuil en bois.

Au milieu du vomit, de la poussière et du désordre, Ezequiel découvrit un enfant. Un enfant apeuré. Bon Dieu, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il eut du mal à le reconnaitre. C'était Carson. C'était lui. Ça puait dans cette cabane. Il se pencha pour attraper la main du gamin et le sortir de force de là. Le jeta à même le sol et, sans même s'en rendre compte, l'acheva d'un violent coup dans les côtes. Il le mit en joug.

Qu'est-ce que tu fous là ? Où est Henry ? Henry Shelley ! Le type qui habite là ! Il est où ?

Il consentit à lui laisser un peu de répit. Autrement, il allait peut-être mourir entre ses doigts ... Il voulait pas de ça. Il fallait le ramener vivant. Pas d'autre conneries. S'il vous plait. Ezequiel balaya le paysage du regard. Il pensait pouvoir le trouver comme ça. Il ne se faisait pas d'illusion. Henry devait être loin. Il regarda une nouvelle fois. Il était là. Tranquille. Comme si de rien n'était, avec sa cigarette à la bouche. C'est pas vrai ... Il comptait le garder là encore longtemps ? Il empoigna le pull de Carson pour le relever et le plaquer contre le mur de la cabane du garde-chasse avant de se tourner vers ce dernier.

Bordel ... Tu peux me dire ce qu'il foutait dans ta cabane, ce gamin ? Et pourquoi il est dans cet état ? Je vais dire quoi, aux autres encore ... ? Il hésita un instant Tu sais ... Il y en vraiment marre de tes conneries.

Son poing toujours fermé sur le pull du garçon, il le train avec lui jusque dans la camionnette. Il ouvrit la portière et lui ordonna de monter.
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 26 Déc - 23:58

Henry Shelley souriait sur le pas de la porte. Les agitations d'Ezequiel déclenchaient toujours chez lui ce paternel sentiment de distance. Il n'y avait aucun problème, sauf dans sa petite caboche de gamin névrosé. Aucun hic, il avait passé une excellente soirée, avait dormi d'une traite et s'était levé léger le matin vers quatre heure, abandonnant son chérubin au pays des cauchemars dorés, le nez dans le parquet. Il avait encore les manches pleines de cambouis mais s'était lavé les mains pour allumer une cigarette et maintenant un surveillant lui faisait le plaisir de venir récupérer le gamin, le graciant ainsi d'un aller-retour encombrant. Aucun froncement de sourcils furieux ni aucun pic ne pourrait entamer sa bonne humeur aujourd'hui. Quand Alex, traîné par la manche, passa la porte, il lui ébouriffa affectueusement les cheveux avec un rire guilleret. Il l'aurait bien gardé un jour de plus. Le salon présentait encore quelques traces de la petite guerre qu'ils s'étaient menés la veille.

« -Quoi ? Il est entier ce gosse, même il a gagné un pull ! Ah ! Je leur colle pas de plomb dans le crâne comme ça, tu sais. »

Il y avait pensé peut-être, en imaginant que le petit pouvait s'échapper. Mais ça aurait été légitime après ça, de le laisser gambader un peu. Peut-être même que si Ezequiel ne s'était pas pointé si tôt, il lui aurait laissé la porte ouverte. Il n'avait rien dans les mains, aucune arme. Il lança aussi que ce gosse, il avait le droit de l'emmener. Le mec de garde lui avait laissé et puis les surveillants n'avaient pas à se mêler de ce qu'il faisait en dehors de son service. Rien ne pourrait le démonter peut-être mais voir Alex s'éloigner l'énervait un peu. Merde il l'avait pas emprunté comme on loue un dvd porno, il avait encore le droit de prendre son pied, non ?
Il dit encore de pas s'énerver contre le gosse, il y était pour rien. C'était pas de sa faute à lui.

Le fond de l'air était encore très frais mais Henry ne portait rien de plus que sa chemise sur le pantalon. Il continua de maugréer que c'était pas de sa faute à lui non plus, que c'était comme ça et que même c'était très bien. Putain que ça l'énervait maintenant qu'on lui reprenne comme ça. Mais il continua de sourire. Il s'approcha de la voiture et s'y appuya.

« - Aux autres tu leur dit que le père Henry a prit sa ration hebdomadaire de chauffage et qu'il vous renvoie le gentil Alex Carson de bon cœur. Arrangez vous entre collègues, je m'en fous. »

C'était vrai, quoi. Il faisait ça depuis des années, ramener des adolescents ici. La moiteur des cachots l'inspirait moins et puis dans sa cabane il n'y avait pas de caméra. Chacun son élément, lui c'était l'air pur, l'air libre.
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeMer 28 Déc - 0:53

Alex ne se fit pas prier, et s’engouffra dans le véhicule avec un hoquet, réprimant une nouvelle fois ses sanglots. Quand le surveillant était apparut, il n’avait même pas réussit à dire quoi que ce soit de compréhensible. Il n’avait rien dit du tout en fait, juste tenter de refreiner ses pleurs au début, puis finalement il avait laissé tomber avant de s’arrêter brusquement à l’apparition du garde-chasse. Dans la voiture du surveillant il se sentait plus en sécurité que dehors. Ou même dans la cabane. Oh mon dieu, pitié, pas dans la cabane. Comme pour marquer un peu de distance entre lui et ladite cabane, dans un mouvement puéril mais justifié Alex se glissa sur le siège face au volant, et colla son visage contre la vite pour regarder la forêt sans la voir. Opter pour une mine renfrognée lui semblait être la meilleure chose à faire pour le moment. Avec un reniflement appuyé en plus. D’une main Alex se massait maladroitement les côtes, il s’essuya le nez d’un revers de manche de l’autre. Il se frotta les yeux aussi, et les joues sur lesquelles des larmes avaient séchées. Il jeta un coup d’œil aux deux hommes dehors, puis recolla son nez contre la fenêtre, ramenant ses jambes contre lui. Il calla son menton contre ses genoux. Alex commença à se ronger l’ongle d’un doigt, mordillant la chaire morte par la même occasion. Tiens, ses ongles étaient noirs. D’un côté la cabane qu’il évitait soigneusement de regarder, de l’autre la forêt dans lequel se trouvait quelque part le château. Alex n’aurait pas été capable de dire où il se trouvait exactement, déjà à la base il avait un sens de l’orientation presque inexistant, et de l’autre il n’avait pas vraiment eut beaucoup l’occasion de sortir dudit château. On lui avait simplement raconté à peu près comment était l’île.

Se grattant pensivement le lobe de l’oreille, Alex continuait de fixer les arbres. D’ici peut être moins d’une heure il serait de nouveau au château. Vu la réaction du pion qui était passé le récupérer, il allait en voir de toutes les couleurs. Du moment qu’il ne voyait plus le garde-chasse, ça ne semblait plus un problème. Ou alors un plus petit problème. Si, c’était un très gros problème en fait. Alex ne voulait pas qu’on lève la main sur lui, encore. Il ne voulait plus qu’on le touche, qu’on lui parle. Il voulait qu’on lui fiche la paix. Dehors, la forêt semblait beaucoup moins hostile qu’hier soir.

Alex pouvait le faire. Sans problème. C’était facile. Tellement facile. A la portée du premier venu. Une opportunité qui ne se présenterait pas deux fois. Il se redressa très légèrement, jetant un nouveau coup d’œil aux deux autres dehors. C’était maintenant, ou jamais.

Il déplia lentement ses jambes, jeta un nouveau coup d’œil dehors, du côté du surveillant et du garde-chasse. Etira un bras vers le loquet. Maintenant. Brusquement il ouvrit la porte et sauta dehors avant de se mettre à courir droit devant lui. Il ignorait du mieux qu’il pouvait son corps endolorit qui le suppliait de s’arrêter. Au lieu de ça, il continuait à courir. Il se rendit compte qu’il n’avait pas non plus beaucoup eut l’occasion de courir depuis qu’on l’avait placé à l’hôpital. Assez vite il eut un point de côté qui le ralentit. Sa gorge le brulait, ses jambes aussi étaient douloureuses, mais il ne devait pas s’arrêter. Alex dérapa dans la boue, il se rattrapa au dernier moment et se remit à courir. Il hésita à jeter un coup d’œil derrière lui. Non. Il ralentit un peu, encore un peu. Merde, putain, aller jambes, portez-moi un peu plus loin ! Finalement il s’arrêta pour s’appuyer contre un arbre, plié en deux, soufflant comme un aspirateur fou furieux. Le visage d’Alex avait prit une teinte rouge inquiétante. Il avait des vertiges. Il se laissa finalement tomber lamentablement par terre, derrière l’arbre. Se cacher du mieux qu’il pouvait, et se retenir de jeter un coup d’œil en arrière pour voir ou était les deux autres. Pas loin surement. Alex enleva le pull qu’il portait. Il avait trop chaud. Sauf à la gorge ou il avait froid. A moins que ça ne le brûlait. Il frissonna et laissa sa tête retomber contre le tronc de l’arbre, reprenant son souffle. Il allait crever. Ses poumons étaient sur le point d’exploser, chacun de ses membres lui faisaient mal.
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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeVen 30 Déc - 1:01

Henry, Henry, Henry ... Il n'y en avait pas deux des comme lui. Et d'ailleurs, on remercie l'humanité de ne pas en avoir fait deux. Des Henry comme celui-là, ils étaient bons à être enfermés sous clefs et à ne jamais ressortir. Et sa présence sur l'île confirmait ce que pensait Ezequiel de son collègue. Une abomination née de la perversion. Voilà ce que c'était que Henry Shelley. Le surveillant ne pu réprimer une grimace d'horreur face au contentement de son ami qui laissait entendre -et le disait d'ailleurs explicitement- qu'il s'était bien amusé avec le gosse. Pauvre enfant, n'est-ce pas ? Oh, il n'avait pas oublié le mauvais coup de la dernière fois, non. Et il n'avait d'ailleurs pas fini de le punir pour cette erreur mais sans qu'il ne comprenne pourquoi, il se mit à ressentir un semblant d'attachement pour ce gosse qui avait enduré ce que Henry avait dût lui imposer. Ce genre de pratique, c'était contre nature. Dieu lui-même le punissait, non ? Ce maudit garde-chasse allait pourrir en enfer, c'est sûr. A sa place, il se ferait du soucis pour son âme. Il allait bruler, cet enfoiré.

Entre ça et l'insinuation tout à fait foireuse sur leur petite affaire, Ezequiel n'avait pas envie de le laisser passer. C'était son bocal à lui qu'il aurait dût faire sauter, tiens. On ne laisse pas planer ce genre de sarcasme entre complices. Ça créé des tensions et ça fait monter la pression. Un rien. Un rien et ça explose. Boum ! Personne ne serait au courant, non. Mais un jour, ils allaient vraiment finir par s'entretuer. Eux-deux. Ça bouclerait tout. Que le jeu continue ! Les clowns continuent de danser autour des cadavres et les acrobates font leur pirouettes au-dessus du sol. On évite la gravité. On repousse les limites. Ces gosses allaient finir par s'envoler. Et la direction ne serait pas contente. Celui-là était accroché à un poids. Celui de l'horreur. L'horreur de la forêt. Bon Dieu, ça puait. Un truc âpre. Amère. Le vomit, la nicotine, Henry. Tous ces parfums mélangés qui devenaient, à force, d'une familiarité déconcertante ... On s'y habituait à force.

Je t'en collerai, des chauffages ... Le gosse est censé être avec tous les autres en train de manger. Il claqua la porte avec violence et fit le tour de la voiture, passant sciemment par l'épaule du garde-chasse. T'es vraiment con ...

Merde ! Il comprenait pas que s'il ne passait pas tous les gosses au prochain de service, il allait se faire tabasser ? En fait, il devait même s'en balancer un peu. Un peu beaucoup. C'était l'un des rares cas où les problèmes de l'un n'affectaient pas l'autre. Et ça, c'était rageant. Ça vous crispe la mâchoire et ça donne envie de libérer votre angoisse. Ezequiel n'arrivait pas à se faire à l'idée que son collègue puisse être si indifférent à sa situation. Bon sang, elle était où la solidarité là-dedans ? Et puis, franchement, le surveillant n'avait pas envie d'être mêlé à ses histoires. Henry était un porc. Et même les porcs ne s'adonnaient pas à ce genre de pratique. C'était infâme ... Ne pouvant partir avant d'être sûr d'avoir pourri sa mâtiné comme il avait pourri la sienne, il se retourna pour continuer à le bassiner avec ses histoires d'éthiques, de respect et de moral. Il lui dit aussi ce qu'il avait sur le fond de la pensée en ce qui concernait son âme. Qu'il crève en Enfer ...

Quelque chose l'avait surprit pendant qu'il s'était mit à débattre philosophie -bien que cette conversation tenait plus du monologue que du dialogue. Il en avait presque oublié Carson. Merde ! Il se faisait la malle, le con ! Putain ... Pourquoi ce gamin n'était pas resté sagement dans la voiture ? Décidément, tous ces gosses étaient des débiles profonds ... En s'apercevant qu'il avait laissé filé le pensionnaire, Ezequiel se mit à hurler son nom, enchainant de multiples injures dont seul lui avait le secret. Il chargea son fusil, ne faisant plus du tout attention à son collègue et tira une première fois. Raté. Il tira de plus belle. Il n'était pas en forme ce matin. Constatant qu'il n'avait pas la chance de ce côté, il hurla un "Aller" à Henry en espérant qu'il se bouge le fion pour l'aider à récupérer l'adolescent. Après tout, lui aussi avait sa part de responsabilité. Si un enfant se barrait, sachant qu'il était sous la responsabilité de ces deux-là, nul doute qu'ils allaient le sentir passer.

Prendre la voiture, il songea que ça ne servirait pas. Dans ce genre de situation, inutile de paniquer. Il n'y pensait pas machinalement mais après avoir respiré, il se rappela que sa télécommande traçait les numéros de puce. Il l'avait fait avec Mary et bien d'autres. Il le referait pour le jeune Bailey ... ... ... Sauf qu'il connaissait la matricule de Mary. Bordel, c'était quoi celle de Carson ? Il cherchait, se triturait les méninges mais il n'avait jamais eu à l'apprendre, en vérité ... Cette télécommande avait de réels soucis de prise de main. Bon, il n'y avait pas le choix. Séance de footing gratuit dans les bois. Ça s'était du ressort de Henry. Il épaula sa carabines et commença ses grandes enjambés. Un deux ! Un deux ! Il suivait de près Henry. Parce qu'il avait perdu de vue le garçon depuis au moins une bonne minute. Ce genre d'homme, ça devait avoir le flaire d'un chien et la vue d'un aigle. Si ça vit dans les bois ...
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeLun 2 Jan - 17:26

Réaction immédiate, Henry avait crié un "Ah non, sale petit bâtard !" et manqué de tirer le premier coup si Ezequiel ne l'avait pas devancé. Pendant une seconde il fut envahi par un sentiment glacial, une peur bleue qui le saisit des orteils à la racine du cheveu. Peur pour le gosse et peur pour lui. Oh non, petit Alex, toi tu ne mourras pas d'une balle perdue de ce grand imbécile. Le revolver dans la main, il se mit à courir et devança facilement son collègue. La fugue tombait à pic, sinon il aurait sans doute cassé la gueule d'Ezequiel sur le gravier.
Dieu, bordel, Dieu ! Comment pouvait-il lui parler de Dieu ? De l'enfer ! Oh non, de vieilles angoisses qu'il pensait restées dans les tréfonds d'un couloir sordide remontèrent à la surface. Il se souvint avoir pleuré comme un gamin sur les genoux du prêtre qui l'accompagnait dans la salle froide, de ses confessions précipitées et de ses voeux de purification. Il se souvint avoir hurlé son innocence pendant qu'on l'attachait à son dernier siège et prié, prié à s'en faire péter le couvercle. Ezequiel ne pouvait pas connaître tout cela, lui qui se vidait sans encombre dans les corps mous et presque sans vie de gamines dégoulinantes. Avait-il connu ça ? La prison ? Sûrement pas. Pour ça il y avait à discuter. Petit Alex, où es-tu ?

Henry ne savait plus trop s'il poursuivait Alex ou s'il fuyait Ezequiel. Il s'arrêta quand il ne vit plus le gosse et hurla à son collègue de poser son arme. Fallait pas que ça se termine comme la dernière fois. C'était de sa faute ça encore. Il aurait pu le ramener lui même au château, et il aurait fermé la portière, lui. Et puis Alex le craignait tellement maintenant qu'il aurait été docile. Le souffle ne lui manquait nullement. Il arracha la télécommande du surveillant et tapota le matricule du garçon. Le temps que le plan s'affiche, il fulminait.

"-Jettes ce fusil et ne me remets pas dans la merde, espèce de crevure, rugit-il en chopant Ezequiel par le col de sa chemise, tu sais ce qu'elle dit la Bible contre ceux qui baisent des collégiennes ? Tu veux que je te le dise ? Elle dit que t'es qu'une sale ..."

Ezequiel ne le répugnait pas mais il reflétait ses propres traumats. C'était un sale hypocrite, un enfoiré de première quand il le voulait et un irlandais. Il se coupa dans sa tirade et lâcha brutalement son insultant complice. Les respirations saccadées de poumons décollés lui parvenaient, le petit n'était pas loin. Henry tremblait de rage. Il cracha par terre et chercha du regard son adorable chérubin en grognant des "Alex ?" agacés. Au bout de quelques pas, il le trouva désarticulé, torse nu et blotti dans la mousse. "Tu nous as fait peur, petit con" se reprit-il en chassant un buisson à demi arraché. Il l'obligea à se relever et le traîna. Comme il n'avait plus sa chemise, on pouvait lire sur son dos les quelques séquelles d'une soirée un peu brusque. C'est qu'il s'était bien débattu, le petit amour.
La conversation n'allait pas s'arrêter là, Henry était assez bien placé pour savoir quels sujets il était bon d'aborder avec son collègue et ceux qui ne l'étaient surtout pas. Il jeta son pull à Alex -qu'il avait décidément renoncé à appeller Carson- et le chopa par les cheveux en reprenant la route inverse d'un pas furieux. L'idée lui vint que l'autre pouvait parfaitement lui en coller une en plomb dans le dos mais il ne se retourna pas et continua de ressasser les arguments moraux qui l'avaient frappés tout à l'heure. La présence d'Alex dérangeait un règlement de compte qui ne faisait que trop tarder.

"-Et puis tu...! Tu peux pas comprendre, putain. L'Enfer, espèce de..."

Bon sang, il avait besoin d'un remontant. Cette journée commençait si bien. Arrivé à la voiture, il lâcha brutalement le gamin et referma ses doigts rèches sur sa machoîre inférieure. Jolie petite chose, ça se cogne sans faim. Un peu cabossé maintenant. Il lui conseilla de se tenir tranquille et laissa flotter la promesse de retrouvailles futures. Puis il lui ordonna de rentrer dans le véhicule, le contourna et marcha droit vers sa baraque.
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeJeu 2 Fév - 22:40

Alex colla une main contre sa bouche pour tenter de se faire plus discret. Ca ne fut pas une réussite, sa respiration saccadée était simplement plus sifflante. Il ferma les yeux, tentant de se faire encore plus petit. Le froid lui donnait l’impression que ses joues étaient écorchées, qu’elles saignaient, et qu’il n’avait plus d’oreille. Alex retint son souffle en entendant le garde-chasse l’appeler, il appuya un peu plus ses mains contre sa bouche, ses ongles abîmés aurait put lui faire mal si le froid n’avait pas été aussi mordant, et s’il n’était pas trop préoccupé par ce qui se passait quelques mètres plus loin. Et brusquement, il surgit devant lui. Alex retint un hoquet de surprise. Son cœur s’embla s’arrêter de battre pendant quelques secondes, avant de tripler sa course dans sa poitrine. Dans son cerveau, ça lui hurlait de s’enfuir, de se lever, de partir en courant (son cerveau ne lui disait pas par contre que de se prendre du plomb dans le derrière risquait de ne pas être non plus une partie de plaisir). Il n’arrivait pas à esquisser le moindre geste, se contentant du regard du lapin prit dans les phares d’un camion, à l’adresse de son bourreau des bois. Ce fut sa voix qui rompit son état inerte et son premier reflexe fut de se protéger le visage de ses bras, de fermer les yeux en marmonnant un long chapelet d’excuses, de n’importe quoi. S’excuser il voulait bien, mais pas retourner avec ces deux types qui l’effrayait décidément bien plus que ce clown imprimé sur un oreiller qu’il avait étant gamin. Oreiller qu’il avait toujours retourner pour ne pas voir la tête au sourire peu rassurant quand il avait le malheur de devoir partager son lit avec lui. Alex n’aimait pas les clowns. Il n’aimait pas Henry et Ezekiel non plus.

A la façon d’un gamin qui fait un caprice, Alex mit toute la volonté dont il avait été pourvut pour faire poids mort quand il fut trainer loin de sa cachette. Ses quelques misérables kilos de gosse qui mange à peine trois bouchées de pommes de terre par repas et un morceau de viande le dimanche n’arrivaient pas vraiment à entrer en compétition avec ceux du garde-chasse. Mais ce n’était pas une raison pour ne pas rendre les choses plus compliquées. Trainé par le poignet, Alex donnait quelques coups vifs en arrière, ou au contraire faisait en sorte d’être simplement une masse inerte. Pourtant il arrêta rapidement son petit jeu en comprenant que vue la tension qui régnait entre les deux hommes et dans l’atmosphère en général il ne serait pas plus bête de ne pas se faire remarquer plus que maintenant. Comme quoi, son petit cerveau de maniaque autiste arrivait à piger des trucs parfois. Alex se contenta de petits coups inefficaces visant à l’éloigner de son geôlier, mais qui commençaient même à manquer de conviction. Même lui devait se rendre à l’évidence : il ne pourrait pas s’enfuir. Et de toute façon il avait trop mal pour ça. Il avait mal partout, ressentait chaque petites parcelles de son corps et ça n’avait rien d’agréable. Alex voulait prendre une douche, longue, et chaude. De deux ou trois heures peut être. Il voulait rentrer chez lui, s’assoir dans la baignoire et ouvrir le robinet d’eau chaude. Sans même enlever ses vêtements. Et si jamais sa maman le grondait, il lui ferait un câlin. Elle n’aimerait pas parce que ses vêtements seraient trempés. Ensuite il dormirait.

Sa respiration s’était apaisée, même s’il avait l’air d’un poupon de porcelaine un peu fou, avec ses yeux exorbités, sa mâchoire serrée à s’en péter les dents, ses cheveux ébouriffés et ses joues et ses oreilles rouges. Il se réveilla et quitta sa petite maisonnée et sa mère en même temps qu’il attrapa le pull que lui jeta le garde chasse. Il n’en voulait pas, il le fit remarquer, et le laissa tomber par terre. Bien sûr que si, il en voulait. Il avait froid. Il s’en serait même servit pour envelopper ses pieds et les réchauffer, mais il n’en voulait pas. Et sans pouvoir plus argumenter ses propos (il n’aurait pas put de toute façon) il se retrouva tiré par les cheveux vers le 4x4 et la cabane. Dans un exercice de contorsion des plus admirables, Alex tenta d’atténuer la douleur, et de garder ses cheveux sur la tête : s’il continuait le garde chasse allait partir avec son scalpe. Il en profita pour vomir un flot d’excuses, plaçant entre deux ‘pardon’ qu’il le détestait et qu’il voulait partir, avant de s’excuser de plus belle en reniflant de nouveau. En plus, il ne pigeait rien à leur histoire. En même temps, s’était le cadet de ses soucis : pour le moment il voulait juste survivre.

Libéré de son emprise, Alex voulut faire un mouvement pour partir -’importe où mais loin de lui- mais il ne fut pas assez rapide. Ou alors c’est Henry qui fut trop rapide.
S’il restait à ce moment là à Alex encore un seul atome de bon sens, il dut se faire la malle à cet instant précis.
Les dents s’entrechoquèrent, il y eut un échange de salive en bonne et due forme (ou pas tant que ça, non) et brusquement Alex tenta de se dégager, ne suivant pas les conseils avisés de celui qui s’était auto-désigné comme son nouveau camarade de jeu. Il referma finalement ses dents sur sa langue, et s’arrêta bien rapidement en sentant un goût métallique.

Brusquement Alex se laissa glisser au sol, et se protégea une fois de plus en se roulant en boule. Dans ces moments là, il aurait aimé être un hérisson, ne pas pouvoir être touché. Il pleurnicha bruyamment des excuses, expliqua que ce n’était pas de sa faute, qu’il n’avait rien fait, et s’excusait de nouveau. Finalement, il fila dans la voiture, sur la banquette arrière. Il se cala contre la portière, coincé entre le siège avant et les autres dans le but de ne pas être trop près d’Ezekiel. Il essuya ses yeux rouges, ramena ses jambes contre lui et enfouit son visage contre ses genoux. Il ne pleurait plus et voulait faire le vide dans son esprit. Oublier tout ça. Mais plus il essayait d’oublier, plus il se souvenait. Mais bientôt il serait loin et bientôt il pourra oublier.


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Ezequiel F. McMortensen
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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeMer 22 Fév - 18:46

La course générée par la fuite d'un pensionnaire était ce qu'il y avait de mieux pour oublier temporairement les petites tensions du moment. Ezequiel aimait savoir que Henry n'avait pas été insensible aux évocations de Dieu. Non, qu'il n'en ai honte mais lorsqu'il avait articulé "Enfer", ce dernier avait pâli, sueur au coin de la tempe. La réaction fut rapide mais la fugue de Carson avait sûrement endiguée sa violence. Il s'était contenté de l'insulter avant de partir. De partir loin. Ezequiel s'imagina avoir le dernier mot et suivi le garde-chasse en petites foulées. Il se demandait s'il avait bien fait de le laisser parler, l'insulter. S'il n'aurait pas été plus apaisant de lui éclater l'arcade sourcilière à grands coups de crosse. Une histoire de crédibilité et de respect. Il se l'était ouverte et n'avait pas pris en compte l'écart ou le fossé entre lui et Ezequiel. Se considérant comme supérieur au garde-chasse, il devait bien y avoir quelque part dans les textes du règlement de Anguish, quelque part où il y avait d'écrit que les surveillants étaient en droit de demander réparation lorsqu'un membre du personnel leur manquait de respect. Il était sûrement trop tard pour réagir mais oui, ça devait bien être posé sur papier. Il était juste devant lui et le surveillant n'était même pas capable de lui faire comprendre ses règles. Il rumina alors, persuadé que Henry lui avait volé un peu de pouvoir. A ce moment-là, il le détestait. Il aurait voulu le voir mort. Il n'avait pas besoin de lui pour ramener le gosse, non. Il n'avait pas besoin de ses putains d'insultes, de ses foutues regards dégoulinants d'arrogance, tombants. Ni même de ses injures qu'il ignorait ô combien blessantes. Ou peut-être que si. Lorsqu'en Henry s'arrêta, Ezequiel releva son fusil. Personne ne regretterait sa disparition. Et une fois à l'état de cadavres pourrissant, le surveillant pourrait lui refourguer toutes ses erreurs passé. Il s'approcha un peu. Ne pas le rater. Lorsque Henry lui ordonna de jeter son arme, Ezequiel la baissa.

Mon Dieu, qu'il était faible. Chacun de ses mots finissaient par l'angoisser. Il allait finir par le tuer. Pour de bon. Lui arracher la langue et lui briser la mâchoire. Ça l’énervait, ça le frustrait et ça lui faisait entendre les bourdonnements de son inconscient. Mouvement de recul mais aucune réaction. Il le délesta de sa télécommande. Et incapable de réagir. Juste bon à réfléchir en surface sur la situation donnée. Ou à l'insulter posément. Je t'emmerde, Henry. Mais son insistance le réveilla. La surprise lorsqu'il sentit son col lui faire des marques sur la nuque. Sa bouche sous son nez, il sentait encore ces vieux relents de gin et de cigarettes bon marchés dont on ne connaissait même plus les couleurs du paquet. Henry hurlait. Ezequiel murmurait. Il lui soufflait que lui, il s'en foutait. Ce qu'il faisait n'avait rien à voir avec la morale biblique ou religieuse. Non, lui c'était différent. En temps normal, sûrement qu'Ezequiel lui aurait logé une balle dans le menton. Parce que ça aurait été très facile et que la conversation tournait autour de lui, à présent. Mais il avait trouvé un point faible du garde-chasse et non content de cela, avait trouvé le moyen de lui dérober un peu de ce calme licencieux dont il ne supportait plus les notes. Vas-y, dis-moi ce qu'elle dit ! Dis le moi ! L'équilibre avait été retrouvé. Il avait la délicieuse impression d'avoir récupéré son ascendance sur Henry. Il n'était plus question de morale pour le surveillant. C'était sa fierté qu'il avait mis en jeu. Bien que satisfait, il se sentait grotesque. Henry l'avait lâché. Ezequiel, pas encore. Il récupérait son souffle et reprenait le rythme normal de son cœur pendant que Henry s'occupait d'arracher un Pinocchio d’entre les racines d'un vieil arbre. Il le regardait faire. Immonde.

Ezequiel était persuadé que le gosse ne risquait rien sous ses yeux. Ou en tout cas, de la part de Henry. Persuadé au point de le laisser trainer Carson jusqu'à la voiture. Le trainer par les cheveux n'était rien. Lui passer une simple chemise non plus. Mais ça avait le don de dégouter le surveillant qui refermait la marche. Depuis qu'on en avait fait l'outil principal d'Anguish, la télécommande n'avait jamais trouvé son utilité aux yeux d'Ezequiel qui ne se sentait pas vraiment en danger avec son fusil entre les doigts. Mais à présent qu'elle lui manquait, il avait l'impression d'être vulnérable. Il ne disait rien. Ou presque. Seulement rétorquer une insultes classiquement banale lorsque l'autre se murmurait à lui-même la conversation précédente. Ta gueule. La ferme. Crevure. Salaud. Pourriture. L'un ou l'autre allait faire sauter le crâne du second. Question de temps. Ou de patience. Entre deux, il lui conseilla de faire attention. Carson lui glissait des doigts. Sale tantouse. La cabane et le véhicule apparurent. Il allait pouvoir rentrer au pensionnat. Cette forêt possédait bien trop de souvenirs liés à Henry pour qu'elle lui soit agréable. La plage, c'était pire. Ezequiel s'étira et s'apprêta à entrer dans la voiture, après avoir sommé le garde-chasse d'y fourrer le gamin.

Pourquoi les choses sont-elles toujours compliquées ? Pourquoi Henry complique toujours les choses ? Il lui avait suffit de mettre le petit Bailey dans la voiture puis, chacun retourne de son coté, tranquillement. On oublie les vieilles querelles et puis on termine par prendre un dernier verre hostile pour un prochain jour. Le surveillant hésita. Longtemps. Un pied à l’intérieur du 4x4, l'autre à l’extérieur. Se rapprochement soudain entre Carson et le garde-chasse lui éclata l'aorte. Il chargea innocemment le fusil et tapa la carrosserie d'une main rageuse.

... Lâche-le, Henry. Lâche ce ... Il se coupa. Spectacle répugnant.

Ezequiel ne régit pas tout de suite. Pas ... Tout de suite. Il laissa faire, prenant compte de toute l'horreur de la chose et se contentait de souffler des "Je vais te tuer, Henry." que lui seul pouvait entendre. Son estomac se souleva. Il aurait régurgité son repas volontiers. Carson rentra dans le véhicule, Ezequiel suivit, sans regarder l'un ou l'autre. Ses yeux fixait du vide. Ses yeux fixait l'image de Henry, se faisant rouler pour les roue du véhicule. Ses doigts dansèrent un moment sur le volant et après mûre réflexion, il tapota affectueusement la joue de l'enfant qui s'était plaqué contre la portière et lui conseilla de rester là. Que s'il s'enfuyait encore, cette fois, il le buterait. Il ne le regardait toujours pas. Il rouvrit la voiture, récupéra son fusil et sorti de la voiture. Comme son collègue était loin et qu'il fallait l'arrêter, il hurla son prénom. Le mis en joug et tira. La balle fit sauter une motte de terre, aux pieds de Henry sans le toucher. Il rechargea et repointa le canon en direction du garde-chasse.

Reviens ! On a pas terminé ! Tu veux jouer comme ça ? Mets-toi à genou. Mets-toi à genou, putain ! Je vais te buter. On va retrouver ta carcasse de sale baiseur de merde disséminé partout dans la forêt par petit bout. Il essuya ses lèvres d'un revers furieux. Tu vas implorer Dieu. J'veux te voir chialer, Henry.

Avec un peu d'élan, Ezequiel se senti près à cogner Henry. Avec son arme. Il voulait le voir à terre. Supplier Dieu de ne pas l'envoyer en Enfer. De lui pardonner. Le voir s'excuser auprès de tous les saints. Et auprès de lui. Le surveillant ne comprenait même pas la symbolique de ce qu'il demandait. Henry lui ressemblait. Beaucoup plus qu'il ne voulait l'admettre. Des sales baiseurs de gosses, ils l'étaient tous les deux.

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MessageSujet: Re: La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen   La reine des neiges | Alex Bailey et Ezequiel McMortensen Icon_minitimeDim 26 Fév - 21:08

« -N’y penses même pas… »

Clic. Tchak. Frrt. Bang.
Une bourrasque perlant de sueur rance. Henry se figea et se laissa traverser par toutes les insultes qu’on lui jetait derrière le dos. Oh, c’était une réaction démesurée mais qui pouvait ignorer qu’Ezéquiel était complètement taré ? Pendant quelques secondes, il demeura figé, à peine certain d’avoir entendu. Il détendit un peu l’échine et se tourna très lentement face au canon qui le visait deux mètres plus loin. L’immense bonhomme qui se tenait derrière le fusil tremblait de nervosité et il songea que le coup pourrait très bien partir tout seul. Lui perforer le torse ou exploser sa pommette en milliards de miettes osseuses et arracher des râles humides dans les tréfonds de sa gorge où il crèverait sur la terre mouillée, noyé dans son vomi sanguinolent. L’image lui apparut très claire et très réalisable. Sa respiration lui parut excessivement forte. A cette distance, il ne pouvait pas le rater. Oh, il paierait son geste et la note serait salée, on ne bute pas un serviteur du Monstre si aisément. Le cadavre d’Henry finirait déchiqueté par une flopée de clébards en furie où on le ferait bouffer aux pensionnaires. Son rythme cardiaque avait changé de morceau. Il regarda Alex derrière les vitres teintées puis ficha sa stupeur dans les yeux fous d’Ezéquiel. Ce n’était pas une situation unique, des dizaines de gamins lui avait déjà râpé le couteau sous la gorge ou chatouillé les côtes avec une arme quelconque mais tous n’étaient pas des connards orduriers comme ce gars-là. Instant critique. Dans ses deux billes furieuses, il chercha une accroche. Quelque chose qui aurait pu tenir de la mauvaise blague. Quelque chose en lui était persuadé que le fringuant homme était incapable de lui en décocher une pour de vrai. Ce qu’il craignait, c’est que ça parte accidentellement. Il leva un bras en signe de calme.

« -Ezéquiel, Ezéquiel. Je sais que. Tu. Fais pas de conneries, s’il te plaît. On est amis, pas vrai ? On peut régler ça gentiment comme des personnes responsables et… »

Pendant une seconde il crut que l’autre avait pressé la détente et il tressaillit. Mit une main devant sa bouche et étouffa un cri. Il agita ses doigts pour calmer la crampe.
La peur était telle qu’il ne pensa même pas à être en colère. Ses genoux étaient raides. Au lieu de rompre docilement sa posture et de tomber sur les rotules, il fit un pas en avant, ouvrit la bouche pour dire quelque chose. La referma sans émettre un son. Chaque mouvement lui semblait douloureux. Il enchaîna quelques pas jusqu’à ce que la pointe du fusil le touche. Ses yeux à lui étaient rouges.

« -Je…oh putain. Ezéquiel, s’il te plaît. Je vais le faire, je vais le faire, je vais me… »

Ses mains tremblaient méchamment. Il mesura les vingt centimètres qui le dominaient très nettement. Le canon le heurtait au niveau de la clavicule. Oh, il l’avait voulu. Ses démonstrations d’affection étaient rarement gratuites. Il feint enfin de plier et commença à se courber comme pour un adoubement. Il lâcha les sourcils désordonnés de son collègue névrosé et tourna la tête vers la voiture. Alex était si misérable. Avec une lenteur chirurgicale, il porta sa main à ses lèvres et lui envoya un baiser. Avant d’arriver au bout de son geste il bondit, frappa le canon du fusil qui tira juste au-dessus de son épaule. Un juron terrifié jaillit de ses poumons. Il se jeta sur la carcasse géante en tentant de lui arracher son arme.
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